Mes plus grand regrets

Chapitre 18 : Bonus II

3634 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 14/12/2025 02:56

Grand-mère

Je pensais vraiment que tu avais perdu la tête à l'écriture de ton testament. Quelle idée de me forcer à passer ma dernière année à Poudlard. Chaque fois que je repense à ma situation je la trouve risible. Moi qui étais libre de tout en France, je me rendais en Angleterre où on me passe les menottes au moindre haussement de voix et où je suis traqué par un mage noir. Maintenant... je commence à comprendre. L'ambiance de cette école est bien différente de Beauxbâtons. Malgré six années dans cette école, je ne me suis fait aucun ami. Je n'avais pas cherché à m'en faire non plus. Et puis, je n'avais pas à cacher mon statut d'élémentaire. J'avais adopté le même comportement à Poudlard, peut-être même encore plus renfermé et pourtant, Lily avait brisé mes boucliers à coups de pioche et une fois logée, impossible de la faire déménager. En plus, elle avait ramené avec elle toute la bande de son copain. Je pensais vivre un vrai enfer et finalement, j'avais trouvé ma place dans le chaos qu'ils avaient apporté avec eux. Moi qui ne pensais jamais connaître l'amitié, j'ai plongé encore plus loin dans les relations et connu "l'amour". Mais à quel prix ?

Je pense que j'ai trop laissé mes sentiments prendre le dessus et tu ne vas pas me croire mais je me retrouve avec deux prétendants, tous deux aussi différents qu'un hippogriffe d'un sphinx. Tout d'abord, il y a Remus. Tu l'adorais. Il est serviable, respectueux, intelligent, doux. Il a partagé avec moi des secrets qu'il n'avait dits à personne et des émotions encore plus intenses. Alors qu'il joue plutôt un rôle paternel dans son groupe d'amis, il finit par devenir celui qui a besoin de se confier à moi. Nous avions passé des journées entières à discuter de tout ça, de sa vie, de ses états d'âme, de la peur de son état, de comment il le vivait. Petit détail qui a sûrement son importance, c'est aussi un loup-garou. Et notre rapprochement est dû à une morsure de sa part, pas volontaire je te l'assure ! J'ai dû passer la dernière pleine lune avec lui dans l'endroit où il se transforme pour le rassurer. Tu sais ce n'est pas si facile d'expliquer aux autres que je ne pourrais jamais me transformer. Presque personne ne sait que je suis une élémentaire. Depuis qu'il a eu la certitude que je n'étais pas devenue un loup-garou, il a pris ses distances émotionnellement. Comme si le fait que je ne sois pas comme lui lui avait fait prendre conscience d'autre chose, une autre chose qu'il ne veut pas me partager.

Et il y a Sirius. Que te dire de Sirius ? Tu ne l'aurais pas aimé, du moins pas au début. Ça a d'ailleurs été mon cas. À notre première rencontre, j'ai tout de suite vu l'égoïste, charmeur et aux airs de starlette que tout le monde décrivait. Nos premiers échanges ont été très musclés et puis, après qu'il a découvert que j'étais une élémentaire, tout a changé entre nous. En réalité je te mens. Ce n'est pas vraiment là que ça a changé. Tu sais, il est du genre "sans filtre". Il dit ce qu'il pense, fait ce qu'il veut sans se soucier des conséquences. Il est du genre à s'attacher à sa famille, mais pas celle de son propre sang, celle que lui il a choisie et c'est quand il a fait preuve de cette humanité que j'ai compris que nous n'étions pas si différents, lui et moi. Ça fait des semaines que nous nous voyons en cachette à la crique. Ne t'inquiète pas, rien de sexuel ne se passe entre nous. Mais nous passons des heures à parler de tout, de rien, sans préjuger, sans filtre. Je crois que c'est la première fois que je peux me confier à quelqu'un comme ça, autre que toi.

Grand-mère, je ne sais pas quoi faire... Ces deux hommes semblent avoir pris possession d'une partie de mon cœur. Je vois bien la colère de Sirius quand je suis avec Remus et la méfiance et la rancœur de Remus envers son ami. Je ne suis là que pour une année, après je rentrerai en France récupérer mon semblant de liberté. Est-ce que ça vaut vraiment le coup de briser ce qu'ils ont mis sept ans à construire ?

Kiara

22 octobre 1977

Les garçons venaient de sortir de la bibliothèque pour aller chercher James qui venait de finir l'entraînement de Quidditch. Alors qu'à Beauxbâtons je faisais mes devoirs à la dernière minute, j'avais fini par prendre une avance considérable à force de traîner avec Lily. Elle ne lésinait pas sur les études. J'avais donc pris l'habitude de l'accompagner et de l'aider quand je le pouvais. Alors que je finissais mon chapitre, Lily claqua un peu fort sa plume et ses yeux verts se plantèrent dans les miens.

– On doit parler, Kiara.

Mon cœur s'accéléra soudainement et tout mon corps se tétanisa. Est-ce qu'elle avait deviné ce que j'étais ? Je n'étais pas vraiment discrète, ou bien elle avait compris certains sous-entendus que j'avais avec Sirius sur ma vraie nature. Mais elle ne semblait pas avoir remarqué mon état de panique car elle continua :

– Il faut que tu choisisses.

Je déglutis, la gorge sèche et réussis à dire :

– De quoi est-ce que tu me parles ?

Lily se redressa, repoussant sa chevelure flamboyante dans son dos et me lança un regard comme si c'était une évidence.

– De Sirius et Remus voyons !

Je repris enfin ma respiration et récupérai totalement le contrôle de mon corps. Je détournais le regard tentant de replonger dans mon livre.

– Je n'ai rien à dire là-dessus. Et comment est-ce que tu es au courant d'ailleurs ?

– Ne me prends pas pour une idiote ! Tu pars et quelques minutes plus tard Sirius disparaît avec ses excuses bidons ? Je n'en ai pas l'air, mais je ne suis pas aussi naïve.

Je refermais mon livre et le posais sur la table.

– D'accord, nous ne sommes pas discrets. Mais on ne fait rien. On discute c'est tout.

– Je n'ai jamais dit autre chose. Mais la situation commence à devenir difficile. Tu dois faire un choix avant que Remus et Sirius ne se disputent.

– Mais je ne sais pas quoi faire comme choix.

– Eh bien...

– Lily, je t'apprécie mais je n'ai pas besoin que tu me dises quoi faire.

Elle croisa les bras, son expression devenant plus dure :

– Ce n'est absolument pas ce que j'allais faire ! Je voulais juste te dire que parfois, en discutant avec quelqu'un d'autre, notre esprit fait des liens qu'on ne fait pas en ruminant dans notre tête.

Je levais les yeux au ciel mais son regard vert me transperçait encore de part en part.

– Tu es sûre que ce n'est pas juste pour faire la commère ?

– Non promis ! Je ne dirai rien à personne. Vas-y je t'écoute.

– Je te l'ai déjà dit. Je ne sais pas choisir. Ce sont deux hommes totalement différents qui m'apportent des choses différentes dans ma vie actuelle.

– Bien, commençons par là. Qu'est-ce que t'apportent Remus et Sirius ?

– Remus... Il me donne l'occasion de prendre soin de quelqu'un d'autre. Je n'avais jamais vraiment eu ce rôle dans ma vie. Je sens que j'ai un rôle sur son moral, sur sa journée. Mais on se dispute souvent même si on se réconcilie aussi vite. Il m'a confié une partie sombre de lui-même et je le trouve intelligent et même drôle.

– Tu sens qu'il a besoin de toi. Mais est-ce que tu as besoin de lui ?

– Je me sens plus normale avec lui, comme si je trouvais une place dans ce monde.

Lily hocha la tête et continua :

– Et Sirius ?

– Avec Sirius, il n'y a aucune barrière. On dit ce qu'on pense, on parle de n'importe quel sujet, on se dispute pour des bêtises mais pas pour les choses importantes. Tu sais le pire c'est que je commence même à apprécier ses défauts. Parce qu'il les assume et que ses qualités sont si belles. Il est un véritable exemple, il a choisi de tracer sa propre voie, sans se soucier de tout le reste. Quand je suis avec lui, je me sens libre...

Lily ne répondit pas et je regardais le vide sans un mot, inspirant profondément. Je n'arrivais pas à y croire que cette tornade rousse avait encore creusé en moi si facilement. Quand je rouvris les yeux, je croisais le regard vert de Lily et elle me souriait, prenant mes mains dans les siennes.

– Alors il n'y a aucun doute, tu dois le choisir lui !

Sa gaieté me fit sourire aussi. Ses émotions étaient tellement contagieuses. Mais tout ça disparut bien vite quand James et les garçons réapparurent. Le ton de James était froid quand il prit la parole :

– De quoi discutez-vous les filles ?

Lily se tourna vers lui avec ce doux et tendre sourire qu'elle lui réservait chaque fois qu'elle le voyait.

– D'amourette. Ton entraînement s'est bien passé James ?

L'expression de James se radoucit quelques secondes en regardant Lily avant qu'il ne comprenne ce qu'il venait de dire et que son visage se durcît, se relevant vers moi.

– D'amourette ? Tu aimes quelqu'un Kiara ?

Je me sentis comme un lapin devant un hippogriffe. Je devais fuir. Je rangeais mon sac et répondis en même temps. Il fallait que je coupe court à cette conversation.

– Ça ne te regarde pas James...

Je jetais un regard discret à Sirius puis à Remus et refermais mon sac sèchement.

– Si ça me regarde, si tu comptes faire du mal à un ami.

– Non toujours pas.

Je soulevais mon sac, glissant une bretelle sur mon épaule et commençais à partir quand je sentis sa poigne ferme sur mon bras libre, empêchant mes mouvements. Je m'arrêtais, jetant un regard à James. Pour qui se prenait-il ? Il continua cependant.

– Kiara, si tu fais du mal à Remus...

– James, arrête, interrompit Lily.

Ma colère grandissait. De quel droit est-ce qu'il m'attrapait comme ça pour me menacer ? Mais la rousse s'interposa entre nous deux et posa ses mains sur son torse. James me lâcha alors et recula même d'un pas, hypnotisé par Lily avant de se ressaisir et nos regards se croisèrent à nouveau.

– Non, n'oublie pas qu'on t'a fait une place dans notre groupe ! On t'a protégée ! Et tu nous remercies comment ? En donnant de faux espoirs à Remus ! On n'avait pas de problème avec les Serpentard avant ! Maintenant on doit surveiller Lily tout le temps pour qu'on ne lui fasse aucun mal !

Je serrai les dents. Génial ! En plus de détruire l'amitié entre Remus et Sirius à cause de cet idiot, j'allais devoir rendre des comptes à Lily sur notre surveillance secrète. Lily s'écarta de James, choquée, mais il ne semblait même pas s'en rendre compte car il continua :

– Maintenant que tu es certaine d'être en sécurité tu le rejettes ? C'était plus facile avant peut-être ?

Je sentis ma magie palpiter en moi. Mon cœur battait dans mes oreilles et je n'avais qu'une idée en tête : le remettre à sa place. Je percevais Remus et Peter échanger des regards incompréhensibles, ne sachant pas comment réagir. Puis, Sirius se mit entre James et moi. Il me tournait le dos et faisait face à son meilleur ami.

– Ne parle pas si fort James !

L'expression de James changea du tout au tout. Je le vis blanchir, sa colère s'évaporant, puis son regard se durcit et le rouge lui colora les joues. Sirius continua, comme s'il n'avait pas remarqué le changement de position de James :

– Kiara est une amie de Lily. Elle ne nous doit rien et nous ne lui devons rien. Elle s'en serait sortie toute seule face aux Serpentard si on ne s'était pas rapprochés d'elle.

Je n'osais pas bouger en écoutant Sirius parler. J'aperçus juste Lily bouger, reposant sa main sur le bras de James comme pour le retenir.

– James...

– T'as vraiment osé faire ça à Remus ?

Sirius se tut aussitôt, baissant la tête comme pour échapper au regard de James. Je ne l'avais jamais vu baisser la tête devant personne. Je repris donc sèchement, sortant de l'ombre de Sirius.

– Ce ne sont pas tes affaires James !

James me répondit aussitôt :

– Tu ne le connais pas Kiara. C'est un coureur de jupons, une fois qu'il se sera lassé de coucher avec toi et de vos discussions sur l'oreiller, il passera à autre chose, comme si tu n'avais jamais existé. Je dis ça pour te protéger.

Je n'écoutais qu'à moitié, voyant juste Sirius se refermer et se ratatiner devant son meilleur ami plus il déversait sa colère. C'en fut trop pour moi. Quel ami pouvait prétendre dire des choses pareilles sur un autre ? À nouveau je sentis ma magie imprégner mon être et je levais la main. Sirius ferma les yeux, se raidissant comme s'il s'attendait à recevoir le coup. Lily leva les yeux vers moi et lâcha James, détournant le regard comme pour se dédouaner de ce que j'allais faire mais aussi de ce que venait de dire James. Le claquement fut plus intense que prévu. Il résonna dans la bibliothèque, attirant le regard des quelques élèves qui étaient présents. Je déversais alors tout ce que je pouvais à mi-voix, sur un ton peut-être trop rapide pour qu'il puisse tout comprendre.

– Tu n'as pas à te mêler de ça et tu vas te le mettre dans le crâne ! Il y a cinq minutes tu m'insultais presque de salope ! Maintenant que Sirius est dans l'histoire je ne suis qu'une pauvre femme aveuglée par les phéromones qu'il exulte ! Je ne te laisserai pas m'insulter plus longtemps ni faire du mal à Sirius ! Je sais très bien que c'est un égoïste, m'as-tu vue, et charmeur mais il assume ses défauts ! Il les porte même fièrement ! C'est ce qui en quelque sorte fait de lui quelqu'un de bien. Il ne te trahira jamais ! Sirius te tient en très haute estime ! Pour lui tu es un idéal, une personne à devenir, une solution à tous ses problèmes. Je pense que toute cette confiance est très mal placée ! Le James que Sirius croit connaître n'existe pas et tu viens de le prouver devant tous tes amis et même ta copine ! Si tu avais fait plus attention à lui comme il fait attention à toi, tu aurais remarqué, comme Lily au passage, qu'il disparaissait presque toujours en même temps que moi depuis un moment. Remus se voilait la face parce qu'il était inquiet et qu'il a peut-être des sentiments pour moi mais personne ne lui a jamais demandé son avis ! Peter s'en contre-fiche de ce genre d'histoire. Lily l'a vu ! Alors qu'elle est de loin la personne la moins proche de Sirius ! Mais toi ? C'est quoi ton excuse ? Et au passage si tu tiens tant à le savoir, Sirius et moi n'avons rien fait !

Je vis Sirius se redresser et me regarder bouche bée au fil de mon discours. Je saisis alors mon sac alors que James balbutiait et l'interrompis à nouveau :

– Ne viens pas nous faire la morale et encore moins la leçon !

Je partis de la pièce d'un pas pressé et m'engageai dans le couloir. Je ne m'arrêtais qu'à la prochaine grande intersection. Qu'est-ce que j'avais fait ? Je venais déjà de foutre en l'air l'amitié entre Sirius et Remus, pourquoi je devais y inclure James ? Non. J'avais eu raison. James s'était conduit comme un imbécile de première ! Je regardais autour de moi et décidais de prendre le chemin de la tour d'Astronomie. Le ciel serait trop couvert cette nuit pour qu'il puisse y avoir cours. Une fois en haut, je jetais mon sac dans un coin et m'accoudais à une des grandes fenêtres ouvertes, regardant l'immensité du lac plonger dans un ciel sans lumière.

– Je savais que je te trouverais là.

Tout mon corps se tendit au son de cette voix et je me tournais vers la porte, les yeux baissés. Il s'approcha et s'accouda à la fenêtre juste à côté de la mienne.

– Ne fais pas cette tête. On ne s'était rien promis du tout.

Je jetais un regard à Remus. Il semblait si calme, droit, franc, comme il l'était toujours avec ses amis.

– Je t'ai laissé Remus. C'est déjà beaucoup trop.

Il eut un petit rire sec.

– T'as raison, j'y ai cru, jusqu'à la pleine lune. Et puis j'ai réalisé que je ne suis pas prêt. Je suis un monstre, dangereux pour les humains. Qu'est-ce qu'une vie avec moi ?

– Remus...

– Et puis, je n'ai pas besoin d'une relation cocooning.

– Une relation cocooning ?

– C'est ce que tu fais. Tu me maternes, tu fais tout pour que je me sente bien. Tu t'intéresses toujours à moi, à ce que je fais. Mais tu ne me parles jamais de toi.

– C'est compliqué Remus. Ma vie est tellement complexe et j'ai peur de ton jugement.

– Mon jugement ? Kiara, je suis un loup-garou. Je suis un des pires déchets des sorciers.

– C'est faux et tu le sais.

– Regarde la société...

– Mais on s'en fiche de cette société de merde !

Il se tut et je baissais la tête.

– Tu vois... tu es comme Lily. Tu as une morale accrue et tout ce qui dépasse de cette limite que tu t'es fixée, tu essaies de le ramener dans ton cercle.

– Et ce n'est pas bien ?

– Tout le monde ne peut pas rentrer dans ton cercle, même si le tien est bien plus grand que celui de Lily.

– Tu n'as pas de limite toi ? De cercle ?

– J'ai des limites, mais elles sont bien plus loin que les tiennes. Ma jauge du bien et du mal est très différente. Selon tes critères, je ne suis pas quelqu'un de bien.

– Tu veux dire du même type que Sirius.

On se regardait enfin dans les yeux et je secouais doucement la tête :

– Non, bien pire que Sirius. Je me tiens juste mieux en public.

On finit par s'asseoir l'un contre l'autre sur le sol froid. Remus rompit le silence :

– Tu vois, trop beau pour être vrai.

– Tu m'en veux ?

– Non, je te l'ai dit. Je ne suis pas prêt. Ce serait égoïste de ma part de te demander de m'attendre. Par contre, ne viens pas pleurer sur mon épaule si Sirius te brise le cœur.

J'eus un léger rire et reprenais :

– C'est lui qui viendra pleurer sur ton épaule.

Remus me regarda et finit par se lever, me tendant la main.

– Allez, fini de se cacher, allons affronter James et Sirius.

– Plutôt juste James.

– Sirius a du mal à démarrer parce que c'est James. Mais je suis certain qu'il va finir par avoir de bonnes répliques.

On passait par le passage derrière la Grande Dame quand on entendit les éclats de voix de James et Sirius. Finalement quand on fut assez proche pour comprendre, Sirius s'exclama :

– Je l'aime ! Pourquoi tu veux pas comprendre ça ! Pourquoi je dois me justifier ? C'est ma Lily à moi !

On se figea tous les deux l'un à côté de l'autre. J'aperçus alors James et Sirius l'un en face de l'autre devant la cheminée. Lily assise dans un des fauteuils était aussi rouge que le tissu et tentait de trouver où poser son regard. Je ne savais pas quoi penser de tout ça. Remus sourit et reprit :

– Ouais, je ne faisais pas le poids...

J'allais lui répondre quand je vis enfin Sirius se tourner vers moi. Il blêmit, son expression se décomposant alors qu'il bafouillait :

– Dis-moi que tu viens d'arriver...

Je croisais le regard de Lily derrière lui qui semblait m'encourager et j'avançais vers Sirius, prenant ses mains dans les miennes.

– Il paraît que je suis ta Lily...

Il se détendit légèrement à mon contact mais baissa la tête et reprit sur son ton toujours difficile :

– Tu peux oublier tout ça s'il te plaît.

Je posais ma main sur sa joue, le forçant à lever la tête pour que nos deux regards se croisent. Cette phrase voulait dire plus que "je t'aime" pour lui. Alors je devais répondre avec la même intensité. Avec les mots que je ressentais au plus profond de moi.

– Lily m'a fait comprendre quelque chose d'important sur toi.

– Que je suis quelqu'un d'infréquentable.

J'eus un petit rire avant de reprendre :

– Ta jalousie te perdra. Elle n'a rien dit de tel sur toi.

– Vraiment ?

– Elle m'a fait comprendre que je me sentais libre avec toi.

Son regard s'écarquilla et je le sentis se détendre alors qu'il comprenait toute la signification de ce que je disais. Il m'enlaça avec force, me rapprochant de lui avant de prendre possession de mes lèvres. Je répondis à son baiser avec la même passion qu'il y mettait. Je sentais toute l'émotion qui lui traversait le corps, la même intensité que je sentais moi-même couler dans mon propre corps. Oui, j'avais fait le bon choix.


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