Aut vincere, aut mori

Chapitre 22 : La caverne

5240 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 15/11/2020 17:48

- Merci d’être là.


Les Maraudeurs ne l’avaient pas déçue. En revenant dans leur antre le lendemain, ils l’avaient assurée de leur soutien, enlevant un poids immense des épaules d’Hermione.

             

- Je vais aller droit au but. L’horcruxe que nous allons récupérer, le médaillon de Serpentard, est caché dans une grotte. Je connais son emplacement, nous y transplanerons. Il faudra cependant sortir de Poudlard auparavant, mais je ne doute pas que vous connaissez plusieurs options pour ce faire.

             

- On passera par la sorcière borgne, je pense que tu t’en rappelles Hermione, la taquina Sirius. Et en ce qui concerne le transplanage, je suis majeur et même si je n’ai pas mon permis je transplane déjà officieusement depuis plus d’un an. On prendra James et Remus en escorte.

             

- Parfait. Pour ce qui est de nous préparer à ce qui se trouve dans la caverne, il faut que nous récupérions des potions de soin. Pomfresh en a dans son bureau, vous trouverez un moyen d’en subtiliser.

             

- Hermione Granger, suggèrerais-tu que nous commettions un larcin ? s’indigna faussement James, un sourire jusqu’aux oreilles.

             

- Pas le choix. Mais je compte sur Remus pour réfréner vos ardeurs.

             

Le lycanthrope acquiesça. Il savait très bien que James et Sirius pourraient être tentés d’en prendre plus que nécessaire pour leurs expériences et il comptait bien réduire au minimum leurs heures de retenue cette année.

             

- On partira dimanche à 15h. Le château sera moins occupé à ce moment-là, et il nous sera plus facile de nous éclipser. Et pensez à vous couvrir, les côtes anglaises ne sont pas très clémentes en cette saison.

             

- D’accord.


- Toujours pas d’info sur comment tu es arrivée à Poudlard ?

             

Hermione ignora royalement la question de James en ressortant de la salle, un sourire aux lèvres.

             

Les deux jours qui les séparaient de leur expédition furent relativement stressants pour Hermione, qui ne fut pas capable de se concentrer pour les cours, se faisant même reprendre par McGonagall pour son inattention. Elle passa le samedi dans sa bulle, malgré les efforts de Lily pour la dérider et lui faire prendre l’air. Ce fut presque avec soulagement que qu’elle vit dimanche arriver. Les garçons l’attendaient déjà devant la statue de la sorcière borgne. Elle avait fait un détour par les cuisines pour prendre une gourde d’eau, ayant eu le récit des effets de la potion qu’elle devrait boire par Harry. Elle n’avait sciemment pas décrit aux Maraudeurs ce qu’ils trouveraient dans la caverne pour ne pas inciter à des élans de chevalerie de leur part ; elle leur ferait un résumé en arrivant sur place. Le trajet jusqu’à Pré-au-Lard fut rythmé par les taquineries de James et Sirius, alors que Remus lançait des regards désolés à Hermione. Au bout du passage, ils s’éclipsèrent hors de chez Honeydukes pour rejoindre l’allée d’où elle avait transplané la première fois vers Little Hangleton. Comme convenu, Hermione épaula James, alors que Sirius faisait de même avec Remus, et elle lui indiqua les coordonnées avant de transplaner.

             

Ce fut un changement de temps radical, et la jeune femme se remercia d’avoir pensé à se couvrir plus que de coutume. Le vent claquait à leurs oreilles, mordant leurs joues déjà rougies par le froid, alors qu’ils se tenaient sur des rochers escarpés. La mer leur faisait face, sombre et agitée, les agressant de cette odeur de sel et d’algues. Hermione vérifia que personne n’avait subi de désartibulement et dut crier pour faire entendre à son équipée qu’ils devaient à présent se diriger vers l’imposante falaise dans leur dos. Elle maudit Harry en souriant nostalgiquement ; le temps en juin devait être beaucoup plus clément que celui de fin novembre. Ils rejoignirent en quelques minutes la façade de roche, repérant une anfractuosité.

             

- On va devoir plonger, indiqua la jeune femme. L’entrée de la caverne se trouve un peu plus loin. Je recommande un sortilège de Têtenbulle au vu de la force des vagues, mais faites comme bon vous semble.

             

Ayant activé son sort, elle plongea sans hésiter, et commença à nager, rapidement suivie par les trois autres. L’eau la glaçait, mais elle se concentrait pour avancer au plus vite. Elle atteignit avec soulagement la roche et se hissa sur le rebord péniblement, alourdie par ses vêtements gorgés d’eau. Le sortilège de chauffage lui fit pousser un soupir de bien-être alors qu’elle haletait encore. Une fois que tout le monde eut évité la pneumonie, ils avancèrent dans le tunnel jusqu’à un mur qu’Hermione reconnut sans l’avoir pour autant jamais vu.

             

- Cet endroit empeste la magie noire ; au moins, on est certains d’être au bon endroit, marmonna Remus.

             

Hermione s’approcha du mur, sortit un couteau de sa poche et s’entailla la main, provoquant des sursauts de la part des Maraudeurs.

             

- Il y a un prix à payer, expliqua-t-elle en faisant couler quelques gouttes de son sang sur la paroi. Merlin, Sirius, évidemment que ça ressemble à de la magie noire, je te rappelle qu’on est à la recherche d’un horcruxe !

             

Si la remarque du brun l’énerva, voir l’arcade s’ouvrir sans difficultés la soulagea immédiatement après. Elle avait une envie folle de lui faire un cours sur les magies noires et blanches en revenant à Poudlard, pour qu’il arrête de rejeter instinctivement toute évocation aux arts noirs. Pour l’heure, ils se trouvaient en face d’un lac aussi sombre que la nuit, recelant un nombre incalculable de dangers. Et en son centre radiait une lueur verte.

             

- L’horcruxe, révéla-t-elle. Il est au milieu du lac. A partir de maintenant, faites extrêmement attention. Ne touchez l’eau sous aucun prétexte, elle pullule d’inferi. Ils se tiennent tranquille pour l’instant, alors tâchons de ne pas les déranger dans leur sieste.

             

- Et comment sais-tu qu’ils ne vont pas nous attaquer ? s’inquiéta James.

             

- Oh, ils le feront, mais lorsqu’on aura touché à l’horcruxe, pas avant. Autant retarder ce moment le plus possible, n’est-ce-pas ?

             

La jeune femme tendit la main et lança un sortilège d’attraction. L’eau se mit à bouillonner alors qu’une chaîne apparut, remontant progressivement avant de recracher un bateau de petite taille, à peine suffisant pour deux personnes.

             

- Je vais y monter. La barque ne peut contenir qu’un sorcier, mais heureusement pour nous, Voldemort considère qu’un mineur n’a pas assez de puissance magique. Il me faut donc James ou Remus. Qui est le plus expérimenté en DCFM parmi vous deux ?

             

- Remus, affirmèrent sans hésiter ses deux amis.

             

- Tu viens avec moi, alors. Il faudra néanmoins que vous deux vous teniez prêts à nous protéger dès que l’on aura l’horcruxe, en repoussant les inferi. Le feu marche très bien, alors cramez moi ces saloperies.

             

- Hermione, langage !

             

- Tais-toi, James. Bon, eh bien, à toute à l’heure. J’espère.

             

Ils déglutirent de concert, alors que les désignés montaient sur la barque. Ils ne parlèrent pas un mot de tout le trajet, tenaillés par l’angoisse. Les deux ne pouvaient détourner leurs yeux de la masse sombre sur laquelle ils naviguaient, redoutant ses périls. Lorsque la barque heurta l’île, ils posèrent le pied sur la terre ferme avec un certain soulagement pour le lycanthrope. Hermione, elle, appréhendait ce qui l’attendait. Elle s’approcha du bassin de pierre et vit l’horcruxe au fond, dans cette maudite potion. Elle inspira avant de se retourner vers son ami.

             

- Remus, je vais te demander de suivre à la lettre ce que je vais te dire. Il faut que tu me fasses boire cette potion jusqu’au bout, peu importe ce qui pourrait m’arriver. Même si je te supplie, n’arrête pas ou tout ce qu’on aura fait aura été inutile. J’ai ta parole ?

             

- Je peux la boire à ta place, Hermione, tenta-t-il de la convaincre.

             

- Non. A la fin seulement, tu pourras me donner de l’eau ; j’ai pensé à en prendre avant de partir. Fais attention aux inferi. Ils vont vite se rendre compte que nous ne sommes pas leur maître.

             

- Promis.

             

- Jusqu’à la dernière goutte, Remus, répéta-t-elle gravement.

             

Hermione se pencha vers le bassin, prit la coupe entre ses mains et récolta la première gorgée. Le liquide lui brûla la gorge dès qu’elle l’avala, mais elle tint bon et se hâta, déjà tremblante, d’en prendre une deuxième. Elle chancela, rattrapée par Remus, avant de se forcer à une troisième gorgée. Celle-là la fit s’écrouler, alors que le châtain s’affolait de sa réaction.

             

- Allez Hermione, courage, encore une.

             

- Non… sanglota-t-elle. S’il-te-plaît…

             

L’ignorant avec difficulté, il la força à boire deux gorgées supplémentaires. Elle pleurait à présent, prostrée, secouée de tremblements.

             

- Non ! Pitié, pas Harry ! Pas Ron ! Non…

             

La gorgée suivante fut encore pire ; elle geignit de douleur alors que le liquide la dévorait.

             

- Hermione, encore un peu, tiens bon…

             

- Pas elle… non… pas elle… Je la hais… Tout est ma faute…

             

- C’est la dernière, encore un peu…

             

Son esprit était en feu. Tous les souvenirs de son ancienne vie lui revenaient, l’assommant de culpabilité. Et cette femme qui la hantait…

             

- Non… laissez-les… tuez-moi… je n’aurais jamais du…

             

- Une de plus, Hermione, tu y es presque…

             

- Je ne veux pas… laisse-moi…

             

- C’est la dernière, promis.

             

- Sirius… non… Harry ne voulait pas… mort…

             

Les sanglots dévalaient ses joues alors qu’elle avala avec peine l’ultime gorgée de son supplice. Aussitôt, Remus la déposa délicatement sur la pierre, alla se saisir de l’horcruxe et le fourra sans plus de considération dans sa poche pour revenir aux côtés d’Hermione. Celle-ci haletait toujours, en proie à d’atroces tourments aussi physiques que psychologiques. La potion torturait le sorcier de toutes les manières, sans relâche, pour qu’il soit à la merci de Voldemort et regrette son geste. Le jeune femme finit par apaiser son souffle progressivement au rythme des paroles rassurantes du lycanthrope qui la soutenait, impuissant face à sa souffrance.

             

- Soif…

             

Remus sortit sans attendre la gourde d’eau, la portant à ses lèvres. Elle en but plusieurs petites gorgées, avant de se redresser faiblement.

             

- Le… l’horcruxe ?

             

- Oui, je l’ai, on y va. Je vais te porter.

             

Il la souleva sans difficultés dans ses bras avant de la porter jusqu’à la barque. Mais alors qu’il posait le pied dessus, il ne remarqua pas un minuscule caillou tomber dans l’eau. Il assit Hermione sur le bateau alors que ce dernier se remettait à glisser. Ils crurent qu’ils allaient s’en sortir sans encombre, mais soudainement, alors qu’ils en étaient à peine à la moitié, une main accrocha le rebord du bateau, vite repoussée par Remus qui se hâta de créer une protection sommaire de flammes autour de l’embarcation. Cependant, cette barrière de fortune ne put retenir certains cadavres qui passèrent au travers.

             

- Les gars ! Un peu d’aide ?

             

James et Sirius conjuguèrent leurs efforts de loin pour créer une barrière de feu supplémentaire, mais trop faible du fait de la distance. Les inferi se faisaient plus nombreux et plus violents, et les deux navigateurs allaient bientôt être submergés.

             

- Hermione, ils sont trop nombreux… J’ai besoin que tu m’aides, je ne peux pas les contenir…

             

Encore endolorie, la lionne reprit quelque peu ses esprits, avant de se forcer à se concentrer. Elle libéra sa douleur, envoyant son bâ en vagues d’énergie. La première décharge en repoussa un certain nombre, mais les suivantes furent trop faibles pour avoir le même effet. De son côté, Remus continuait de les repousser un à un, avec un succès plus que discutable.

             

- Hermione, ta baguette !

             

Elle l’ignora royalement, pour se replier sur ses sentiments au maximum. La douleur de n’avoir pu les sauver. De les avoir vus mourir devant ses yeux. D’avoir laissé faire. Mais cette fois-ci, combinée avec la rage qu’elle éprouvait, sa détermination face à sa nouvelle chance. Et surtout, le bonheur de pouvoir leur donner un futur. Sa magie éclata, brûlant sur une dizaine de mètres toute présence maléfique. Les eaux se vidèrent en une fraction de seconde de toute cadavre à des mètres à la ronde. Cette fois, ils purent regagner la rive. Remus la reprit dans ses bras, évanouie après son ultime effort, alors que Sirius et James se précipitaient vers elle.

             

- Qu’est-ce que c’était que ça ?

             

- Que lui est-il arrivé ?

             

- Elle a bu une potion, coupa Remus. Il faut retourner à Poudlard au plus vite.

             

- Et le médaillon ?

             

- On l’a.

             

Ils s’échappèrent sans plus attendre. James se sacrifia pour le tribut de l’arcade, et ils repassèrent à l’air libre en l’espace de quelques minutes. Remus sortit de sa cape les potions de soin récupérées chez Pomfresh et fit avaler une potion régénératrice à Hermione ainsi que le remontant de l’infirmière, alors que Sirius la couvrait de son manteau. Au bout de quelques instants, elle reprit un semblant de conscience.

             

- Merci…

             

- Tu es inconsciente… lâcha-t-il.

             

- Il faut transplaner, déclara Remus, il faut qu’on regagne l’école. Tu te sens d’attaque ?

             

Elle hocha négativement la tête.


- Je ne pourrais y arriver que difficilement pour moi, alors prendre l’un de vous en plus…

             

- Ok. Je te prends en escorte, j’ai suffisamment écouté en cours. Ça devrait aller même si je n’ai pas le permis, trancha Remus.

             

Heureusement, Hermione ne vit pas son regard quelque peu hésitant. Après tout, il n’avait transplané que quelques fois, et sur quelques mètres uniquement… La reprenant dans ses bras, il fit signe à James et ils reparurent quelques secondes plus tard à Pré-au-Lard, soulagés, dans la même ruelle qu’à l’aller. Mais il fallait néanmoins rentrer au château sans attirer les regards, chose difficile dans leur état. La condition d’Hermione allait forcément les ralentir ou les faire repérer s’ils voulaient repasser par la sorcière borgne.

             

- La Tête de Sanglier… On pourra repartir de là-bas, Honeydukes est trop risqué…

             

- Hermione, il n’y a pas de passage, et ce n’est pas un endroit très recommandable…

             

- Faites-moi confiance, demandez à parler à Abelforth.

             

Ils aboutirent sans trop savoir comment à l’entrée de la taverne, zigzagant entre les allées. Heureusement, aucun habitant du village ne les avait repérés. James poussa le lourd battant de la porte alors que Remus entrait, soutenant Hermione qui tentait de faire bonne figure. Ils tombèrent sur un vieil homme leur rappelant étrangement quelqu’un, en train d’essuyer des verres d’une propreté douteuse derrière un bar en chêne tout aussi inquiétant.

             

- Dites-donc, jeunes gens, vous n’êtes pas censés être au château à cette heure-là ?

             

- Abelforth ?

             

- Je vous connais ?

             

- Notre amie nous a dit de venir ici.

             

Le vieil homme évalua rapidement la situation, et semblant comprendre l’état de la jeune femme, leur fit signe de passer à l’arrière. Précaution par ailleurs presque inutile puisque l’endroit, déjà peu fréquenté d’habitude, était vide alors que le soir tombait.

             

- Bon, qu’est-ce que vous voulez ?

             

- Ariana.


Ce simple mot glaça le tenancier, qui devint rouge de colère.


- Si c’est une blague, elle est vraiment de mauvais goût, jeunes gens.


- On doit rentrer à Poudlard… Son tableau…


Le visage d’Abelforth passa de la rage à la compréhension.


- Oh. Très bien.


Il s’approcha de la peinture de sa défunte sœur et lui adressa quelques mots inaudibles pour les autres. Ariana ouvrit le passage avec un sourire sibyllin, avant que son frère ne guide les quatre étudiants vers le couloir sombre où ils s’engouffrèrent sans poser plus de questions, remerciant rapidement le tenancier. Hermione était retournée dans les bras de Remus, qui la portait avec inquiétude. Leurs pas s’accélérèrent, et ils atteignirent la fin du passage avec soulagement. Il donnait sur une salle relativement grande, pauvrement décorée. Le seul élément présent était une porte en bois à l’autre bout.


- Quel est cet endroit, Hermione ?


- La salle sur demande. Plus tard les questions, s’il vous plaît…


- Bien sûr, pardon !

             

Les Maraudeurs sortirent de la salle et traversèrent le château en courant, sans prêter attention aux rares étudiants qui les dévisageaient, pensant certainement qu’ils avaient mis en place une de leurs dernières farces. Ils échouèrent à l’infirmerie en soufflant lourdement, tentant d’éviter les questions affolées de Mme Pomfresh. Sirius trancha en lui indiquant qu’elle avait ingéré une potion d’origine inconnue. Voyant qu’elle n’aurait pas de réponse plus précise, elle abandonna et se hâta de s’occuper de sa patiente.

             

- Remus, murmura la lionne alors que Pomfresh partait récupérer les potions nécessaires, mets l’horcruxe à l’abri, et entoure-le de protections. On ira à la Chambre dès que je serai sur pieds. Personne ne doit le trouver, je te fais confiance.

             

Il acquiesça gravement, lui assurant qu’il s’en chargerait. Les Maraudeurs furent ensuite chassés de l’infirmerie par son dragon, qui pestait de ne pouvoir travailler dans de bonnes conditions avec tant de monde. Elle diagnostiqua Hermione, qui peinait de plus en plus à rester consciente, avant de lui imposer diverses médications toutes plus écœurantes les unes que les autres. Après un dernier traitement, elle se sentit glisser dans les limbes, rassurée de savoir qu’elle était entre de bonnes mains.


Quelques heures plus tard, Hermione sentit une présence à ses côtés avant qu’une main ne recouvre la sienne. Elle ouvrit doucement les yeux, encore engourdie par la quantité monstre de potions qu’elle avait ingérées. Sirius l’avait rejointe.

             

- Tu nous as fait tellement peur. On a dû rentrer et raconter une excuse à Peter, qui se demandait où on était passés pendant tout un après-midi, et faire bonne figure au dîner avec lui. Mais la seule chose qui m’importait, c’était de pouvoir m’éclipser le plus vite possible pour revenir te voir. On est fous d’inquiétude. Je veux dire, Remus nous a raconté ce qu’il s’est passé sur l’île… Il faut quand même dire les choses : tu as bu une potion préparée sans doute par Voldemort lui-même…

             

- Tout va bien, vous étiez là pour me ramener. Et regarde, je suis vivante.

             

- Mais à quel prix ? Tu as tellement souffert ! Remus était encore choqué lorsqu’il nous a résumé les effets de la potion !

             

- Sirius, je savais exactement dans quoi je m’engageais. C’est le prix pour faire chuter Voldemort, et je ne m’arrêterai pas avant. Peu importe si je dois avaler dix potions de cette sorte.

             

Sirius se recula sur sa chaise, la tête entre les mains. Il commençait à prendre réellement conscience de l’enjeu de cette mission et de l’implication d’Hermione. Soit, il l’avait écoutée les convaincre et l’avait accompagnée dans la caverne, mais qu’elle veuille poursuivre même après avoir frôlé la mort… Finalement, il se redressa et soupira. Si elle devait continuer, elle l’aurait à ses côtés. Il la protègerait coûte que coûte, jusqu’au bout.

             

- Je suis avec toi, tu le sais ? Remus et James aussi. Et Peter, si tu veux bien l’inclure.

             

- Toujours pas, et c’est une discussion close. J’ai mes raisons. Mais merci, Sirius. Je sais que je peux compter sur vous.

- Par ailleurs, ce passage secret reste un mystère pour nous, impossible de le retrouver…


Elle laissa échapper un rire.


- Ne t’en fais pas, pas d’interrogatoire prévu pour ce soir !


- Merci, Sirius. D’être là.


Il pressa sa main en réponse, un doux sourire aux lèvres. Il hésita toutefois avant de reprendre la parole.


- Que s’est-il passé dans la caverne, sur le lac ? Je veux dire, tu as libéré une quantité phénoménale de magie, mais tu avais déjà l’air de la maîtriser plus ou moins… C’est bon si tu ne veux pas répondre, je comprendrai…


- Ne t’inquiète pas, il serait utile que tu le saches. J’ai commencé à pratiquer la magie instinctive contrôlée il y a plus d’un an. Notre professeur de DCFM m’a vue en début d’année alors que je méditais et m’a proposé de m’enseigner une forme de magie liée. C’est une magie égyptienne ancienne, maîtrisée par nos sentiments. L’énergie s’appelle le bâ. Mais je t’expliquerai tout cela plus en détail lorsque je serai sortie de l’infirmerie ; ce n’est ni l’heure ni l’endroit pour donner un cours…


Il acquiesça en souriant, amusé par sa verve enseignante.


- Et l’horcruxe ? sembla-t-elle se rappeler.


- Avant de remonter, Remus est allé le placer dans la cabane hurlante. Au moins, personne n’ira chercher dans la maison la plus hantée de Grande-Bretagne…


- Sirius, cet objet est dangereux. N’essayez pas de l’ouvrir, ou même de le porter. Laissez-le là-bas le temps que je sorte de l’infirmerie, et on ira le détruire pour de bon. Ensemble.


- Promis.


Le silence plana un instant entre eux, avant qu’Hermione ne le rompe doucement.


- Désolée, Sirius, mais le sommeil m’appelle… Mme Pomfresh ne serait pas heureuse de savoir que j’ai passé la nuit à discuter au lieu de récupérer…


- Je te laisse tranquille. Je reviendrai demain avec les autres voir comment tu vas. Bonne nuit, Néfertiti.


Il se leva et lui sourit, prêt à partir, avant de lui tourner le dos. Mais alors qu’il allait sortir, il se ravisa et revint vers Hermione à grands pas, lui déposant un délicat baiser sur les lèvres, très différent des autres qu’ils avaient pu avoir. Avant qu’elle ne puisse réagir, il se redressa et partit se coucher, non sans lui avoir jeté un dernier clin d’œil.

--------------------

Bonjour !


Nouveau WE, nouveau chapitre.

On avance ! Plus que deux horcruxes... Que pensez-vous de l'implication des Maraudeurs ?


A dimanche prochain,


Cassiopeia Von Black

Laisser un commentaire ?