Les Amours de Radimir Vynoque

Chapitre 13 : Un plan génital

3372 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 01/11/2020 17:28

      

Deux jours plus tard, les deux jeunes Serdaigles tapèrent à la porte du bureau de notre professeur rond dans lequel elles avaient été conviées. Le bon gros Vynoque les accueillit par un grognement dans la pièce où se trouvait déjà le Eric en pleine séance de vocalises. Radimir, ayant à cœur le bien-être de ses complices, entreprit de les mettre à l’aise dans son antre. Il dégagea les livres d’une chaise qu’il posa devant son bureau et les invita à s’y assoir tout en leur proposant sa fameuse « cup of tea ». Pendant que les deux filles se contorsionnaient de leur mieux pour s'asseoir à deux sur l’assise étroite qui leur était proposée, Vynoque demanda à Eric de chanter quelque chose de plus « décontracté ». A sa grande horreur, le jeune homme au visage carré pris une grande inspiration et se lança dans une interprétation endiablée :


« -AU DD ! J’lapasselaprétaillelananananalavisserdes regrets d’vant TON BEBE ! J’sorsdecheztoinanina…..


-MMMMMMMMMOOOOORF ! Qu’est-ce que c’est que cette horreur ?!


-Ahah, répondit Eric en remontant sa capuche sur son visage. Je suis désolé monsieur Vynoque ! Je savais bien que c’était pas mon style. Je suis plus rock à billy, mais j’aime bien cette chanson. Alors que je me suis dit que ce serait une bonne idée d’essayer de l’interpréter…


-Eh bien vous n’auriez pas dû ! C’était horrible ! Vous ne pourriez pas chanter quelque chose de plus mélodieux ?


-Bien sûr monsieur ! répondit le Eric fier d’avoir enfin trouvé un public. Tiens ! Ça fait longtemps que je vous ai pas chanté du Johnny !


-Mmmmmmmmrrrrf ! Vous n’auriez pas quelque chose de plus entraînant ? Quelque chose qu’on pourrait entendre en guinguette ? J’aime bien les guinguettes, ça me rappelle mon premier bal des débutantes !


-Euuuuh, je peux vous chanter la chanson des trous de Gainsbourg si vous voulez ?


-C’est déjà mieux que rien ! Allez-y ! CHANTEZ ! »


Les deux étudiantes, l’air effrayé, observèrent alors le Vynoque, les deux mains sur le ventre, dandiner la tête au rythme du chant affreusement faux du Eric, tout en fredonnant lui-même les paroles. Il faut dire qu’il avait appris à apprécier ce petit ménestrel. Radimir baissa les yeux vers ses deux invités convaincu d’être un hôte d’exception. Il scruta alors avec attention les deux élèves. Les lunettes de la plus petite brillaient tel un soleil alors que le papillon de l’autre essayait tant bien que mal d’attirer l’attention sur ses ailes orangeâtre en volant en cercles autour de la pièce. A la vue de cette créature décevante, Vynoque renifla de mépris et se remit à fredonner.


Après de longues minutes d’attentes la plus grande des filles se résolut enfin à prendre la parole :


-Monsieur ? En quoi pouvons-nous vous aid…


-QU’EST-CE QU’ELLE DIT ? Parlez plus fort ! J’entends rien !


-Je disais : EN QUOI POUVONS-NOUS VOUS AIDER ?


-AH ! Oui ! C’est vrai ! Mmmmmmrrrrrroffff ! répondit le Vynoque rempli d’une soudaine excitation. Vous allez m’aider à dérober quelque chose à ce guignol de MacMolsby ! Ne vous en faite pas, j’ai mis en place un plan infaillible que je vous expliquerai tout à l’heure. Mais avant de commencer, il me faut savoir une chose : vous a-t-on déjà initié à…. Mmmmmrrrf…. Disons…. Aux plaisirs de l’amour charnel ? »


A ces mots, pensant que le Vynoque allait attenter à leur pudeur et craignant un assaut imminent de celui-ci, la jeune fille à lunette se jeta hors de la portée du professeur alors que la plus grande des deux saisit prestement sa baguette magique prête à en découdre avec ce malotru. Radimir, complètement inconscient du sens que pouvait revêtir sa dernière phrase, fut absolument choqué par le comportement indiscipliné de ces deux hurluberlues qui l’agressaient sans raison. Se relevant d’un bon, il entreprit de les insulter copieusement en faisant rebondir son ventre de manière menaçante contre son bureau. La plus grande des Serdaigles répondait sur le même ton, alors que la plus petite, ayant retrouvé son courage, était en train de jeter tous les objets qui se trouvaient à sa portée vers leur assaillant dodu. La violence dans la pièce était telle que le Eric fut contraint de chanter sa note la plus aiguë pour calmer les esprits de notre fine équipe qui dut interrompre leurs échanges d’insultes pour se boucher les oreilles.


« -Arrêtez enfin ! s’exclama-t-il alors dans son accent chantant, Monsieur Vynoque s’est mal exprimé les filles ! Il ne vous veut pas de mal ! C’est juste que le plan qu’il a prévu comporte une partie un peu… olé olé… Il voulait juste s’assurer que vous ne serez pas choqué par ce qu’il va vous demander de faire. Vous êtes en sécurité ! Monsieur Vynoque et moi-même respectons énormément les femmes et nous avons tous les deux beaucoup d’amour à revendre, ajouta-t-il avec un clin d’œil en direction de la petite aux lunettes. 


Les deux Serdaigles restèrent dubitatives un moment. Bien que fébriles à l’idée d’un moment « olé olé » avec le professeur qu’elle avait imaginé tant de fois entrain de concevoir son enfant, elles n’étaient pas tout à fait convaincue par le visage niais du Eric et encore moins par l’expression farouche du Vynoque qui fronçait si fort les sourcils qu’ils semblaient ne faire qu’un avec sa moustache.


-Non mais alors ! Qu’est-ce que c’est que ces accusations ! Petites coquines ! Vous pensez que je peux être intéressé par deux petites nénettes comme vous ! ET BAH VOUS VOUS METTEZ LE DOIGT DANS L’ŒIL ! Bon ! Alors ! Maintenant vous allez me répondre : vous êtes encore innocentes ou non ?


-Ah ! Monsieur Vynoque nous sommes outrées ! s’exclama la grande Serdaigle. Sachez que nous sommes loin d’être innocentes !


-Oui ! rajouta la plus petite, et même que si nous n’étions pas jusqu’à présent affublées de deux phoques abrutis comme conjoints, nous aurions déjà séduit les plus beaux partis de cette École !


-C’est bien vrai ça ! ajouta la plus grande, vous pouvez vous estimer heureux que nous sommes bien pensantes et vertueuses ! »


Vynoque se rassit, satisfait. Il était à présent prêt à leur faire part de son plan génial. Il résuma alors aux deux jeunes filles son altercation avec l’Ange de la Mort, l’aide que lui avait offerte Snape, la formule magique créée par Defoe qui devait à présent se trouver aux côtés du professeur anglo saxon.


« -En bref, pour sauver ma vertu des griffes de ce monstre odieux, vous devez absolument vous introduire dans le bureau de l’autre pignouf de MacMolsby pour récupérer cette formule.


-Et pour cela, vous voulez que nous séduisions MacMolsby ? demandèrent d’une même voix les deux étudiantes, les yeux plein d’espoir, mais qui furent immédiatement déçues en voyant Vynoque leur rire au nez.


-Vous n’y êtes pas du tout mes pauvres filles ! s’esclaffa Radimir. William ne sera jamais réceptif à votre engeance, croyez-moi ! Non, la seule façon de convaincre ce wisigoth de vous laisser entrer dans son bureau et de le fouiller, c’est de vous faire passer pour moi. »


Sur ces entrefaites, Vynoque sortit de sous son siège une énorme boite en carton et la déposa sur la table en face des deux jeunes filles. Les Serdaigles intriguées se penchèrent alors pour examiner son contenu : il s’y trouvait deux feuilles de papiers noircies d’encre, de gros coussins en plume, des vêtements gigantesques, une cravate bariolée et surtout un énorme masque en papier mâché qui reproduisait fidèlement le visage de notre professeur rond. Les jeunes filles regardèrent Vynoque avec une totale incompréhension. Radimir reprit son explication :


« - Voici un déguisement pour vous transformer en mon illustre personne ! Ne prenez pas la grosse tête, ce sera seulement le temps d’une heure. Je vous ai mis à disposition des vêtements issus de ma propre garde-robe : C’EST DU BEAU LINGE ! VOUS AVEZ INTERET A Y PRENDRE SOIN SINON JE VOUS TAILLE LE CHIGNON ! Ah ! Et vous allez m’apprendre ce texte par cœur, et plus vite que ça ! J’ai pas que ça à faire de mes journées ! »


Toujours confuse, la petite à lunettes se saisit d’une des feuilles couvertes de l’écriture brouillon du professeur rond présentes dans la boîte et en lu un extrait à haute voix :


« William, il faut que tu comprennes. Les années ont passé et m’ont transformé. Je suis devenu un professeur respectable. Je ne peux plus t’accorder le plaisir de goûter à mon corps voluptueux. Je sais que tu auras du mal à oublier sa rondeur, mais tu n’auras pas d’autre choix. En souvenir de ces belles années, je suis néanmoins prêt à t’accorder une dernière gâterie immédiatement dans ton bureau… »

La voix de la jeune fille à lunettes se cassa. Elle était au bord de l’évanouissement. C’en était trop. Elle ne pouvait y croire. La plus grande des Serdaigles non plus :


« - Non mais c’est une blague j’espère ? explosa-t-elle, Il est hors de question que nous fassions une gâterie au MacMolsby dans ces conditions ! On va pas se prostituer pour vos beaux yeux non plus ! Encore moins dans ce déguisement grotesque !


-MMMMMMMMMOOORRFFF, FAUDRAIT SAVOIR ! Je pensais que vous n’étiez pas niaises toutes les deux ! Vous n’avez pas à le faire si vous ne vous en sentez pas le courage, mais ça vous donnera une excuse pour entrer dans son bureau. Après vous n’aurez qu’à l’assommer si ça vous chante. Vous trouverez bien une solution. Si vous changez d’avis pour la gâterie, vous remarquerez que j’ai fait un trou assez grand au niveau de la bouche pour vous faciliter la tâche, ajouta finalement Vynoque en pointant le masque du doigt.


-Attendez, articula difficilement la petite à lunettes. Vous êtes en train de me dire que vous et MacMolsby avait été amant ?


-Oui.


-Et donc… MacMolsby est… Gay ?


-Y a pas plus joyeux que cet ostrogoth ! »


Les deux jeunes filles furent d’abord touchées en plein cœur par cette révélation. L’amour de leur vie, le bel anglais au corps d’éphèbe et au dos si musclé ne serait jamais à elles. Mais leur peine se dissolut rapidement au moment où elles posèrent de nouveau les yeux sur l’étrange professeur rond qui était alors en train de souffler comme un bœuf en tentant de refaire son lacet. « Il ment. Cette grosse dondon plus ronde que la Lune n’a pas pu séduire notre MacMolsby. Ça doit encore être un de ses délires. Il a complètement perdu la raison. Prenons la poudre d’escampette ! ». Les filles ayant terminé leur discussion télépathique bâtirent en repli le plus discrètement possible vers la porte du bureau. Il était hors de question qu’elles portent le déguisement de ce fou, encore moins qu’elles essaient de séduire le MacMolsby sous cette apparence indigne. Mais le Vynoque était plus vif de corps et d’esprit qu’il ne le paraissait. D’un grand bon sur son ventre, il valdingua à l’autre bout de la pièce et bloqua la sortie aux deux étudiantes.


« - Oooooooooh ! Les coquines ! Ne vous sauvez pas comme une volée de moineaux ! MMMMMMMRRRUUUF ! Warf, warf, warf, ricana-t-il sadiquement, je savais que vous vous dégonfleriez ! Ca joue les femmes du monde, mais ça veut pas se mouiller. Sachez jeunes INGRATES, que si vous sortez de cette pièce maintenant, je courrais trouver le professeur Snape pour lui parler de votre petite sortie de l’avant-veille et lui laisserais le soin de vous couper les oreilles en pointes ! Alors enfilez moi ce costume et apprenez moi ce texte ! ET PLUS VITE QUE CA ! AU GALOP ! »


Piégées, les pauvres Serdaigles n’eurent pas d’autres choix que d’obéir à ce tyran. Elles entreprirent alors de se transformer en Radimir Vynoque. Elles commençèrent par fixer deux énormes coussins sur leurs ventres à l’aide de scotch. Puis elles rentrèrent chacune leurs deux pieds dans chacune des deux jambes du pantalon du professeur. Elles enfilèrent ensuite la chemise, la veste et la cravate afin de compléter l’ensemble. Il ne leur restait plus qu’à enfiler le masque, OR le Vynoque n’avait pas prévu la grande différence de taille entre les deux filles. Si la plus grande pouvait sortir la tête de la chemise, la plus petite arrivait à peine à regarder devant elle. Si bien que le faux Vynoque était de biais et penchait dangereusement sur le côté. Néanmoins, hormis ce petit détail, la reproduction était assez fidèle. Même la démarche sautillante des filles, qui devaient se déplacer en sautant à pied joints chacune leur tour, était plutôt ressemblante à la véritable façon de bouger du Vynoque. Et puis il fallait bien admettre que les deux filles étaient assez douées pour imiter le ton de la voix du professeur. « Cet anglosaxon de malheur n’y verra que du feu ! » se dit Vynoque, satisfait. 


«- Est-ce que ça n’aurait pas été plus facile de nous faire boire du polynectar ? S’interrogea tout de même la jeune fille à lunettes dubitative.


-MMMMMMMMMMMRRRRRFF ! MÊLEZ VOUS DE VOS AFFAIRES ! BON ! Vous êtes prêtes ? BIEN ! FOUTEZ MOI LE CAMP MAINTENANT ! Et dépatouillez vous pour récupérer ma formule ! SINON JE VOUS DÉSOSSE ! »


Et voilà les deux jeunes filles parties hors du bureau dans leur démarche sautillante, tout cela flanqué du Eric chantonnant afin de ne pas attirer les soupçons. De son côté, le Vynoque, qui avait enregistré la voix du Eric sur un lecteur cassette qu’il faisait tourner à plein volume dans sa main droite, attendit quelques instants en retrait. Puis lentement, le Vynoque prit à son tour la direction du bureau du professeur MacMolsby. Lorsqu’il arriva au coin du couloir, il eut la bonne surprise de constater que les deux jeunes filles déguisées en lui-même avaient déjà frappé à la porte de William. Celui-ci venait de leur ouvrir et écoutait intensément parler l’étrange Vynoque difforme sur le pas de la porte. Caché derrière un poteau, le Vynoque jubilait : « Quel gobe-mouche ! Il ne se doute de rien ! ». Mais il avait crié victoire trop tôt.


Soudain, alors que MacMolsby s’était légèrement écarté afin de laisser entrer le faux Vynoque dans son antre, le professeur Dumbledore surgit de l’autre côté du couloir complètement hystérique. « Ca sent l’embrouille ! » pensa notre pauvre Vynoque. 


« - RADIMIR VYNOQUE ESPÈCE DE SAC DE PURIN ! JE LE SAVAIS ! GOUJAT ! VOUS M’AVEZ TROMPÉ ! OH ! SALE RUSTRE ! COMMENT AVEZ-VOUS OSÉ ! MARAUD ! JE VOUS PRENDS LA MAIN DANS L'SAC ! VOILA PLUSIEURS JOURS QUE J’OBSERVE VOTRE PETIT MANÈGE ! VOUS VOUS TOURNEZ CONSTAMMENT AUTOUR COMME LE MIEL ET LES ABEILLES ! AH ! SALAUD, VOUS N’AVEZ PAS HONTE ? FORNIQUER AVEC UN ÉLÈVE ! UN ÉLÈVE AUSSI GRACIEUX QU’UN PARPAING PAR-DESSUS LE MARCHÉ ! C’EST QUOI VOTRE NOM A VOUS ? ERIC DECHELETTE ? C’EST BIEN CA ? LAISSEZ MOI VOUS DIRE QUE VOUS VOUS ÊTES MIS DANS DE BEAUX DRAPS MON PÉPÈRE !


En face du visage rouge de colère du directeur ni Eric, ni les deux jeunes filles déguisées en Radimir ne savaient quoi dire ou que faire. Décontenancés, ils se contentaient de subir la fureur de Dumbledore, les bras ballants. Tout cela sous le regard à la fois embarrassé et soupçonneux de William. Le vrai Vynoque, toujours retranché dans son coin, se gardait bien de signaler sa présence. Dans quelle affaire s’était-il encore mis ! « Maudit soit mon charme et ma bedaine ! » pensait-il.


-C’EN EST ASSEZ !, continua le directeur. VOUS N’ALLEZ PAS VOUS EN TIRER COMME ÇA CETTE FOIS ! VOUS TOUS, VENEZ DANS MON BUREAU ! NOUS ALLONS METTRE CETTE AFFAIRE AU CLAIR ! MACMOLSBY ! VENEZ VOUS AUSSI ! VOUS SEREZ LE TÉMOIN DE CETTE INFAMIE ! AH ! QUELLE INDIGNITÉ ! »


Alors que toute la fine équipe suivait Dumbledore dans ses appartements, Vynoque reprit du poil de la bête : c’était là une opportunité en or ! En effet, en partant MacMolsby avait oublié de fermer à clé la porte de son bureau. Notre cher professeur fit couiner ses chaussures le plus silencieusement possible vers la pièce ouverte et referma la porte derrière lui. Il avait réussi ! Il était dans le bureau de ce satané William ! Et il n’avait même pas eu à le confronter ! Mieux encore, ces niolus de serdaigles prendraient pour lui la foudre de Dumbledore et seraient accusées d’avoir voulu piéger honteusement le MacMolsby ! Il allait pouvoir sortir de cette affaire en toute impunité ! Décidément, quel homme d’exception il était ! Radimir en gloussa de plaisir, mais reprit vite ses esprits. Il fallait faire vite, le Rosbeef pouvait revenir d’une minute à l’autre.


Il mit le bureau à sac. Il fouilla chaque tiroir, chaque recoin, même les pots de fleurs ne furent pas laissés de côté. Au bout de dix minutes de recherches intenses le Vynoque se laissa tomber sur le plancher, épuisé et soufflant comme une locomotive. « Où est-ce qu’il a bien pu foutre cette formule ce zouave ! » marmonna-t-il dans sa moustache, complètement découragé. C’est alors qu’il remarqua que, sous son fessier, le sol n’était pas parfaitement plat. Se relevant, il découvrit qu’effectivement une planche de bois semblait plus affaissée que les autres. « AH ! Faut avoir le nez dessus ! ». Pris d’un espoir fou, Radimir agrippa le morceau de bois et le tira vers lui de toute sa force. La planche finit par céder, et découvrit une cachette dissimulée sous la pièce. De cette cachette, Vynoque sortit une grande boîte en bois et la posa devant lui. Il l’ouvrit sans mal. Elle était remplie de papier en tous genres. Mais ce fut un gros livre en cuir noir qui attira l’attention de notre professeur rond. Il le dégagea doucement et l’ouvrit avec précaution. C’était un album photo. Il parcourut les premières pages ému, se retrouvant face à des photographies du petit William enfant, ainsi qu’à plusieurs portraits d’eux deux lorsqu’ils étaient adolescents. Ensuite, Vynoque découvrit des photos d’un jeune William sous la neige de Russie. Alors qu’il tournait la dernière page de l’album son sang se glaça. Il s’y trouvait une photo de William posant à côté d’une femme aux cheveux courts en tenue de mariée. La femme tenait dans ses bras un petit bambin et un autre à peine plus âgé tenait la main de MacMolsby. « Le bougre est marié ! Et père de deux moutards ! ». Mais Vynoque n’eut pas le temps de digérer cette information : des pas approchaient de la pièce. Alors qu’il reposait précipitamment l’album photo dans la boîte, une enveloppe s’en échappa. Curieux Vynoque la saisit et regarda son contenu. Ses yeux s’écarquillèrent de bonheur. C’était la formule ! Il l’avait trouvé ! Vite ! Il devait s’enfuir à présent ! Il la regarderait plus tard. Il mit l’enveloppe dans sa poche, replaça la boîte dans sa cachette afin que MacMolsby ne se doute de rien, et sortit dans le couloir au pas de course en espérant que sa petite escapade resterait longtemps secrète. 


 

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