Harry Potter et le Complot du Serpent

Chapitre 14 : Destins croisés

Chapitre final

6725 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 20/07/2020 09:45

Harry et ses amis ne tardèrent pas à sortir de l’infirmerie. Aucun n’avait été gravement blessé, à l’exception de Ginny pour laquelle ils avaient rapidement réagi. Mme Pomfresh resta quelques jours de plus à son chevet, par précaution.

Le mois d’avril fut particulièrement ensoleillé, comme si la météo célébrait elle aussi la fin du complot du Serpent. Mais le beau temps n’était pas la seule raison de l’amélioration de la vie à Poudlard. L’atmosphère des derniers mois avait été pesante, entre la terreur due aux suicides et le défoulement abject des élèves sur leurs alter-égos de Serpentard.

Cependant, tout changea du jour au lendemain après la bataille des potions. Évidemment, tous les élèves furent immédiatement avertis de la fin de la menace, et de l’innocence des jeunes Serpentard. Toute la ruse d’Anguis fut expliquée avec le plus grand soin, et fut accueillie par des huées véhéments dans la Grande Salle.

Harry se réjouit de constater que le Serpent avait tort : sans cette fausse rumeur, les autres maisons avaient tout de suite stoppé leurs exactions contre Serpentard. Les rancœurs passées furent vite oubliées, du moins en apparence. Tous étaient d’ailleurs plutôt penauds, et la situation s’était inversée. Chacun tenait à se faire pardonner en abusant d’amabilités envers chaque élève habillé en vert. Les Serpentard recevaient un traitement de faveur en toute situation, que ce soit pour leur tenir la porte ou leur apporter sa part de gâteau au réfectoire.

Ces attitudes pour le moins hypocrites eurent le mérite de ramener un climat chaleureux, dont on ne pouvait que se féliciter.

Le dernier match de quidditch de la saison opposait Serdaigle à Serpentard. Les malheureux joueurs en bleu n’eurent pas beaucoup de soutien : même les supporters de Serdaigle n’osèrent pas s’aligner contre Serpentard. Le stade était couvert de fanions verts et de bannières représentant des serpents qui sifflaient joyeusement à chaque but.

Harry fut ravi de voir que les spectateurs avaient encore plus d’imagination pour soutenir unanimement une équipe que pour la descendre. L’ambiance était aussi irréaliste que lors du match entre Gryffondor et Serpentard, mais dans un sens beaucoup plus festif.

Fort de ce soutien, les joueurs de Serpentard retrouvèrent logiquement leur assurance et l’emportèrent sur le score impressionnant de quatre-cent dix à vingt, lavant l’affront de leur précédent revers.

Par ailleurs, toutes sortes de légendes furent racontées à propos de la fameuse nuit où Harry et ses amis avaient terrassé le Serpent. Mme McGonagall n’en avait fait qu’un récit très vague, qui avait ensuite été enjolivé selon l’imagination de chacun. Certains racontaient qu'Anguis s’était réellement transformé en un serpent géant. D’autres assuraient que Mr Aquilibus avait concocté une potion lui permettant de cracher du feu, à la manière d’un dragon humain.

Harry s’amusait de cette situation, même s’il rétablissait la vérité quand les rumeurs devenaient trop farfelues. Il finissait par s’accoutumer d’être le centre de l’attention, et ça n’avait pas toujours été bon enfant comme cette fois.

Ron était aux anges. Quelques rumeurs avaient laissé entendre qu’il avait vaincu Mr Loyd en se transformant en hippogriffe. Harry riait de l’incrédulité des gens, mais Ron se plaisait à entretenir son mythe, trop heureux d’être encensé de la sorte. Ni Harry ni Hermione n’osèrent réfuter ces légendes burlesques, ne voulant surtout pas atténuer l’enthousiasme de Ron.

Celui-ci se livrait à de véritables pièces de théâtre au centre de la salle commune de Gryffondor, imitant dramatiquement des coups d’épée héroïques. Harry avait alors du mal à contenir ses fous-rires, ce qui aurait trahi la supercherie.

A la consternation d’Hermione, tous les examens de fin d’année furent annulés. De toute façon, Harry savait qu’elle aurait obtenu la note optimale à la majorité des matières, si ce n’étaient toutes. Ginny aussi aurait sûrement eu tous ses A.S.P.I.C, et elle ne se plaignait pas du tout d’en être dispensée. Les septième année validaient tous d’office toutes leurs matières, ce qui leur permettait de poursuivre les études qu’ils souhaitaient.

Cerise sur le gâteau, l’été vint consolider cette atmosphère joyeuse. Cette saison était toujours synonyme d’après-midis ensoleillées dans le parc de Poudlard. Mais avec la dispense de révision pour les examens, ce fut une véritable ruée vers l’extérieur.

Tous les élèves flânaient joyeusement sous les arbres, sans aucun tracas apparent. Comme à l’accoutumée, certains osaient même se baigner dans le lac aux côtés du calamar géant.

Harry et Ron se retrouvaient avec plus de temps libre que quiconque, n’ayant plus de formateur au métier d’Auror, ni de professeur de potions. Messieurs Loyd et Aquilibus avaient immédiatement été transférés à l’hôpital de sorciers de Ste Mangouste, qui informait régulièrement Mme Pomfresh de leur état.

L’Auror avait eu de la chance. Malgré la quantité indécente de potions et de sortilèges qui lui avait été soumis, il n’avait quasiment pas perdu la mémoire. Par contre, ses performances cognitives avaient été sérieusement endommagées, et il ne redeviendrait jamais le puissant sorcier qu’il était.

Mais ce n’était rien par rapport à Mr Aquilibus. Il n’avait pas été autant entraîné à résister aux sortilèges que son ancien collègue. De surcroît, aucun soin immédiat ne lui avait été porté après son hémorragie, Anguis ne daignant pas s’en occuper. Mr Aquilibus n’avait alors pas pu assez récupérer de sa blessure. Il ne marcherait probablement plus jamais et était devenu complètement amnésique.

Harry s’en voulait terriblement d’avoir ainsi défoulé ses nerfs sur le professeur de potions, même s’il n’était pas le seul responsable de son état végétatif. Seul ce remord persistant réussissait à entacher sa bonne humeur. N’arrivant pas à oublier cette peine, il eut à nouveau recours à la pensine. Sur le conseil de Ginny, il déposa ce souvenir honteux au fond du récipient. Il devait s’avouer que c’était un peu lâche, mais ses amis l’avaient convaincu de mettre fin à sa morosité.

Cette visite dans le bureau de Mme McGonagall avait été l’occasion de découvrir un nouveau portrait sur le mur qui surplombait. A la demande d'Harry, Severus Rogue avait été intronisé parmi les illustres directeurs de Poudlard. Dans leurs tableaux respectifs, Rogue et Albus Dumbledore saluèrent chaleureusement Harry quand il entra. Ils paraissaient reposés dans leurs cadres en or et leur présence, même fictive, apporta une joie immense à Harry.

Leurs regards paternels le réconfortèrent davantage que n’importe quelle consolation venant de ses amis. Quoi qu’ils puissent en dire, ses remords d’avoir blessé Mr Aquilibus tordaient perpétuellement les entrailles d'Harry. C’était comme une petite voix pernicieuse qui lui rappelait en toutes circonstances sa honte irrémédiable.

Le poids de sa culpabilité était tel qu'Harry se demanda comment Drago pouvait supporter celle d’avoir commis un meurtre.

Ce dernier était encore plus réservé depuis les événements de la salle des potions, même s’il saluait pudiquement Harry à chaque fois qu’ils se croisaient. Harry lui proposa d’enfouir à son tour ses remords dans la pensine pour soulager cette peine insoutenable.

Mais Drago refusa. Il semblait décidé à s’infliger cette punition, comme s’il se flagellait pour son meurtre. Il traversait silencieusement les couloirs d’un air absent, comme si toute joie avait quitté son corps.

Harry était épris de pitié pour lui. Ce comportement l’appuyait dans sa perception de Malefoy. Ce dernier restait tiraillé par un conflit intérieur plus fort que lui. Harry lui trouvait un air sympathique, même s’il ne faisait rien de particulier pour être agréable.

Drago ne vint parler aux quatre Gryffondor qu’à une seule reprise, pour les remercier de leur silence vis-à-vis de son meurtre. Ils étaient les seuls à le savoir, et s’étaient mis d’accord pour ne rien en dire. Tout comme Harry, Hermione aurait considéré cela comme une trahison après le sauvetage de Malefoy.

Drago devint alors une célébrité au même titre qu’eux, mais lui ne prenait pas la peine de raconter cette fameuse soirée à tous les curieux qu’il croisait. Les élèves abandonnèrent bien vite, le laissant tranquille pour accorder toute leur attention aux retranscriptions grandiloquentes de Ron.

Les trois derniers mois de l’année scolaire se déroulèrent ainsi dans une quiétude bienheureuse. La fin du troisième trimestre était aussi synonyme du traditionnel banquet de fin d’année, qui avait lieu la troisième semaine du mois de juin.

Au début de cette soirée, la Grande Salle était intégralement décorée aux couleurs jaunes et noires de Poufsouffle. L’immense blaireau derrière la table des professeurs rappelait fièrement le vainqueur de la coupe des quatre maisons.

Mme McGonagall commença d’ailleurs le traditionnel discours de fin d’année en les félicitant :

- Le classement de la coupe des quatre maisons est, à l’instant présent, tel quel : fermant la marche en quatrième position, Serpentard remporte cent trente-deux points. Gryffondor siège à la troisième place, avec deux cent soixante-douze points. En seconde position, nous retrouvons Serdaigle et ses trois cent cinquante-deux points. Enfin, la maison Poufsouffle mène grâce à ses quatre cent vingt-six points !

La table concernée acclama bruyamment, jetant leurs chapeaux de sorciers en l’air pour célébrer leur victoire.

- Cependant…

La salle se tue subitement, attentive au doigt levé de Mme McGonagall.

- Il me reste des points de dernière minute à attribuer, annonça la directrice dans un sourire malicieux.

La salle retint son souffle. Harry attendait impatiemment cette intervention. Il avait déjà entendu les mêmes mots que ceux que venait de prononcer Mme McGonagall. C’était Albus Dumbledore qui avait alors fait cette annonce, lors de la première année d'Harry à Poudlard. Il lui avait accordé des points supplémentaires, ainsi qu’à ses amis, pour leur rôle héroïque dans la protection de la pierre philosophale. Gryffondor avait ainsi pu remporter la coupe des quatre maisons au dernier moment.

- D’abord, je me dois de rectifier une de mes erreurs, précisa Mme McGonagall. Je m’excuse sincèrement auprès de trois jeunes filles, qui se reconnaîtront. Soumises au veritaserum, elles ont confessé des vols qu’elles n’avaient pas réellement commis. C’étaient les premiers aveux d’une longue liste. Mais il a été démontré par la suite qu’elles étaient finalement innocentes, et que leurs entretiens avaient été manipulés. Or, j’avais injustement ôté cent points à chacune de ses élèves. Il est tout à fait logique qu’elles les récupèrent ce soir, ajoutant trois cent points à leur maison, Serpentard.

La table en question applaudit chaleureusement cet ajout généreux, qui les plaçaient en seconde position juste derrière Poufsouffle. Harry reconnut parmi eux Mathilda Banes, une des trois filles qui avaient été interrogées au veritaserum. Cette dernière saluait timidement Mme McGonagall pour la remercier.

- Mais ce n’est pas tout, interrompit à nouveau la directrice, ramenant un silence attentif. Comme vous le savez, Poudlard a été sous l’emprise d’un complot honteux durant une bonne partie de l’année. Et si cette situation a été réglée, c’est grâce à plusieurs courageux élèves qui ont réussi à interpeller le coupable pour ramener la paix au château. Ils méritent d’en être récompensés. Leurs noms sont Hermione Granger, Harry Potter, ainsi que Ginny et Ron Weasley...

Ils échangèrent des regards amusés tandis que tout le monde tournait la tête vers eux.

- Pour leur héroïsme et leur aide au château, ils sont crédités de cinquante points chacun !

Harry sourit simplement tandis que les élèves autour de lui se levaient pour l’applaudir chaleureusement. Il aurait menti s’il avait dit qu’il ne s’y attendait pas. Mais cette nouvelle le remplit tout de même de bonheur : ces deux cent points supplémentaires donnaient à Gryffondor la première place du classement de la coupe des quatre maisons.

- Et ce n’est toujours pas fini, poursuivit Mme McGonagall avec amusement, rétablissant le calme pour la troisième fois. Car ces quatre élèves n’étaient pas seuls. Un autre élève tout aussi brave leur a apporté une assistance salvatrice. Ce jeune homme, c’est Drago Malefoy, qui offre lui aussi cinquante points à sa maison de Serpentard.

Cette fois, toute la Salle Commune explosa en applaudissements. Harry jeta un œil amusé à Drago, une table plus loin. Ce dernier était stupéfait, alors que tous ses camarades l’acclamaient. Malefoy n’était pas habitué à remporter les lauriers du sauveur, lui, et ne s’était pas du tout attendu à une telle récompense.

En effet, ces cinquante points montaient le capital de Serpentard au total de quatre cent quatre-vingt-deux points, contre quatre cent soixante-douze pour Gryffondor. Drago venait donc finalement d’offrir à Serpentard la victoire dans la coupe des quatre maisons, ce qui n’était plus arrivé depuis sept ans, et son arrivée à Poudlard.

Mme McGonagall claqua allégrement des doigts, et toute la décoration de la Grande Salle s’en retrouva changée. L’immense blaireau fut remplacé par un serpent tout aussi majestueux et les couleurs vertes et argents vinrent tapisser la pièce.

La table de Serpentard était en liesse, portant en triomphe Malefoy qui les saluait modestement. Mais tous les élèves des trois autres maisons et professeurs étaient aussi debout pour féliciter Serpentard. Harry ne savait pas s’ils étaient vraiment satisfaits de cette victoire ou si c’était une nouvelle occasion de se racheter de leur harcèlement.

Dans tous les cas, Harry en particulier n’avait jamais été aussi heureux d’une réussite de Serpentard, et n’aurait jamais cru l’être un jour. Mais cette union sacrée de son école autour de cette maison lui donnait un large sourire aux lèvres, qu’il ne pouvait réprimer. Il riait bêtement en tapant de toutes ses forces dans ses mains.

Mme McGonagall n’attendit pas que le calme revienne pour claquer à nouveau des doigts et faire apparaître des victuailles alléchantes sur les tables.

Harry mangea goulûment, mais pas autant que Ron qui s’en donnait à cœur joie. L’allégresse générale continua alors que tous rejoignaient leurs dortoirs. Que les autres élèves soutiennent Serpentard hypocritement ou pas, l’humeur était à la fête et Harry ne bouda pas son plaisir.

Sa nuit fut agitée par les pétards explosés par les membres de Serpentard depuis leur salle commune en contrebas. Ils venaient exploser en une fanfare de bruit et de couleur, juste devant la fenêtre du dortoir de Gryffondor.

Harry aurait dû être jaloux. La coupe des quatre maisons était une compétition prise très au sérieux, et la céder au rival Serpentard aurait dû représenter un affront insoutenable.

Pourtant, Harry ne se sentait nullement frustré. Il souriait plutôt avec émerveillement de ces célébrations nocturnes. Au dehors, les tours de Poudlard étaient baignés de reflets lumineux colorés au gré des différents pétards.

Jamais le château n’avait semblé aussi beau aux yeux d'Harry. Cette admiration démesurée était sûrement due à sa nostalgie de quitter pour de bon Poudlard le lendemain. Car il devait se l’avouer, le collège de sorcellerie allait lui manquer. Cela avait été une aubaine d’y retourner un an de plus, et il en avait bien profité, malgré le trouble.

C’est avec cette mélancolie du dernier soir qu’il se rendait véritablement compte de son amour pour Poudlard. Cette école représentait tant de choses pour Harry. C’était là qu’il avait découvert le monde merveilleux de la magie, là qu’il avait rencontré ses amis les plus proches, là qu’il avait connu les plus grandes joies comme les plus terribles désillusions.

C’était surtout dans ce château qu’il s’était vraiment senti chez lui, ce qui n’avait jamais été le cas ni de la maison des Dursley ni de sa propriété au 12 Square Grimmaurd. Et même s’il était accueilli comme chez lui au Terrier, la demeure des Weasley représentait plutôt une maison de vacances à ses yeux. En définitive, c’est à l’école de sorcellerie qu’il avait trouvé son foyer.

Étincelant des reflets des pétards, Poudlard apparaissait sous son meilleur jour. La discorde qui l’avait déchiré semblait n’être plus qu’un lointain souvenir.

Les images de la Grande Salle applaudissant à l’unisson revinrent à l’esprit d'Harry, comme un rêve. C’était ça, le Poudlard qu’il aimait. Et il réalisait enfin vraiment pourquoi. Toute la magie de ce lieu était dû au fait que chacun pouvait y trouver une place. Que l’on soit de sang pur comme Ron, né moldu comme Hermione ou de sang-mêlé comme Harry, on pouvait y devenir un grand sorcier. Que l’on soit réparti à Gryffondor, Serpentard, Poufsouffle ou Serdaigle, on pouvait y trouver les amis qui nous accompagneraient dans le monde magique.

C’était pour ça qu'Harry chérissait Poudlard et qu’il l’avait tant de fois défendu. Il le réalisait seulement, paisiblement allongé dans son lit, les yeux rivés sur l’extérieur. S’il avait un jour des enfants, il faudrait qu’il leur fasse comprendre tout cela. Il faudrait qu’il leur explique que ce n’étaient pas les maisons qui comptaient, mais les rencontres qu’on y faisait.

Harry tâcha de mémoriser précisément le paysage nocturne époustouflant qu’il voyait par la fenêtre, comme pour l’imprimer à jamais dans son esprit. Il s’endormit avec cette image en tête, et se réveilla avec ce doux souvenir le lendemain matin.

Il avait eu du mal à trouver le sommeil, en grande partie à cause de la bruyante fête des Serpentard. Mais il était d’excellente humeur et sifflota gaiement en paquetant sa valise. Il jeta un nouveau regard par la fenêtre en baillant et descendit ses affaires dans la salle commune de Gryffondor. Ron le talonnait et ils rejoignirent Ginny et Hermione qui les attendaient impatiemment.

Ils descendirent les escaliers mouvant en s’attardant devant chaque tableau pour le contempler une dernière fois. Ils saluèrent Nick Quasi-Sans-Tête en passant. Le fantôme leur répondit en décollant quasiment intégralement sa tête du reste de son corps. C’était sûrement sa façon de leur dire adieu.

Harry et ses amis montèrent dans les calèches qui les ramenaient au Poudlard Express. En arrivant sur le quai, ils se retournèrent une ultime fois vers le château, avec un sourire nostalgique.

Puis ils grimpèrent dans le train, et partirent en quête d’un wagon vide. Ils avaient pris leur temps pour quitter l’école, profitant de leurs derniers instants. Mais tous les compartiments du Poudlard Express étaient désormais remplis.

Ils décidèrent donc de prendre place dans le wagon de Drago Malefoy, qui était seul sur une longue banquette.

Il regardait mélancoliquement par la fenêtre, et fut surpris de les voir entrer. Sans dire un mot, il les salua d’un signe de tête puis baissa les yeux sur ses chaussures. Bien qu’il ait toujours eu ce comportement lors de l’année scolaire, Harry ne comprenait pas pourquoi il se renfermait autant sur lui-même.

Paradoxalement, c’était maintenant qu’il était devenu agréable que Drago leur parlait le moins. C’était comme s’il n’osait pas avoir une conversation avec eux. Harry se demanda si ce n’était pas parce qu’il s’en voulait de renier l’éducation de ses parents. Sa famille semblait très chère à ses yeux, c’est d’ailleurs cette raison qui l’avait poussé à tuer Anguis. Alors s’en émanciper pour choisir une autre voie avait dû être une épreuve compliquée à assumer. C’était sûrement ce qui le tiraillait et le poussait à cette asociabilité renfrognée.

- Au fait, Ron, je ne t’ai jamais remercié, dit Malefoy à demi-voix alors qu’ils étaient tous confortablement assis. A propos de ce que tu as dit a dit à Mme McGonagall, dans le cachot.

- C’est rien, assura Ron en rougissant légèrement.

Ils se renfermèrent dans un silence gêné, tandis ce que le Poudlard Express prenait de la vitesse et quittait la gare. La vendeuse de friandises ne tarda pas à passer devant leur compartiment, avec son immense chariot grinçant.

- Oh, il faut lui prendre des chocogrenouilles ! s’exclama Ron. Pour trouver une nouvelle carte à ton effigie, Harry.

Harry approuva et acheta à la vendeuse toutes les boîtes de chocogrenouilles qui lui restaient. Il s’en remplit les bras et déversa l’immense tas de sucreries sur sa banquette.

Chacun saisit avec avidité les friandises, à l’exception de Drago. Ce dernier restait dans son coin, même s’il semblait lorgner sur leur festin. Harry le remarqua et lui proposa une chocogrenouille. Malefoy lui sourit timidement, saisit délicatement le paquet qu’il lui tendait, et le remercia d’un nouveau signe de tête. Occupés à mâcher goulûment, ils eurent une excuse pour garder le silence. Mais étonnamment, c’est Drago qui reprit la parole en premier.

- Impressionnant, susurra-t-il, les yeux fixés sur la carte de sa chocogrenouille.

Ron redressa la tête de la sienne et l’interpella avec des yeux brillants :

- Tu as eu une autre carte qui représente Harry ?

- Pas vraiment, révéla Malefoy dans un souffle, sans pouvoir détacher ses yeux de la carte.

Il la retourna finalement vers Ron, qui s’étouffa de surprise. En effet, ce n’était pas le visage d'Harry qui s’affichait sur la carte de chocogrenouille. C’était plutôt la tête de Ron, qui fit un clin d’œil à son alter-égo réel.

Ce dernier était abasourdi, un filet de bave au coin de sa bouche grande ouverte. Cette découverte l’éberluait encore plus que celle de la carte d'Harry, au trajet aller vers Poudlard en septembre.

Il avait même des larmes aux yeux quand il se saisit de la carte donnée par Drago.

- J’y crois pas, j’y crois pas, se répétait-il à lui-même en tenant fermement le petit bout de carton comme s’il avait peur qu’il ne s’échappe. Toute ma vie, j’ai fait la collection… Et maintenant, c’est moi qui suis dessus…

Malefoy le regardait avec un amusement mesuré, mais ne laissait transparaître aucun jugement. L’émotion disproportionnée de Ron était pourtant burlesque, et l’ancien Drago n’aurait pas laissé passer une telle occasion de s’en moquer.

Le nouveau Malefoy se contenta de déballer une seconde chocogrenouille. En l’ouvrant, il eut une autre exclamation de surprise :

- Ça alors !

Il montra la nouvelle carte de chocogrenouille et cette fois, c’était Hermione qui y était représentée.

- C’est pas possible ! s’écria la réelle Hermione, avec une voix étrangement aiguë.

Elle n’avait pas pu contrôler son ton, et s’empressa de prendre un air indifférent. Mais sa fierté sautait aux yeux. Elle n’était pas moins émue que Ron, même si ses yeux n’étaient pas embués de larmes.

- C’est tout à fait normal, dit Ginny sur le ton de la conversation. Vous avez participé à la destruction des horcruxes de Voldemort au même titre qu'Harry.

- Moi, je ne m’y attendais pas, confessa Ron qui ne s’en était toujours pas complètement remis.

- Mais tu dois en avoir une aussi, dit Hermione à Ginny avec espoir.

- Ça m’étonnerait, répondit l’intéressée. Je n’en ai pas fait autant, mon rôle n’était pas majeur comparé au vôtre.

- Et toi, Drago, tu en auras bientôt une, comme tu vas devenir Auror ! raisonna Ron d’un ton mielleux, comme s’il voulait le remercier d’avoir trouvé sa propre carte.

Mais Malefoy prit un air maussade.

- Je vais arrêter la formation d’Auror, annonça-t-il d’un ton résigné.

- Pourquoi !? se désola Harry sans se rendre compte immédiatement qu’il avait presque crié.

- Ça n’est pas fait pour moi, dit Drago, gêné. J’ai dû me rendre à l’évidence, je ne serai jamais comme vous. Je n’arriverai jamais à me contrôler assez pour être utile. J’ai bien vu dans le cachot que je n’en étais pas capable. Ce n’est pas ma voie, tout simplement.

- Mais tu as encore le temps de changer ça, protesta Harry. Tu peux le faire, j’en suis convaincu.

- Je ne suis même pas sûr que j’ai vraiment envie de le faire, confessa Malefoy. Je m’étais engagé en tant qu’Auror parce que je pensais que c’était le seul moyen de me racheter de mes erreurs. Au moins, j’aurais essayé. Mais ça m’a montré que ça ne me correspondait pas. Maintenant, je me rends compte que le mieux à faire, c’est de m’éloigner de tout ça. Je n’ai rien d’un justicier. Je vais simplement mener une vie normale, je pense que c’est le mieux pour tout le monde.

Harry était déçu mais ne contesta pas plus cette décision. Il aurait aimé voir Drago combattre du bon côté, et il avait cru en cette destinée pour le Serpentard. Il avait personnellement pris à cœur cette rédemption, mais si elle ne le concernait pas directement.

Pourtant, il savait au fond de lui que Malefoy avait pris la décision la plus sage. Drago ne paraissait pas fier de sa révélation, mais il y avait manifestement réfléchi durant plusieurs semaines. Son choix était fait pour de bon.

- Moi aussi, je ne sais plus si je veux vraiment devenir Auror… glissa Ron d’un air embêté.

Il avait visiblement jugé que c’était la bonne occasion pour faire part lui aussi de son scepticisme vis-à-vis de la formation d’Auror. Il grattait négligemment le velours de sa banquette et regardait Harry avec appréhension, craignant sa réaction.

En effet, Harry reçut cette nouvelle comme un violent coup de poing dans le ventre. Sa déception due à l’abandon de Malefoy n’était rien par rapport à celle de voir son ami l’abandonner seul à cette formation.

- Rassure moi, c’est une blague ? espéra Harry en sachant pertinemment que le visage de Ron n’indiquait pas du tout qu’il plaisantait.

- Mais ce n’est pas du tout un choix définitif, nuança précipitamment le rouquin, sans oser soutenir le regard dépité d'Harry. C’est juste que, tu vois, je ne crois pas que ce soit fait pour moi non plus. Dans le cachot, j’ai tout de suite été mis hors d’état de combattre à cause du gaz étrangleur. Je n’ai pas pu vous aider, ce n’est pas digne d’un Auror.

- Arrête de te morfondre à ce sujet, intervint Hermione. Tu as très bien le droit de ne pas vouloir être Auror, mais ce n’est pas une bonne raison.

Harry comprit que Ron avait déjà mis Hermione au courant depuis longtemps. Il allait se vexer mais se convainquit qu’il était normal de se confier d’abord à sa petite amie comme l’avait fait Ron. Cependant, en constatant la mine résignée et nullement étonnée de Ginny, Harry se rendit compte qu’il était le dernier à être intégré à la confidence.

- Et tu comptais me le dire un jour ? reprocha-t-il à Ron.

- Bien sûr, se défendit son ami dont le teint était devenu cramoisi. C’est juste que… je savais que tu allais mal le prendre… Mais j’ai toujours été ridiculement nul par rapport à toi, ou même à Hermione. Être Auror, c’est sûr, ça fait rêver, mais je devrais peut-être choisir une voie plus modeste.

- Ne sois pas stupide, répliqua Harry en essayant de se donner un ton conciliant malgré son agacement. Tu n’as rien à m’envier, tu feras un excellent Auror. Et de toute façon, qu’est-ce que tu pourrais trouver de mieux à la place ?

- Et bien justement… ajouta Ron en se dandinant penaudement sur son siège. En fait, George m’avait proposé de l’aider dans son magasin de Farces et Attrapes. Ce serait plutôt amusant, et ça lui ferait vraiment plaisir, maintenant qu’il n’a plus Fred. Mais de toute façon, je vais finir la formation d’Auror et je verrai après.

Il avait appuyé cette dernière phrase, soucieux de rassurer Harry. Ce dernier resta silencieux mais perdit sa mine renfrognée.

- Et toi, Ginny, qu’est-ce que tu veux faire ? questionna Hermione pour changer de sujet après un silence embarrassant.

- Je crois que je vais postuler aux Holyhead Harpies, lui répondit Ginny. J’adore vraiment jouer au quidditch, et on a eu de bons résultats cette année. Alors pourquoi pas tenter ma chance en tant que professionnelle ?

- Ce serait fantastique, approuva véhément Ron. Tu imagines, tu pourrais me donner des places gratuites !

Ginny sourit modestement, ravie de l’engouement de son frère. Harry, quant à lui, était déjà au courant depuis un moment mais s’était montré tout aussi enthousiaste vis-à-vis de ce projet. Le talent de Ginny au quidditch était incontestable, même si sa performance historique face à Serpentard avait été un peu faussée par le contexte particulier.

Même Drago, recroquevillée dans son coin, hocha la tête comme pour approuver la logique du choix de Ginny. Mais il demeurait silencieux, pas mécontent que les annonces des Weasley lui aient permis de s’effacer à nouveau. Il semblait beaucoup plus à l’aise quand il n’était pas au centre de l’attention.

- Et toi, Hermione, tu ne nous as jamais dit ce que tu voulais faire ? s’enquit Harry.

- Ce… ce n’est pas très précis non plus… bredouilla-t-elle en rougissant. Mais j’aimerais peut-être entrer au ministère de la magie.

- Et bien c’est une très bonne idée, assura Harry, qui ne comprenait pas sa gêne. Maintenant que Kingsley Shacklebolt en est le ministre, ils vont reformer des institutions performantes, pas comme avec Fudge ou Scrimgeour. Et je suis sûr qu’ils seront ravis d’avoir une brillante sorcière comme toi pour les y aider.

- Oui, oui, c’est gentil et tu as raison... dit Hermione d’une voix pourtant toujours chevrotante. Mais je… Ce serait pour développer un projet… Enfin, bon, tu le sauras bien à un moment ou à un autre donc autant te le dire : je voudrais concrétiser mon idée de la S.A.L.E !

Harry ne put réprimer un fou-rire, partagé avec Ron. Il comprenait maintenant pourquoi Hermione s’était montrée aussi rebutée à leur partager sa volonté.

La Société de Libération des Elfes était une association qu’elle avait créée depuis sa quatrième année, pour protester contre les conditions de vie misérables auxquelles les elfes de maison étaient soumis. Mais le projet n’avait jamais vraiment convaincu Ron et Harry, qui n’avaient cessé de lui répéter que les elfes de maison eux-mêmes ne voulaient ni être libres, ni être payés pour leur labeur.

Et ils n’avaient pas fondamentalement tort : mis à part Dobby, ces créatures avaient considéré comme un affront les tentatives d’Hermione de leur donner des vêtements ou de leur proposer un salaire. Mais elle n’abandonnait pas son projet, malgré les moqueries de ses amis vis-à-vis de cette cause perdue.

- Tu connais son acharnement à ce sujet, lança Ron à Harry entre deux gloussements. J’ai essayé de lui dire à quel point il était dommage de gâcher son intelligence pour quelque chose d’aussi peu sérieux, mais elle ne veut rien entendre.

- Parce que travailler chez Farces pour Sorciers Facétieux, c’est plus sérieux, peut-être ? répliqua sèchement Hermione.

Mais sa remarque n’amusa que davantage Ron. Hilare, il dut se reprendre à plusieurs fois pour formuler une phrase :

- Harry, tu te rappelles quand… Quand elle tricotait des bonnets pour eux et que… Et que c’est Dobby qui les prenait tous !

Il répartit dans un fou-rire incontrôlable et communicatif. Harry pouffait aussi bruyamment, et même Hermione finit par s’en amuser.

- Par contre, la bonne nouvelle, c’est qu’on va emménager à Londres, reprit sérieusement Ron quand il fut calmé. Les locaux entraînements des Aurors sont à quelques rues du ministère de la magie, alors ça tombe bien.

- Vous quittez le Terrier ? se désola Ginny.

- Oui, appuya Hermione d’un air décidé. Et vous feriez bien d’en faire autant, avec Harry. Si vous lui donnez trop d’espoir, Molly va vouloir vous garder chez elle à vie.

Harry et Ginny s’interrogèrent mutuellement du regard. Ils n’avaient jamais eu de discussions à ce propos.

En fait, Harry réalisait seulement que sa vie était sur le point de changer du tout au tout. La remarque d’Hermione venait de confirmer son ressenti de la veille dans son lit. Il n’avait connu le monde de la magie qu’en tant qu’élève de Poudlard. Il était désormais temps pour lui de construire sa vie de sorcier adulte, comme l’avaient fait ses parents avant lui.

Il avait été trop occupé à combattre les forces du mal pour envisager ce futur, qui lui avait toujours paru lointain. Cette nouvelle année à l’école de sorcellerie n’avait fait que retarder ce genre de question. Depuis sa quatrième année de collège, sa seule conviction était son envie de devenir Auror.

Mais où allait-il vivre ? Hermione avait raison, il ne pourrait pas rester indéfiniment au Terrier. D’ailleurs, la perspective d’emménager quelque part avec Ginny lui plaisait beaucoup.

Mais vivraient-ils dans la maison que lui avait légué Sirius Black, au 12 Square Grimmaud ? Harry aurait du mal à y habiter sans souffrir du souvenir de son parrain décédé. Ou ne serait-ce pas une bonne idée de reprendre l’ancienne maison de ses parents, à Godric’s Hollow ? En y songeant, il n’était pas sûr de vouloir vivre à l’endroit où ses parents avaient été tués. Retourner dans la maison des Dursley, au 4 Privet Drive, ne l’enchantait guère davantage. Partout, il gardait des souvenirs douloureux. Alors il faudrait sûrement acheter une toute autre maison, pour commencer une nouvelle vie.

Harry réfléchissait en contemplant le paysage qui défilait au rythme du Poudlard Express. Le train avançait rapidement et ils n’allaient pas tarder à atteindre leur destination. Perdu dans ses pensées, Harry avait laissé ses amis dans une intense discussion sur l’endroit le plus discret de Londres pour pratiquer de la magie dans son jardin sans risque d’être surpris par un moldu. Seul Drago était aussi distrait, fixant ses pieds avec insistance.

Harry se résolut à remettre ses interrogations à plus tard. Il aurait tout le temps de débattre de son futur commun avec Ginny au Terrier. Ils avaient tous prévus d’y passer l’été, comme chaque année.

En songeant à cette perspective, Harry oublia ses doutes au profit d’une incertitude excitante. Quel que soit son futur, ce serait en compagnie de ses amis en bonne santé. Il aurait bien d’autres occasions de se battre en duel de sortilèges avec Ginny. Hermione essayerait perpétuellement de le sensibiliser à la cause des elfes de maison. Il tiendrait encore de multiples discussions passionnées avec Ron à propos de quidditch. Il expliquerait une énième fois la fonction d’un canard en plastique à Arthur Weasley. Molly le cajolerait toujours d’une gâterie démesurée. George lui présenterait chaque fois une nouvelle invention plus extravagante que la précédente.

Finalement, quitter Poudlard représentait peut-être encore plus de possibilités. Libéré des contraintes scolaires et des menaces de la magie noire, Harry pouvait désormais faire ce qu’il voulait.

Le Poudlard Express décéléra subitement, indiquant qu’il approchait de la gare de King’s Cross. Le train qui avait entraîné Harry dans le monde magique, huit ans auparavant, était sur le point de le reconduire vers un futur tout aussi incertain.

Le train s’arrêta sur le quai 93/4 dans un sifflement bruyant. Harry saisit sa valise et suivit ses amis hors du wagon. Le plafond vitré de la gare de King’s Cross laissait filtrer un halo lumineux reposant.

Harry descendit sur le quai d’un air las. Il avait l’impression de sortir d’un long voyage, bien plus long que le trajet entre Poudlard et Londres. Un voyage aller-retour de huit ans, entre la première fois où il avait rencontré les Weasley sur cette même voie 93/4, et cet instant où il descendait du Poudlard Express pour la dernière fois.

Tous ses amis étaient pris d’une même torpeur nostalgique, et attendirent patiemment que le train reparte dans l’autre sens. Même Drago resta un peu plus longtemps. Le Poudlard Express redémarra après plusieurs minutes d’attentes en lâchant de grandes volutes de fumées blanches. Il s’éloigna lentement dans un bruissement féerique pour ne devenir plus qu’un petit point noir à l’horizon.

Harry daigna alors quitter le train des yeux, et se retourna vers ses amis. Ils l’attendaient pour quitter le quai.

Drago les salua une dernière fois, toujours sobrement.

- Eh bien, au revoir, Harry, dit finalement Malefoy à demi-voix. Je… Bonne chance pour la suite.

- Merci, toi aussi.

Harry ne savait pas vraiment comment lui dire adieu. Cette année leur avait permis d’oublier leurs préjugés mutuels vis-à-vis de l’autre, mais leur relation n’était pas devenue intime pour autant.

Après un instant d’hésitation, Harry tendit sa main à Malefoy qui la serra chaleureusement. Il sourit sobrement, et se retourna.

- C’est bizarre, on dirait presque que Drago va nous manquer, rigola Ron.

Harry suivit des yeux Malefoy qui s’éloignait.

- Peut-être qu’on se reverra, dit-il en souriant.

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