Les voiles du mensonge

Voile V : Liberté et Origine.

Le soleil était haut dans le ciel, brillant de mille feux en ce mois d'août au dessus du manoir Snape. Il était midi passé et ni Draco, adossé à un arbre lisant un livre apparemment passionnant, ni Alexander, allongé sur le dos, ses bras posés sous sa tête et les yeux clos, n'avaient décidé de rentrer pour le déjeuner. Il faut dire que profiter du dimanche était un privilège à ne pas négliger. Deux semaines étaient à présent passées depuis que Malfoy avait été désigné comme étant sa nouvelle baby-sitter. Deux semaines, ce n'est pas grand-chose dans une vie et pourtant elles avaient été bien remplies.

C'est avec un sourire sur les lèvres, appréciant les rayons du soleil traversant le feuillage de l'arbre sous lequel ils étaient, qu'il repensa au lendemain de la visite des Malfoy. Voldemort et son père étaient tous deux venus dans ses… appartements, afin de discuter de son avenir scolaire. On lui avait donné pour la première fois de sa vie ce qu'il n'avait jamais eu auparavant : Le choix.

Flashback :

Alexander s'était enfin décidé à se lever le lendemain, après la visite des Malfoy et à apprendre tout ce qu'il ne savait pas encore sur lui. Il fallait qu'il s'adapte au changement, il n'avait plus vraiment le choix après tout, Harry Potter était mort le jour de son anniversaire et Alexander Snape était revenu auprès de sa famille ce même jour. Le jeune homme avait commencé par s'habiller avec les vêtements qui se trouvaient dans la penderie, bien que gêné. Ce n'était pas tous les jours que l'on pouvait s'habiller avec des tissus plus luxueux les uns que les autres et il trouvait cela plutôt agréable.

Malfoy était arrivé à ce moment là pour le petit déjeuner. Malgré les bonnes paroles de la veille un certain malaise persistait entre eux: il faut avouer que cinq ans de haine ne s'effacent pas d'un coup d'éponge. Cependant, ils arrivèrent étonnamment bien à échanger leur point de vue sur tout et rien sans une seule dispute, évitant simplement les sujets qui fâchent. Après un bon repas, Malfoy lui avait demandé si toutes ses affaires étaient présentes et après une fouille minutieuse, il constata qu'a part les vêtements rapiécés de Dudley tout était présent. Il remarqua également la présence du cadeau de Remus pour cette année et celui d'Hagrid, ainsi que ceux qui brillaient par leur absence, ceux de Ron et Hermione, ce qui l'attrista grandement. Il ne s'était donc pas trompé: après la mort de Sirius, ces deux amis avaient commencé à s'éloigner de lui, pour finir par l'abandonner. Malfoy était resté silencieux observant les réactions d'Alexander. Après un soupir, il assura au blond qu'il avait toutes ses affaires et le remercia.

C'est au cours de la matinée, pendant une partie d'échecs sorcier, que Voldemort et le professeur Snape vinrent discuter avec lui. Malfoy sortit après s'être incliné devant son maitre et avoir assuré à Alexander qu'il reviendrait le voir après le déjeuner. Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom observa le jeune homme face à lui un moment avant de faire signe à Severus de prendre la parole :

« Si nous sommes là, le maitre et moi, c'est pour te parler de plusieurs choses. Nous allons commencer par le plus simple: ta scolarité. Nous voudrions savoir si tu voulais continuer à aller à Poudlard, ou bien changer de lieu d'étude. Durmstrang, Beauxbatons et Salem sont aussi de très grandes écoles, nous pourrions te faire entrer dans l'unes d'entre elles sans problème. »

« Vous me laissez le choix ? »

Demanda le jeune homme avec beaucoup d'étonnement. Ce qui était compréhensible lorsque l'on connait un tant soit peu, la vie d'Alexander, anciennement Harry Potter. Et Severus le savait, il sourit et acquiesça. Un peu abasourdit, le gryffondor réfléchit un moment avant de dire calmement :

« Je pense que… J'aimerais rester à Poudlard, car même si Dumbledore en est le directeur, je garde de profonds sentiments pour cette école. Qui plus est, cela me permettrait de mieux connaitre Malfoy et toi… C'est surtout que… je n'ai pas trop envie de quitter ma famille alors que je viens de la retrouver… »

Severus fut quelque peu surpris et ému par la réponse de son fils bien qu'il ne le montra pas. Il ne pensait pas que ce serait pour de telles raisons. Oh bien sûr il savait bien que quitter Poudlard serait difficile pour lui, mais qu'il veuille apprendre à le connaitre toute suite était plutôt étonnant.

« Nous avions envisagé, le maitre et moi, que tu prendrais une telle décision. Nous avons donc décidé, afin de ne pas éveiller les soupçons, de te faire intégrer l'école en tant que fils de ton parrain, Eden. Il est déjà d'accord. Tu devras juste vivre une semaine en Allemagne avec Draco, puis tu viendras au manoir Snape chez… Nous. »

Le garçon fut étonné par l'emploi du "chez nous", on pouvait bien le lire sur son visage, ce qui fit quelque part plaisir à Severus que son fils n'ait pas pensé qu'il pouvait habiter avec lui si il le désirait. Car cela lui donnait l'occasion de le surprendre un peu.

« Evidement tu auras beaucoup de chose à apprendre pour que ta pseudo identité soit parfaite, afin que le vieux fou glucosé ne puisse pas savoir qui tu es exactement. Je sais que je te demande beaucoup alors que tu viens d'apprendre ta véritable identité mais c'est pour ta sécurité. Qui plus est, je viendrai également avec toi. »

Alexander acquiesça, plutôt soulagé de ne pas perdre complètement ses nouveaux repères. Jusqu'ici Voldemort n'avait pas dit un mot, observant le jeune homme de ses yeux vermeils. Sa voix grave et envoutante s'éleva alors :

« Lorsque tu reviendras chez ton père, je prendrai une part de ton éducation magique en main, afin de t'enseigner plus en profondeur la magie noire, la magie du sang, la création de sorts, la magie élémentaire et la magie sans baguette… »

Le jeune homme fut étonné par les mots du Lord: il voulait prendre de son temps pour l'entrainer lui… Son ex-ennemi. Où était le piège là dedans ? Le jeune Snape s'éclaircit la gorge avant de demander calmement avec une pointe de méfiance dans la voix :

« Et puis-je savoir pourquoi tu ferais cela Tom ? Je veux dire, tu es une personne occupée en ce moment et je me demande pour quelle raison tu perdrais ton temps avec moi?… As-tu dans l'idée de m'utiliser comme l'a si bien fait Dumbledore ? »

Severus, qui suivait la conversation, faillit s'étouffer en entendant le tutoiement de son fils et l'emploi du nom du seigneur des ténèbres… Personne n'aurait osé faire cela à part le vieux citronné et le survivant. Quand à Voldemort il haussa un sourcil et arborait un sourire narquois avant de se renfrogner à la mention du nom du directeur :

« Ne me compare pas au vieux fou… Je me doute que tu ne veux plus participer à cette guerre Alexander. Cependant, ne t'ai-je pas dit que tu étais ici pour récupérer ta place ? La place que je t'ai attribuée il y a longtemps déjà. J'ai besoin de quelqu'un de puissant pour cela et tu étais déjà tout désigné. Néanmoins, tu ne maitrises pas tes dons, d'où cet enseignement. »

Le regard argent et or du plus jeune devint pénétrant. Qu'est ce qu'il voulait dire par "place toute désignée " ? Et pourquoi cela devait-il toujours tomber sur lui ? Ses yeux s'ancrèrent dans ceux vermeils de son interlocuteur et un frisson parcouru son échine. Ce faisait-il des idées ou bien avait-il vu un soupçon de désir dans les yeux du mage noir ?

« Ceci étant dit, tu n'as pas besoin de savoir pour quelle place je te prédestine. Du moins pour l'instant. »

« Et si je refuse… Cette place ? » Demanda le jeune homme d'une voix neutre.

« Nous verrons le moment venu. Mais à mon humble avis, cela n'arriveras pas… »

Alexander fronça les sourcils, se demandant où voulait en venir le seigneur des ténèbres. Severus toussota doucement et reprit la parole :

« Fils, tu n'as, pour l'instant, pas à te soucier de cela. Je pense qu'une année scolaire normale pour une fois te serait profitable. Tu pourras pleinement te consacrer à autre chose que la guerre, comme les autres. »

Le garçon-qui-a-survécu sourit à son père, heureux qu'il y ait quelqu'un qui pense à son bien être. Il acquiesça doucement…

Fin du Flashback.

Alexander sourit, il avait aimé la réaction de son père à ce moment là. C'est sûrement ce jour là que les choses s'étaient vraiment mises en place entre eux. Après sa journée avec Draco, son père était de nouveau venu le voir, afin de lui parler d'Eden Von Richter, son parrain. Tout d'abord il apprit que ce dernier était l'un des meilleur ami de son père, qu'il l'avait aidé à le rechercher à travers le monde sans grand succès. Rien d'étonnant à cela puisqu'ils étaient amis de longue date n'est ce pas ? Non ce qui avait stupéfié le jeune homme, c'était que son parrain soit un vampire et pas n'importe lequel. Un chef de clan, rien que cela… Cette personne était apparemment quelqu'un de très important, que seul un fou défierait, il était donc censé être en sécurité avec le nom de Von Richter… Cependant, comme tout le monde le savait, Dumbledore était fou alors il devrait faire attention. C'est du moins ce que dit le potionniste à son fils. Le lendemain, après le petit déjeuner, ils avaient prit un portoloin pour la demeure "Hoffnung " (espérance).

Ils avaient atteri dans un magnifique domaine en plein centre de la Forêt Noire. L'une des forêts les plus denses et la plus connue d'Allemagne. Alexander avait regardé autour de lui avec émerveillement, le jardin qu'ils avaient découvert était bien esthétique, symbolique, architectural, symétrique, bien entretenu et agréable. Comme-ci la nature sauvage avait été domptée pour être ordonnée. Des escaliers d'eau, des fontaines et des sculptures agrémentaient le paysage, le soleil faisait ressortir cette beauté particulière. Draco lui avait expliqué que c'était un jardin à la française, qu'il en avait vu des semblable en allant à Paris avec ses parents. Quant au manoir qui se dressait au centre du jardin, le jeune homme n'avait qu'un mot pour le définir : impressionnant. Alexander avait eut l'impression d'être face à un petit château fort.

Sa première rencontre avec son parrain fut mémorable. Eden avait fait une forte impression sur son filleul. Sa prestance et son charisme hors du commun, presque aussi présents que ceux du seigneur des ténèbres en moins… Obscures peut être, l'avaient fasciné et en même temps quelque peu intimidé.

Flashback :

C'est une jeune humaine de taille moyenne qui leur ouvrit la porte et les invita à entrer. Le survivant l'observa un moment et statua qu'il la trouvait vraiment très belle. Une longue chevelure ébène retombait en cascade sur ses épaules et quelque mèches retombaient sur son front, ses yeux étaient d'un bleu vert captivant rappelant les profonds lagons des pays tropicaux, son nez était fin et arrondi, ses lèvres pleines et roses. Sa peau couleur caramel, sa stature souple et gracile, ainsi que ses vêtements pour le moins exotique lui donnait un air sauvage. Elle ordonna à un elfe d'aller chercher Eden et salua alors Severus chaleureusement, avant de dire d'une voix douce:

« Je suis heureuse de te revoir Severus, je pensais que tu nous avais oublié depuis le temps. »

« Ma chère Belladonna, même si je le voulais, il me serait impossible de t'oublier toi et ton caractère particulier. Et Merlin sait que j'ai essayé. »

« Qu'est ce que tu reproches à mon caractère au juste ? »

« Oh rien de personnel tu sais, il faut juste aimer les femmes volcaniques. »

« Moi ?! Volcanique ?! C'est le chaudron qui se fiche de la baguette là ! »

« Laisse le dire ma Perle, tu sais bien que Severus ne sait pas apprécier les bonnes choses. »

Dit une voix grave derrière Draco et Alexander. Tous les regards se tournèrent vers le nouvel arrivant. Un homme aux cheveux roux, des mèches retombant devant ses yeux, sur le côté gauche de son visage certaines d'entre elles étaient bien plus longues, atteignant sa clavicule, et un petit entrelac de perles l'entourait et au bout un petit anneau retenait le tout. Ses yeux couleur ocre fixaient d'un air amusé le potionniste et la jeune femme, son nez était droit et fin,légèrement arrondi au bout. Ses lèvres de teinte corail portaient un léger sourire enjôleur. Il était habillé d'une chemise blanche aux manches évasées et d'un simple jean noir, faisant ressortir sa fine musculature, le tout agrémenté d'un charisme envoûtant. Il s'avança vers le jeune Snape et caressa sa joue avec douceur.

« Et bien filleul, on ne dit pas bonjour à son parrain préféré ? »

Demanda Eden sur un ton amusé. Alexander jeta un regard inquisiteur vers son père qui hocha doucement la tête comme pour le rassurer. Le jeune homme eut un léger sourire envers son parrain, ce dernier reprit la parole dans un murmure à peine audible :

« Tu es aussi magnifique que je le prévoyais. Tu ressembles autant à Erina qu'à Severus. Un délicieux mélange si tu veux mon avis… Si tu savais à quel point tu as pu nous manquer. »

Il prit doucement le jeune homme dans ses bras et eut un léger soupir satisfait. Il inspira doucement l'odeur du jeune homme et susurra :

« Ton odeur a un peu changé… Mais cela ne le rend qu'un peu plus attirant. »

Il s'écarta alors légèrement et plongea son regard ocre dans celui de son filleul. Ce dernier sentit Eden s'introduire dans son esprit et il se demanda durant un instant s'il devait l'arrêter. Après tout, personne ne savait l'entière vérité sur sa vie passée. A part peut être le seigneur des ténèbres. Il en conclut qu'il pouvait laisser son parrain regarder dans son esprit afin d'avoir quelqu'un à qui parler. Comme avec Sirius dans le passé…

L'atmosphère chaleureuse changea petit à petit, pour devenir pesante. La colère du vampire était presque palpable, un soupir tendu franchit ses lèvres tandis qu'il essayait de contrôler ses sentiments pour le moins haineux. Eden serra de nouveau le gryffondor contre lui et lui susurra à l'oreille des excuses pour ne pas avoir été là afin de le protéger de tout ce qu'il avait pu subir jusqu'à aujourd'hui. Alexander fut surpris, rendant son étreinte à son parrain, et lui signifia en bredouillant que ce n'était pas de sa faute.

Fin du Flashback.

Durant cette première journée, Alexander avait appris à connaitre son parrain et découvrit en ce vampire si particulier de multiples facettes. Il en discerna également quelques une chez son père. Il n'aurait jamais pensé découvrir autant d'humour chez le professeur de potion, ce qui était plutôt… rassurant quelque part, car cela voulait dire qu'avant il n'avait jamais connu le véritable Severus. Il apprit également que Belladonna était une femme douce et chaleureuse, à ne contrarier sous aucun prétexte. Son père avait raison, elle possédait un tempérament volcanique pour un calice, qui en général est bien plus passif et obéissant.

Durant son séjour en Allemagne, il apprit avec l'aide de Draco les règles de bienséance, rectifia ses manières de se tenir en public et à table, assimila les lois sorcières et tout ce qu'il devait savoir sur les vieilles familles, ainsi que trois langues qui étaient une obligation chez les Von Richter : le français, le russe et l'allemand. Sans parler de tous les domaines magiques qu'il dut soi améliorer, comme les potions, soi apprendre, comme la magie noire. Effectivement pour peaufiner sa nouvelle identité, celle d'un jeune garçon n'ayant jamais quitté le domaine familial et ayant eu des précepteurs depuis son plus jeune âge, il était nécessaire qu'il fasse de gros efforts. Quant à son parrain, il lui apprit en quelques jours l'occlumencie et la legilimancie, les vampires étant des experts dans ces domaines. Bien heureusement pour notre jeune sauveur, il put tout apprendre correctement grâce à un simple sort de mémoire.

C'est également pendant ces deux semaines qu'il se disputa avec Draco pour une broutille dont il ne se souvenait guère. Cependant cela les avait considérablement rapproché, crevant l'abcès une bonne fois pour toute, du moins jusqu'à leur prochaine dispute.

Alexander soupira d'aise tandis qu'un vent doux caressait sa peau. Il se sentait bien là, tout en se remémorant ces moments plutôt agréable et drôles pour certains, comme la fois où il se fit admonester par Severus, pour la première fois, en tant que père.

Flashback :

Draco et Alexander avaient à peine visité l'Allemagne et il ne restait que quelques jours avant leur départ. Ils savaient qu'ils allaient se faire passer un savon mémorable, cependant ils décidèrent de sortir afin de s'amuser au moins une journée. Ils sortirent donc en début de matinée et allèrent un peu partout, se laissant guider par leurs envies, découvrant les merveilles que leur offrait l'Allemagne, achetant et s'amusant ici et là, autant du côté sorcier que du côté moldu. Ils rentrèrent en début de soirée, se disant qu'il était temps de laisser Severus évacuer sa colère sur eux. Alexander nourrissait pourtant des doute à ce sujet, après tout personne ne s'était jamais réellement soucié de lui en dehors de Sirius et Lupin. Lorsqu'ils franchirent la porte, ils purent constater qu'ils n'échapperaient pas au potionniste, puisque ce dernier se tenait devant la porte les attendant de pied ferme, tandis que ses yeux acier lançaient des éclairs. Il demanda d'une voix doucereuse :

« Où étiez vous passés ? »

Les deux jeunes gens se regardèrent du coin de l'œil, appréhendant la suite. Ils s'étaient dits que cette journée en vaudrait probablement la chandelle, mais peut être pas au final en voyant le regard noir que leur lançait le professeur de potion :

« Alors ? J'attends une réponse messieurs… »

« Nous étions en ville Sev, on avait envie de visiter et de s'amuser un peu puisqu'on est en vacances… »

Dit doucement Alexander en regardant son père dans les yeux. Apparemment son explication n'arrangeait pas les choses. Bien au contraire elle accentuait l'énervement de son géniteur :

« Et il ne vous est pas venu à l'esprit de venir prévenir quelqu'un ou de laisser un mot ? Franchement Draco, je te pensais tout de même plus intelligent… »

Les deux jeunes hommes avaient pris un air penaud, mais Alexander n'accepta pas que son père s'en prenne à son ami. Il lui dit d'un ton irrité :

« Attends Sev, nous n'avions pas à y penser puisque, lui ses parents le laisse libre de ses mouvements et moi personne ne s'est jamais soucié de moi. Surtout que je ne vois pas pourquoi tu en fais tout un plat. On est là et entiers. »

« Et si il vous était arrivé quelque chose? Si Dumbledore t'avait retrouvé Alexander ? Il aurait pu vous arriver n'importe quoi et nous ne saurions pas où vous étiez! Et je suis ton père par l'enfer… Tu crois que je ne me soucie pas de toi?! Bien, tu seras heureux d'apprendre que tu te trompes jeune homme!»

Cette nouvelle stupéfia le jeune Snape qui regarda son père avec un air perdu. Bien sûr qu'il n'avait pas pensé que son père se soucierait de lui de cette manière. Draco lui donna un coup de coude dans les côtes, Alexander reprit alors un air penaud. Draco dit alors calmement :

« Nous somme désolés parrain, nous ne le ferons plus c'est promis. »

« J'espère bien… En attendant, allez dans vos chambres, enfants stupides, pendant que je décide de votre punition. »

Fin du Flashback.

Alexander eut un léger rire, en repensant à la soirée que Draco et lui avaient passé à nettoyer les chaudrons et la salle de potion qu'ils utilisaient pour les leçons, sans baguette évidement. Une chose n'avait pas changé chez son père: les punitions… Malgré tout, il fut heureux de voir que son père s'était inquiété pour lui. Leur relation s'était légèrement améliorée après cela.

A la fin des deux semaines, c'est une nouvelle personne qui repartait du manoir. Il se sentait changé et bien plus puissant. Il fut cependant triste de quitter son parrain et Belladonna. Eden lui avait promis de l'inviter pour les vacances, ce qui avait atténué son chagrin. Ils prirent un portoloin pour le manoir Snape appelé "Le Léviathan". C'était un manoir gris pâle, à l'air austère et à première vue plutôt petit. Cependant une fois à l'intérieur, il constata qu'il en était tout autre: la décoration intérieur du manoir était chaleureuse, la propriété comportait un terrain de quidditch, un jardin et un peu plus loin, une forêt plutôt impressionnante.

Le manoir comportait trois étages distincts: le rez-de-chaussée était destiné aux invités, à la salle de bal, aux trois salons : deux plutôt grands et le dernier plus petit, plus convivial,... ainsi que deux salles à manger : l'une pouvant accueillir un grand nombre d'invités et l'autre plus petite, plus cordiale, sans compter le magnifique hall et la salle de transplanage. Le deuxième étage était consacré à la bibliothèque et aux chambres des invités. L'aile ouest était réservée pour les adulte alors que l'aile est était l'espace pour les enfants, rejointes au centre par la magnifique et grandiose bibliothèque. Le troisième étage était consacré à la famille. Il y avait là un petit salon avec télévision et téléphone. Deux bureaux avec ordinateurs et internet, ainsi que la chambre des parents à l'ouest et la chambre des enfants à l'est.

Lorsqu'il découvrit sa chambre, Alexander en eut le souffle coupé: elle était spacieuse, le sol était recouvert d'un tapis noir. Le plafond avait une couleur gris/noir avec les armoiries des Snape en son centre : un loup hurlant à la lune. une grande armoire était installée face au lit en baldaquin noir et vert serpentard. Aux fenêtres, d'épais rideaux de velours étaient postés de chaque côté. A droite de la porte il y avait une salle de bain où le carrelage au sol était également noir alors que les murs était d'un blanc immaculé. Il y avait une baignoire rectangulaire enfoncé dans un socle de bois agrémenté de trois marches, un lavabo ovale, un haut miroir et des toilettes tout ce qu'il y a de classique. Son père lui expliqua que c'était sa mère qui avait choisi la décoration. Alexander, au contraire de Draco, fut très impressionné, et ce dernier s'amusa de l'air ahuri de son ami.

Le jeune Snape sourit: en effet Malfoy junior s'était bien moqué de lui ce jour là et tout bien considéré, bien qu'il ait boudé pour la forme, sa tête avait du être comique à voir. C'est tout du moins ce qu'il pensait, là, allongé au soleil. C'était ce soir là, après un dîner avec Draco qui rentra chez lui, que lui et son père se mirent à parler d'Erina Elestin-Snape. Ils étaient assis au coin du feu dans le salon du troisième étage et Alexander avait eu envie d'en savoir plus sur sa mère.

Flashback :

« Severus… Puis-je te poser une question ? Ne le prends pas mal surtout… »

Le professeur observa un moment son fils et acquiesça en silence attendant la question avec une certaine anxiété :

« Comment… Comment était ma mère ? »

Souffla le jeune homme d'une voix à peine audible, n'osant regarder son père dans les yeux, espérant qu'il répondrait sans raviver des souvenirs douloureux. Après un petit moment de silence, il dit en regardant la cheminée crépiter :

« C'était une femme remarquable. Studieuse, intelligente, aussi espiègle que James et Sirius. C'était également une magnifique jeune femme. Elle avait les cheveux longs aussi rouges que le sang, ses yeux avaient la couleur de l'or, on pouvait souvent y voir ses sentiments. Elle avait un tout petit nez fin et légèrement pointu, ses lèvres étaient roses pâles. Elle n'était pas très grande, elle était juste un tout petit peu plus petite que toi. Sa peau avait également des reflets dorés comme les tiens. Ces reflet vous viennent, à tous les deux, de votre ascendance elfique en fait. »

Le silence se fit un instant, tandis que son père replongeait dans ses souvenirs avec un sourire sur les lèvres. Il continua doucement :

« Au début, ta mère et moi, on ne s'entendait pas vraiment. On ne se détestait pas, mais on se voyait plutôt comme… Deux rivaux, comme Draco et Granger si tu vois ce que je veux dire. Lily était certes intelligente et était la première de notre promotion, cependant ta mère n'était jamais loin derrière et moi j'étais le troisième et une certaine compétition s'est installée entre nous trois. Ce qui était plutôt drôle je dois dire. »

Un sourire se dessina sur les lèvres du jeune garçon, s'imaginant les trois jeunes gens se chamailler :

« Dans quelle maison était-elle ? »

« Serpentard, et dire qu'elle a failli atterrir chez les gryffons… Le choixpeau avait hésité à l'y envoyer. »

« Oh… Comme moi pour Serpentard… »

Severus cligna des yeux un instant avant de rire doucement :

« C'est amusant de voir à quel point la mère et le fils se ressemblent. »

« J'ai hérité du meilleur caractère possible alors, parce que sans vouloir te vexer Sev, le tiens n'est pas particulièrement… » Dit Alexander avec un air moqueur.

« Hey ! »

S'indigna son père avant qu'ils ne rient tous les deux. Severus reprit alors avec un air faussement hautain :

« Le sarcasme vient plutôt de mon caractère tu sais. »

« Dommage, je n'aurais pas tout pris de ma mère alors… »

« Pff... Revenons-en à Erina. En quatrième année, Lily, Narcissa et ta mère se sont rapprochées, mettant leur petite guerre de côté. Je me suis toujours demandé comment c'était arrivé. Mais ta mère me répondait toujours que c'était un truc de filles et que je ne pouvais pas comprendre… »

Alexandre ne put s'empêcher de pouffer devant le ton et l'air boudeur de son père, ce que ne manqua pas de remarquer celui-ci :

« C'est en sixième année que je me suis rendu compte que j'étais attiré par ta mère et c'est au milieu de la septième année qu'elle a pris les devants pour me mettre le grappin dessus. Etant donné que c'était une personne jalouse avec un fort tempérament, elle montra à bien des filles que je lui appartenais alors que j'étais encore abasourdi et dans les nuages… Nous nous sommes installés ici après nos études et notre mariage, ta mère est devenuemédicomage, quant a moi je suis entré au service du Lord… C'est le jour de mon anniversaire, pour mes vingt-et-un ans qu'elle m'annonça qu'elle était enceinte de toi. Ce fut l'un des plus beaux jours de ma vie. »

Le jeune Snape était silencieux, observant son père et buvant ses paroles, un sourire sur les lèvres. Il ne pensait pas découvrir un jour un Severus nostalgique, ce dernier continua son récit d'une voix mélancolique :

« Ta mère est morte en te donnant naissance. Je ne sais pas très bien ce qui s'est passé ce jour là, juste qu'elle a reçu un sort puissant à Sainte Mangouste alors qu'elle n'aurait jamais du y aller. Elle eut tout de même le temps de te voir et de te serrer contre elle. Elle voulait juste que tu saches qu'elle t'aimait autant que moi, même si elle devait nous quitter. Le jour de sa mort a été un des pires jours de ma vie et en même temps un merveilleux jour également car je t'ai tenu dans mes bras. Si j'ai tenu le coup c'est grâce à ta présence fils. »

Le silence revint et le jeune Snape médita sur les paroles de son géniteur. Ce dernier reprit doucement :

« Tu es devenu ma principale raison de vivre, tu étais un petit garçon espiègle et joueur, tu t'enfuyais parfois avec ma chemise ou mon pantalon à travers ma chambre à quatre pattes en riant et, permet moi de te dire que tu n'étais pas facile à attraper. Il y a aussi la fois où je t'ai puni d'un jouet et tu as utilisé la magie pour lerécupérer… Sirius était content de voir son filleul aussi joueur que lui. Eden se moquait de moi avec Lucius en me disant que cela me permettrait de ne pas rouiller. La vie était alors simple et j'étais heureux malgré l'absence pesante de ta mère… Jusqu'à ton enlèvement… Mon monde s'est alors écroulé et je… je ne rêvais que d'une chose… Te retrouver… »

L'émotion était palpable tandis que Severus observait son fils, on pouvait voir toute sa souffrance tandis qu'il lui parlait de ses recherches qui n'avaient abouti à rien. Au bout d'un moment Alexander se leva et vint tout contre le potionniste, qui en fut pour le moins étonné :

« Ne t'inquiètes pas papa, je suis là maintenant… Je ne partirai plus… »

Severus entoura son fils de ses bras avec émotion, le serrant fortement contre lui, il déposa un baiser sur son front. Alexander soupira d'aise et s'endormit sans s'en rendre réellement compte.

Fin Flashback.

Il ouvrit doucement les yeux pour observer le ciel bleu, empli de nuages cotonneux. Il inspira doucement: vraiment ces trois dernières semaines avaient été pleines de rebondissements, il s'était encore rapproché de son père, il s'était également rapproché de Lucius, son troisième parrain dont il trouvait l'humour rafraichissant. Le seul point noir en ce moment était les heures d'apprentissage théorique rajoutées par le Lord avant que celui-ci ne lui donne enfin son premier cours pratique en décembre. Il soupira doucement: depuis le début de cette histoire tous ceux qu'il avait du réapprendre à connaitre n'étaient pas réellement comme il le pensait quand il était Harry Potter.

Il avait hâte d'aller sur le Chemin de travers avec Draco, Zabini et Parkinson afin d'apprendre à connaître les deux derniers… Quant à Voldemort, il se demanda si lui aussi n'était pas différent… Draco apparut alors dans son champ de vision et lui indiqua qu'il commençait à avoir faim. Alexander lui sourit, se releva et se dirigea tranquillement avec le blond vers le manoir.