Mémoires d'un barman

Chapitre 2 : Grincheux le prof

Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 09:19

- Nan, vous êtes vraiment sérieux, Abelforth, vous ne lui avez servi qu'un thé au citron ?

- Il ne lui en a jamais fallu beaucoup. Tu peux me tutoyer, Sev.

- Et vous avez déjà essayé de lui servir autre chose ?

- Si, une fois je lui ai servi un jus de grenadine. Un scotch, alors ?

- Oui. Qu'est-ce que ça a donné ?

- Il a chanté l'hymne national écossais sur le bar déguisé en drapeau.

- Vous me faites marcher.

- Si vous le dite.

Séverus but d'une traite son verre pour oublier l'image d'Albus en train de chanter debout sur un bar avec seulement un drapeau pour…

- Un autre, Abe.

- Et un scotch de plus. Ca fera 2 gallions.

- C'est de l'arnaque.

- Bois et arrête de réfléchir.

- Ma vie est nulle.

- Attends, bouge pas, je vais chercher les mouchoirs.

- Mais si tu n'aimes pas enseigner, qu'est-ce que tu attends pour te barrer ?

- Albus.

- Hein ?

- C'est de sa faute. Il a accepté de me couvrir à condition qu'il puisse contrôler le moindre de mes faits et gestes.

- Faut dire que t'as quand même sacrément déconné. Si Albus ne m'avait pas raconté tout ce que tu as fait pour l'Ordre, il y a longtemps que je t'aurais foutu à la porte. Espionner mes clients, non mais franchement. Ca nuit à l'image de…

- Arrête de pleurnicher et ressers-moi.

- On a la mémoire courte, hein ?

- Non. Je pourrais te raconter chaque point que j'ai fait perdre à Gryffondor depuis que ce petit prétentieux de Potter a intégré l'école.

- On parie ?

- On parie une bouteille de scotch que je t'en raconte au moins dix.

- Je sens que je me suis fait avoir.

- Nan, là, franchement, je te crois pas trop pour l'histoire des ingrédients pour polynectar. Des élèves de seconde année qui en fabriqueraient…

- Si, si, je te jure! Tellement prétentieux qu'il a osé me voler des ingrédients rares pour les gâcher avec son intelligence de limace. En plus cette abominable miss-je-sais-tout qui le suit partout en a prit avec un poil de chat… Si seulement elle avait pu rester comme ça. Et même que si j'avais la moindre preuve qu'ils en ont fabriqué, je pourrais enfin…

- Nan, je peux pas y croire. Pas question que je t'offre la bouteille si tu racontes des bobards.

- Personne ne m'aime.

- Attends, je vais chercher d'autres mouchoirs.

- Et t'as fait quoi après ça ?

- Je lui ai dit Potter, Evans mérite bien mieux que toi. Tu vas gâcher sa vie et après il te restera plus que tes yeux pour pleurer.

- Et qu'est-ce qu'il a fait ?

- … Je préfère pas en parler, c'est trop dur. Ah, si seulement je pouvais me venger…

- C'est ce que tu fais tous les jours sur le gamin.

- C'est même pas drôle. J'ai beau dire, quand je le vois, c'est pas son père que je vois.

- C'est Lily ?

- Non, sa sœur, idiot !

- Ah bon ?

- Tu le fais exprès, ou quoi ?

- Et du coup tu es encore plus méchant pour te sortir son image de la tête.

- Mais ça marche pas. Le gamin est entré dans le tournoi des Trois Balais, euh, Sorciers, et je passe mes nuits à chercher des mages noirs dans le château pour le protéger. Et ce petit ingrat il se promène sous sa cape et… Un autre scotch.

- Tu rentres comment ?

- A pieds.

- T'es sur ?

- J'ai perdu les clefs du sombral.

- Tu veux pas un thé au citron, plutôt ?

- J'suis sûr que t'es comme ton frère. T'as mis quoi, dans le thé, allez dis-le !

- Du calme, Sevy. J'te jure que j'y mets rien de dangereux.

- Allez, avoue que t'es là pour te débarrasser de moi sur ordre d'Albus ! Il en a soupé de moi en tant qu'espion et il sait plus quoi faire pour m'évincer, hein ?

- Si tu le dis. Tu trouves pas que t'es un peu parano, sur les bords ?

- Tu avoues ! Tu…

BLAM !

- J'aurais peut être dû ranger les chaises avant qu'il se lève…

Ableforth se dirigea vers la cheminée.

-Albus Dumbledore !

- Re-bonjour, Abe. Un bonbon au citron ?

- Un anti-gueule de bois pour Séverus, s'il te plait.

- Donne-lui en un aussi à la potion d'allégresse. J'ai vérifié, il n'existe pas d'antidote.

- Lui, il est un antidote à lui tout seul.

Il glissa deux petits bonbons dans la bouche de son client qui se réveilla en sursaut.

- Tout le monde il est méchant avec moi !

Et il éclata en sanglots.

- Tu avais raison, Abe. Le dosage n'était pas assez fort. Envoie-le-moi dans mon bureau, je m'en occupe.

- OK, bonne nuit, Albus. Je ferme.

- Personne ne veut de moi.

- Mais, si, lui, il veut bien de toi. Allez, rentre dans la cheminée.

- Et mon sombral ?

- Je vais le garer dans la forêt.

- Promis ?

- Oui, promis.

- Tu sais que t'es un type bien, toi ?

- Merci, allez, dégage, maintenant.

- T'es mon seul ami, tu sais. Toi et moi contre le monde entier.

- Bureau d'Albus Dumbledore, Poudlard.

Abelforth s'assit avec un soupir de soulagement. Il allait enfin pouvoir fermer après avoir passé la moitié de la nuit à supporter ses clients. Il apprécia un moment la solitude, puis se leva pour fermer le bar, quand tout à coup, la porte s'ouvrit dans un grincement sinistre.

- Gollum ! Vous n'avez pas vu mon précieux ?

- Je sens que la nuit va être longue… Vous n'avez pas vu un sombral ?

Laisser un commentaire ?