Le monde à l'envers

Chapitre 8 : Tu m'aimes !

4386 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 18/01/2021 15:23


La porte de son dortoir claqua derrière elle, et elle se retrouva bras ballant au milieu de son dortoir. Elle commença à faire les cent pas, en se passant les mains sur le visage. Elle ne savait pas quoi faire. Elle ne comprenait pas. Il-il l'aimait. Non ? Alors com-...

Le bruit de la porte qui s'ouvre la coupa dans ses pensées, toujours en larmes elle se retourna espérant voir une de ses amies, mais elle fit face à son petit-ami. Enfin, il n'était plus son petit-ami maintenant. Il ne pouvait plus l'être.


Il avait l'air essoufflé, les cheveux dans tous les sens. Elle se contenta de le fixer, il se rhabillait devant elle, torse nu, il reboutonna son pantalon. Elle était toujours incapable de prononcer quoi que ce soit. Elle était choquée. Elle ne comprenait pas. Elle remettait toute l'année passée à ses côtés en question, elle était à la limite d'exploser.


- Lil's, c'est pas du tout ce que tu crois. Je te promets, commença Remus d'une voix brisée.


Il la suppliait de le croire du regard. Son visage n'exprimait que de la panique et de la culpabilité.


- Dit quelque chose, s'il-te-plaît.


Il s'avança vers elle, en enfilant les manches de sa chemise, sans la boutonner. Il était si proche d'elle maintenant, et Lily voulu reculer, s'éloigner de lui. Il sentait le parfum de fille. D'Alison.


Il tendit la main vers elle, et toucha ses doigts comme pour lui attraper la main. Elle ressenti comme un électrochoc. Elle se recula vivement, et darda un regard rempli de larmes sur le garçon.


- Je vais tout t'expliquer, s'il-te-plaît, fais-moi confiance bébé…


Confiance ? Bébé ? Comment osait-il ?


- Dégage.


- Quoi ?


- Je t'ai dit de DÉGAGER ! hurla Lily en le poussant violemment vers la sortie.


Hébété il tituba légèrement, ses yeux brillaient, et il était incapable de détacher son regard de Lily. Le visage de la jeune fille était déformé par la colère, elle semblait dévastée. Elle l'était.


- Écoute moi, s'il-te-plaît.


Il la suppliait encore et encore. Elle ne supportait plus sa voix, le parfum qui embaumait, elle ne voyait que ses cheveux décoiffés, ses lèvres gonflés, sa chemise ouverte. Tous les signes de sa trahison. Et ses yeux. A travers ses yeux elle voyait toute la vérité, la tromperie.


Alors elle explosa. Littéralement.


- Je ne veux pas t'écouter. Je ne veux pas écouter encore un autre de tes mensonges. Parce que c'est ce que t'es Remus, un PUTAIN DE MENTEUR DE MERDE !


- Arrête Lil-...


- NE M'APPELLE PAS LIL'S, NI BEBE. Ne m'appelle plus jamais. T'as perdu ce droit le moment même où T'AS BAISE UNE AUTRE FILLE !


La voix de Lily se brisa lorsqu'elle prononça la dernière phrase. Remus ouvrit la bouche pour répondre mais Lily ne lui laissa pas une seconde de répit.


- Alors c'était bien ? T'as bien profité de ta petite escapade ? Vas-y dit moi tout Remus combien de fois tu m'as trompée avec elle ? Parce que oui, ce que t'as fait c'est de la TROMPERIE ! Et jamais, JAMAIS je ne te pardonnerais, tu n'as aucune explication valable pour excuser ton comportement. CONNARD !


La gifle partie toute seule. Elle réalisa seulement qu'elle l'avait frappé quand elle le vit porter une main sur sa joue rougie. Elle s'en voulu automatiquement, elle ne voulait pas le frapper, évidemment qu'elle lui en voulait, mais elle n'était pas du genre à donner des gifles comme ça.


- Tu m'as dit que tu aller réviser, murmura Lily d'une voix tremblante, les larmes dévalaient le long de ses joues mais elle ne s'en rendait pas compte.


Remus n'osait plus prononcer un seul mot. Il ne savait pas comment réagir. Elle n'était pas censée le savoir. Ils étaient supposés rester ce petit couple heureux. Il n'avait pas prévu qu'elle le découvre, surtout de cette façon. Elle était là, en larmes devant lui. Il n'avait jamais vu autant de tristesse dans les yeux d'une personne avant aujourd'hui, jamais par sa faute. Il ne s'était jamais senti aussi mal. Il avait fauté oui, mais avant aujourd'hui il n'avait jamais réalisé qu'il y avait des conséquences à ses actions. Il avait blessé sa Lily.


- Combien de fois ?


- Que-...quoi ? balbutia-t-il perdu.


- Combien de fois m'as-tu trompée avec elle ?


Elle l'avait compris, par son attitude, son regard. Il avait semblé tellement calme au début, comme si ce n'était pas un événement grave. Ce n'était pas la première fois qu'il couchait avec Alison, elle en était sûre. Elle attendait juste qu'il le lui confirme.


Il détourna le regard, et elle sut que c'était vrai. Elle attendit qu'il lui réponde, elle était au bord de l'implosion, elle se mordait l'intérieure des joues pour se contenir.


- Je-...non… C'est arrivé qu'une seule fois.


Mensonge. Encore et encore des mensonges.


- Tu continues à me mentir. Je n'y crois pas. T'es pas croyable, s'exclama la Poufsouffle en s'approchant de Remus, ses bras gesticulant dans tous les sens.


Remus n'osait toujours pas la regarder dans les yeux.


- Je ne te ment pas, je te promets.


Elle éclata de rire. Un rire sans joie. Elle était à la limite de devenir folle, cette conversation la faisait tourner en rond.


- TU ME MENS ENCORE ET ENCORE DEPUIS JE...JE NE SAIS PAS COMBIEN DE TEMPS ! ET EN PLUS TU NE SAIS PAS MENTIR !


Remus recula, paniqué, il tenta de se défendre.


- Lily s'il-te-plaît, arrête. C'est la vérité.


- ARRÊTE ! ARRÊTE PUTAIN ! JE TE FAISAIS CONFIANCE ET TU M'AS TRAHIS ! Bordel Remus… Je t'aimais...


- Tu m'aimes, tu m'aimes toujours, l'interrompit Remus d'une voix convaincue, tel un enfant qui ne crois pas que le père noël était en réalité une fiction inventée par ses parents.


Parce que c'était impossible. Lily l'aimait, elle ne pouvait pas ne plus l'aimer.


- Va-t'en Remus, claqua Lily d'une voix sèche.


- NON !


Il ne se rendit même pas compte qu'il criait.


Lily lui lança le regard le plus mauvais qu'elle avait en réserve. Elle ouvrit la bouche pour parler, mais Remus la devança.


- Tu ne peux pas ne plus m'aimer. Tu m'aimes d'accord ? Parce qu'on est heureux ensemble ? Tu ne peux pas foutre une relation d'un an en l'air à cause d'une simple erreur…


- UNE SIMPLE ERREUR ? TU M'AS TROMPÉE REMUS ! Ce n'est pas comme si tu avais oublié un rendez-vous ou encore mon anniversaire. TU AS COUCHÉ AVEC UNE AUTRE FILLE ! Et tu n'oses même pas me dire la vérité en face.


- J'ai fait une erreur d'accord ! Et j'en suis réellement désolé. Mais tu vas me pardonner, parce que on est fait pour être ensemble.


Lily ouvrit plusieurs fois la bouche, choquée, avant de pouvoir lui répondre. Mais quel culot !


- Je ne le répèterais pas deux fois, alors tu as intérêt à m'écouter. TU VAS DÉGAGER DE MON DORTOIR, ME FOUTRE LA PAIX ET NE PLUS JAMAIS M'ADRESSER LA PAROLE DE TOUTE TA PUTAIN DE VIE ! PARCE QUE T'ES LE PLUS GROS CONNARD QUE J'AI JAMAIS RENCONTRÉ DE MA VIE ! ET SI T'AS PAS ENCORE COMPRIS NOUS DEUX C'EST FINI ! ALORS DEHORS ! J'AI DIT DEHORS PUTAIN !


Tout en hurlant elle le poussait vers la sortie, le visage rouge. Elle ne pleurait plus de tristesse, c'étaient maintenant des larmes de rage qui coulaient sur ses joues. Remus, comprenant que c'était impossible d'essayer de pousser la discussion encore un peu, quitta le dortoir d'un pas pressé. Une fois dans le couloir, il se passa une main sur le visage, c'est à ce moment qu'il réalisa que son visage était humide. Il pleurait.


-o-o-


Ils avaient entendu hurler de la salle commune. Willow avait reconnu la voix de Lily, personne n'avait réellement compris ce qu'elle criait. Lily Evans était énervée au point de hurler avec une telle force qu'on l'entendait depuis la salle commune. La Préfète-en-chef était connue pour son tempérament calme et tranquille, rien ne l'énervait. En 7 ans de vie commune, Willow n'avait jamais vu Lily s'énerver, et encore moins crier à s'en décrocher les cordes vocales comme elle venait de le faire.


Elle monta rapidement les marches et tomba nez à nez avec Remus dans le couloir. Il avait les yeux gonflés et rougis, et sa chemise était ouverte laissant apparaître son torse, il n'avait pas de chaussures non plus.


- Remus ?


Il l'ignora, la contourna et s'éloigna.


Qu'est-ce qu'il s'était passé ? Pour que Lily s'énerve au point de (au vu de ce qu'ils avaient pu entendre) littéralement péter un plomb. Et pour que Remus ressemble à une épave de lendemain de soirée.


Elle sentit un mouvement derrière elle, elle se retourna et fit face au regard inquiet de Harrison. Elle lui indiqua le dortoir d'un signe de tête et tous les deux s'y précipitèrent. En ouvrant la porte, ils cherchèrent directement Lily.


Elle était recroquevillée en boule sur son lit, elle ne bougeait qu'au rythme de puissants sanglots. Ses deux amis se rapprochèrent doucement du lit. Harrison pris place à côté de Lily, l'enveloppant doucement dans ses bras, alors que Willow se mettait en face d'elle.

La brunette posa doucement une main sur l'avant-bras de Lily.


- Chérie, murmura-t-elle. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?


Lily releva le visage vers sa meilleure amie, son maquillage avait dégouliné, et ses traits étaient déformés par la tristesse. Elle ouvrit la bouche pour parler, mais elle fut incapable de prononcer un seul mot, ses sanglots redoublèrent.


- Calme-toi, ça va aller.


Harrison resta avec Lily jusqu'à ce qu'elle s'endorme, avant de rejoindre son dortoir, inquiet pour son amie. Elizabeth et Rachel étaient montés dans le dortoir peu après Willow et le garçon. A travers ses sanglots Lily réussis seulement à articuler qu'elle avait rompu avec Remus. Elle n'avait cependant pas expliqué les raisons, elles ne la forcèrent pas à parler, se contentant de lui murmurer des paroles réconfortantes.


Willow s'endormit à côté de Lily, l'entourant de ses bras dans un câlin protecteur.


-o-o-


La nouvelle de la rupture entre Remus Lupin et Lily Evans avait vite fait le tour de Poudlard, dès le lendemain, pour midi tous les étudiants étaient au courant. Une question se murmurait sur les lèvres de tous : pourquoi ils avaient rompu ? En effet, hier encore ils semblaient être sur un nuage rose, l'air aussi amoureux qu'au premier jour.


Dorcas, Kathleen, Tracey et Eliott, debout derrière leurs paillasses en Botanique avaient bataillé toute la première heure de cours sur la raison de la rupture du couple de Poufsouffle. La discussion avait finalement fini par se calmer, après que la Poufsouffle, quelques rangs devant elles, s'étaient retournés plusieurs fois dans leur direction, comme si elle se sentait épiée. Ce qu'elle était, évidemment. Tout le monde avait les yeux rivés sur elle.


La Poufsouffle avait une tête épouvantable, ses yeux étaient gonflés et rougies, elle ne portait pas de maquillage ce qui mettait en avant son teint pâle. Elle n'avait pas prononcé un seul mot depuis hier soir, plongée dans son mutisme et sous les regards inquiets de ses amis et curieux des autres élèves.


Dorcas et Kathleen étaient au dernier rang, elles tentaient de tailler leur Puffapod, une sorte de grosse plante aux allures étranges, dont les graines explosent en fleurs si elles tombaient.


- Il faudra absolument qu'on passe à la poste ce week-end, le nouveau roman de Potimarron est sorti, et je l'ai commandé, disait Kat en affichant une moue concentrée elle coupa une tige cassée à l'aide de son sécateur.


- C'est pas vrai ? s'exclama la brune à ses côtés. Tu me le prêteras ?


Kat lui lança un regard consterné, en lui tendant le sécateur.


- Dorcas il va falloir que tu arrêtes d'attendre que j'achète un truc pour te le prêter. Tu pourrais dépenser par toi-même aussi.


Dorcas roula des yeux, et aborda un grand sourire innocent. Elle se concentra sur la plante, tout en parlant à son amie.


- Mais je préfère quand ce sont tes affaires que j'emprunte, pas les miennes. Ça n'a plus aucun intérêt sinon.


- Tu es surtout une grosse radine.


- Tout de suite les grands mots, marmonna Dorcas, avec un sourire amusé.


- D'ailleurs, il est où le premier tome de Potimarron ? Je te l'ai prêté avant les vacances et bizarrement je ne l'ai jamais revu.


- Oh. Euh...dans ma valise évidemment, mentit Dorcas qui n'avait aucune idée d'où elle avait rangé le livre de son amie.


Eliott se retourna vers ses deux camarades, laissant Tracey s'occuper de la plante toute seule. Il affichait un air consterné, et se grattait le menton y laissant des traces de terre.


- Vous, vous rendez compte qu'on dirait deux grands-mères qui prévoient leur club de lecture du samedi après-midi ?


Les deux filles se lancèrent un regard ennuyé par les bêtises de leur ami, avant de tirer puérilement la langue au garçon.


- Vraiment mature les filles. Je m'attendais à mieux de la part de deux petites mamies de quatre-vingts ans.


- On ne t'as pas demandé ton avis à ce que je sache ! s'exclama Kat. Mêle-toi de tes oignons.


- Doucement Kat, n'oublie pas que nous sommes des personnes matures qui s'expriment sans s'énerver, se moqua Eliott en faisant référence à la thérapie de groupe de Kat quelques jours plus tôt.


La blonde aborda un sourire hypocrite et s'exprima d'une voix aimable. Dorcas eut un sourire, en sentant l'hypocrisie de son amie dans sa voix.


- Eliott, je te demande poliment de te concentrer sur ta plante.


- Non mais vraiment, continua le garçon en ignorant Kat, il est vraiment temps que vous vous trouviez un mec.


Les deux filles soupirèrent, agacées et Tracey se retourna brutalement.


- Non mais c'est vrai ! C'est quand la dernière fois que vous avez baisé ?


- Ce n'est pas bientôt fini oui ? s'exclama Tracey en se mêlant à la discussion. Tu ne veux pas m'aider plutôt que de jouer les commères ?


- C'est sérieux Trace, s'insurgea Eliott (qui avait réellement l'air concerné par leurs vies amoureuses). Même toi c'était quand la dernière fois que tu es sortie avec quelqu'un ?


- Eliott on apprécie ta sollicitude, mais tout ne tourne pas autour du sexe dans la vie, répliqua Dorcas alors que Eliott lui lançait un regard blasé.


- Je ne parles pas de sexe, mais de passer du temps avec quelqu'un qu'on apprécie. Et, je vous arrête tout de suite les mamies, passer du temps entre vous ça ne compte pas.


- Je suis très bien seule, grommela Tracey, je pense que je suis vacciné contre les relations amoureuses.


- Ohhhh, titilla son voisin, je vois que quelqu'un a toujours la haine contre une certaine Daphné. AIE. Mais t'es malade ?


Eliott se tenait l'arrière de la tête, Tracey avait l'air plutôt fière d'elle à côté de lui. Quelle chochotte, pensa la jeune fille, satisfaite. Elle venait de le frapper à l'arrière de crâne.


- On ne prononce plus ce prénom !


- C'est bannis de notre vocabulaire, récitèrent Dorcas et Kat d'une même voix, et Tracey les fusilla du regard.


La dernière relation de Tracey, avec celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, c'était effectivement très mal terminé. Avec un cœur brisé du côté de la Gryffondor notamment, elle avait été exécrable pendant plusieurs semaines après la rupture. L'histoire datait de l'année précédente, et même si elle n'avait plus de sentiment, elle en voulait toujours à son ex.


- Vous souhaitez du thé et des biscuits peut-être ?


Ils sursautèrent tous les quatre en se retournant vers le professeur Chourave. Elle les fixait d'un air sévère, les poings sur les hanches, à côté de leurs tables. Les autres élèves s'étaient retournés vers le petit groupe de Gryffondor et les regardaient d'un air amusé.


- Au travail, et tout de suite !


- Oui professeur ! s'exclama Kat, en rougissant de gêne, elle détestait se faire réprimander par un professeur.


Eliott chuchota un « fayote » avant de se retourner, et Dorcas pouffa.


-o-o-o-


James lança, pour la énième fois, un regard en coin à sa voisine. Il fronça les sourcils. La jeune fille n'avait pas prononcé un seul mot depuis le début du cours de potion, elle était étrangement concentrée sur la réalisation de leur potion et n'avait pas fait une seule bourde depuis qu'ils avaient commencés à préparer la potion du jour.


Elle n'avait même pas répondu à son bonjour. Alors que pour une fois il faisait un effort. Evidemment, il savait que c'était dur pour la jeune fille en ce moment. Il l'avait appris par Alecto la veille, Remus Lupin et Lily Evans avaient rompus.


Il prit son (maigre) courage à deux mains et osa enfin adresser la parole à sa voisine.


- Tu vas bien ?


Il y eu quelques secondes de silence, avant que Lily lui réponde d'une voix sèche.


- En quoi ça t'intéresse Potter ?


Mais ce n'est pas vrai ! Quelle tête de mule. Elle ne voyait pas qu'il faisait un effort ? Qu'il tentait d'être sympathique pour une fois. Merde, il venait de lui adresser la parole volontairement. Elle qui se plaignait constamment, lors de ses longs monologues, qu'il ne parlait pas assez.


Il prit sur lui, et adopta un ton aimable.


- J'ai appris pour toi et...l'autre.


- Depuis quand tu écoutes les commérages Potter ? Je ne pensais pas que c'était ton genre.


Mais elle va arrêter de l'appeler Potter oui ? Ils s'étaient mis d'accord pour s'appeler par leur prénom respectif merde ! Lily avait le don de l'agacer pour un rien, et il devenait beaucoup trop vulgaire à son goût.


Une nouvelle fois il preuve d'un self-contrôle, qu'il ne se connaissait pas, pour lui répondre gentiment.


- Je voulais simplement m'assurer que tu allais bien.


Et c'était vrai. Bizarrement, il s'inquiétait pour son homologue. Aussi agaçante soit-elle, il la préférait pleine de vie à parler sans arrêt, que l'ombre d'elle-même comme elle l'avait été toute la journée. Parce que oui, après avoir appris pour elle et Lupin, il l'avait observé toute la journée, il voulait voir comment elle allait. Et comme tout le monde, il voulait savoir ce qu'il s'était passé.


Greta déteignait réellement sur lui. En plus de devenir vulgaire, il en devenait avare de potin. Une vraie commère. Il l'avait toujours su, 7 ans passés à côtoyer Greta n'était pas sain pour quelqu'un comme lui.


- J'ai l'air d'aller bien ? grogna Lily en touillant le chaudron, deux fois dans le sens des aiguilles d'une montre comme l'était indiqué sur la recette.


Il perdit patience à ce moment précis. Au diable les bonnes résolutions, il n'allait pas laisser la Poufsouffle, aux cheveux ridiculement rouges, continuer à lui parler de cette manière.


- Cela m'apprendra à faire preuve de gentillesse envers toi, Evans, s'énerva-t-il en insistant sur le nom de famille de la jeune fille.


- De la gentillesse ? Ne me fait pas croire que tu t'intéresses réellement à mon bien, Potter.


- Eh bien figure toi que si, Evans.


- Eh bien ne le fait plus, Potter.


- Je ne m'y risquerais plus, Evans.


- Bien.


- Bien.


Ils se jugeaient maintenant du regard, leurs yeux lançaient des éclairs. Ils ne se rendaient pas compte à quel point ils avaient l'air ridicule, à se défier du regard, leurs visages tirés par la colère. Et puis brusquement Lily éclata de rire, et détourna le regard de son voisin.

James fronça les sourcils. Elle était finalement devenue folle ?


- Non je ne suis pas devenue folle, et, oui tu as pensé à voix haute James.


- James ?


Il ne comprenait plus rien, une minute avant ils étaient prêts à se sauter à la gorge, et maintenant elle riait.


- Oui c'est ton prénom, idiot.


Il lui donna un coup de coude pour la faire taire, et elle lui sourit. Bordel, cette fille était lunatique.


- Tu es vraiment bizarre.


Pour toute réponse elle ria de nouveau. Il ne comprenait définitivement plus rien à Lily Evans, mais il n'allait pas chercher à la comprendre, il ne voulait pas se prendre un mal de crâne à essayer de démêler l'incompréhensible.


-o-o-o


Charlotte jetait des coups d'œil appuyé vers la porte de la grande salle. Lily Evans n'était venue à aucun repas de la journée. Elle détourna son regard vers la table des Poufsouffle, Remus était de dos face à Harrison Avery et Amycus Carrow, de ce fait elle ne pouvait pas voir son visage.


Elle triturait la même pomme de terre depuis cinq bonnes minutes, autour d'elle ses amis discutaient tranquillement, inconscients de son trouble. La culpabilité la bouffait réellement. Ses derniers jours elle avait réellement pris conscience des conséquences de ses actions. Une bonne partie de jambe en l'air avait probablement fait exploser un couple solide. C'était même sûr. Pour quelle autre raison ils auraient rompu ? A part le fait que Lily Evans ait découvert la tromperie de Remus. Avec elle de surcroît.


Elle était soulagée d'un côté parce que personne ne semblait être au courant, pour l'instant, de son implication dans l'affaire. Elle savait, et elle redoutait, qu'à la minute où Lily Evans passerait cette porte, les enfers allaient se déchaîner sur elle. Elle était une personne horrible.


- Charlotte ? Tu vas bien ? lui demanda Mary, intriguée par le comportement de son amie.


La jeune fille répondit par l'affirmative.


- Tu n'as pas prononcé un seul mot du repas, ajouta Louis. C'est inquiétant, d'habitude on ne peut pas t'arrêter de parler.


- Je vous dit que tout va bien, c'est que tout va parfaitement bien, répondit la jeune fille un peu plus sèchement qu'elle ne l'aurait voulu.


- Ce n'est pas l'avis de cette pauvre pomme de terre en tout cas, dit Severus d'un air moqueur en regardant la pomme de terre réduite en miette dans l'assiette de la Serpentard.


- Hilarant Sev, grommela Charlotte en le fusillant du regard.


Il lui répondit par un sourire sûr de lui. Charlotte croisa le regard inquiet de Sirius, et elle lui fit un sourire rassurant pour lui signifier qu'elle allait bien. Ils ne pouvaient pas se concentrer sur quelqu'un d'autre qu'elle ? Elle n'était pas le centre du monde.


- Tu n'arrêtes pas de regarder vers la table des blaireaux depuis ce matin, déclara Louis.


Charlotte rougit légèrement par la gêne.


- Quoi ? Euh…


- Toi aussi tu veux savoir pour Lupin et Evans, continua Louis, sans remarquer le trouble de son amie.


Charlotte fut soulagée et hocha la tête en souriant.


- Louis c'est leur vie privée, on n'a pas à s'en mêler, soupira Severus.


- Mais enfin Sev, tu veux dire que ça ne t'intrigue pas ? s'exclama Mary en prenant son air choqué.


- C'est vrai, ajouta Sirius, c'est quand même bizarre cette histoire.


Louis tourna la tête vers son ami, avec un sourire fier. Il avait réussi à convertir Sirius à l'art des potins. S'il continuait comme ça il allait finir par rendre l'aîné des Black sociable, on ne sait jamais, l'espoir fait vivre.


- Je ne savais pas que t'étais devenue une vraie commère, commenta Severus sarcastique.


Sirius roula des yeux, c'était la conséquence de vivre dans le même dortoir que Louis. Autant Severus n'écoutait pas les monologues de commérages de leur ami, mais Sirius avait appris à s'intéresser à ce genre de chose, à son plus grand étonnement.


- Il y a plus important à retenir de cette affaire, ajouta Severus avec un air purement Serpentard. Lily Evans est enfin célibataire.


Louis éclata de rire, amusé par le culot de son ami. Sirius eut un sourire amusé, son ami n'en perdait jamais une pour essayer de choper une fille. Mary elle, le regarda ennuyée, il allait encore faire des siennes. Charlotte lui fit les gros yeux.


- T'es sérieux ? Lily Evans ?


- Bah quoi ? Elle est bonne.


- Ravie de voir que tu vois les femmes que par leur physique, commenta Mary d'un ton sec.


- Tu sais que je ne rate jamais une occasion, et Lily Evans à l'air d'être une sacrée affaire.


- T'es pas croyable, intervient Sirius, elle est célibataire depuis même pas 24 heures.


- Et puis qui sait, elle va sûrement se remettre avec l'autre, rajouta Louis.


- C'est même fort probable, ça ne devait être qu'une petite dispute, continua Mary.


Ils continuèrent à discuter sur la probabilité (ou plutôt non-probabilité) que Severus réussisse à conquérir Evans, et sur l'ancien couple de Poufsouffle. Charlotte en avait marre, toute la journée tout le monde n'avait que les prénoms de Evans et Lupin à la bouche. Partout où elle allait elle entendait parler de leur rupture. Même avec ses amis. Sans un mot, elle se leva de la table énervée et sortit de la grande salle, sous les regards perdus de ses amis.


Laisser un commentaire ?