Aut vincere, aut mori

Chapitre 29 : Noël chez les Potter

6099 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 28/12/2020 19:13

Le Manoir Potter était bien différent de la maison de Godric’s Hollow où Hermione s’était rendue avec Harry lors de la chasse aux horcruxes. La maison avait dû être acquise par James et Lily après leur mariage, voulant certainement s’éloigner de la demeure familiale pour avoir un peu d’intimité. Le manoir était situé sur une colline à quelques kilomètres du centre-ville. Ils avaient transplané directement dans le salon, leur évitant une marche depuis le bas de la colline, privilège des propriétaires.

             

- Bienvenue au Manoir Potter ! sourit Euphémia. James, mon poussin, tu conduis Hermione à sa chambre ? Je t’ai mise au même étage que les garçons, au deuxième, mais ne t’inquiète pas tu es de l’autre côté de l’escalier, tu auras ta tranquillité. Sirius, ta chambre n’a pas bougé, bien sûr. Vous avez le temps de vous installer, mais ne traînez pas trop, je vous ai préparé une collation. Twitty vous appellera.

             

Les époux Potter sortirent les bagages miniaturisés de leur cape, leur rendirent leur taille normale et les firent léviter à côté des trois jeunes sorciers.

             

- Merci Maman !

             

James ouvrit la voie et ses deux invités le suivirent jusqu’au deuxième étage, découvrant un long couloir partant de chaque côté de l’escalier. James emmena Hermione jusqu’à sa chambre, vaste et lumineuse, alors que Sirius partait de son côté. Un grand lit à baldaquin trônait au centre, un bureau était disposé à droite de l’entrée et un divan près de la large fenêtre donnant sur le parc de la maison. Une salle de bain privée était rattachée à la chambre. La jeune femme remarqua que sa valise était déjà en train de se ranger toute seule dans une armoire, ses effets filant à vive allure. James la laissa se rafraîchir, partant rejoindre ses propres appartements. Après s’être arrangée en vêtements plus civils, elle sortit dans le couloir et fut rassurée à la vue de James et Sirius qui l’attendaient ; elle se serait certainement perdue dans l’immense manoir. Ils descendirent tous trois par l’escalier principal avant de rejoindre une pièce attenante réchauffée par la chaleur du feu de cheminée. La pièce était meublée de canapés de cuir confortables, centrés autour d’une table basse en bois rougeoyant, s’accordant parfaitement aux tons chaleureux du salon. Le couple Potter était installé sur l’un des fauteuils sombres, un plateau à thé posé devant eux sur la table. Ils sourirent aux arrivants qui prirent place à leur tour, Sirius s’installant avec un sourire aux côtés d’Hermione. Il savait qu’il était dans un lieu sûr, que les parents de James l’appréciaient et seraient ravis de voir qu’il avait trouvé une personne pour le rendre heureux. Il n’hésita donc pas à prendre la main de la jeune femme discrètement, mais de manière visible pour toutes les personnes présentes. Il laissa tout de même échapper un soupir rassuré en voyant le regard bienveillant de ses parents d’adoption.

             

- Alors, que comptez-vous faire durant ces deux semaines ?

             

- Plein de choses ! Mais on voudrait passer sur le Chemin de Traverse pour nos achats de Noël.

             

- Je peux vous y emmener dans deux jours, proposa Fleamont. J’ai pris quelques jours pour Noël. J’aurais moi-même quelques courses à faire, donc je ne resterai pas dans vos pattes, pas d’inquiétude !

             

- Sinon, je pensais démarrer par une partie de Quidditch ! On ne s’est pas entraînés depuis une éternité avec Patmol.

             

- Cornedrue, on a fait une séance de vol hier matin…

             

- C’est bien ce que je dis ! Où est passé l’entraînement de ce matin, alors ?

             

Euphémia et Fleamont se regardèrent en réprimant un rire d’amusement. Depuis la première fois où leur fils était monté sur un balai accompagné par son père, il avait écarquillé les yeux, émerveillé, et depuis lors cette étincelle de bonheur lorsqu’il volait ne l’avait jamais quitté. Ses parents lui avaient offert son premier balai pour enfant à quatre ans puis il avait acquis son balai personnel à l’âge de huit ans. Le Quidditch avait rapidement été une passion et il assommait ses parents sur les équipes depuis qu’il était allé voir son premier match. Naturellement, il s’était ensuite inscrit dans l’équipe de Gryffondor à douze ans, au poste de poursuiveur, puis avait confirmé sa place dans l’équipe en tant que capitaine en sixième année. Sirius l’avait rejoint en tant que batteur en troisième année, après avoir longuement bataillé avec ses parents pour qu’ils acceptent qu’il fasse encore plus honte à sa famille. Le brun avait fini par se faire briser son balai à force de ses frasques mais James avait vite fourni un remplacement à son frère et McGonagall s’était bien gardée d’annoncer la reprise du Quidditch du fils Black. Etonnamment, Regulus non plus n’avait rien rapporté et Sirius avait pu continuer son évolution dans l’équipe.

             

- Il est déjà tard, faites plutôt visiter le domaine à Hermione, vous aurez bien assez le temps de voler demain. Il fait presque nuit, vous devriez vous dépêcher.

             

Après avoir englouti quelques scones, les trois rouge et or ressortirent du salon pour guider Hermione à travers les méandres du manoir Potter. Ils terminèrent par le jardin, que la jeune femme aima immédiatement. Ils avaient constitué un jardin à la française, mais les endroits les plus reculés se transformaient à la mode anglaise, créant de nombreux recoins des plus agréables. Sur le côté se trouvait le terrain de Quidditch, décoré de bannières aux couleurs des griffons, qu’un James de onze ans s’était empressé d’afficher lorsqu’il était revenu pour la première fois chez ses parents après avoir revêtu l’uniforme adoré.

             

Ils rentrèrent rapidement, informés par Twitty que le souper allait être servi, et rejoignirent les parents de James dans la salle à manger. Ceux-ci s’intéressèrent à la jeune femme, lui posant des questions sur ses ambitions mais se gardant bien d’aborder la question de sa venue à Poudlard, ayant été avertis par leur fils de son lourd passé. Ils lui témoignèrent néanmoins leur affection et la rassurèrent, assurant qu’ils étaient ravis qu’elle les rejoigne pendant les vacances.

             

Le lendemain, la jeune femme fut réveillée par les cris enthousiastes de ses deux amis, déjà affairés sur le terrain de Quidditch. Elle prit le temps de se préparer avant de descendre pour trouver Mme Potter s’affairant dans la cuisine, une douce odeur de pince pie flottant dans l’air. Néanmoins, elle fut vite chassée de la pièce lorsqu’elle proposa son aide, invectivée à rejoindre les garçons plutôt qu’à perdre son temps en cuisine.

             

Hermione vit de loin les garçons voler en tous sens, grisés par la vitesse. Ils n’avaient pas de McGonagall pour réprimer leurs ardeurs, et le couple Potter n’avait pas dû tenter longtemps de leur inculquer un semblant de prudence. Si James était resté dans les annales pour son aisance dans les airs qu’il avait transmises à son fils, Sirius n’était pas en reste. Les deux semblaient être nés sur un balai.

             

Alors qu’il renvoyait un énième cognard, Sirius remarqua que sa petite-amie les avait rejoints et s’empressa de redescendre, atterrissant cavalièrement devant elle. James leur laissa volontairement un moment d’intimité, continuant ses exercices aériens.

             

- Hello ! Il va falloir que je te trouve un surnom, maintenant qu’on se supporte mutuellement…

             

- Bonjour Sirius. Je t’en prie, rien d’extravagant.

             

- C’est mal me connaître, la taquina-t-il. Tu viens voler ?

             

- Oh… Je ne suis pas vraiment à l’aise dans les airs. Un essai catastrophique il y a de nombreuses années m’a suffi, je dois dire.

             

Sirius la regarda avec un air espiègle, avant de s’approcher d’elle. La jeune femme recula prudemment, sentant venir la chose.

             

- Mais tu n’as jamais volé avec moi, mon petit elfe des bois. Je te promets d’y aller en douceur.

             

- Sirius, non…

             

- Pour le surnom ou ma proposition ?

             

- Les deux !

             

Elle tenta de s’échapper, mais le brun fut plus rapide. Il la saisit par la taille avant de la soulever sans grande peine, la déposant fermement sur son balai et décollant sans attendre, les bras de la jeune femme autour de lui.

             

- SIRIUS ! Dépose-moi tout de suite ! Aaaaaah !

             

Il ne daigna pas prêter attention à ses cris et monta encore plus haut, jusqu’au niveau de James qui s’était approché d’eux, tentant vainement de réprimer un fou rire. Hermione affichait une mine terrifiée

             

- Tranquillise-toi, ma jolie kelpy. Je te tiens.

             

- James, sors-moi de là ! Fais quelque chose !

             

- Désolée, Hermione, mais je ne veux pas interférer dans vos disputes de couple…

             

- Traître !

             

Sirius l’avait embarquée dans un tour du terrain, alors qu’elle menaçait de l’étouffer tant ses bras étaient enserrés autour de lui, ses ongles mordant ses côtes.

             

- Sirius, menaça-t-elle. Si tu ne me dépose pas sur le sol à l’instant, pas de câlins jusqu’à Noël ! Et je ne parle même pas de sexe, juste des câlins que tu adores me faire. Je mettrai ma menace à exécution !

             

- Mon frère, héla-t-il en réponse, tu feras office de peluche vivante pour les trois prochains jours parce qu’il est hors de question que je cède pour si peu ! Ta tête énervée est adorable, ma douce manticore.

             

- J’ai ma baguette sur moi. Tu as trois secondes ou je détruis ton précieux balai. Je me fiche d’avoir une côte cassée.

             

Cet ultimatum acheva de convaincre le brun qui la redéposa au sol et elle bondit du balai infernal avec un soulagement non feint. Elle jeta un regard noir à Sirius qui était hilare et nullement impressionné par son indignation. Elle réordonna ses vêtements et courut se réfugier à l’intérieur, cherchant un moyen de se venger pour cet affront.

             

Elle eut son occasion à midi, lorsque tout le monde fut attablé, en train de déguster le merveilleux déjeuner concocté par Twitty. Cette dernière adorait Hermione, qui ne cessait de la complimenter pour la plus grande fierté de l’elfe. Elle avait donc réussi à soudoyer la pauvre créature pour qu’elle glisse une potion concoctée avec l’aide d’une Euphémia amusée de voir son invitée renvoyer la balle à son petit ami. Sitôt que Sirius eut fait d’avaler son jus de citrouille, il se retrouva à tourner aux couleurs de Noël, ses cheveux prenant une teinte rouge et des paillettes vertes prenant place sur ses vêtements. L’ensemble de la table fut pris d’un fou rire alors que la victime de cette vengeance ne comprenait rien à la situation. Ce ne fut que lorsque Twitty apporta un miroir qu’il se renfrogna, frustré d’avoir été joué. Cependant, lorsqu’ils sortirent de table quelques instants plus tard, Hermione lui glissa quelques mots à l’oreille, le faisant sourire bêtement.

             

- J’aime bien ces cheveux rouges et cette tenue, Siri… Ça mettra un peu de couleur dans nos ébats ce soir…

             

Cette guerre s’arrêta ainsi aussi vite qu’elle avait commencé, et tout le monde fut soulagé de ne pas avoir à subir de représailles extravagante que le brun aurait pu mettre en place.

             

Ils se rassemblèrent donc pour partir sur le Chemin de Traverse le lendemain, emmitouflés dans leurs vêtements d’hiver. Comme promis, Fleamont avait pris des congés, leur permettant de faire leurs achats de Noël. Hermione n’avait plus que quelques gallions dans son sac. Après tout, elle avait vidé une partie de son coffre avant de partir à la recherche des horcruxes et en avait dépensé une bonne partie entre leur année de cavale et les mois passés à Poudlard. Elle avait eu une bourse d’études de la part de Dumbledore mais elle devrait faire attention à ses dépenses et commencer à travailler dès sa sortie de l’école si elle voulait s’en sortir.

             

Après avoir erré dans les boutiques les plus fréquentées par les sorciers, elle avait trouvé les cadeaux des garçons, se gardant bien d’en prendre un pour Peter ; il ne passerait même pas Noël avec eux, après tout. En revanche, il lui restait à trouver celui de Lily, qu’elle prévoyait envoyer à la blonde grâce au hibou de James, en même temps que le cadeau de celui-ci. Une boutique attira son œil, un peu plus discrète que le reste des enseignes, et elle y entra accompagnée de Sirius.

             

- Tu sais ce que tu cherches, ma jolie pie des neiges ?

             

- Arrête avec ces surnoms, Siri, c’est ridicule. Je n’ai pas vraiment d’idée, lui confia-t-elle, mais je croise les doigts.

             

A peine avait-elle déclaré cela qu’elle posa le regard sur la pièce parfaite. Lily allait l’adorer.

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Les quelques jours les séparant de la veille de Noël passèrent extrêmement vite, entre sorties dans le village de Godric’s Hollow et découverte du bar local, ou encore balades dans le domaine du manoir. Hermione se tint précautionneusement à distance du terrain de Quidditch, ne voulant pas réitérer l’expérience de sa balade improvisée dans les airs. A son plus grand plaisir, elle put accéder à la bibliothèque des Potter, s’y enfermant pendant plusieurs heures avec allégresse. D’autre part, elle profitait des quelques moments où James retrouvait ses parents pour s’isoler avec Sirius dans sa chambre, froissant leurs draps indécemment.

             

Le réveillon fut un moment parfait. Les cinq résidents du manoir Potter passèrent la soirée à rire, échanger des anecdotes, faire rougir un pauvre James sur son enfance et à simplement parler de tout et de rien. Même Twitty fut invitée à participer aux célébrations, bien qu’elle fût difficile à convaincre, arguant qu’il lui restait plein de tâches à accomplir. Elle céda finalement et alla se cacher dans un coin du salon, attifée d’un chapeau de Noël, un sourire reconnaissant sur les lèvres.

             

Il était déjà tard lorsqu’un gramophone résonna dans la pièce et que Fleamont entraîna sa femme pour une danse, poussant Sirius à en faire de même avec Hermione. Si James râla pour la forme d’être temporairement abandonné par sa future femme, non présente ce soir, il se rattrapa en valsant exagérément avec son elfe de maison rouge jusqu’aux oreilles, faisant éclater de rire tout le monde.

             

Lorsqu’ils furent tous remontés dans leurs appartements, fatigués mais heureux, Hermione se prépara à se coucher, enfilant à la va-vite un t-shirt et un short. Elle frôla cependant la crise cardiaque lorsqu’elle sentit une caresse sur son épaule et manqua de cogner un Sirius au sourire narquois. Il s’excusa cependant rapidement de la frayeur qu’il lui avait causée et lui posa une question, un air mystérieux sur le visage.

             

- Tu me fais confiance ?

             

- Pas du tout. Encore moins avec cet air sur ton visage.

             

- Oh, allez mon gracieux petit pitiponk.

             

Elle leva les yeux au ciel, n’ayant pas la force pour argumenter, et s’habilla chaudement sur ses recommandations avant de le suivre. Lui-même portait sa cape d’hiver au-dessus d’un gros pull en laine. Sirius lui intima le silence alors qu’ils s’apprêtaient à descendre, indiquant à la jeune femme que ses parents d’adoption logeaient au premier étage. Elle le suivit jusqu’au hall d’entrée et le vit prendre son balai, provoquant un mouvement de recul instinctif.

             

- Siri ! chuchota-t-elle furieusement. Il est hors de question que je remonte sur cette atrocité !

             

- Je ne t’obligerai à rien, mon petit papillon fluorescent. Fais-moi confiance.

             

Outrée, elle se résolut tout de même à le suivre jusque dans le jardin où il s’arrêta en face d’une fontaine givrée. Il se prépara à enfourcher son balai puis tendit la main vers sa petite amie, qui le regardait craintivement.

             

- Je te promets d’y aller doucement. Je voudrais juste que tu en profites autant que moi. J’adore voler et j’aimerais partager cela avec toi. Juste nous deux, sans voltige, sans pression. S’il-te-plaît, mon redoutable oiseau-tonnerre.

             

- Tu arrêteras ces surnoms ridicules ?

             

- Tout ce que tu veux, ma libellule dorée. Allez, monte derrière moi.

             

Regrettant déjà sa décision, Hermione passa sa jambe au-dessus du balai maudit et s’accrocha fermement au torse de son tortionnaire, priant Morgane de redescendre saine et sauve. Elle garda résolument les yeux fermés lorsqu’elle sentit ses pieds quitter le sol, craintive de voir l’herbe du jardin s’éloigner. Ironiquement, la nuit lui permettait de moins bien évaluer la distance qui la séparait du sol, alors qu’elle avait craint que cette noirceur la terroriserait davantage. Fidèle à sa promesse, Sirius garda une allure raisonnable et ne tenta pas de vrilles ou quelque autre horreur, détendant peu à peu la jeune femme.

             

- Ouvre les yeux, Mione. Tu vas adorer, je te le promets.

             

Ses paupières s’ouvrirent avec appréhension, rassurée par la voix douce de Sirius. Et elle ne les referma pas. Sous eux s’étendait le parc du manoir, magnifiquement orné de ses sculptures végétales. Et au-dessus les étoiles brillaient aux côtés de la lune, presque ronde. Hermione pensa à Remus, qui avait quelques jours de répit avant le retour de sa malédiction. Heureusement, après une brève conversation qu’elle avait eu avec le lycanthrope après la dernière pleine lune, il commençait étonnamment à bien cohabiter avec le loup même si la transformation restait douloureuse. Sirius la fit revenir à la réalité en posant délicatement sa main sur les siennes qui entouraient le bas de son torse.

             

- Alors ?

             

- J’aime bien ce surnom, murmura-t-elle.

             

Le brun comprit ses pensées et un large sourire s’afficha sur son visage.

             

- On rentre ? Il se fait tard.

             

Elle acquiesça, la tête reposant contre le dos rassurant, et il les fit redescendre précautionneusement vers la fontaine. Cependant, avant de revenir vers le manoir, elle s’empara de ses lèvres tendrement.

             

- Merci, Siri.

             

Il sourit et ils allèrent se coucher, mais ne repartirent pas dans leurs chambres respectives. Alors que Sirius allait la laisser, elle l’attira fermement vers sa chambre, jetant un sort d’impassibilité. James en tirerait les conclusions qu’il voudrait le lendemain ; elle voulait juste passer la nuit dans ses bras. Elle sombra avec la bras de son brun autour d’elle, paisiblement.

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- Debout Siri !

             

James fronça les sourcils lorsque le seau d’eau qu’il avait préparé atterrit sur un lit vide. Son frère se levait toujours après lui, pourtant. Mais, pensa-t-il, jusqu’à il y a peu, il n’avait pas de copine prête à sacrifier sa santé mentale pour être avec lui. Il ne fut donc pas étonné en ouvrant la porte de la chambre de leur amie, de voir l’animagus étendu sur le ventre, son bras entourant les épaules d’une Hermione profondément endormie. Le futur père du Survivant fit le tour du lit avec précaution, s’approchant des rideaux en silence. Il pointa sa baguette sur sa gorge et murmura un sonorus. L’instant d’après, la chambre fut remplie de cris de protestations.

             

- Joyeux Noël ! hurla James, ravi de son effet alors que la lumière du jour pénétrait désormais dans la chambre, aveuglant ses occupants. Bah alors, on s’est couchés tard, hier ?

             

- Ta gueule, Prongs ! Dégage, supplia Sirius, la voix éraillée.

             

- Certainement pas, mes chéris ! Le Père Noël est passé avec ses lapins et les cadeaux vous attendent !

             

- Des rennes, James, pas des lapins, soupira Hermione. Les lapins c’est pour Pâques.

             

- Ah oui, je crois que Lily-jolie m’en avait parlé une fois. Allez, on se dépêche !

             

Les deux pauvres suppliciés durent se lever tandis que James les torturait de chants de Noël, les empêchant de resombrer.

             

- James, dégage, je dois m’habiller, indiqua la jeune femme.

             

- Bon d’accord, vous avez cinq minutes sinon je reviens avec la cavalerie ! D’ailleurs, bravo Patmol, tu as échappé au seau d’eau ce matin, remercie ta petite amie.

            

Il s’enfuit sous deux regards noirs, ne voulant pas quitter le monde en ce merveilleux jours de Noël. Trente minutes plus tard, tous étaient rassemblés dans le grand salon, plus ou moins réveillés. Twitty leur avait apporté du chocolat chaud et des biscuits de Noël, ayant l’habitude des méthodes de son jeune maître. Le couple Potter avait aussi subi les assauts de leur fils qui avait tenté de les traîner jusqu’au salon sans répit avant que Fleamont hausse le ton et menace de supprimer le Quidditch jusqu’au Nouvel An. Il était à présent dix heures, et Remus devrait certainement arriver dans un instant. James bondit en entendant le grésillement des flammes vertes et Remus apparut, la mine fatiguée mais heureuse.

             

- Moony !

             

Ledit Moony se reçut un jeune homme d’un mètre quatre-vingts dans les bras, souriant à cette démonstration d’affection.

             

- Bonjour Remus, dirent en chœur les parents Potter alors que Sirius et Hermione l’enlaçaient à leur tour. Comment vas-tu ?

             

- Très bien, je vous remercie. Joyeux Noël !

             

- Joyeux Noël à toi, lui répondit Euphémia. Comment vont Hope et Lyall ?

            

- Ils sont ravis d’avoir un peu de repos, j’en suis sûr, coupa James alors que Remus affichait un air outré.

             

Twitty débarrassa le nouvel arrivant de ses affaires alors qu’il remerciait ses hôtes. Finalement, il put s’installer dans un des fauteuils alors que le fils Potter se trémoussait d’impatience.

             

- Si nous ouvrions les cadeaux dans l’ordre ? proposa Fleamont. Honneur à la jeune demoiselle.

             

Hermione rougit et attrapa le cadeau que lui tendait son hôte, le déballant avec précaution pour découvrir plusieurs livres de runes et d’arithmancie. Elle remercia les parents de James les yeux brillants, ravie de pouvoir s’enfermer quelques heures supplémentaires dans les études. Le cadeau de James fut une nouvelle plume à écrire provenant d’un focifère. Elle le remercia avec effusion, et ce fut Remus qui lui tendit alors le sien : il avait réussi lors de sa dernière transformation à trouver de la rosée de lune, plante rare entrant dans la préparation de certaines potions en plus de constituer un moyen de guérison naturel, et en avait récolté et disposées vers la cabane hurlante pour les retrouver le lendemain sous sa forme humaine. Il avait failli se faire prendre par Pomfresh, mais était passé à travers les mailles du filet. Cette plante était assez recherchée puisque récoltable uniquement les nuits de pleine lune. La jeune femme fut extrêmement touchée par son cadeau et l’enlaça, faisant râler doucement Sirius et lui faire lever les yeux au ciel. Le brun lui offrit alors une petite boîte, dans laquelle elle découvrit un collier en or damasquiné et serti d’une émeraude. Devant son ébahissement, il lui expliqua que de nombreux artefacts de la famille Black dormaient dans les coffres familiaux.

             

- Je préfère voir ce collier autour de ton cou plutôt qu’oublié au fond d’un des coffres de Gringotts. Mon oncle Alphard a une collection d’objets de la famille dont il n’aura jamais usage, alors il m’a autorisé à en prendre un. Je suis son neveu préféré, après tout. Et le vert te va mieux qu’à moi.

             

- Siri, c’est trop… Je ne peux pas accepter…

             

- C’est un cadeau, Mione, tu ne peux pas refuser, c’est malpoli, la taquina-t-il.

             

Elle rougit et le laissa lui passer le pendentif, caressant la pierre du bout des doigts.

             

- Merci, Siri. Il est magnifique.

             

Même s’ils n’osèrent pas s’embrasser devant les autres, leurs regards se lièrent, brûlant d’un feu non contenu. Pendant ce temps, Euphémia avait ouvert ses premiers cadeaux. Elle termina par celui d’Hermione, un foulard en soie dont la forme s’adaptait en fonction du port. Son mari reçut plusieurs livres et un carnet ouvragé où il pourrait consigner ses projets de loi pour le Magenmagot en tant que Lord Potter. Lorsque ce fut au tour de James, celui-ci déballa avec impatience un nouveau set d’entretien pour balai de la part de ses parents, un rapeltout de Remus qui le fit se renfrogner, plusieurs vinyles moldus offerts par son frère et un gel moldu pour les cheveux de la part d’Hermione, qui les fit tous éclater de rire. La chevelure des Potter avait épuisé bien des générations, désespérant de pouvoir un jour s’ordonner. Il eut également des bombabouses de la part de Peter, arrivées le jour même par hibou.

             

Remus reçut une cape d’hiver de la part des parents de son meilleur ami, un set de farces et attrapes de la part de James, plusieurs livres de défense par Hermione, du chocolat par Peter et une peluche de loup par Sirius. Heureusement, tout le monde était au faîte de sa condition dans le salon mais il rougit furieusement et balança son dernier cadeau à la tête du brun qui l’évita, hilare. Les seules personnes qui se permettaient ce genre de plaisanteries étaient aussi les seules qu’il appréciait, et Remus avait appris à relativiser en leur présence.

             

Il ne restait donc plus que le fils renié des Black. James en premier lui offrit de nouvelles lunettes de protection pour le Quidditch, Queudver lui avait envoyé divers confiseries et Remus lui tendit un livre sur les métamorphoses animales, annoté par ses soins. Hermione lui avait acheté un carnet et l’avait enchanté pour qu’ils puissent parler à distance et il la remercia d’un sourire, pressant sa main sur la sienne. Finalement, les parents de James lui tendirent une petite boîte remplie de terre, ce qui lui fit monter les larmes aux yeux.

             

- Nous savons que tu as encore du mal à te considérer comme chez toi, Sirius, mais le manoir Potter est ta maison, à présent. Cette poudre de cheminette est plus un symbole : tu transplaneras bientôt. Nous t’avons inclus depuis cet été aux protections du domaine ; tu n’auras plus qu’à transplaner directement à l’intérieur les prochaines fois. Enfin, dès que tu auras ton permis, bien sûr, lui rappela gentiment Fleamont.

             

Sirius balbutia quelques mots avant de se jeter dans leurs bras, toute retenue sang-pur envolée. Ces deux merveilleuses personnes lui avaient tout donné, sans rien demander. Depuis qu’il avait été ami avec James, ils l’avaient accueilli à bras ouverts. Mais ce geste était si fort que les larmes lui montèrent aux yeux sans qu’il ne puisse les refouler, donnant libre cours à sa joie et sa reconnaissance.

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Joyeux Noël !

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