Nina Black - Disruption (Tome 2)

- Hé, Nina ! Devine quoi !!

C’était Katie qui courait en hurlant dans la Grande Salle, ses joues bronzées étaient devenues roses à cause de la course qu’elle venait de faire et de l’entrainement de Quidditch qu’elle avait juste terminé. Quand elle eut atteint Nina, elle s’assit sur le banc, but deux gorgés du verre d’eau de son amie et claqua des mains dans un signe de joie intense. Toute la salle s’était retournée face à un tel spectacle et riait du peu de discrétion dont faisait Katie.

- Harry Potter !

- C’est maintenant que tu réalises qu’il est dans notre maison ? rit la jeune fille.

- Non !!!! Encore mieux !!! Il est dans l’équipe au poste d’attrapeur !!

- Quoi ??? s’étonna Nina en détachant enfin son regard de son livre d’Histoire de la Magie. Mais c’est un élève de première année !

- Oui, le plus jeune attrapeur depuis cinquante ans ! Oliver nous a dit avoir été époustouflé par ses performances, et tu vois, Oliver n’est pas du genre à dire ça !

- Waouh ! s’écrièrent deux filles de troisième année qui avaient tout écouté.

- C’est super, non ?

- Mouais.

À vrai dire, Nina n’était pas vraiment fan de Quidditch. Tout comme les sports Moldus, elle ne voyait pas réellement l’intérêt d’être sur des balais et de tirer dans des anneaux. Mais en compagnie de Katie, elle se retenait de dire qu’elle trouvait ce sport ennuyant car elle savait que sinon son amie lui ferait une heure de morale sur les qualités et les avantages de ce sport. Et la jeune fille avait déjà bien trop de devoirs pour perdre du temps à une telle chose.

En à peine une heure, la nouvelle avait circulé quatre fois à travers Hogwarts. Quand Harry apparut enfin dans la Grande Salle, une vingtaine d’élèves se précipitèrent sur lui pour le féliciter, l’encourager ou même lui demander comment il avait fait.

Seuls les Slytherin n’avaient pas vraiment l’air enchanté par la nouvelle. William, qui était l’attrapeur de Ravenclaw vint voir Harry en lui disant qu’il ne le ménagerait pas sous prétexte qu’il n’était qu’un élève de première année.

Le demi-frère de Nina vint alors à la rencontre de cette-dernière. Cela faisait deux semaines que les cours avaient recommencé et pourtant ils n’avaient jamais réellement pris le temps de se parler.

- Coucou p’tite sœur, dit-il en ébouriffant les cheveux de celle-ci. Ça te dirait de faire un tour au parc avec moi, j’ai quelque chose à te dire.

Finissant son assiette rapidement, Nina annonça à Fred et George qu’ils se retrouveraient plus tard dans la salle commune. La jeune fille aimait se promener avec son frère, quand elle était avec lui elle se sentait en sécurité.

- Oh Will, je ne t’ai pas dit. J’ai la possibilité de voir papa.

- Tu as vu Tonks alors ! Quand est-ce que tu iras ?

- Je ne sais pas… J’ai un peu peur à vrai dire. Tu sais, je n’ai aucun souvenir de lui.

- Alors prends ton temps. Moi aussi j’ai quelque chose à te dire. À propos d’Harry…

- Harry ? Harry Potter ?

- Oui, lui. En fait, il s’avère que nous sommes liés. Toi et moi avec lui.

- Liés ? Qu’entends-tu par-là ?

- J’entends, qu’en fait, papa est le parrain d’Harry !

- Oh.

La surprise avait été telle que la jeune fille avait dû se soutenir au bras musclé de son frère pour ne pas tomber. Le fait que Sirius Black était le parrain d’Harry apportait encore plus de problèmes… Déjà qu’elle ne savait pas comment s’adresser à lui, mais avec ça en plus…

- Comment peux-tu en être sûr ?

- Quand j’ai vu notre père à Azkaban, il m’a clairement dit de prendre soin de lui. Car Harry n’a ni père, ni mère, ni parrain. Et puis, as-tu regardé l’album photo qu’on t’a rendu à ton précédent anniversaire ?

- Oui, bien sûr. Je l’ai tellement regardé que j’en connais toutes les photos sur le bout des doigts.

- Alors tu te souviens certainement de la photo où tu es sur un tapis de jeu avec un autre bébé.

- Oui… elle réfléchissait à toute vitesse, tu veux dire que cet autre enfant était en fait Harry ?

- Exactement, c’était Harry. Il était très souvent rendu à la maison car comme tu dois le savoir notre père était ami avec ses parents.

- Il faut le lui dire ! s’écria Nina d’une voix suraiguë.

- En fait, Nina… Si je t’en parle, c’est pour te demander quelque chose… Est-ce que toi, qui est dans la même maison que lui, tu pourrais lui en parler ?

- Moi ? Mais je ne lui ai jamais parlé contrairement à toi ! Will, tu ne peux pas me faire ça.

- Je t’en prie… Fais-le pour moi, pour papa.

Les yeux de William étaient mouillés par les larmes. Mais si elles étaient certainement fausses et contrôlées, Nina ne pouvait résister à cela. Elle prie les mains froides de son frère, les pressa légèrement puis releva la tête pour que ses yeux marrons croisent les gris de son frère.

- J’essaierai, Will, mais je ne te promets rien.

- Merci, p’tite sœur. Tu es un ange !

Autour d’eux le vent frais soufflait, les feuilles des arbres centenaires résistaient encore, mais pour combien de temps ?

Dans la salle commune respirait un air de fête et quand la jeune fille y entra, elle ne savait pas comment réagir face à ses personnes qui criaient et l’embrassaient. Katie accouru vers elle et lui fit faire une petite danse.

- A… Attends, qu’est-ce qui se passe ici ?

- Tu n’étais pas là quand ça s’est passé ?

- Non, de quoi parles-tu ?

- Le professeur Snape s’est fait avoir par l’une des bêtises de Fred et de George, la première fois depuis les trois années qu’ils ont passées ici !!! Incroyable, non ? Toutes les déjections des Slytherins ! Magnifique ! Sublime ! Ce sont des artistes ! Ils vont être connus pendant des centaines d’années rien que pour ça !

- Et où sont-ils ?

- Dans le bureau du professeur Dumbledore, évidemment ! Mais quand même ! Ils ont réussi !!

- Mais c’est horrible de faire ça !! Pauvre professeur Snape, c’est répugnant ! Et si ça se trouve, ils vont se faire renvoyer ! Vous êtes inconscients ou je rêve ?

Nina ne trouvait guère la blague amusante. En fait elle était terrifiée du fait qu’elle ne pourrait pas revoir ses deux amis. Mais qu’est-ce qui leur passait par la tête à ses enfants idiots et sûrs d’eux ?

En montant les escaliers vers les dortoirs elle fut tellement préoccupée par ses mauvaises pensées qu’elle cogna un garçon. S’excusant brièvement elle daigna tout de même à lever les yeux vers lui.

- Oh Harry ! Je peux te parler !

- Hum… Oui.

- Dans un endroit moins public… Rassures-toi, ce n’est pas pour te faire une déclaration d’amour comme toutes ces autres filles.

Ils descendirent dans le bas de la salle commune, mais rendu là-bas la jeune fille ne savait pas vraiment comment aborder le sujet. Harry attendit patiemment, mais on pouvait voir sur son visage l’incompréhension totale.

- Hum, souffla-t-elle, je pense que tu le sais déjà mais mon père est Sirius Black.

- Sirius Black ? Qui c’est lui ? Pourquoi me parles-tu de ton père ?

- Attends… la jeune fille secoua la tête pour remettre ses idées en ordre, tu ne sais pas qui est Sirius Black ?

- Jamais entendu parler…

- Oh. Très bien. Alors, je n’ai plus rien à te dire.

Nina décida qu’il n’y avait aucune raison de lui en dire plus. Il était très bien dans son ignorance, cela le protègera un peu. Elle remonta dans la salle commune et vit deux têtes rousses familières.

- Bande de larves ! cria-t-elle en faisant retourner plusieurs personnes. Imbéciles ! Immatures ! Irréfléchis ! Aussi idiots que le troll le plus bêtes de tous les temps et de tous les mondes !

- Oh ! Oh ! Oh ! cria George au-dessus des insultes de Nina, on est là et on a compris ce qu’on a fait. Pas besoin de nous rajouter une engueulade en plus de celle de Snape, de McGonagall, de Dumbledore et de NOTRE MERE !

- Mais vous m’avez fait peur ! J’ai pensé que vous seriez renvoyés et que je ne vous verrais plus !

- On est pire que renvoyés…, bouda Fred, on est puni tous les dimanches jusqu’à Noël !

- Vous l’avez mérité, idiots !

Mais la jeune fille ne pouvait rester en colère contre eux plus longtemps car elle était vraiment soulagée de les voir de nouveau dans la salle commune. Les serrant brièvement dans ses bras, elle leur demanda de raconter comment ils avaient pu avoir un professeur aussi vigilant que Snape.

- Nina ! Nina ! cria une petite voix derrière elle.

C’était Katie qui, comme à son habitude, courait et criait. Tous avaient fini par s’habituer à ses excès d’humeur. Pourtant certaines personnes levaient encore les yeux au ciel en la voyant débarquer dans la Grande Salle en hurlant et courant. Avec Fred, George, Katie, Lee et Nina ils étaient considérés comme le groupe d’amis complétement farfelus. Toujours prêts à mettre l’ambiance dans la salle commune. Bien sûr Lee et Nina étaient plus réservés. Lee exprimait sa folie en commentant d’une manière bien à lui les matchs de Quidditch et la jeune fille, elle, le faisait au travers des chansons de moldus qu’elle ne cessait d’entonner même dans les endroits inappropriés tel que dans la salle de Potions.

- Je t’ai enfin trouvé, dit Katie d’une voix essoufflée, il faut que tu m’aides ! Je n’arrive pas à pratiquer le sortilège de Confusion et demain nous avons un test dessus… Je suis tellement nulle !

- Mais non, tu n’as juste pas compris le truc. Viens, on va s’entrainer dans une salle vide.

C’est dans l’une des salles poussiéreuses du quatrième étage qu’elles allèrent. La jeune Gryffindor proposa à son amie de d’abord lui montrer comment elle, elle faisait.

- D’accord, fit Katie en hochant la tête, mais vas-y mollo, je ne veux pas perdre l’esprit non plus.

À vrai dire, ce n’était pas le sortilège que Nina réussissait le mieux. Comparée à Lucifia, dont la puissance étonnait toujours le professeur Flitwick, la jeune fille ne provoquait que de faibles confusions. Elle se concentra, puis d’une voix grave, prononça : « Confundo ». Katie trébucha, avait l’air totalement perdue. Pendant quelques minutes elle fut obligée de s’asseoir pour rassembler ses idées et y voir plus clair. Puis ce fut son tour de lancer le sortilège. Nina se prépara mentalement à le recevoir car elle savait qu’elle ne supportait pas l’effet que cela lui donnait.

Quand le sort la frappa elle sentit une nausée monter en elle. Katie avait apparemment réussi puisque la jeune fille était incapable de prononcer une phrase avec les mots dans le bon ordre. Tout se bousculait dans son esprit. Son nom, celui des gens qu’elle aimait, ses amis, ses ennemis, ses sentiments pour les uns et pour les autres. Rien n’était clair, rien ne voulait dire quelque chose. Après une à deux minutes de gêne, Nina se remit de ses émotions et bégaya :

- P… Pourquoi tu dis que… que tu n’y arrives pas ? P…Parce que je… je crois que tu as réussi, fit-elle en souriant faiblement et en croquant dans un morceau de chocolat que lui tendait son amie.

Alors que Nina retournait seule dans la salle commune de Gryffindor, elle fit la rencontre de Lia. La jeune fille aux cheveux bruns et aux yeux bleus tenait la main d’un garçon de troisième année.

- Lia !! s’écria mesquinement Nina, tu ne m’avais rien dit.

- Tu n’étais pas non plus censée savoir… répondit l’interpellée d’une voix extrêmement posée, mais ses joues avaient rosi.

- Ravie de te rencontrer, cher élu du cœur de mon amie, déclara la jeune Gryffindor en tendant la main vers le garçon de Hufflepuff, je m’appelle Nina.

- De même, je suis Tobias Stancey.

Il avait l’air extrêmement fier qu’elle les ait vus. Il souriait à pleines dents dévoilant une petite tache noire sur l’une d’entre elles.

- On reparlera Lia, en cours de Charmes, hein ?

- Oui, mais n’en parle à personne je t’en prie.

- Je serais aussi muette que Snape à propos de son passé.

Ils éclatèrent de rire puis reprirent chacun leurs chemins.