Mémoires d'un barman

Chapitre 3 : Mon précieux...

Catégorie: G

Dernière mise à jour 22/05/2010 20:05

- Alors, si je comprends bien, un petit mec avec des pieds poilus t'a volé ton précieux ?

- OUI ! Saquet ! Je le tuerai, je l'aurai, mon précieux anneau.

- Alors maintenant c'est un anneau ?

- Pas n'importe quel anneau, non, mon trésor. L'anneau unique, mon précieux !

- Bouge pas et bois ta bière avant qu'elle soit chaude.

Abelforth se dirigea pour la deuxième fois de la soirée de la cheminée du pub.

- Albus Dumbledore !

- Alors, Abe, tu ne peux pas te passer de moi, on dirait.

- Tu as déjà entendu parler d'un anneau unique, toi ?

- Oui, l'anneau de Sauron, mais ça fait des décennies qu'il a été détruit par Frodon.

- Alors pourquoi il y a un petit malin qui… Eh ! Ma caisse ! Reviens ici sale petit…

- Et après avoir bu votre bière, il a volé la caisse et est parti à dos de sombral.

- C'est bien ça, monsieur l'agent.

- Et vous croyez que je vais prendre votre déposition au sérieux ? Un Gollum mort depuis des années surgit dans votre bar pour vous raconter des salades au sujet d'un anneau unique, et vous, vous faites même pas le rapprochement avec le livre Le seigneur des Anneaux ?

- Je sais pas lire.

- Ah… Et maintenant c'est à moi que vous essayez de faire croire des bobards ?

- Bon, écoutez, soit vous prenez ma déposition soit je retrouve moi-même ce nains aux pieds palmés…

- Et en plus vous faites de la discrimination vis-à-vis des nains ?

- Non, juste vis-à-vis des petits c… de ton espèce !

- Merci d'avoir payé ma caution, Albus.

- Quand même, insulter un agent de police, on dirait que tu cherches les ennuis, petit frère.

- Je sais, tu me le répètes depuis suffisamment longtemps.

- En contrepartie, tu vas devoir laisser le bureau de la police magique organiser un enterrement de la vie de garçon d'un de leurs membres.

- Oh non, je crois que je préfère aller à Azkaban.

- Trop tard, je les entends déjà dans la rue.

- Merlin… Ca fait trop en deux soirs…

- Mais enfin, Manu, arrête de pleurer, y'a des larmes plein ta bière !

- Je vais rater ma vie… Pourquoi j'ai dit oui ?

- T'as pas encore dis oui, mais t'es fait pour vivre avec elle, voyons.

- Qu'est-ce que t'en sais, d'abord ? Moi j'te dis que c'est la fin de ma vie, elle a déjà un gosse en route, c'est pas juste, j'ai que 25 ans, j'ai la vie devant moi, et je me retrouve à devoir élever un gosse en plus d'une gamine qui connait même pas les sorts contraceptifs !

- Allez, ça se voit que tu l'aimes…

- Non ! Elle me fait peur, c'est tout ! Quand je pense aux milliers de femmes qui me draguaient, et moi je suis allé choisir la pire de toutes ! En plus elle ronfle. L'autre jour j'ai même essayé de l'étouffer avec un oreiller… J'avais beau l'écraser sur ma tête, je l'entendais encore, alors j'ai cru que si je l'écrasais sur la sienne…

- Mais enfin, tu te fais du mal… Personne est parfait, ma femme aussi elle ronfle. Allez, vois le bon côté des choses : à force de pleurer autant, tu vas finir par maigrir.

- Tu trouves que je suis gros ?

- …

- Et toi, le barman, tu trouves que je suis gros ?

- J'te rappelle que si t'es là, c'est parce que je me suis fait coffrer après avoir insulté un agent. Ca te va ?

- Non. Tu trouves que je suis gros ?

- Je te sers une autre bière et tu rentres chez toi dessaouler avant ton mariage.

- Comment ça, Abe, t'as jamais été marié ? Mais vous faites quoi de vos weekends pluvieux, ton frère et toi ?

- Eh ben, Manu, tu vois, moi, j'ai mes chèvres et ça me suffit largement.

- Quoi ? Qu'est-ce que tu fais à tes pauvres chèvres, espèce de…

- Service de protection des animaux.

- Je vous répète ce que je vous ai dit par cheminée : le flic qui a porté plainte pour cruauté sur animaux était totalement bourré. Il vous a raconté des bobards. Venez voir mes chèvres, vous comprendrez.

- Tout m'a l'air en ordre. Désolé de vous avoir dérangé, monsieur Dumbledore. Euh, je crois que vous avez une cliente, je ne vais pas vous déranger plus longtemps.

- Il m'a posé un lapin, mais comment a-t-il pu oser ?

- C'était votre premier rendez-vous, mademoiselle ?

- Non, c'était mon mariage !

- 'tendez, il s'appelait comment, votre fiancé ?

- Emmanuel.

- Ah, c'est ce petit c.. qui a porté plainte contre moi pour cruauté sur animaux ! Allez ma p'tite dame, séchez vos larmes, vous méritez mieux.

- Comment osez-vous insulter mon fiancé ! Je ne vous permets pas ! Si ça se trouve, il a eu un accident de transplanage et…

- Mais oui, c'est ça, arrête de rêver ma jolie.

- Alors, qu'est-ce que je dois faire maintenant ? Je peux pas rentrer chez moi, c'était chez lui !

- Je crois que j'ai ce qu'il vous faut.

Il retourna vers sa cheminée et prit une poignée de poudre de cheminette.

- Séverus Snape !

- Qu'est-ce qui me vaut le déshonneur de votre compagnie, Abelforth ?

- Tu l'aimais bien, ma compagnie, hier soir, quand tu m'as expliqué comment tu t'étais fait piquer ta copine par ton pire ennemi.

- Abrège, je ne dispose pas de loisirs illimités.

- Il y a ici une jeune femme qui vient de se faire plaquer par son fiancé devant l'autel. J'aurais besoin que tu viennes ici lui donner une potion d'anti-gueule de bois.

- Et pourquoi faut-il que je vienne et que ce soit moi qui te fournisse pour tous tes poivrots ?

- Elle a 20 ans, elle est très mignonne et elle est désespérée.

- Je ne fais pas dans la charité, Abe.

- Viens quand même, fit-il en agrippant le col de la robe noire de Séverus.

- EH !

- Bonsoir monsieur…

- Bbbb… Bonsoir, miss, répondit la terreur des cachots en cachant son trouble.

- Ce sera quoi, pour toi, Sev ?

- Dix gallions si tu disparais l'espace de dix minutes.

- Ca marche.

- Eh, les jeunes, ça fait dix minutes, alors maintenant si vous voulez vous bécoter, va falloir la payer, la chambre ! Les jeunes ? Ben ça alors, tu l'as déjà ramenée chez toi ? T'es un rapide, Sévy.

TOC TOC TOC.

- Je sais pas pourquoi, mais quelqu'un qui frappe à la porte d'un bar, je le sens mal. Entrez !

- Contemple la mort qui frappe à ta porte, pauvre humain !

- Ah, salut, Sanguini ! Comme d'habitude ?

Le nouveau venu hocha lentement la tête en découvrant ses crocs. Il laissa lentement glisser la capuche de sa cape en velours carmin.

- Trois litres de sang de chèvre, trois !

Laisser un commentaire ?