Aut vincere, aut mori

Chapitre 23 : Projets

4966 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 22/11/2020 15:28

Comme promis, Sirius revint visiter Hermione le lendemain à la pause de midi, avec les Maraudeurs et Lily. Elle leur avait crié dessus toute la matinée, les accusant de l’état de son amie. Après tout, la seule excuse qu’ils avaient trouvée pour expliquer sa situation était qu’elle avait testé une de leurs potions destinées aux Serpentard… ce qui expliquait l’état furieux de la rousse, outrée que leurs agissements indignes sur la maison des verts et argent aient maintenant des répercussions sur leurs propres amis. James semblait vouloir disparaître sous terre, au grand amusement du reste du groupe. Néanmoins, l’affaire se conclut rapidement, lorsqu’Hermione assura à Lily qu’elle pourrait sortir le lendemain grâce à Mme Pomfresh, minimisant les conséquences du breuvage qu’elle avait ingéré. Elle profita de leur présence pour demander les cours de la matinée, et lut durant le reste de l’après-midi.

           

Ce fut le mardi soir qu’elle rassembla ses acolytes, ayant auparavant demandé à Remus d’aller récupérer le médaillon, et qu’elle les emmena au deuxième étage, dans les toilettes de Mimi Geignarde. Cette dernière était d’ailleurs ravie de voir les Maraudeurs dans ses appartements ; James et Sirius s’amusaient à la draguer, la faisant rougir et plonger dans la cuvette la plus proche. Une fois débarrassée de ce problème, Hermione s’avança et ouvrit la Chambre des Secrets en fourchelang, avant de couper court à toute interrogation.

           

- En bas, les questions. Mieux vaut ne pas rester ici trop longtemps, des élèves pourraient passer.

           

Ils glissèrent donc un à un dans le toboggan, atterrissant sur le jonchement d’os désormais familier pour la jeune femme. Elle attendit que les Maraudeurs découvrent, pour la seconde fois pour deux d’entre eux, ce qu’était l’antichambre de la création de Salazar. Une fois leur choc passé, elle les entraîna un peu plus loin dans les couloirs.

           

- Bon, je pense que vous avez gagné le droit de me poser certaines questions. Mais je ne peux pas garantir de répondre à toutes. Pour vous rassurer, je précise que je maintiens des relations amicales avec le basilic de la Chambre, donc ne vous inquiétez pas sur ce point, il ne vous attaquera pas non plus. Pas sans mon ordre, tout du moins.

           

Elle éclata de rire en voyant leurs têtes déconfites.

           

- Et pour vous faire un rapide résumé concernant tout ceci… reprit-elle en faisant un large geste de la main. Sirius et Remus doivent en avoir des bribes de souvenir. J’ai commencé à maîtriser il y a peu une magie égyptienne, dont vous avez eu un aperçu dans la caverne, grâce à Heka, notre professeur de DCFM. Et par je ne sais quel moyen, le basilic a senti cette puissance particulière lors de ma première visite ici. Je ne vais pas vous détailler par le menu comment j’ai réussi à le convaincre, mais en tous cas il est de notre côté. Et ses crocs imbibés de venin vont nous aider à détruire ces saloperies d’horcruxes.

           

- Tu parles fourchelang, alors ?

           

- Oui et non. Cela s’apprend, comme n’importe quelle langue, et j’ai juste retenu les phrases nécessaires pour pénétrer ici. Ma magie a fait le reste.

           

- Comment tu as appris pour les horcruxes ?

           

- Par des souvenirs récoltés. C’est notre professeur de potions actuel qui enseignait à Tom Jedusor lorsqu’il était à Poudlard, et qui l’a renseigné sur ces immondices, soi-disant pout assouvir ce qu’était une simple « curiosité intellectuelle ». Nous sommes sur le point de détruire le médaillon de Serpentard, et je me suis déjà chargée du diadème de Serdaigle et de la bague de la famille Gaunt, récupérée dans sa maison ancestrale.

           

- Le diadème de Serdaigle ? haleta Remus. Je m’en souviens vaguement maintenant à cause de l’Oubliettes… Mais il est réputé pour être perdu depuis des siècles !

           

- Voldemort l’a trouvé, l’a transformé en horcruxe et l’a caché à Poudlard même. Dans la Salle sur Demande. C’est l’endroit où menait le passage que nous avons emprunté pour revenir. Cette salle est merveilleuse, et peut prendre la forme que l’on souhaite. En l’occurrence, la version qu’avait utilisée Jedusor était la Salle des Objets Cachés, où des étudiants ont abandonné des milliers d’objets pendant des années, sans soupçonner que l’un des plus grands secrets de Voldemort y avait aussi sa place… Je vous montrerai comment y accéder.

           

- Mais comment l’as-tu découvert en premier lieu ?

           

- Même si je ne suis pas venue à Poudlard, mon mentor m’en a pas mal parlé, et n’a pas oublié de mentionner quelques secrets que cache le château…

           

Elle récolta trois regards enjoués.

           

- Je connais pas mal de passages secrets, mais je pense que vous-mêmes en empruntez souvent…

Elle vit Remus hésiter un instant, apparemment préoccupé, avant qu’il ne se décide à parler.

           

- Hermione… Qui sont Harry et Ron ?

           

- Comment… ?

           

- La potion.

           

Elle perdit de ses couleurs, le regard voilé de mélancolie.

           

- Ils étaient mes meilleurs amis. Je les connaissais depuis mes onze ans, nous avons grandi ensemble et traversé tant de choses…

           

- Tu en parles au passé…

           

- Je ne les reverrai jamais. Comme tous ceux que je connaissais. Je suis absolument seule maintenant. Seule dans cette mission, dans tout ce bordel sans fin.

           

Elle ravala un sanglot.

- J’ai dû oublietter mes parents, me rayer de leur existence, pour qu’ils ne soient pas en danger à cause de moi, une sang-de-bourbe. Ils ne combattaient pas contre les Mangemorts avec moi avant que je n’atterrisse à Poudlard. Ils sont en Australie, et n’ont aucune idée de qui est Hermione Granger.

           

Elle fut coupée par une embrassade de la part de Sirius, forte et silencieuse, qui lui fit baisser la tête, réconfortée par sa chaleur. Remus vint lui passer une main dans le dos, alors que James lui posait une main sur l’épaule. Hermione finit par se reculer, un sourire douloureux sur le visage.

           

- Je me suis enfui de chez moi cet été, pour aller chez James, lui confessa Sirius. Sans les Maraudeurs, je ne serais pas allé loin. James m’a sauvé la vie ; je vis chez ses parents depuis. Et sans Remus, je n’aurais pas tenu toutes ces années. Tout ça pour dire que je suis profondément désolé de ce qu’il t’est arrivé. Pour tes amis. Tes parents. Mais tu n’es pas seule, et tu ne le seras jamais. Nous pouvons être ta famille, maintenant.

           

- Tu sais, avança Remus, aussi étrange que cela soit, mon loup reconnaît ton odeur. Et même si nous ne nous sommes jamais rencontrés avant Poudlard, j’ai l’impression de te pouvoir te faire confiance. Je ne saurais l’expliquer. Mais en tous cas, je vais suivre mon instinct sur ce coup. J’avoue que j’étais déstabilisé lorsque tu m’as avoué être au courant de ma malédiction, mais je sais que tu ne me feras jamais de mal.

           

- Quant à moi, conclut James, je ne peux que suivre Moony et Padfoot là-dessus. Je te fais confiance, et tu peux compter sur moi.

           

Submergée, Hermione leur renvoya un sourire éclatant, malgré ses yeux encore brillants.

           

- On ne va pas t’inonder de questions, on comprend aussi que tu as tes secrets. Merci en tous cas d’en avoir partagé. Et pour être justes… hésita James, on va t’en dire un aussi.

           

Ayant eu l’accord de ses deux amis, il sortit de sa poche un long parchemin, avant de lancer une formule familière à Hermione.

           

- Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises.

           

Elle vit la carte se peindre d’encre animée, et s’efforça de paraître stupéfaite. Ce qui ne berna aucun de ses trois interlocuteurs.

           

- On va passer sur le fait que cette carte ne te paraît pas si extraordinaire ; je vais arrêter d’essayer de comprendre tout ce que tu caches… Voici la Carte du Maraudeur, créée par tes humbles serviteurs. Elle permet de montrer où se promènent les habitants de ce château, à n’importe quel endroit et à n’importe quel moment.

           

- C’est de la belle magie, James. Je ne suis pas étonnée que vous l’ayez fabriquée. Et cela explique comment tes deux amis m’ont suivie dans la Chambre des Secrets la première fois, rit-elle. Bon, je pense qu’on doit y aller, on a un horcruxe à détruire. Vous voulez venir ou vous préférez rester dans l’antichambre ?

           

- Parce que tu crois que tu vas nous laissez derrière après tout ce qu’on a fait ? Hors de question, on est avec toi jusqu’au bout.

           

- Très bien, sourit Hermione. Allons-y.

           

Ils passèrent la porte aux serpents, avant d’avancer dans les galeries. Elle ordonna à ses compagnons de cependant s’arrêter plus tôt pour qu’elle puisse annoncer au basilic qu’elle était accompagnée. Elle siffla un bref appel et le serpent se tint devant elle quelques secondes plus tard, les yeux fermés comme à son habitude.

           

- Je suis avec trois amis, aujourd’hui. Ils m’aident dans ma mission, ils ne sont pas dangereux, ni pour toi ni pour l’héritage de Salazar. Les laisseras-tu en paix ?

           

- Bien sûr, humaine. Je les sens derrière toi.

           

Les Maraudeurs s’approchèrent mais restèrent à une distance raisonnable, encore anxieux de se trouver face à un serpent géant. Le basilic abaissa sa tête pour les sentir, ses narines frémissant.

           

- Tes amis ont une odeur intéressante. Un hybride et des sang-purs. Dont l’un vient d’une longue lignée de sorciers sombres. Tu ne t’entoures pas de n’importe qui, je vois.

           

- Ils sont dignes de confiance, et aussi déterminés que moi à détruire Jedusor. Ils m’ont aidée à récupérer le dernier horcruxe, et je n’aurais pu rentrer sans eux.

          

- Tu l’as donc ? Donne-le-moi, fille d’Isis.

           

Obéissant, Hermione le déposa à la place habituelle, avant de reculer et d’intimer du regard les autres à faire de même. Le basilic frémit avant d’abattre ses crocs sur le médaillon, qui hurla sinistrement puis retomba sur le sol, vidé de toute magie. Si la destruction de l’artefact fut relativement rapide, le temps pour les Maraudeurs de comprendre ce qui s’était déroulé sous leurs yeux fut quelque peu plus long. Le basilic se retira, laissant les quatre sorciers seuls dans la Chambre.

           

- Je pensais avoir vu pas mal de choses dans la caverne, mais ça… s’ébahit Sirius.

           

- Donc on vient vraiment de détruire un morceau de l’âme de Voldemort ?

           

- Absolument. Il n’en reste plus que deux et honnêtement, j’ai du mal à réaliser. Mais les deux derniers seront les plus difficiles… Je vous en parlerai bientôt. Et jamais je ne vous en voudrais si vous voulez vous désister. Autant pour les premiers les récupérations étaient dans des endroits isolés, autant les suivants risquent d’être collectés de manière moins… légale. Mais je n’ai pas le choix. Je vous dirai de toute façon à quoi vous attendre, et vous pourrez choisir ou non sur le moment de m’accompagner.

           

- Elle est mignonne. Hermione, personnellement, je n’ai pas grand-chose à perdre, déclara placidement Sirius. Je me suis enfui de chez moi, et ma famille ou mes chers amis Mangemorts seraient ravis de me voir six pieds sous terre. Alors si je peux t’aider à enterrer ce sang-mêlé, cela sera avec plaisir. James ferait n’importe quoi si je suis avec lui, et Remus est bien trop altruiste pour te laisser seule. Regarde-les. Ils ont l’air de vouloir se défiler ?

           

Elle laissa échapper un rire soulagé. Sirius avait un don pour rassurer les autres. Malgré son apparence inaccessible et son air de sang-pur parfois polaire, il était incroyablement dévoué à ses amis.

           

- Si on sortait de cet endroit ?

           

- Avec plaisir, Hermione, acquiesça Remus. Direction les cuisines ? Je ne suis pas contre un en-cas. Tant qu’il y a du chocolat dedans.

           

- Je te suis, Moony.

           

Sirius attrapa les épaules du lycanthrope, alors que James venait se placer aux côtés d’Hermione, les laissant partir devant. La jeune femme le vit venir avec un grand sourire, méfiante.

           

- Tu sais, Hermione, je n’aime rien de plus dans la vie que de voir les personnes qui m’entourent être heureuses. Lily est sur le point de faire le bon choix, et je pourrai faire une ribambelle d’enfants avec elle. Mais aujourd’hui, je vais oublier ma bien-aimée pour me consacrer à un sujet bien plus pressant.

           

Hermione leva un sourcil, alors qu’il plaçait un bras nonchalant sur son épaule, qu’elle accepta en soupirant.

           

- Mon cher frère Sirius a gambadé pendant des années, sans trouver gallion à son niffleur. Cependant, je l’ai vu changer récemment, depuis le début de l’année à vrai dire, et je ne sais pas… Il semble avoir de l’intérêt pour une personne en particulier…

           

- Ah oui ?

           

- Brune, cheveux bouclés, une propension à ne pas beaucoup parler d’elle…

           

- Je ne vois pas du tout.

           

- Esquive les questions, détruit des objets de magie noire…

           

- James, l’arrêta-t-elle. Il n’y a rien entre Sirius et moi. Et il ne pourra jamais rien y avoir.

           

- Et pourquoi donc ? Il est canon, tu es loin d’être désagréable à regarder, il a un caractère impossible et toi aussi, vous être tous les deux parfaits l’un pour l’autre !

           

- James.

           

- Pourquoi tu ne voudrais pas essayer ? Il a beau le nier, cela fait déjà plusieurs fois que je le vois te dévorer des yeux quand tu as le dos tourné. Sans compter quelques réactions explicites lors de conversations dans notre dortoir.

           

- James, nous ne faisons que nous voir de temps en temps, et de manière totalement libre, comme tu le sais. Cela nous convient à tous les deux, et je n’ai aucune envie de me plonger dans une relation. Il n’en est jamais rien sorti de bon dans le passé.

           

- Mais…

           

- Je ne veux pas gâcher mon amitié avec vous. Vous êtes les seules personnes qui comptent pour moi maintenant. Et je suis sûre que Sirius a autant envie de s’engager que j’en ai de plonger dans un bassin de veracrasses.

           

James éclata de rire, libérant Hermione de sa prise.

           

- Tu as peut-être gagné cette manche, mais je ne laisserai pas tomber. Vous vous persuadez tous les deux que vous ne vous méritez l’un l’autre, mais Remus et moi savons que c’est faux. Lily aussi, étant donné qu’elle se doute de quelque chose.

           

Entre-temps, ils étaient ressortis de la Chambre et avaient pris le chemin des cuisines. Il était plutôt agréable de se balader dans le château en discutant, comme si de rien n’était, en quête d’une collation. Alors que pas moins de vingt minutes plus tôt, ils parlaient à un basilic. En arrivant dans les quartiers des elfes, ils prirent place dans un coin, alors que les petits êtres s’affairaient sans relâche, ravis que les merveilleux étudiants du château leur rendent visite. Ils jonchèrent la table de gâteaux et les quatre amis débutèrent leur festin, tout en parlant de tout et de rien.

           

- Au fait, James, comment ça avance avec Lily ?

           

- Tout allait bien à Halloween, mais j’ai l’impression qu’elle me garde à distance depuis… Je ne sais pas quoi faire, Patmol.

           

- Si je peux me permettre, James, Lily a l’air de vraiment t’apprécier. Même si elle te rembarre lorsque tu l’apostrophes devant tout le monde, elle est beaucoup plus clémente lorsque nous sommes entre nous… Et je l’ai parfois vue te jeter des regards en cachette. Ne lui répète pas ! Je te dis ça pour t’encourager à continuer comme tu le fais. A être son ami, avant de devenir plus.

           

- Elle n’a pas tort, Prongsy, confirma Sirius, la bouche pleine.

           

- En effet, James, elle n’a plus cette hargne quand elle parle de toi. Les quelques fois où elle a prononcé ton nom lorsque nous travaillions à la bibliothèque, elle n’avait pas l’air de vouloir assassiner toute ta famille, fit remarquer Remus.

           

Un sourire béat s’étira sur les lèvres du concerné. Même si en apparence il poursuivait Lily sans relâche pour plaisanter, il tenait vraiment à la rousse. Bien sûr, il ne s’agissait en première et deuxième années que de piques destinées à une élève trop sérieuse, mais ses taquineries avaient pris un second sens les années passant. Et il en était réellement blessé à chaque fois qu’elle le rejetait. Ainsi, la soirée d’Halloween avait été pour lui le paradis sur terre. Il avait pu danser avec elle sans aucune animosité de la part de la jeune femme.

           

- Je pensais… Nöel arrive dans quelques semaines, et comme d’habitude Sirius, Remus et Peter me rejoignent pour les vacances. Enfin Sirius vit chez nous maintenant, mais Remus vient le 25 après avoir passé le Réveillon avec ses parents, tout comme Peter. Tu voudrais venir ? Je… Je me doute que tu doives rester à Poudlard sinon…

           

- J’apprécie, James, mais je ne veux pas m’incruster. Tes parents ne me connaissent pas, et Noël est une fête de famille. Il faut que tu la passes avec les gens dont tu es proche.

           

- Et que n’as-tu donc pas compris lorsque tout à l’heure, Sirius t’a dit que tu étais de la famille ? La formulation de ma demande était par pure politesse. Je n’accepterai pas de non, et si tu as encore un doute sur ma détermination, demande à n’importe quel élève dans ce château si j’ai déjà laissé tomber quelque chose qui me tenait à cœur. Pour te faire gagner du temps, la réponse est non.

           

- Je me dois de confirmer, soupira dramatiquement Remus. J’ai déjà tenté de lui refuser quelque chose, mais rien ne l’arrête. En troisième année, je ne voulais pas sortir de la bibliothèque pour préparer Noël dans la salle commune, alors il a convaincu les elfes de maison de redécorer l’ensemble des rayonnages. Pour être sûr que je sois dans l’ambiance, il avait ensorcelé mon encrier pour qu’il entonne des chants de Noël à chaque fois que je trempais ma plume. Et comme si cela ne suffisait pas, il avait également trouvé un sortilège pour qu’il neige au-dessus de ma tête. Mme Pince était furieuse. J’ai dû m’enfuir avant de récolter un mois d’heures de colle.

           

Hermione avait un fou rire, alors que Sirius et James riaient aux larmes, revivant le souvenir. Même Remus ne put se contenir et les rejoignit de gaité de cœur. Finalement, la jeune femme se tourna vers James, inclinant la tête.

           

- D’accord. Je viendrai pour les vacances, abdiqua-t-elle.

           

- Trop bien ! Ça va être génial, je te le promets. Et Sirius sera là pour te tenir compagnie…

           

Elle le frappa derrière la tête du plat de la main, levant les yeux au ciel. Il se protégea en riant, alors que le brun levait un sourcil interrogatif. Elle secoua la tête, pour lui signifier d’ignorer la remarque de James. Les commissures des lèvres de Remus, en revanche, se relevèrent discrètement.

           

- Tu crois que Lily voudrait venir ?

           

- Demande lui ! Mais n’espère pas mon aide, tu m’embêtes suffisamment en ce moment. C’est une tâche dont tu t’acquitteras seul, conclut Hermione.

           

- T’inquiète, Prongsy, on va lui concocter une belle demande, le rassura Sirius. Tu auras ta bien-aimée avec toi le jour de Noël, je te le promets.

           

Ce soir-là, Hermione remonta à la tour d’astronomie, comme elle en avait pris l’habitude. En s’asseyant sur le bord de la pierre, elle poussa un soupir de bien-être. Les évènements de la soirée l’avaient réellement émue. Elle ne pensait pas que les Maraudeurs puissent tant tenir à elle. Et la jeune femme se sentait mal de leur cacher encore tant de choses… Mais plus elle progressait dans cette époque, et plus son espoir de retourner en son temps s’éloignait. Serait-il si terrible de se construire un monde ici ? James avait plaidé le cas de Sirius et elle l’avait vite rejeté, trop appréhensive de ce qu’il pourrait advenir. Apparemment, le brun tenait plus à elle qu’elle ne le pensait.

           

La première relation qu’elle avait eu avec un garçon était lors du Tournoi des Trois Sorciers. Viktor Krum l’avait courtisée pendant plus d’un mois puis lui avait demandé de l’accompagner au bal de Noël. Et Ron avait gâché la soirée. Elle avait toutefois passé les semaines suivantes à voir Viktor discrètement, et avait connu son premier baiser. Elle était si timide encore. Ils avaient vite rompu ; l’attrapeur devant retourner à Durmstrang. Ils avaient cependant gardé contact les années suivantes. En sixième année avait eu lieu le terrible rendez-vous avec Cormac McLaggen. Puis, lors de la défaite de Poudlard, ils s’étaient embrassés avec Ron. Dans la débâcle, elle n’avait pas pu lui avouer ce qu’elle ressentait, et elle l’avait vu tomber devant elle.

           

Sa première fois avait donc été avec Sirius, en ce soir d’Halloween. Beaucoup de filles parlaient de ce qu’elles rêvaient pour cette étape, mais Hermione ne s’en était jamais vraiment soucié. Elle savait que cela arriverait, mais n’avait pas d’attentes particulières. Finalement, Sirius avait été parfait. Et ils l’avaient pas mal refait depuis, confirmant ses impressions. Il s’agissait simplement d’un défouloir ; loin de la « révolution » dont elle avait pu entendre parler.

           

En revanche, si Sirius développait des sentiments, cela allait se compliquer. Mais au fond d’elle, Hermione était-elle sûre de vouloir le repousser ?

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