Les Amours de Radimir Vynoque

Chapitre 21 : L’affrontement final

4347 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 27/12/2020 20:02

En une seconde, le ciel s'était voilé. Comme fuyant la présence de la Terrible Créature, le soleil s'était couché et la nuit, froide et implacable, était soudain tombée. Dans la forêt éclairée par la pleine lune, Vynoque serrait Snape inconscient entre ses bras. Radimir poussa un soupir de délivrance en sentant le torse de Severus se soulever au fil de sa respiration. Il était donc encore en vie malgré son horrible blessure. Mais le soulagement ne fut que de courte durée.


Une goutte d’eau vint s’écraser sur le front de notre professeur rond. En relevant les yeux, il découvrit avec horreur que l’Ange de la Mort était penchée juste au dessus de lui, un sourire libidineux aux lèvres. Vynoque pouvait voir un feu obscène briller derrière le regard vitreux de la Créature. L’air était soudain devenu d’une moiteur infernale et Radimir se sentait sur le point de défaillir alors qu’il pouvait flairer l’haleine brûlante du Monstre faire frémir sa moustache. C’est alors que l’Animal leva une main et passa ses griffes avec délectation sur la joue du Vynoque jusque dans son cou dodu. Elle fit passer un de ses ongles derrière la cravate du professeur et l’arracha d’un coup sec. « Ma plus belle cravate marbrée ! » se déplora Radimir en voyant la pince en forme de serpent tomber et se perdre dans l’herbe.


L’Ange de la mort huma le bout de tissu qu’elle tenait en main. Tout son corps frémit lorsqu’elle y sentit le musc puissant de Radimir. Elle en poussa un long soupir fébrile. Sa respiration se fit de plus en plus saccadée. « Elle n’y tient plus! Cette fois-ci, la fin est proche mon gaillard », pensa Vynoque en fermant les yeux alors que la Créature prit du recul pour admirer sa proie et le faire languir un peu plus longtemps. « Je suis cuit. Elle va me ravager la rondelle ! Ah ! Ma pauvre vertu ! Prions pour qu’elle en finisse vite ! Allez mon vieux ! Pense à l’Angleterre, ce sera bientôt fini. Tu iras au ciel rejoindre tes ancêtres. Tu seras peut-être même accompagné par ton Severus.»


Un peu rassuré par cette ultime pensée, Vynoque se détendit et attendit la mort. Il lui semblait même à présent pouvoir entendre la voix de son père l’appeler de l’au-delà d’une voix chantante. Radimir se laissa un moment bercer par la douce mélodie de cette voix avant d’ouvrir grand les yeux tout d’un coup :


« - PAR MON ILLUSTRE MOUSTACHE ! » s’écria-t-il.


En effet, la voix qu’il entendait n’était pas celle de son arrière cousin germain, mais sa propre voix chantant un air d’opérette que Snape avait enregistré sur la pierre d’un mur de Poudlard lors de leur dernière rencontre avec l’Ange de la mort. Bénissant sa formidable ouïe, Radimir tourna la tête en direction du chant qui s’élevait de la brique qu’il avait jetée au sol quelques instants plus tôt. Elle se trouvait dans l’herbe à une dizaine de mètres de là. Il observa la Créature Libidineuse qui était alors en train d’aiguiser ses griffes contre le tronc d’un arbre quelques pas plus loin. S’il courrait vite, il pourrait peut-être atteindre la pierre avant que le Monstre ne le rattrape. Il posa alors ses yeux sur le visage endormi de Snape. Il fallait qu’il tente le coup. Il devait se battre coûte que coûte pour protéger l’amour de sa vie.


C’est ainsi que dans un grognement tonitruant, Vynoque se releva à grand peine, soulevant Severus dans ses bras. Une fois debout, il déposa en vitesse le professeur de potion sur sa prodigieuse bedaine pour ne pas entraver ses mouvements puis détala comme un lapin en direction du chant. Il trottina le plus rapidement possible, en soufflant comme un bœuf et en agitant les bras frénétiquement au rythme de sa course. Un bruissement vif dans les feuilles dans son dos lui indiqua que l’Ange de la Mort s’était mis à sa poursuite. Il accéléra alors le pas, beuglant sous le poids de l’effort.


Alors qu’il sentit un des ongles glacés de la Créature lui effleurer la nuque, il parvint à bondir et à se jeter le ventre en avant sur la brique chantante. Il retomba lourdement au sol aux cotés de Severus et se saisit immédiatement de la pierre. Il la brandit vivement vers l’Ange de la mort. Quand le bramement du Vynoque arriva jusqu’à elle, la Créature poussa un gémissement douloureux et se boucha immédiatement les oreilles, reculant de quelques pas. Radimir lâcha un grand soupir de soulagement. Il avait réussi. « J’ai sauvegardé mon honneur ! J’ai sauvé l’homme de ma vie ! Ah ! Mon petit père ! Quelle gâterie ton cher Snape va te faire quand il aura vent de mon héroïsme ! » pensa-t-il, ivre de joie.


Encore sous le coup de l’adrénaline qui coulait dans ses veines, notre professeur rond se releva d’un bon et se mit à se trémousser joyeusement, la brique toujours en main. Il entreprit de la narguer joyeusement :


« - Ah ! Mon pauvre laideron pileux ! Vous faites moins la maline maintenant ! Vous vous retrouvez bien chèvre ! Eh oui ! Remballez vos grelots ! Vous n’aurez pas ce corps rond que vous convoitez tant cette nuit ! Ah non ! Ce soir, c’est moi qui vais faire la culbute avec ce cher professeur de potion ! MMURF ! Ca fait la fière, mais ça a peur d’un pauvre petit morceau de… »


GGGZZZZZZZZZZZZZZIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII


Pétrifié, Vynoque regarda la pierre brisée en deux dans ses mains alors que l’Ange de la Mort partit d’un grand rire maléfique. Elle avait détruit la brique en un coup de griffe. Le chant émanait toujours du bout de pierre mais s’affaiblissait de seconde en seconde.


« - Quand cette cacophonie se sera tue, Vynoque, je vais te prendre à même le sol devant ton très cher professeur de potion, aussi sauvagement que je le pourrais. Une fois que j’en aurai fini avec vous, je me repaîtrai de son membre et de toute sa chair. » susurra dans un murmure licencieux la Créature tout en se pourléchant bruyamment les babines.


Un frisson de panique parcourut le ventre de Radimir. D’après ses estimations, il lui restait à peine deux minutes avant que la pierre ne devienne muette. Il lui fallait trouver une solution au plus vite s’il voulait voir le prochain lever du jour. Il se tournait et se retournait sur lui-même cherchant désespérément une échappatoire. C’est alors qu’il aperçut, au loin, la chaude lumière provenant de la porte d’entrée grande ouverte du Château. S’il parvenait à entrer, il y trouverait à coup sûr de l’aide auprès des autres professeurs du Poudlard. Mais la porte était trop éloignée. Il ne pourrait jamais l’atteindre, même en courant, avant que la pierre ne se taise. Il lui fallait une diversion. Mais quoi ? Il se triturait les méninges, mais il était si paniqué qu’il était incapable de réfléchir correctement.


« Tic Tac Monsieur Vynoque ! Il ne vous reste plus beaucoup de temps ! Dans moins d’une minute je vous ferai plier sous mon pouvoir, je vous sucerai jusqu’à la moelle jusqu’à être totalement satisfaite. » lui chuchota l’Ange de la mort une nouvelle fois.


C’est alors qu’au lieu de trembler de peur, le visage du Vynoque s’illumina soudain. Il poussa au contraire un cri de victoire retentissant. Cette bourrique lubrique venait de lui donner une idée. Il se pencha en arrière et prit une grande respiration, bombant le torse d’une telle façon que les boutons de sa chemise éclatèrent jusque dans les verres de lunettes de l’Ange de la mort. Puis, il laissa s’échapper tout l’air qu’il avait emmagasiné dans ses poumons dans un mugissement formidable qui s’entendit au-delà de l’Irlande :


« ASTRUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUK ! »


*POP !*


Dans un claquement retentissant, le petit elfe mécheux était apparu devant le gros professeur, dos à l’Ange de la mort encore aveuglée par les boutons, et le regardait avec un sourire plus mutin que jamais.


« -Astruk !, articula précipitamment Radimir tout en soulevant de nouveau Snape du sol. Battez-vous pour moi. Jetez-vous sur cette Immondice, attaquez-la et ne la lâchez pas avant que je sois rentré en sécurité dans le château ! Jusqu’à ce que mort s’en suive si nécessaire ! C’est UN ORDRE !


-Non, répondit simplement la petite créature en penchant la tête sur le côté.


Vynoque blémit. La pierre ne chantait plus qu’avec un filet de voix. La Créature avait pratiquement regagné sa vue et serait bientôt prête. Sa voix prit une tonalité désespérée :


- MMMMMMMOOOOOOOOAAAAAAAAARRFFFFFFFF ! Astruk ! Ce n’est pas le moment de faire la fine bouche ! Nous sommes en danger de mort, vous y compris. VOUS NE COMPRENEZ DONC RIEN ALIBORON ?!


- Je n’ai pas à t’obéir vermine de capitaliste. Tu es en dehors de l’enceinte de Poudlard, je ne suis donc plus lié à toi. Je suis simplement venu te voir périr sous les coups de griffes de cette Bête Révolutionnaire.


L’Ange de la mort s’était redressée dans un gémissement langoureux. Clignant des yeux, elle tentait de fixer son regard vitreux sur le visage de Vynoque, ses traits déformés par la douleur et l’excitation. Radimir se mit à trembler comme une feuille, alors que la pierre faiblissait de plus en plus.


- Mais enfin, mon cher CAMARADE ! MMMMMMMMMMMMMMMAAAAAAAAAARFFFFF, s’étrangla-t-il. Cher petit ange à la mèche folle ! Vous vous méprenez complètement ! Cette Bestiole là n’est pas plus communiste qu’un turc ! AH ÇA NON ! Au contraire ! C’est de la pure mauvaise graine capitaliste ce Baudet là ! MMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMUUUUUUUUUUIIIIIIIRFFF ! C’est à cause de cette Horreur que je me suis éloignée du chemin tracé par le petit père du peuple, LÉNINE en personne ! Elle m’a séduit avec ses propos dépravés bourgeois ! Et elle compte les transmettre à tout Poudlard et réduire ses ennemis en esclaves de petites vertus si on ne l’arrête pas maintenant !


Astruk avait cessé de sourire. Il tourna les yeux vers l’Ange de la mort, plus moite que jamais, prête à bondir à tout instant sur le dodu professeur. Il semblait réfléchir profondément. La voix de Vynoque était maintenant presque réduite à néant.


-Astruuuuuuuuuuuuuuuuk! Mon camarade ! Je vous en supplie ! Je vous jure sur la tête de MAO que je dis la vérité ! »


Le petit elfe regarda Vynoque droit dans les yeux. Puis il sourit soudain à pleines dents, recoiffant sa mèche en arrière et ….


*POP!*


Dans un nouveau bruit sourd il avait disparu, laissant Radimir seul face à une mort certaine. Vynoque chut sur le sol, Snape toujours en main, prêt à tomber en syncope. « AH le pouilleux ! La raclure ! Cette espèce de vérole ! Il m’a abandonné à mon sort ! Je le jure sur la tête de mon arrière grand oncle : je renoncerai à ma table au paradis pour venir le hanter jusqu’à la fin de sa misérable vie ! »


Notre bon gros professeur n’eut pas le temps de s'apitoyer sur son sort plus longtemps. Dans une dernière note aigüe, la pierre se tut à jamais. Il n’y avait à présent plus aucune barrière entre la Créature lubrique et Radimir. Sachant que son heure était venue, Vynoque posa une dernière fois les yeux sur le nez crochu de Snape et le serra dans ses bras. Une larme perla doucement le long de sa joue alors que l’Ange de la Mort se dressait de toute sa hauteur au dessus de lui. En tournant la tête vers le Monstre, Radimir constata avec aversion qu’une grande tache humide se répandait au niveau de l’entrejambe de la Créature. Mais il n’eut pas à subir longtemps cette vision d’horreur. En effet, l’Ange de la Mort entreprit de déchirer sauvagement tous ses vêtements avec une délectation sans nom, ne gardant que ses grelots autour de sa taille. Elle était à présent complètement nue devant le Vynoque qui admirait dans un haut-le-cœur, la puissante toison emmêlée qui recouvrait l’entièreté du corps du Monstre. « Elle devrait débroussailler tout ça à la scie » pensa-t-il malgré lui. Plus horrifié et tremblant que jamais, il ferma une nouvelle fois les yeux, prêt à quitter ce monde.

 

*POP !*

 

Radimir et l’Ange de la Mort détournèrent la tête vers la provenance de ce claquement en même temps. Néanmoins Vynoque fut le seul à pousser une exclamation de bonheur.


Là, devant eux, se tenait Astruk le sourire plus étiré que jamais. Mais il n’était pas venu seul.


En effet, il tenait dans sa main gauche une laisse elle-même reliée au cou d’une créature si échevelée qu’on l’aurait cru tout droit sortie de la plus terrible Toundra. C’était la Fèche, plus farouche que jamais. Sa crinière se hérissa de rage à la vue de l’Ange de la mort. La toisant d’un air sauvage, elle retroussa les babines dans un feulement de colère.


« -SAUVEZ-VOUS CAMARADE VYNOQUE ! hurla le valeureux petit mécheux, un doigt en l’air. JE VAIS RETENIR LA TERRIBLE CRÉATURE DE L’OPPRESSION ! »


A ces mots, il lâcha Fèche. Sans plus attendre, elle détala à quatre pattes vers le Monstre et lui sauta à la gorge. Une seconde plus tard, ce fut au tour d’Astruk lui-même de s’élancer au combat, armée d’une faucille et d’un marteau :


« - POUR KARL MAAAAAAAAAAARX ! »


Durant la première minute du combat, Vynoque, figé, ne put détourner les yeux du véritable carnage qui se tenait devant lui. Les deux bêtes féroces se déchiquetaient le corps à coup de griffes et de dents. Leurs crinières respectives s’envolaient à tout bout de champ dans les airs. De son coté, Astruk piquait et cognait avec une ardeur passionnée le postérieur de l’Ange de la Mort. « Voilà que le restant de la colère de Dieu sur terre se déchaîne. Prions pour que ce ne soit pas la dernière chose que je verrais de ma vie ! Prenons la poudre d’escampette ! ».


Profitant du combat acharné, Radimir se releva et replaça Snape sur sa formidable panse avant de partir au pas de course vers la porte du Château. Se tortillant comme jamais, il s’efforçait à souffler de manière régulière pour ne pas perdre haleine. 


Soudain, un couinement de douleur retentit dans la Forêt Interdite, immédiatement suivit d’un grand bruit sourd. Vynoque tourna la tête et constata avec horreur qu’Fèche venait de tomber inerte sur le sol. Astruk, ses deux armes brisées à ses pieds, était lui aussi mal en point. L’Ange de la Mort se retourna violemment et lui asséna un coup qui l’envoya valdinguer dans le décor. Maintenant qu’elle était libérée de ces deux attaquants, elle se précipita sans perdre une minute à la poursuite du membre du professeur rond. 


Le sang du Vynoque ne fit qu’un tour. Il n’avait parcouru que la moitié du chemin et cette Dévergondée était terriblement rapide ! Il tenta alors d’allonger sa foulée, la tête en avant et les bras tendus vers l’arrière, dans la tentative d’être plus aérodynamique. Une course effrénée s’en suivit. Malheureusement le ventre rond de Radimir sur lequel était couché Severus inconscient était beaucoup trop lourd à porter, même en fendant l’air. Bientôt la Créature le talonna de prêt. D’un puissant coup de griffes, elle déchira tous les vêtements restant du Vynoque qui se retrouva à trottiner la ziquette à l’air. A la vue du postérieur remuant du professeur rond, le Monstre Obscène redoubla d’ardeur pour rattraper sa proie.


Ils étaient à présent à l’entrée du pont du château. La porte n’était plus qu’à quelques mètres. Cependant le Vynoque, qui n’avait jamais couru plus d’une minute durant toute sa vie, était à bout de force. Ses soufflements étaient ceux d’un marsouin échoué hors de l’eau. Malgré ses efforts, ses cuissots ne suivaient plus le rythme et menaçaient de s’effondrer sous son poids à tout instant. Tandis qu’à chaque secondes, l’Ange de la Mort gagnait du terrain.


Alors que tout semblait perdu et que le Vynoque était sur le point de tout abandonner, il sentit de petits tapotements au niveau de son nombril. C’était Snape. Il avait ouvert les yeux et tentait tant bien que mal de rester éveillé. A demi-conscient, il trouva néanmoins la force de prononcer quelques mots dans un filet de voix :


« - Vynoque… Votre baguette magique… 


- BON SANG D’BOIS ! MAIS C’EST BIEN-SÛR ! » mugit Radimir


Arrivé au milieu du pont, il freina complètement. Dans un dernier effort, il donna un prodigieux coup de ventre à Severus qui s’envola dans les airs pour finalement atterrir dans l’enceinte du château. Une fois son bien aimé à l’abri, notre courageux professeur se retourna pour faire face à la Créature qui fonçait droit sur lui. Sortant sa baguette de sous un pli de sa bedaine, il la tendit face à lui et se prépara à lancer le sort de Defoe sur cette funeste dévergondée.


« -MONSIEUR VYNOQUE ! NOOOOOON ! NE FAITES PAS CA ! 


Ce cri à la tonalité chantante venait de résonner dans le dos du Vynoque. Un instant plus tard, un Eric vint s’interposer entre Radimir et l’Ange de la Mort qui s’arrêta net devant lui. Notre professeur fut très surpris de voir que la Créature regardait le petit chanteur carré, non pas avec une envie licencieuse, mais avec agacement. Mais la stupéfaction du Vynoque laissa bientôt place à une rage noire mêlée d’une panique intense :


-MAIS ENFIN QU’EST-CE QUE C’EST QUE ÇA ENCORE ? ESPECE DE BENET ! VOUS VOYEZ PAS QUE JE SUIS AU MILIEU DE QUELQUE CHOSE ?! DEGUERPISSEZ MOI LE PLANCHER ! ET PLUS VITE QUE ÇA !


-Monsieur Vynoque, je vous en prie, lui répondit un Eric larmoyant. Ne lui faites pas de mal.


-MAIS QU’EST-CE QU’ELLE ME CHANTE LA CASTAFIORE ? beugla Radimir qui perdait sérieusement son sang froid. VOUS AVEZ UN GRAIN VOUS ! C’EST UN MONSTRE DE L’APOCALYPSE ! ELLE VA SOUILLER TOUTE LA TERRE JUSQU'A CE QU’IL NE RESTE PLUS PERSONNE, MOI LE PREMIER, ET VOUS VOULEZ QUE JE L'ÉPARGNE ?!


-Monsieur Vynoque, je vous en supplie. Vous ne comprenez pas ! Je l’aime ! Nous sommes amoureux ! Je discute avec elle en rêve depuis des mois. Vous ne la connaissez pas comme moi ! Elle est très douce et gentille. Elle cherche seulement à être aimée ! Et… Hier soir, je lui ai donné ma petite fleur. Vous entendez Monsieur Vynoque ? Je lui ai offert ma virginité.


Vynoque resta un moment bouche bée. L’Ange de la mort avait pris un rictus de dégoût et se trémoussait d’impatience.


-Il a perdu la raison, se dit tout haut Radimir. C’est à cause de vous BOURRICOT si elle a retrouvé autant de pouvoir ! Elle va tous nous passer dessus à cause de vous !


-Ahah, mais non Monsieur Vynoque. Vous ne comprenez pas ! Tous les deux, nous sommes liés pour la vie l’un à l’autre. Nous nous aimons. Elle n’ira voir personne d’autre que moi. N’est-ce pas bibiche ? 


Rayonnant d’amour, Eric s’approcha alors de la Créature velue et se mit à la câliner.


-MAIS QU’EST-CE QU’IL FAIT ENCORE CE BOBET ! s’exclama Radimir prit de panique. ON VOUS DIT QU’ELLE EST MALÉFIQUE ! ÉLOIGNEZ-VOUS D’ELLE IMMÉDIATEMENT OU ELLE VA… »

 

GZZZZZZZZZZZZZZZZZZZIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII

 


Avant qu’il ait pu finir sa phrase, l’Ange de la mort, excédée, avait frappé Eric qui gisait à présent au sol. Un sourire aux lèvres et perlant littéralement d’humidité, la Créature s’approcha à pas de loup vers le professeur rond. Son regard brillait d’un feu intense alors qu’elle se léchait vigoureusement les babines. Pris au dépourvu, Radimir agita sa baguette dans tous les sens en récitant la formule tant bien que mal. Aucun sort ne sortait de ce satané bout de bois rafistolé de partout. « Satané Ollivander ! Il aura ma mort sur la conscience ! ».


Il fut soudain projeté au sol sur lequel il retomba comme un culbuto. Une fraction de seconde plus tard, il sentit le pelage rêche du Monstre lubrique de part et d’autre de son ventre ainsi que la désagréable sensation d’humidité au niveau de l’entrejambe de la Créature. Épouvanté, Radimir agitait les bras et les jambes pour tenter de se retourner sur le dos et échapper aux assauts moites de l’Ange de la Mort. Mais la licencieuse Chimère le tenait fermement coincé entre ses cuisses et se faufilait de plus en plus, en gémissant d’impatience, vers le membre flasque du professeur. Plus elle s’approchait de son but, plus ses cris se faisait gutturaux et plus elle s’agitait frénétiquement sur le corps rond de Vynoque désespéré. Tout semblait perdu pour Radimir et sa chère vertu.


Tout à coup, alors que l’intimité de l’Ange de la Mort effleurait enfin l’organe de notre professeur à l’article de la mort, un bruit atroce retentit. C’était le Eric, revenu d’entre les morts, qui poussait la chansonnette en pleurant. La Créature poussa un hurlement de douleur strident et se boucha vivement les oreilles. C’était la chance du Vynoque. Il fallait agir vite. Toujours allongé sur le dos et surplombé par le Monstre obscène, il hurla au pauvre chanteur :


« -ERIC ! SUIVEZ MES PAROLES ! »


Et c’est alors que les deux hommes se mirent à beugler de leur voix la plus fausse, et sur l’air de la Macarena, la formule de Defoe alors que la Créature se tordait de douleur :


« Ö Ange de la Mort,

Monstre Impur à la Lubricité Charnelle,

Je te condamne à t’isoler au fin fond des Enfers,

Entends ton nom par trois fois,

Et disparaît à jamais !

Ange le la mort,

Ange de la mort,

ANGE DE LA MOOOOOOOORT ! »


Lorsqu’elle entendit son nom pour la troisième fois dans une cacophonie assourdissante, la Créature tomba sur le sol en se contorsionnant de souffrance, les mains toujours sur les oreilles. Elle hurlait à la mort, suppliant Jésus-Christ et son défunt pasteur de lui venir en aide. Le Vynoque se releva vivement, sans arrêter de psalmodier la formule magique, et chercha désespérément un moyen de venir à bout de l’Ange de la Mort une fois pour toute.


« - Vynoque. Poussez-vous. »


Radimir se retourna vivement. Snape se tenait debout, appuyé contre le linteau de la porte pour éviter de tomber. Il leva sa baguette devant lui et fit une nouvelle fois signe au Vynoque de s’écarter. Il jeta ensuite un sort qui créa de lourdes chaines en argent qui vinrent s’enrouler fermement autour de l’Ange de la Mort. 


Acculée au sol et incapable de bouger, elle était vaincue.


Eric arrêta son chant. Il rampa en pleurant aux côtés du Monstre qui gémissait de colère. Il posa sa main sur la joue de la créature et la caressa doucement.


Vynoque détourna le regard de ces adieux déchirants. Il s’effondra au sol, épuisé, en même temps que Snape qui avait toujours la tête et le torse en sang. Radimir utilisa ses dernières forces pour rebondir jusqu’à son aimé. Parvenu à sa hauteur, il s’assit près de lui et le prit dans ses bras. Le professeur de potion ne chercha pas à se dégager. Au contraire, il leva les yeux vers Radimir et lui sourit.


« -Votre vertu est sauve à présent, lui murmura-t-il. »


A ces mots, notre professeur rond éclata en sanglots et serra un peu plus contre lui Severus, qui poussa un grognement de douleur. Mortifié d’avoir pu heurter l’amour de sa vie, Vynoque s’écarta immédiatement du sombre professeur de potion. Mais Snape le retint. Il posa sa main sur la joue bien dodue de Radimir et effleura doucement sa moustache de ses doigts. Il plongea ensuite ses beaux yeux noirs dans les pupilles bleutées de Vynoque.


Après une hésitation, Radimir se pencha et embrassa passionnément Severus. Snape lui rendit ce baiser avec ardeur avant de s’évanouir de nouveau sous le coup de la fatigue et de la douleur. Il fut bientôt suivi par Vynoque qui perdit lui aussi conscience dans un grognement de bonheur.

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