Les Amours de Radimir Vynoque

Chapitre 20 : L’amour est tel le printemps qui arrive au milieu de l’hiver

2494 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 20/12/2020 19:39


« - Astruk ! cria Dumbledore d’une voix fluette et guillerette.

 


L’elfe apparut avec un *pop* sonore.

 


- Veuillez prendre un parchemin et recopier ce qui est inscrit sur le derrière de notre cher Radimir. Cela lui facilitera grandement la tâche », ajouta-t-il avec un clin d’œil destiné à l’homme rond.

 


Radimir Vynoque était mortifié. Que diable avait-il fait ? Il n’y avait pas de doutes, il avait fait la culbute avec le directeur. « Par tous les saints qui me sont donnés de connaître ». Comment avait-il pu ? « J’ai fait la catin ! J’ai vendu mon corps contre une formule… » se lamenta-t-il intérieurement pendant qu’il se résolvait à diriger son fessier en direction d’un Astruk à l’air écœuré. Il était empli de honte et de désespoir. Il se souvenait avoir dansé un slow avec le directeur, que celui-ci l’avait embrassé à pleine bouche puis emmené dans sa chambre, mais le reste était flou. Comment avait-il pu être si saoûl pour oublier toute une partie de cette terrifiante soirée ? « Si je n’avais pas suivie ces maudites serdaigles… Aaaaah qu’elles soient damnées ! Elles rôtiront aux enfers. » Mais il n’avait pas tout perdu, il avait désormais la formule ! Astruk lui tendit le bout de parchemin en grognant, puis disparu. Vynoque entreprit alors de se rhabiller.

 


TOC TOC TOC

 


La personne qui venait de frapper précipitamment au bureau de Dumbledore n’attendit pas pour ouvrir la porte :

 


« -     IT’S HORRIBLE MONSIEUR LE DIRECTEUR ! hurla la harpie qui surgit dans la salle.

 


Il ne s’agissait de nul autre que de Granine Desboudre, l’insupportable professeur de botanique. La petite femme gesticulait les bras dans tous les sens en criant à tue-tête. Elle ne semblait pas voir Radimir, ce qu’il n’apprécia pas du tout :

 


- M’ENFIN DUMBLEDORE, FAITES QUELQUE CHOSE POUR CALMER CETTE HYSTÉRIQUE ! Jetez-la aux oubliettes ! Aller ! Au cachot la vieille peau !

 

- Granine, ressaisissez-vous, que se passe-t-il ?

 


Granine se rendit alors compte de la présence de Vynoque au sein du bureau du directeur à une heure beaucoup trop matinale. Au vu de l’ambiguïté de la situation elle ne put s’empêcher de jeter un regard outré aux deux personnages. Néanmoins elle poursuivit :

 

- L’heure est grave !

 


« Bon sang, si cette harpie passe l’éponge sur ce qu’elle vient de voir, c’est que son annonce va nous laisser coi ! »

 


- Un élève a été attaqué Dumbledore ! What a mess ! Il a été retrouvé à moitié mort dans un couloir ! Je vais vous le dire en français : IL A ETE MEUTRI DANS SA CHAIR. Oh my… Oh my… Nous savons tous qui est le responsable… Aucune créature n’aurait pu provoquer de pareils dommages. C’est de la magie plus black que l’enfer… Il ne s’agit de nul autre que… L’ANGE DE LA MORT ! cria-t-elle avec effroi.

 

 

****************

                       


Dumbledore, Desboudre et Vynoque marchaient d’un pas rapide dans les couloirs de l’école pour se rendre sur les lieux du crime. Lorsqu’ils arrivèrent, un bon nombre de professeurs étaient rassemblés devant un corps à terre, entouré d’une mare de sang. Parmi eux, Vynoque reconnu la crinière de la Fèche, le chapeau pointu de McGonnagal, le short hawaïen du fantôme cuisinier, le popotin du MacMolsby et... les cheveux noir de Snape. Il était si beau que Vynoque en aurait pleuré. La culpabilité l’envahit au souvenir de sa nuit précédente. Snape qui apperçu le bedonnant Vynoque, lui lança des regards perçants. Madame Pomfresh qui était penché au-dessus du corps s’exprima :

 


« - Il est encore en vie, mais je ne peux rien pour lui, il faut l’envoyer à l’hôpital Sainte-Mangouste, Dumbledore.

 


Desboudre poussa un cri strident à cette annonce. Dumbledore, lui, resta stoïque et déclara :

 


- Très bien. Madame Pomfresh, faîtes le nécessaire pour le transférer. Quand à vous tous, que chacun garde son calme. Je peux voir aux griffures qui ont été portées au corps de ce jeune homme que l’attaque a été menée par une créature d’outre-tombe.

 


- L’Ange de la Mort, murmurèrent certains des professeurs présents.

 


Snape intervint :

 


- Cela ne lui ressemble pas. Elle n’a jamais été si puissante. D’où tire-t-elle cette énergie ?

 


- Ah moi je vais vous le dire ! commença le fantôme Karl en bombant le torse.

 


- Vous, taisez-vous ! le coupa Snape

 


- Selon une étude il y a avait 12 chances sur 134 que cela arrive, grogna la bête sauvage Fèche.

 


- L’avoir laissé en liberté si longtemps a renforcé ses pouvoirs, lança MacMolsby avec un regard dédaigneux en direction de Radimir.

 


- MOOOOORFFFFFF, intervint Vynoque, si tu m’avais donné cette maudite formule plus tôt, petit merdeux, on n’en serait pas là ! Snape, j’ai le sortilège, ça y est, Dumbledore me l’a traduit, ajouta-t-il rouge de honte. Je vais aller vaincre cette immondice, je me porte VOLONTAIRE.

 


- Attendez, Dumbledore connaît cet alphabet ? s’étonna l’anglo-saxon

 


-Bien-sûr, puisque que c’est lui aussi un descendant de Defoe. Ah ça t’en bouche un coin hein ? Rien n’échappe à mon flair, tu devrais le savoir William !

 


Dumbledore et MacMolsby se regardaient, bouches-bées.

 


- Ooooooh, quelle révélation, se réjouit Desboudre en se frottant les mains. I knewit !

 


- Vous êtes le fils caché de Defoe ? J’ai passé ma vie à vous chercher, je suis même allé en Russie pour vous retrouver, et vous étiez là, sous mon nez.

 


Ému aux larmes, MacMolsby se jeta dans les bras de Dumbledore.

 


- AAAAAHHHH, BRRRRRRRRR, Cessez vos jérémiades ! Nous n’avons pas le temps pour ces simagrés.

 


Mais Dumbledore et MacMolsby n’écoutaient plus, ils s’étaient lancé dans l’histoire de leurs vies.

 


Snape s’approcha de Radimir :

 


- Vynoque, vous avez donc la formule ? Vous ne pourrez pas réduire cette créature à néant tout seul, vous aurez besoin de mon aide. J’ai un plan. Dépêchons-nous, avant que cet Ange Diabolique ne soit inarretable. Venez!

 


Sur ces mots, il s’éloigna dans un mouvement de cape. Vynoque, le suivit tant bien que mal, il avait une démarche si rapide qu’il était difficile à suivre.

 

- Où allons-nous ?

 


- Nous ne pouvons pas rester dans l’enceinte du château, elle est trop dangereuse et il risquerait d’y avoir des blessés. Nous allons l’attirer dans la forêt interdite.

 


Lorsqu’ils franchirent la porte d’entrée, le soleil commençait tout juste à se lever. Le parc était plongé dans une brume caractéristique des paysages écossais, ce qui rendait l’atmosphère encore plus inquiétante. Les arbres grinçaient dangereusement comme si la forêt était devenue hantée. « Calme toi mon brave, se disait intérieurement Vynoque en serrant le bout de parchemin dans sa main, il ne manquerait plus que tu défèques de peur dans tes chausses ».

 


Un concours de golf s’étaient tenu dans le parc la semaine précédente et les voiturettes n’avaient pas encore été enlevées. Snape se dirigeait droit vers une petite voiture verte grenouille :

 


- Vynoque, vous êtes trop lourd pour monter sur un balai et nous ne pouvons pas parcourir tout ce chemin à pieds. Montez là-dedans.

 


- Il est vrai que mon physique est révolutionnaire, commenta le cher bonhomme en se hissant dans la voiturette de golf. »

 


D’un coup de baguette, Snape démarra le petit engin. Durant le trajet, Radimir fut bien en peine. Pour la première fois de sa vie, il était à court de mot. Il se trouvait si proche du ténébreux maitre des potions que leurs épaules se frôlaient. La voiturette était instable et le contact physique était inévitable. Mais Vynoque était rongée par la culpabilité. Il lui fallait mettre un terme à tout cela. Il fallait qu’il lui avoue tout, son amour, ses erreurs, tout. Il prit son courage à deux mains :

 


- Snape… commença Radimir. Snape, il faut que je vous dise la vérité. Je suis fou de vous. Dès la première minute où j’ai croisé vos yeux sombres, où j’ai vu la forme de votre corps, je suis tombé sous votre charme. Je n’ai pu lutter contre cette attirance, vous savez. C’était un coup de foudre incontrôlable. Je n’ai jamais rien vu de si magnifique que vous. Mais ce n’était pas tout, lorsque que je vous ai parlé la première fois, votre voix grave et votre intelligence ne m’en ont que plus séduit. Je suis convaincu que c’est le destin, que nous sommes faits l’un pour l’autre ! Il n’y a qu’à voir la taille de mon sifflet lorsque je rêve de vous chaque nuit. Je vous aimeeeeeeeuh !, implora Vynoque, aux bords des larmes.

 


Snape était muet comme une tombe.

 


- Je ne voulais destiner mon corps qu’à vous, mon aimé. Je sais que sous vos airs revêches vous cachiez votre amour pour moi. J’ai donc juré de vous être fidèle. Hélaaaas. Hélas, j’ai fauté. Hier, on m’a envouté et je vous ai trahi.

 


La voix de Vynoque se brisa de douleur. Snape commença à se tortiller sur son siège, mal à l’aise.

 

- M’enfin Snape, répondez quelque chose !

 

- J’admire votre honnêteté Vynoque… mais…

 


Un silence pesant envahit l’atmosphère. Il ne pouvait pas le rejeter alors qu’il lui avait ouvert son cœur ! « Plutôt passer l’arme à gauche ! », se lamenta le gros moustachu, au bord du désespoir.

 

- Vous n’avez rien fait Vynoque.

 


- Comment ça je n’ai rien fait ? J’ai fauté vous dis-je ! Vous êtes sourd comme un POT ?

 

 - …

 

- Snape, vous me cachez quelque chose vous aussi ? N’oubliez pas que je suis un fin limier !

 


- Vous n’avez rien fait, Vynoque, parce que je vous en ai empêché. Hier soir, en rentrant dans mes appartements je vous ai vu dans un couloir, traîné par Dumbledore. Vous hurliez mon nom…. Je vous ai suivi jusqu’au bureau du directeur. Je l’ai vu recopier la formule sur votre postérieur. Vous étiez très éméché et affaiblit par l’alcool mais pourtant vous continuez à répéter mon nom. Dumbledore, ce vieil homme lubrique, faisait de vous ce qu’il voulait, il vous a allongé dans son lit et j’ai profité du fait qu’il ait le dos tourné pour lui jeter un sortilège d’endormissement avant qu’il ne vous touche.

 


- MMMMMFFFFFF, Vous voulez dire que vous avez sauvé mon honneur ?!

 


Le cœur de Vynoque explosa dans sa poitrine. Il était au comble du bonheur. Il n’avait jamais ressenti un amour aussi fort de toute sa vie qu’en cet instant. Il allait se jeter au cou de son aimé quand Snape arrêta la voiture et sortit précipitamment :

 

- Nous y sommes. Venez ! »

 


Il descendit lui aussi de la petite voiturette de golf. Ils se trouvaient au cœur de la forêt interdite. Le soleil s’était levé à présent mais l’atmosphère avait toujours cet aspect effrayant qui rendait la scène lugubre. La densité des arbres cachait la lumière et les branches projetaient des ombres mouvantes et inquiétantes autour d’eux. Un hurlement strident se fit entendre et Vynoque, brusquement ramené à la réalité ne put s’empêcher de frissonner d’horreur. Au comble de la joie seulement quelques secondes auparavant il était à présent pétrifié de terreur.

 


« - Donnez-moi la formule. Bien. Il va falloir que vous gardiez votre calme Vynoque. Surtout ne flanchez pas et ne la laissez pas vous approcher. Je me charge de lui lancer le sortilège. Lancez la pierre chantante au loin, je vous prie. Maintenant ! »

 


Radimir suivit ces instructions, et tremblant de peur envoya la pierre le plus loin qu’il pu. « Ca va aller mon pépére. Le grand Radimir Vynoque n’a peur de rien» se dit-il intérieurement.

 


Quelques secondes seulement après avoir jeté la pierre chantante, un gémissement se fit entendre. Un sifflement montait des ténèbres. Ce bruit lugubre se faisait de plus en plus puissant, tandis que l’air devenait glacial autour des deux sorciers. C’était comme si la porte des enfers venait de s’ouvrir et que nos deux compères allaient se précipiter à l’intérieur. Et là, sortant de nul part, l’Ange de la Mort apparut. Armée de ses longues griffes, elle glissait entre les arbres telle une possédée, telle la fille du diable en personne. Sa barbe, qui trainait au sol, était ensanglantée comme si elle venait tout juste de dévorer quelqu’un .

 

           

Snape se plaça alors entre le monstre et le professeur rond, faisant barrage de son corps :

 


« - Ô Ange de la Mort, monstre lubrique à la lubricite charnelle ! Je te condamne à… »

 

 

GZZZZZZZZZZZZIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII

 

 


Un coup de griffe en pleine poitrine arrêta le maître des potions au milieu de son incantation. Le beau professeur au nez crochu tomba à la renverse, à même le sol. Vynoque se précipita à sa rescousse. Il vit tout de suite que la blessure était grave. Une énorme griffe était plantée dans la poitrine ouverte de son aimé. La perte d’une griffe semblait avoir affaibli le monstre pour quelques instants. Le regard de Snape croisa les yeux épouvantés de Radimir, puis il sombra dans l’inconscience. Vynoque était à présent voué à lui-même.



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