Les Amours de Radimir Vynoque

Chapitre 19 : Albus Dumbledore, directeur de l’Ecole de Sorcellerie Poudlard

3924 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 14/12/2020 14:44

Le Vynoque était complètement bouleversé par cette révélation fracassante, tout comme la du Barry. Il s’essuya du revers de la main une larme qui perlait sur sa joue. Puis, sortant un torchon de la poche de sa veste, il s’y moucha bruyamment en faisant un bruit de trompette.

           

« - Pardonnez-moi, s’excusa-t-il un trémolo dans la voix. Votre récit m’a touché en plein cœur. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point ça m’émeut lorsqu’un Homme découvre une partie illustre de son arbre généalogique. Ah ! Ça me rappelle le jour où j’ai découvert dans les archives de Pataouch que le grand peintre Nicolas Poussin était le frère du fils de la mère du père de mon cousin germain. Oh ! Si vous saviez ! J’étais tellement remué que j’ai du sortir de la salle reprendre mes esprits dans le couloir. J’en suis encore tout fébrile rien que d’y repenser. »

            

Sa voix se brisa sur ces dernières paroles et il se moucha une nouvelle fois pour cacher son émotion. Il avait mal jugé la comtesse pensa-t-il alors. Elle était comme lui une véritable force de la nature. Son tempérament à la fois fort et doux, ainsi que la malice qu’il pouvait déceler au fond de son regard, en ferait une excellente confidente. Tous deux, ils deviendraient comme cul et chemise et seraient le duo le plus en vogue de tout Poudlard. Ah ça ! Elle et lui seraient de toutes les discussions des salons les plus huppés de la région !

            

Mais chaque chose en son temps. « Concentre toi mon gaillard ! Ce n’est pas le moment de perdre le nord ! » se dit-il. « Tu es à deux doigts de décoder le texte de Defoe et de reconquérir Snape ! Tu vas pouvoir lui prouver ta valeur à ce bel olibrius ! Il sera si rempli d’admiration pour toi qu’il oubliera tous tes tords et sera à tes pieds. » Rendu moite par cette pensée, il eut vite fait de se reconcentrer sur sa tâche initiale. Il se plaça alors devant la du Barry, encore en pleurs, et lui tendit son torchon afin qu’elle puisse essuyer ses larmes. Une fois cela fait, il rapprocha son visage au plus près de celui de la belle comtesse, la regardant par-dessus ses bésicles avec son regard de taupe.

            

« -Ma bonne mère, lui sussura-t-il en lui tendant une nouvelle fois le parchemin de Defoe. Voudriez-vous bien traduire ce texte pour moi ? 

            

La du Barry détacha son regard du torchon à la propreté douteuse que le Vynoque lui avait mis dans les mains, et releva les yeux vers les siens.

            

- Je suis désolée mon cher ami, lui répondit-elle d’une voix douce. Ce langage est le symbole de l’amour que Defoe et moi nous portions. Je ne me résoudrai jamais à le lire à nouveau. J’aurais l’impression de souiller notre amour. Néanmoins, je vous incite à aller demander de l’aide à mon fils, Albus. Je ne le connais malheureusement pas aussi bien que je le souhaiterais, mais s’il est le fils de son père, je suis convaincu qu’il vous aidera. D’autant plus que d’après les lettres que vous m’avez laissé entrevoir, il semble être déjà très épris de vous. Il ne vous refusera rien. 

            

Ces mots eurent l’effet d’un coup de massue sur la tête de notre pauvre professeur rond. Pris d’un vertige soudain, il alla s’assoir pesamment auprès de la du Barry et posa sa tête contre ses mains jointes. Il ne s’aventurerait pas à aller demander une telle faveur au directeur maintenant qu’il savait qu’il était l’auteur des lettres d’amour qu’il avait reçu. Ce serait jouer avec le feu. Une fois que Dumbledore l’aurait aidé, Radimir serait redevable auprès de lui et ne pourrait rien lui refuser à son tour. Il avait toujours eut une vie sentimentale mouvementé, mais il n’était pas pour autant une petite vertu. Il ne se prostituerait pas pour obtenir cette information, un point c’est tout ! Son cœur et son corps appartenaient à Snape et à personne d’autre. Il s’était promis de ne plus utiliser ses charmes ravageurs sur quelqu’un d’autre que le beau professeur de potions aux cheveux luisants. Il fallait trouver une autre solution.

                       

«- Gracieuse comtesse, supplia-t-il soudain, ne pouvez-vous pas allez demander à Dumbledore de traduire ce texte vous-même ? Je ne puis lui solliciter une telle faveur en personne.

                       

- Je ne puis, répondit-elle la voix tremblante. Je n’oserai pas le confronter si tôt après la révélation qui m’a été faite ce soir. J’ai besoin de temps avant de pouvoir m’entretenir sereinement avec lui. Néanmoins, ajouta-t-elle face à l’air de chien battu de Radimir, il existe peut-être une autre solution. J’ai souvent entendu dire qu’Albus ne supportait que très peu l’alcool. On m’a dit qu’il suffisait de lui faire boire un verre de vin pour qu’il vous avoue ses plus sombres secrets et ne se souvienne de rien le lendemain. Je suis convaincue qu’avec quelques verres dans le nez, il vous donnera tout ce que vous souhaitez. »

 

                       

C’est ainsi que durant toute la semaine qui suivit, Vynoque essaya désespérément de saouler le Directeur de Poudlard. Il dut rapidement se rendre à compte que la tâche s’annonçait beaucoup plus ardue que prévue. En effet, il avait beau lui proposer de le rejoindre pour boire des verres chaque soir, lui acheter des bouteilles de vin les plus couteuses et lui préparer les cocktails les plus exotiques pour inciter Dumbledore à la consommation ; rien n’y faisait. Il n’avait pas réussi à faire boire une goutte d’alcool au directeur qui restait aussi sobre qu’un chameau.

                       

De son coté, inconscient des sombres projets du professeur rond, Albus rayonnait de bonheur face à l’attention soudaine que lui portait son bien aimé. Depuis une semaine, il passait chaque jour des heures à se pomponner devant son grand miroir de sa chambre avant d’aller ouvrir la porte de ses appartements au lunaire Radimir. Ils passaient ensuite la soirée entière à discuter devant la cheminée, Dumbledore alangui sur le sofa en cuire rouge de son salon personnel. Il avait même savamment disposé une peau de bête à leurs pieds, prête à recevoir leurs corps brûlants à tout moment. En effet, Albus attendait que Radimir fasse le premier pas vers lui, mais celui-ci se faisait désirer. Néanmoins, il ne désespérait pas et interprétait les constantes insistances de Vynoque pour le faire boire comme un moyen de le débrider un peu. Mais Dumbledore ne boirait pas. Il voulait être en pleine possession de ses sens lors que Radimir le pénétrerait enfin pour la première fois. Il savait qu’il gérait très mal les effets de la boisson et ne voulait pas prendre le risque de gâcher ses chances avec ce bel homme au corps de Lune.

                      

Vynoque, lui, était de plus en plus affligé. Voilà cinq soirs de suite qu’il passait aux cotés du directeur à écouter ses sornettes et à le voir se trémousser comme une algue devant lui. « Ah ! Il voudrait faire la bête à deux dos ! » se disait-il alors. « Mais il peut toujours courir, je resterai fidèle à mon Snape. » Mais Radimir commençait à être sérieusement exaspéré. N’arrivant pas à faire boire Dumbledore à la loyale, notre professeur, malin comme un singe, entreprit de piéger le directeur d’une autre manière. Ainsi, il tenta de transformer le jus de citrouille matinal de Dumbledore en Whisky, mais sa satanée baguette magique ne réussit même pas à faire trembler le liquide. Plus tard dans la même journée, il envoya le Eric remplacer la tasse de café du directeur par un litron d’irish coffee. Malheureusement, le jeune homme à la tête en brique ne put résister à la tentation de plonger sa langue dodue dans le breuvage et avait fini par l’avaler goulument. Il avait alors passé l’après-midi entière à monter et descendre les escaliers du château en braillant les Beatles plus fort que jamais.

                       

Une semaine après son entrevue avec la comtesse du Barry, Radimir errait une nouvelle fois dans les couloirs de Poudlard, l’âme en peine et incapable de trouver le sommeil, toujours accompagné de sa brique chantante. Il commençait sérieusement à perdre tout espoir de pouvoir un jour traduire cette satanée formule et regagner les faveurs de Snape.


C’est alors que son œil vif capta un mouvement au fond d’un couloir. Commère qu’il était, Vynoque ne put s’empêcher d’aller enquêter sur la provenance de cette agitation à une heure si tardive de la nuit. Se précipitant aussi vite que possible, il aperçut alors trois personnes à demi cachées derrière un pilier. Restant à couvert, Radimir se retrouva dubitatif. Ces trois hommes étaient costumés comme pour le carnaval et portaient des masques qui cachaient leurs visages.


« Qu’est-ce que c’est que ces saltimbanques ? », pensa-t-il.


Mais Radimir n’eut pas le temps de se poser plus de question. A l’autre bout du couloir, deux autres personnes toutes aussi encapées s’approchaient du petit groupe. Elles étaient aussi masquées, mais leurs robes bleues sombres décorées de centaines de papillons trahissaient leur identité : c’était ces deux serdaigles de malheur.


« Ah les vilaines ! » enragea le Vynoque, « Ah les coquines ! Les revoilà en vadrouille au plus tard de la nuit ! Attendez un peu que je les attrape ! Je vais leur tailler le jupon à l’italienne moi à ses gueuses! »


Radimir ricana joyeusement à cette pensée. Il ne pouvait décidément plus saquer leurs trombines. Et puis après tout, rien dans l’odieux contrat qu’il avait signé avec elles ne l’empêchait de les arrêter et de les punir en cas de délit. Cependant, au même instant, le groupe de dissidents se mis en route, plongeant dans les dédales de couloirs du château. Vynoque s’empressa de les suivre le plus discrètement possible malgré sa brique et ses chaussures qui couinaient. Il ne se fit pourtant pas repérer. La joyeuse bande d’hurluberlus finit par s’arrêter devant une porte gardée par un homme à l’air aussi aimable qu’une porte de prison. Posté derrière un mur, Radimir n’avait pas une très bonne vue sur la scène. Il vit néanmoins les trois hommes entrer un par un après avoir chacun reçu le consentement du videur. Ce fut alors au tour des serdaigles. Une fois devant le videur, elles se mirent à chercher énergiquement quelque chose dans leurs poches. «Ah, les couennes ! Elles ont oublié leurs invitations à coups sûrs !»


Cependant la scène qui suivit plongea le Vynoque dans la plus grande perplexité. En effet, après avoir cherché un certain temps dans leurs poches, les serdaigles tendirent fièrement leurs mains droites vers le videur avec un grand sourire. Radimir pensa qu’elle devait tenir un objet minuscule puisqu’elles avaient croisé leurs indexes et leurs pousses l’un contre l’autre.


« Qu’est-ce que c’est que cette incantation là encore ? Un rituel turc ? » se demanda le Vynoque qui n’y comprenait plus rien.

                       

Mais le videur hocha la tête d’un air satisfait et les laissa entrer dans la pièce. Radimir était bien décidé à ne pas laisser s’échapper les deux jeunes élèves, d’autant plus que sa curiosité était maintenant piquée à vif. Il voulait à tout prix savoir ce qui était en train de se tramer derrière cette fichue porte. Bombant le ventre, il décida alors de s’avancer devant le videur. Il n’était pas encore tout à fait devant lui que le videur lui cria :

                       

« -C’est une soirée déguisée monsieur. Je ne peux pas vous laisser entrer comme ça. 

                       

- Voilà autre chose ! bougonna Vynoque. Minute papillon.

                       

Radimir détacha alors sa cravate marbrée qu’il attacha comme un bandeau le long de son crâne. Puis il enleva sa veste et en noua les deux manches autour de son cou, créant ainsi une sorte de cape grotesque.

                       

-Bon, vous êtes content ? ragea-t-il, Je suis d’Artagnan ! Laissez-moi entrer maintenant.

                       

-Le mot de passe, répondit l’homme. »

            

C’était le moment de jouer le tout pour le tout. Notre professeur rond plongea sa main droite dans la poche de son pantalon et la farfouilla. Il ressortit sa main quelques minutes plus tard et la tendit devant le videur. Entre son pousse et son index, il tenait une petite peluche de laine issue de son pantalon. 


Il pria très fort pour que l’homme ne regarde pas ses doigts de trop près, mais il ne le fit pas. Il se contenta d’ouvrir la porte à Radimir qui s’y engouffra précipitamment.

                       

« Ohohohoh ! Quel fin limier je fais ! Je l’ai bien berné le bougre ! » gloussa Vynoque.

                       

A l’intérieur de cette fameuse salle, c’était la décadence. « Malheur ! C’est la foire d’empoigne ! » pensa un Vynoque terrifié.


Des élèves, professeurs et même des vampires, tous costumés comme mardi gras avaient retirés leurs masques et se déhanchaient au rythme d’une musique à faire se relever les morts. La plupart des participants portaient des tenues plus légères et plus courtes que dans les pays chauds. Bien évidemment, l’alcool coulait à flots et la majorité des fêtards étaient déjà en sérieux état d’ébriété.

            

A sa plus grande horreur, la première personne que Radimir reconnu fut cet ostrogoth de William MacMolsby. Il était à moitié dissimulé derrière un rideau et semblait espionner les deux serdaigles, qui se pavanaient comme des paons conscientes du regard de leur professeur et n’attendaient qu’un geste de sa part. « Quelle lopette » songea notre professeur rond avant de filer hors de la vue de cet odieux personnage. Il atterrit derrière le buffet d’où il avait vue sur une large partie de la pièce. Soudain, avec un frisson d’excitation, il aperçut Dumbledore. Au beau milieu de la piste de danse, il se déhanchait comme s’il avait le diable au corps. « Mon Dieu ! Mais il est complètement pompette ! » s’écria Vynoque. C’était sa chance.

                       

Il courut vers le directeur en bousculant tout le monde sur son passage. Quand Albus le vit arriver vers lui, il en remua presque la queue de bonheur. Une fois devant lui, Radimir ne perdit pas un instant. Il lui fourra la formule sous le nez et lui demanda s’il pouvait la lui traduire.

                       

« - Mon très très cher et sexy Vynoque, articula difficilement Dumbledore, rond comme une pelle. Je vous traduirais ce bout de papier que si vous prenez un verre avec moi !

                       

- C'est-à-dire que ce n’est pas très raisonnable, monsieur. Et puis je suis pressé !

                       

- Ooooooh ! Radimir ne faites pas l’enfant ! Détendez-vous un peu ! Buvez donc ce verre d’hydromel ! Je vous promets que je vous aiderai juste après. »

                       

Vynoque céda et attrapa le verre que lui tendait le directeur. Après tout, ça ne pouvait pas lui faire de mal. Il trinqua avec Dumbledore et avala d’un trait son premier verre d’hydromel de la soirée.

 

**********************


Le lendemain matin, Radimir se réveilla avec un mal de crâne atroce. Allongé sous les draps, il avait du mal à se rappeler où il était. La soirée de la veille lui revint peu à peu. Il se remémora alors que Dumbledore lui avait fait enchainer les verres et il avait fini complètement saoul à son tour. Il se souvint de la musique, des gens en petites tenues qui l’émoustillaient. Il se rappela s’être mis à danser comme un forcené sur la piste de danse au rythme d’un rock’n’roll qui aurait fait pâlir le Eric. Puis il se souvint de la musique qui soudain s’était adoucie, des lumières qui s’étaient tamisées, une voix qui appelait à danser un slow. Il avait alors été enlacé par le directeur. Il se rappela du regard langoureux de Dumbledore au cours de cette danse et de la façon dont il s’était soudain penché sur ses lèvres…

                       

Soudain tout revint au Vynoque qui se releva en beuglant du lit sur lequel il était allongé. Ce n’était pas son lit. Il était nu comme un vers, à demi enroulé dans les draps en soie rose de Dumbledore. Le directeur, lui aussi nu comme un nouveau né, était allongé près de lui et se réveilla au son des cris de Radimir.

                       

« - Oooh Radimir, lui susurra-t-il. Que t’arrive-t-il mon bel étalon ? Oooh, si tu savais comme je suis heureux de me réveiller à tes côtés. J’ai passé une nuit fantastique.

                       

Radimir était mortifié. Il avait une nouvelle fois succombé au péché de luxure. Il avait trompé Snape une nouvelle fois. Avec son supérieur hiérarchique qui plus est ! « Par mes aieux ! Me voilà encore dans de beaux draps ! ».

                       

-Ooooh mon adoré, roucoula Dumbledore, que tu es rond ce matin. Tu m’excites. Viens te glisser sous les draps avec moi, je vais te combler de bonheur.

                       

Vynoque lui fila entre les doigts, telle une anguille, et se tint debout au pied du lit, le drap enroulé autour de sa taille pour cacher son intimité. Il ne put s’empêcher de loucher sur le membre pataud de que Dumbledore avait laissé à l’air libre avant de reprendre contenance.

                       

- Mmmmmrrruf, non merci Albus. Je ne me sens pas très en forme ce matin. MMMMMMMOOOOORF. Mais, dites-moi. Avez-vous pu traduire le texte que je vous avais donné hier soir.

                       

Dumbledore eut un petit rire attendri.

                      

-Mais enfin Mimir, tu ne t’en souviens pas ? »

                    

Vynoque fouilla un instant sa mémoire et poussa un beuglement tonitruant. Il venait de se souvenir d’un autre aspect de la soirée de la veille. Il lâcha le drap et courut jusqu’au grand miroir du directeur. Il se mit de dos à la plaque réfléchissante et s’y regarda. Il hurla d’effrois de nouveau. Là, sur son imposant fessier, Dumbledore avait écrit la traduction de la formule de Defoe.

 



Laisser un commentaire ?