Blaireaux : sorciers de l'ombre

Chapitre 11 : Des billes et des pierres

4034 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 08/09/2020 23:55

Décembre avait surgi avec les grands froids. Pourtant, l’atmosphère du château s’était réchauffée en un rien de temps grâce aux décorations de Noël et à la perspective des vacances qui réjouissaient le cœur des enfants.

Pendant la dernière semaine de cours, Pete passa son temps à jeter des coups d’œil furtifs à la fenêtre, tout en marquant silencieusement une cadence frénétique avec son pied. Incapable d’écouter les professeurs, son esprit se perdait toutes les cinq minutes dans des réflexions autour de sa maison – l’état du jardin en ce début d’hiver, ses frères et sœurs dans leurs pull de Noël, et ses futurs cadeaux au pied du sapin. Parfois, une parole de l’enseignant comme « Un peu de silence, je vous prie » l’aidait à ramener son regard droit devant lui et à reprendre toute sa concentration ; c’était malheureusement toujours le moment qu’Arthur choisissait pour lui chuchoter ou griffonner sur son cahier le décompte de jours et d’heures qu’il restait avant leur départ.

Depuis leur rencontre avec Dumbledore, Arthur avait retrouvé toute sa joie de vivre. Il n’avait plus évoqué une seule fois l’idée de quitter Poudlard et, le soir, lisait à présent des contes magiques et des mythologies ancestrales sur des centaures, des monstres volants aux mille pouvoirs et des sorciers suffisamment puissants pour déclencher des tempêtes et des catastrophes que beaucoup de moldus croyaient naturelles.

L’esprit de Noël avait eu raison de la curiosité des deux complices qui n’évoquaient plus tellement le « Mystère de Poudlard », trop absorbés par l’idée d’enfin retrouver leurs familles. A l’heure des devoirs, ils s’interrompaient systématiquement pour évoquer des anecdotes de fêtes, comparer les cadeaux reçus l’année précédente et convenir de ce qu’ils feraient en tout premier lieu à leur retour chez eux.

-JOUR J, HEURES MOINS DEUX !

Le jour du départ, Arthur avait bondi sur le lit de Pete, un réveille-matin tonitruant à la main, et sauté à pieds-joints sur le matelas de son ami jusqu’à ce qu’il fût totalement impossible à ce dernier de ne pas se lever.

Une heure et demie plus tard, ils étaient remontés depuis le sous-sol de leur maison jusqu’au grand hall et y avaient retrouvé les autres première année qui attendaient qu’Hagrid les amène à la gare. Celui-ci les fit à nouveau emprunter les petites barques qui traversaient le lac du château sans aucun coup de rame, mais le trajet parut bien plus court à Pete que la première fois.

Quand ils arrivèrent sur les quais, Pete ne put retenir un sourire en revoyant pour la première fois l’étonnant train à vapeur écarlate qui les avait amenés de Londres à Poudlard, le jour de la rentrée. Arthur, lui, était trop affairé aux préparatifs de la seconde saison du Tournoi Inter-Compartimental de Course de Sorciers pour paraître sentimental. Debout sur le quai, il lançait des consignes et interpellait ses camarades avant que ceux-ci ne montent à bord.

- Justin, Mary, cria-t-il en brandissant un bout de parchemin dans la main droite, un vieux stylo-bille à lui dans la gauche, vous serez dans la poule de Julia et Paul. Les deux meilleurs de chaque poule seront sélectionnés pour les quarts de final. A ce moment, vous viendrez me voir pour que je vous donne vos heures de match. Je rappelle qu’il faut qu’on ait fini les sélections avant le passage de la dame au chariot à midi et qu’on entame les quarts après la pause déjeuner, quand elle sera repartie.

- Qu’est-ce qu’elle gagne, la championne du tournoi ? interrogea la dénommée Julia avec un sourire narquois.

Julia Roy était une autre élève de première année, à Poufsouffle avec eux. Issue d’une longue lignée de sorciers et jouissant d’une large fortune, leurs différences culturelles les avaient longtemps maintenus éloignés, Pete, Arthur et elle. Mais la récente ambiance de fêtes de familles les avaient réunis sur les heures de devoirs, et Arthur lui avait fait part de ses projets sportifs juste avant leur départ.

- Les demi-finalistes gagneront chacun cinq billes de ma collection personnelle, et non des moindres. Le vainqueur repartira avec mon t-shirt « Flash ». Je m’en servais comme pyjama mais il est toujours en bon état. Alors battez-vous ! acheva-t-il avec véhémence.

- Ok, mais dans ce cas, il faudra m’apprendre le sortilège des « billes », répondit Julia avant de monter s’installer dans le véhicule.

- Le « sortilège des billes », soupira Arthur avec une pointe de dédain. Il est vraiment temps que je retourne chez moi. Ah ! Drago ! Ohé, Drago ? Tu voudras participer au tournoi ?

Une porte de train après celle devant laquelle se tenait Arthur, le jeune Serpentard s’était arrêté net en entendant son nom. Quand il découvrit son interlocuteur, il ouvrit la bouche, tentant de répondre quelque chose, mais il se ravisa aussitôt et monta prestement à bord, suivi par ses amis Crabbe et Goyle.

- Bon, je le mets entre parenthèses mais il me faut Drago. Il ferait une super course contre Suzan. En route maintenant !

Et Arthur prit à son tour place à bord du Poudlard Express. Pete et lui s’installèrent dans un compartiment en compagnie de Justin, Suzan, Hannah et Julia.

Le trajet passa à une vitesse folle grâce aux animations d’Arthur qui semblait jouer sa vie dans son tournoi. Sifflet et carnet en main, il gérait son tournoi comme un professionnel. Il ne parvînt pas à convaincre Drago de participer mais le remplaça par Theodore Nott, un autre élève de Serpentard. Theodore se fit fusiller du regard par tous les élèves de sa maison quand il se leva pour rejoindre l’événement Poufsouffle ; pourtant il reçut tout leur soutien et leur réconfort quand il revînt une heure plus tard, ayant raté de peu la qualification pour les quarts. Comme prévu, l’arrivée de la dame au chariot interrompit le tournoi mais leur permit de prendre une pause pour le déjeuner. Une fois qu’elle fut repartie dans l’autre sens et retourné dans un des wagons dont l’accès n’était pas permis aux étudiants, ils terminèrent les qualifications et entamèrent les phases finales. Lorsqu’arriva l’ultime confrontation, pas une seule tête ne resta à l’intérieur de son compartiment pour rater le dénouement du jeu – sauf peut-être celle d’Hermione Granger que rien n’aurait jamais pu empêcher d’étudier.

Le championnat avait pris fin peu de temps avant la tombée de la nuit et avait fait oublier à Pete avec quelle impatience il attendait de retrouver sa famille. C’est pourquoi il s’étonna un instant d’apercevoir des élèves ranger leur robe de sorcier dans leur malle et préparer leur descente.

Quand ils arrivèrent enfin aux abords de Londres, plus un seul rayon de soleil n’éclairait la ville au Grand Brouillard. Plongée dans un fantasmagorique duo de noir et de lumières électriques qui jaillissaient des voitures, des fenêtres éclairées ou encore des lampadaires, la ville semblait chercher sa tenue pour accueillir les élèves qui descendaient du train revenu de nulle part. Et comme pour annoncer sa venue, la locomotive s’ébranla dans un bruit de frein assourdissant, jusqu’à s’immobiliser complètement dans la vaste gare anglaise.


Pete sauta hâtivement sur le quai et scruta attentivement la foule des parents qui accueillaient les élèves.

- Papa !

A toute vitesse, Arthur courut se jeter dans une paire de bras qui l’engloutit dans la foule ; il disparut définitivement du champ de vision de Pete qui demeura seul à attendre.

Le cœur battant, il scrutait à présent chaque visage alentour sans reconnaître ses parents. Un engourdissement à l’estomac qu’il n’avait plus ressenti depuis des mois refaisait lentement surface. Pour étouffer son inquiétude, il prêta toute son attention à l’improbable conversation qu’Hermione et sa mère tenaient à quelques mètres de lui. La femme scrutait la dentition de sa fille avec minutie comme pour y trouver des caries tout en récitant une série de recommandations d’ordre buccal que la Gryffondor, qui rougissait à vue d’œil, semblait déjà bien connaître.

Il y prêtait maintenant tant d’attention qu’il n’entendit l’appel de son prénom qu’à la troisième entreprise. Il tourna alors la tête de tous les côtés sans trouver d’où provenait l’apostrophe et sans reconnaître avec certitude la voix qui l’appelait. Ce ne fut que lorsque sa jambe fut agrippée ardemment par un petit être qui trépignait à ses pieds qu’il s’aperçut qu’il était resté en apnée jusque-là. Soulevant son petit frère Matthew dans ses bras, il le serra de toutes ses forces et fut à son tour submergé par les étreintes de sa sœur, sa mère, et enfin son père.

La suite des événements passa en un éclair. S’engouffrant dans la voiture familiale, le groupe n’était pas rentré à la maison comme Pete l’avait imaginé mais s’était rendu dans un grand restaurant qu’il découvrait pour la première fois. Andréane fut installée par un serveur courtois et attentionné sur un siège surélevé, tandis que Matthew courait vers un parc à jeux qui l’intéressait bien plus que les plats servis.

Avant même d’avoir pu lire le menu, Pete s’était déjà vu offrir un modèle réduit de voiture de course par son père et un comics par sa mère. On lui avait déjà posé tant de questions pendant le trajet qu’il eut l’impression de répéter pour la quatrième fois, moins d’une heure après leurs retrouvailles, qu’il ne pourrait malheureusement pas leur montrer de « tour de magie », comme les appelait maladroitement John, mais qu’il en connaissait déjà plusieurs, dont un qui permettait d’ouvrir les portes, ou encore de soulever des objets. Ses parents ne cessaient de s’extasier de tout ce qu’il leur disait et demandaient toujours plus de précisions, comme par exemple si Mrs McGonagall prenait à chaque fois le même aspect de chat, ou encore si les tableaux qui bougeaient dans les couloirs représentaient de réelles personnes avec une existence passée, et si oui, alors était-on réellement en contact avec leur conscience, ou simplement la projection de celle-ci. Pete se trouva rapidement à court de réponses mais il n’aurait su être plus heureux.

- Et est-ce que tu t’es fait des amis ? demanda soudain sa mère avec une pointe d’anxiété dans la voix.

- Oui ! s’exclama Pete qui n’en revenait pas de ne présenter Arthur que maintenant. Je l’ai rencontré dans le train, le jour de mon arrivée à Poudlard. Heureusement, on a été envoyés dans la même maison, moi et lui.

- Lui et moi, corrigea sa mère avec un sourire.

- Lui et moi, se reprit-il. Il est super sympa ! Il adore la musique, comme toi, papa. Il invente tout le temps des tours et des histoires. Et puis, on s’aide pour les devoirs. Mais à Poufsouffle, il y a d’autres élèves vraiment chouettes. Justin, Suzan, Ernie…

- Et dans les autres maisons ?

- Oh oui ! Il y a aussi Hermione, de chez Gryffondor, Drago de chez Serpentard… Vraiment plein de gens supers que je croise en cours ou dans les couloirs. On se voit tout le temps, au final…

Finalement, corrigea une nouvelle fois Christine. Dis donc, tu es sûr que tu fais bien tes devoirs d’anglais, toi ?

- Bah… On n’a pas de cours d’anglais.

Christine et John échangèrent un regard étonné, presque amusé.

- Comment ça, pas de cours d’anglais ? reprit Christine avec un sourire d’incompréhension. Vous n’avez pas de cours de grammaire, ou bien des dictées… ?

- Ben… non… Les profs corrigent nos fautes en rendant nos copies et nous font recopier la version correcte pour le cours d’après… Mais c’est tout.

- Mais, vous avez bien un cursus classique ? Vous devez bien avoir des cours de mathématiques, par exemple ? s’enquit John.

- Heu… Non. Pas à ma connaissance. En tout cas, pas cette année.

Christine se mit à fixer John avec deux yeux ronds, trop étonnée pour finir d’avaler sa gorgée de vin. Ils préférèrent changer de sujet et le dîner se poursuivit dans la même ambiance joyeuse, mais la persévérante mère se jura de tirer l’affaire au clair avant la fin de l’année.

Ces trois heures de dîner procurèrent à Pete un intense sentiment de soulagement, pourtant éclaboussé de micro-chocs de tristesse. Il eut en effet un pincement au cœur quand il comprit, à travers les sous-entendus, pourtant bienveillants, de ses parents, que son petit frère avait lui aussi connu une rentrée des classes pour le moins secouée. Matthew était encore plus timide que son grand frère, et il avait eu un mal fou à s’intégrer pendant les premières semaines. Pete s’en voulut de n’avoir pas été là pour son petit frère, étant passé par les mêmes phases de difficile sociabilisation. Il avala également de travers quand il comprit que la date de son prochain retour de Poudlard tomberait une semaine après le spectacle de danse d’Andréane, qui ne cachait pas son ambition d’obtenir le rôle de la Pâquerette dans sa représentation des « Joyeuses Fleurs du Jardin ». Mais il faillit tomber de sa chaise lorsque son père lui annonça avoir vendu sa basse. Malgré ses interrogations, il ne parvint pas à en comprendre la véritable raison, hormis « mettre un peu d’argent de côté ». Il savait tout ce que cet instrument valait aux yeux de l’homme. Il mit également plusieurs jours à déchiffrer que lorsque sa mère faisait allusion à son « nouvel emploi » dans le sud de la ville, elle ne référait pas à un changement de poste mais bien à un travail supplémentaire.

Malgré ces quelques nouvelles qui lui avaient traversé l’estomac comme une boisson glacée, il se sentait comblé. La boisson glacée muta rapidement en soupe chaude quand il pénétra le vestibule de sa maison, quelques heures après le dîner dehors. Les décors de Poudlard, comme les objets nouveaux, les créatures magiques, les cours, sans oublier Arthur, l’avaient tant absorbé qu’il en avait oublié la couleur des murs de son entrée.

Andréane s’était précipitée dans sa chambre et revenait déjà avec un dessin pastel format A3 qui représentait un petit garçon à côté d’une immense maison gardée par des oiseaux aux griffes longues et par des dragons aux écailles de la taille du chapeau pointu du personnage central. Pete n’y comprit pas grand-chose mais remercia sa petite sœur d’un baiser sur le front et se promit d’emporter le dessin avec lui à l’école.


Les deux semaines de vacances passèrent évidemment trop vite. Entre la recherche de cadeaux pour ses frères et sœurs, les après-midis à jouer avec Matthew et de longues conversations avec sa mère, qui semblait heureuse mais pâle, avec cette constante pointe de tristesse dans les yeux, le temps fila à toute vitesse.

Quand ils furent à nouveau réunis pour la dernière fois sur le quai 9 ¾ de la Gare de King’s Cross, Pete aurait voulu se scinder en deux. Il mourait d’envie de retourner à Poudlard mais perdait comme une partie de lui en laissant sa famille hors du train. Il capturait encore des yeux l’image de son foyer qui lui souriait et agitait la main vers lui tandis que le train l’emportait au loin, presque malgré lui.

Dans le wagon, il avait retrouvé son acolyte et ses camarades de maison. Mais, le nez collé à la fenêtre, Arthur était d’humeur bien plus morose qu’à l’aller.

- Alors Arthur, pas de tournoi cette fois-ci ? demanda un de ses confrères de Poufsouffle.

- Non, je n’en ai pas le cœur aujourd’hui, répondit Arthur avec mélancolie, ma famille me manque déjà. Mais t’inquiète, j’ai pensé à ton t-shirt. Tu auras mon Flash comme promis, Paul.

Assis en face de lui, Paul afficha un sourire radieux et Arthur détourna le regard, déçu de devoir donner son ancien pyjama en plus d’avoir perdu à son propre jeu.

- Tiens, c’est pas Hermione qui vient de passer ? lança Hannah, qui était assise avec eux. C’est votre amie, non ?

Ragaillardis par cette nouvelle, Pete et Arthur se levèrent sans répondre et interpellèrent la Gryffondor depuis le seuil de leur compartiment.

- Salut les garçons, leur répondit Hermione avec un sourire qui faisait toujours rougir Pete. J’espère que vous avez passé un joyeux Noël !

- Viens t’asseoir avec nous, Hermione, proposa Pete en déglutissant. Il nous reste une place.

- Désolée, je ne peux pas, répondit-elle avec sa sécheresse habituelle. J’ai encore une tonne de livres à lire.

- Une tonne ? Mais on n’a eu quasiment aucun devoir pendant les vacances, s’indigna Arthur.

- Ce n’est pas pour les cours, c’est…

Hermione s’interrompit et, se rapprochant d’eux, elle ajouta d’une voix presque mystérieuse :

- Je cherche des informations sur un Sorcier dont j’ai entendu parler mais sur lequel je ne trouve absolument rien. Vous connaissez, vous, Nicolas Flammel ?

- Nicolas Flammel ? répéta Pete.

- Jamais entendu ce nom, répondit Arthur.

- Tant pis, soupira Hermione. Bon, je vais m’asseoir pour lire mais je passerai vous voir tout à l’heure, promis.

Elle tourna les talons tandis que les deux Poufsouffle retournaient dans leur compartiment.

- Pete, je suis fier de toi, lança Arthur en posant une main affectueuse sur l’épaule de son ami. Tu as invité Hermione à t’asseoir à côté de toi et ça, c’est une vraie marque de virilité.

- Lâche-moi, ricana Pete.

- Pourquoi est-ce qu’elle ne se joint pas à nous ? demanda Justin, également assis avec eux.

- Elle fait des recherches sur un certain Nicolas Flammel. Vous savez qui c’est ?

Paul et Justin firent « non » de la tête tandis que Suzan répondit :

- Oui, bien sûr. C’est l’inventeur de la Pierre philosophale. La fameuse « pierre d’immortalité ».

- Moi, je le connais juste des cartes Chocogrenouille, ajouta Hannah en pouffant de rire. Je les ai presque toutes.

- Moi aussi, renchérit Suzan. C’est mon grand-père qui m’a parlé de cette pierre incroyable quand je lui ai montré la carte, justement. Le vieux Nicolas a au moins 600 ans, aujourd’hui !

- Attends… On parle de la même pierre philosophale ? demanda Arthur avec beaucoup de surprise. Celle qui peut changer le plomb en or, ou quelque chose du genre ?

- Oui, c’est ça, répondit Suzan. Je crois même qu’elle peut changer tous les métaux non-précieux en or. Il paraît aussi qu’elle guérit les blessures graves et qu’elle donne l’immortalité.

- C’est dingue, murmura Pete. Chez nous c’est juste une légende. En fait, elle existe vraiment… Dans le monde des sorciers !

- Il y a beaucoup de légendes moldues qui proviennent des Sorciers, expliqua Suzan à tout son compartiment. Ils doivent être le plus discrets possible sur leur existence, et le Ministère de la magie fait son maximum pour effacer les souvenirs des témoins moldus en cas d’événement magique. Mais quand ils vivent longtemps auprès de sorciers, les moldus finissent toujours par se rappeler de choses, de détails… On ne peut pas tout effacer d’une mémoire humaine. Heureusement pour nous, les moldus transforment cela en légende d’eux-mêmes. Je suppose qu’ils ont besoin de se trouver une raison.

- Ça doit être bizarre d’être moldu, quand même, commenta Paul d’un air rêveur, et de passer à côté de toute une série d’explications rationnelles parce qu’on ignore tout de la magie…

- Mais s’il existe une pierre d’immortalité, reprit Pete, pourquoi est-ce qu’il y a toujours des morts chez les sorciers ? Il pourrait partager !

- Je trouve aussi ! répondit Suzan. Mais d’après mon grand-père, c’est un artefact très dangereux. Ça peut te tuer si c’est mal manipulé. Normal qu’il ne veuille pas trop qu’on sache où la trouver.

- Mais est-ce que Nicolas est immortel à un coup de feu, par exemple, ou est-ce que ça rallonge simplement son espérance de vie ? interrogea Paul.

- Bon, ça y est, on est encore parti sur une conversation philosophique à cause d’Hermione, soupira Arthur. Vous ne voulez pas jouer aux billes, plutôt ? Il faut bien apprendre à vous servir de vos cadeaux !

La conversation reprit une tournure plus terre-à-terre tandis que les élèves rejoignaient leur école au rythme des rails. Dans leur brusque changement de sujet, les garçons ne pensèrent pas à retourner voir Hermione pour lui partager ce qu’ils venaient d’apprendre, et elle ne passa que brièvement les saluer, bien plus tard dans l’après-midi.

De retour au château médiéval féerique à la nuit tombée, chacun retrouva sa maison et son dortoir avec beaucoup de plaisir. A la nostalgie de la famille se substituait à présent la magie de Poudlard. Seul Arthur avait grommelé lors du trajet en raison du volume de ses bagages. Il s’était en effet chargé d’une chaîne hi-fi et d’une large collection de CD qu’il s’était jurer de faire découvrir à sa maison pendant le reste de l’année.


Enfin arrivé à son dortoir, Pete se coucha heureux et parfaitement quiet, sûr qu’il retrouverait bien sa famille après ses prochaines aventures dans son école de sorciers. Il s’endormit en un rien de temps et il rêva que, vêtu d’une cape et d’un masque, il se rendait à un dîner mondain avec ses super-héros favoris, au volant d’une belle McLaren rouge. Tous ensemble, ils célébraient leurs exploits héroïques en riant et parlant fort. Puis, après une longue partie de billes, ils trinquèrent tous comme un seul homme, avec un grand verre de jus de pierre philosophale.


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