Une rentrée inattendue…
Chapitre 4 : Le Choixpeau magique
4725 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 05/04/2021 20:35
Je préfère préciser que certains passages sont tirés du livre (la chanson du Choixpeau par exemple). Vraiment désolée et bonne lecture !
La porte s’ouvrit immédiatement. Une grande sorcière aux cheveux gris tirés en un chignon impeccable, vêtue d’une longue robe vert émeraude se tenait dans l’encadrement, le regard sévère.
- Professeur McGonagall, voici les élèves de première année, annonça Hagrid.
- Merci, Hagrid, dit la sorcière, je m’en occupe.
Elle correspondait exactement à l’image qu’Hermione s’était faite d’elle. Une vieille sorcière élégante et sévère, digne et respectée de tout le monde.
Le hall d’entrée était si grand que sa propre maison aurait pu y tenir sans problème et le plafond si haut qu’on n’arrivait pas à l’apercevoir. Des torches enflammées étaient fixées aux murs de pierre, comme à Gringotts - apparemment le monde de la magie se passait d’électricité - et face à eux, un somptueux escalier de marbre permettait d’accéder aux nombreux autres étages.
Guidés par le professeur McGonagall, ils traversèrent l’immense salle au sol dallé et entrèrent dans une petite salle réservée aux élèves de première année. La pièce était si étroite qu’elle les obligeait à se serrer les uns contre les autres et ils restèrent debout en silence, lançant autour d’eux des regards un peu inquiets.
- Bienvenue à Poudlard, dit le professeur McGonagall. Le banquet de début d’année va bientôt commencer mais avant que vous preniez place dans la Grande Salle, vous allez être répartis dans les différentes maisons. Cette répartition constitue une cérémonie très importante. Vous devez savoir, en effet, que tout au long de votre séjour à l’école, votre maison sera pour vous comme une seconde famille. Vous y suivrez les mêmes cours, vous y dormirez dans le même dortoir et vous passerez votre temps libre dans la même salle commune. Les maisons sont au nombre de quatre. Elles ont pour nom Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle et Serpentard. Chaque maison a sa propre histoire, sa propre noblesse, et chacune d’elles a formé au cours des ans des sorciers et des sorcières de premier plan. Pendant votre année à Poudlard, chaque fois que vous obtiendrez de bons résultats, vous rapporterez des points à votre maison, mais chaque fois que vous enfreindrez les règles communes, votre maison perdra des points. À la fin de l’année scolaire, la maison qui aura obtenu le plus de points gagnera la coupe des Quatre Maisons, ce qui constitue un très grand honneur. J’espère que chacun et chacune d’entre vous aura à cœur de bien servir sa maison, quelle qu’elle soit. La Cérémonie de Répartition aura lieu dans quelques minutes en présence de tous les élèves de l’école. Je vous conseille de profiter du temps qui vous reste avant le début de cette cérémonie pour soigner votre tenue.
Le regard du professeur s’attarda sur Neville dont la cape était attachée de travers et sur Ron, qui avait toujours une tache sur le nez.
Hermione aperçut Ron qui frottait vigoureusement son visage pour enlever la tache qu’il avait sur le nez, Neville qui n’avait pas compris ce qu’on lui reprochait, Malefoy qui s’admirait dans un miroir de poche et Harry qui essayait vainement d’aplatir ses cheveux noirs en bataille. Elle-même savait qu’elle ne pouvait rien faire avec ses épais cheveux lui tombant sur les épaules.
- Je reviendrais vous chercher lorsque tout sera prêt, dit le professeur McGonagall. Attendez-moi en silence.
Elle quitta la salle. Hermione tourna la tête, anxieuse. Elle entendit Harry demander à Ron :
- Comment font-ils pour nous sélectionner ?
- J’imagine qu’ils vont nous faire passer des tests, répondit celui-ci. Fred m’a dit que ça faisait très mal, mais je crois que c’était pour rire.
Hermione trembla de la tête aux pieds. Des tests ? Devant toute l’école ? Elle savait bien lancer quelques sorts, mais était-ce suffisant ? Pouvait-on être recalé ? Elle avait appris tous les sortilèges possibles par cœur, mais lequel faudrait-il jeter ? Elle n’était pas préparée à ça. Elle raterait, c’était sûr. Autant déclarer forfait tout de suite, mais était-ce seulement possible ?
Tout à coup, des cris retentirent derrière elle. Elle tourna la tête et resta bouche bée, comme les autres. Deux fantômes venaient d’apparaître en traversant le mur du fond. D’un blanc nacré, légèrement transparents, ils flottaient à travers la salle sans accorder un regard aux élèves rassemblés. Ils paraissaient se disputer. L’un d’eux, qui ressemblait à un petit moine gras, lança :
- Oublions et pardonnons. Nous devrions lui donner une seconde chance.
- Mon cher Frère, n’avons-nous pas donné à Peeves toutes les chances qu’il méritait ? répondit l’autre spectre, vêtu de hauts-de-chausse et le cou entouré d’une fraise. Il nous fait une horrible réputation alors que lui-même n’est pas véritablement un fantôme. Tiens, qu’est-ce qu’ils font ici, ceux-là ?
Il venait de remarquer la présence des première année qui se gardèrent bien de prononcer le moindre mot.
- Ce sont les nouveaux élèves, dit le gros moine en leur souriant. Vous attendez la répartition, j’imagine ?
Quelques élèves hochèrent la tête en silence.
- J’espère vous voir à Poufsouffle, dit le moine. C’était ma maison, dans le temps.
Incapables d’ouvrir la bouche, ils se contentèrent de rester les yeux écarquillés. Les deux fantômes quittèrent la salle en traversant le mur opposé.
- Allons-y, maintenant, dit une voix brusque. La cérémonie va commencer.
Le professeur McGonagall était revenue.
- Mettez-vous en rang et suivez-moi, dit le professeur aux élèves.
La file des élèves quitta la salle, traversa à nouveau le hall, puis franchit une double porte qui ouvrait sur la Grande Salle.
L’endroit était à la fois étrange et magnifique. Flottant dans un ciel étoilé artificiel, des milliers de chandelles suspendues dans les airs éclairaient quatre longues tables autour desquelles les autres étudiants étaient déjà assis, devant des assiettes et des gobelets d’or étincelants. Au bout de la salle, les professeurs avaient pris place autour d’une autre table.
Le professeur McGonagall aligna les première année face à leurs camarades derrière lesquels se tenaient les professeurs. Dans la clarté incertaine des chandelles, tous les regards étaient braqués sur eux. Dispersés parmi les étudiants, les fantômes brillaient comme des panaches de brume argentée.
Hermione, qui avait remarqué tous les regards impressionnés des première années vis à vis du faux ciel, s’empressa d’expliquer :
- C’est un plafond magique. Il a été fait exprès pour ressembler au ciel. Je l’ai lu dans L’Histoire de Poudlard.
Elle reporta son attention devant elle. Le professeur McGonagall avait installé un tabouret à quatre pieds devant les nouveaux élèves. Sur le tabouret, elle posa un chapeau pointu de sorcier. Les chapeau était râpé, sale, rapiécé. On voyait bien qu’il était là depuis un certain temps.
Qu’allaient-ils devoir faire d’un tel chapeau ? En faire sortir un lapin ? Le transformer en autre chose ? Elle n’en avait pas la moindre idée. Tout le monde à présent avait les yeux fixés sur le chapeau pointu. Pendant quelques instants, il régna un silence absolu. Puis, tout à coup, le chapeau remua. Ne déchirure, tout près du bord, s’ouvrit en grand, comme une bouche, et le chapeau se mit à chanter :
Je n’suis pas d’une beauté suprême
Mais faut pas s’fier à ce qu’on voit
Je veux bien me manger moi-même
Si vous trouvez plus malin qu’moi.
Les hauts d’forme, les chapeaux splendides
Font pâle figure auprès de moi
Car à Poudlard, quand je décide,
Chacun se soumet à mon choix.
Rien ne m’échappe rien ne m’arrête
Le Choixpeau a toujours raison
Mettez-moi donc sur votre tête
Pour connaître votre maison.
Si vous allez à Gryffondor
Vous rejoindrez les courageux,
Les plus hardis et les plus forts
Sont rassemblés en ce haut lieu.
Si à Poufsouffle vous allez,
Comme eux vous serez juste et loyal
Ceux de Poufsouffle aiment travailler
Et leur patience est proverbiale.
Si vous êtes sage et réfléchi
Serdaigle vous accueillera peut-être
Là-bas, ce sont les érudits
Qui ont envie de tout connaître.
Vous finirez à Serpentard
Si vous êtes plutôt malin,
Car ceux-là sont de vrais roublards
Qui parviennent toujours à leurs fins.
Sur ta tête pose-moi un instant
Et n’aies pas peur, reste serein
Tu seras entre de bonnes mains,
Car je suis un chapeau pensant !
Lorsqu’il eut terminé sa chanson, des applaudissements éclatèrent dans toute la salle. Le chapeau s’inclina pour saluer les quatre tables, puis il s’immobilisa à nouveau.
Une vague de soulagement submergea Hermione. Il lui suffisait de porter le chapeau ! C’était si inattendu qu’elle se retint d’éclater de rire. Le professeur McGonagall s’avança en tenant à la main un long rouleau de parchemin.
- Quand j’appellerai votre nom, vous mettrez le chapeau sur votre tête et vous vous assiérez sur le tabouret. Je commence : Abbot, Hannah !
Une fille au teint rose avec des nattes blondes sortit du rang d’un pas mal assuré. Elle alla mettre le chapeau qui lui tomba devant les yeux et s’assit sur le tabouret.
- POUFSOUFFLE ! cria le chapeau après un instant de silence.
Des acclamations et des applaudissements s’élevèrent de la table située à droite et Hannah alla s’y asseoir, parmi les autres étudiants de Poufsouffle.
- Bones, Susan !
- POUFSOUFFLE ! cria à nouveau le chapeau.
Susan se hâta d’aller s’asseoir à côté de Hannah.
- Boot, Terry ! appela le professeur McGonagall.
- SERDAIGLE ! cria le chapeau.
Cette fois, les applaudissements s’élevèrent de la deuxième table à gauche. Des élèves de Serdaigle accueillirent Terry en lui serrant la main.
Brocklehurst, Mandy fut également envoyée à Serdaigle. Brown, Lavande fut la première à se retrouver à Gryffondor. Une ovation monta de la table située à l’extrême gauche. Deux garçons roux qui se ressemblaient comme deux gouttes d’eau (sans doute des frères de Ron Weasley) se mirent à siffler d’un air joyeux pour saluer son arrivée.
Bulstrode, Millicent fut envoyée à Serpentard. Deux élèves se décalèrent pour lui faire de la place.
- Finch-Fletchey, Justin !
- POUFSOUFFLE !
- Finnigan, Seamus !
- GRYFFONDOR !
- Granger, Hermione ! annonça le professeur McGonagall.
Elle courut presque jusqu’au tabouret et enfonça frénétiquement le chapeau sur sa tête. Elle entendit soudain une petite voix à son oreille qui la fit sursauter.
- Mmmh, ce n’est pas facile, murmura le chapeau. Tu as beaucoup de Potentiel intellectuel, Serdaigle te conviendrait certainement. Mais je vois également un immense courage, notamment beaucoup de loyauté… voyons, où vais-je te mettre ? Pas Serpentard, oh non. Tu n’as pas non plus l’étoffe d’une Poufsouffle. Cela se joue donc entre Gryffondor et Serdaigle…
Hermione crispa les doigts.
- Mmmh, disons… GRYFFONDOR !
Elle sauta du tabouret et reposa le chapeau à sa place. Des acclamations s’élevèrent de la table des Gryffondor et elle se dépêcha d’aller s’asseoir à côté de Lavande Brown pour suivre la suite de la cérémonie.
Lorsque Neville Londubat fut appelé, il trébucha et tomba en s’approchant du tabouret. Le Choixpeau mit longtemps à se décider. Enfin, il cria « GRYFFONDOR ! ». Neville se précipita aussitôt vers ses camarades sans enlever le chapeau de sa tête et dut revenir le donner à MacDougal, Moral, sous les éclats de rire.
- Malefoy, Drago !
Le blondinet prétentieux qui l’avait bousculée dans le train s’avança d’un pas conquérant vers le tabouret. Dès qu’il lui eut frôlé la tête, le chapeau s’écria : « SERPENTARD ! ».
La mine satisfaite, Malefoy alla rejoindre ses amis - « amis » - Crabbe et Goyle qui avaient été envoyés à Serpentard, eux aussi.
Ils ne restait plus grand monde dans la file des nouveaux.
- Moon… Nott…
Padma Patil fut envoyée à Serdaigle et sa jumelle, Parvati, rejoint la table des Gryffondor.
- Potter, Harry ! appela le professeur McGonagall.
Lorsque Harry sortit du rang, des murmures s’élevèrent dans toute la salle.
- Elle a bien dit Potter ?
- LE Harry Potter ?
Des têtes se tournèrent pour mieux voir. Hermione était indignée. Elle trouvait affreuse la façon dont tout le monde le regardait, comme une bête de foire.
Harry avait mis le Choixpeau sur sa tête et restait assis. Soudain, il se crispa. Il resta là, longtemps, les yeux fermés, comme s’il priait.
Puis, le Choixpeau s’écria enfin :
- GRYFFONDOR !
La table des Gryffondor rugit et lui décerna la plus longue ovation de la soirée. Les jambes tremblantes, il alla vers eux et un grand garçon roux avec des lunettes en écailles (décidément, Ron avait une famille nombreuse !) alla lui serrer la main. Les jumeaux Weasley scandaient :
- Potter avec nous ! Potter avec nous !
Il s’assit à leur table et tout le monde reporta son attention sur les trois derniers élèves à répartir. Turpin, Lisa fut envoyée à Serdaigle, Ron à Gryffondor et Zabini, Blaise à Serpentard.
- Bravo, Ron, très bien, dit le grand roux à lunettes d’un ton pompeux.
Le professeur McGonagall roula son parchemin et d’un coup de baguette magique, fit disparaître le Choixpeau.
Hermione reporta son attention autour d’elle. Elle était assise à côté de Lavande Brown, qui bavardait avec Parvati Patil, et de Ron Weasley, qui évitait toutes les réprimandes de son frère à lunettes.
- Et tu feras bien attention à ne pas oublier le mot de passe, je ne serais pas toujours là pour te le rappeler.
- C’est bon Percy, laisse moi tranquille !
À la table des professeurs, le professeur McGonagall s’était rassise à côté d’un petit professeur dont elle n’avait jamais entendu parler. Hagrid était à l’extrémité de la table et faisait de grands sourires à qui croisait son regard. Un homme aux cheveux gras et au nez crochu se tenait à côté d’un professeur habillé d’un affreux turban violet. Un vieil homme avec une longue barbe blanche et des lunettes en demi lunes encadrant des yeux remplis de sagesse et de bienveillance trônait au centre de la table. Sûrement Albus Dumbledore.
Il se leva et attendit le silence.
- Bienvenue, dit-il. Bienvenue à tous pour cette nouvelle année à Poudlard. Avant que le banquet ne commence, je voudrais vous dire quelques mots. Les voici : Chocogrenouilles ! Fizwizbiz ! Suçacides ! Bon appétit.
Et il se rassit tandis que tout le monde applaudissait avec des cris de joie. Hermione tourna la tête et croisa le regard de Lavande. Toutes deux éclatèrent de rire à n’en plus respirer.
- Je m’appelle Lavande, et elle c’est Parvati.
- Hermione. Vous êtes contentes d’être à Gryffondor ?
- Gryffondor ? C’est la meilleure maison ! s’exclame Lavande.
- Gryffondor, la meilleure ? Je ne suis pas d’accord, répliqua Parvati. Serdaigle est très bien aussi. Au moins, là-bas ils sont sensés. Mais c’est vrai que je ne suis pas mécontente d’être séparée de ma sœur.
- Et toi, Hermione ? Tu es contente d’être dans cette maison ?
- Moi ? Euh… oui, je ne sais pas trop. À vrai dire, j’avais surtout peur d’être rejetée, donc je suis plutôt rassurée.
Elles se regardèrent, puis éclatèrent de nouveau de rire.
- Tu avais peur d’être… rejetée ? Mais ce n’est pas possible, ça ! Pfff franchement, c’est la meilleure !
- Oui, bon, ça va, hein. Vous avez appris le programme, vous ? reprit-elle pour changer de sujet.
- Le… programme ? De quoi tu parles ? dit Parvati, intriguée.
- Bah, le programme scolaire, quoi ! Me dites pas que vous avez même pas ouvert vos livres ? Vous connaissez au moins quelques sorts, rassurez-moi !
- Ben, non pourquoi j’aurais fait une chose pareille ? renchérit Lavande. Et toi, tu l’as pas appris, quand même ?
Voyant qu’Hermione ne réagissait pas, elles écarquillèrent les yeux.
- Oui, enfin euh, je ne l’ai pas appris en entier, non plus. J’ai juste feuilleté quelques livres et regardé les formules des sorts.
C’était un énorme mensonge, mais elle avait peur d’effrayer ses nouvelles « amies », ou du moins camarades de classe. C’est comme cela que ça avait commencé.
- Ah, ouf, tu me rassures, là. J’ai vraiment cru que t’avais tout appris par cœur. Tu veux du gratin ?
Hermione resta bouche bée. Les plats disposés sur la table débordaient à présent de victuailles : poulet, côtelettes de porc et d’agneau, saucisses, lard, steaks, gratin, pommes de terre sautées, frites, légumes divers, sauces onctueuses, ketchup, et elle ne savait pour quelle raison, des bonbons à la menthe.
Elle n’avait jamais eu droit à une seule friandise de sa vie. En bons dentistes qu’ils étaient, ses parents ne cessaient de lui répéter qu’elle tomberait malade, aurait des maux d’estomac, ne pourrait plus s’en passer et finirait grosse à force d’en manger. Bien sûr, il lui était déjà arrivé d’en manger quelques unes, mais seulement aux périodes d’Halloween lorsqu’ils regardaient ailleurs.
Hermione remplit son assiette de tout, y compris de bonbons à la menthe.
- Tout ça me paraît bien appétissant, soupira le fantôme à fraise en les regardant avec envie. Il y a presque cinq cents ans que je n’ai plus rien mangé. Je n’en ai plus besoin, bien sûr, mais ça me manque. Au fait, je ne me suis pas présenté : Sir Nicholas de Mimsy-Porpington, pour vous servir. Fantôme résident à la tour de Gryffondor.
- Je vous connais, s’exclama Ron. Mes frères m’ont parlé de vous. C’est bien vous, Nick Quasi-Sans-Tête ?
- Je préfère que l’on m’appelle Sir Nicholas de Mimsy, dit le fantôme d’un air pincé.
- Quasi-Sans-Tête ? L’interrompit Seamus Finnigan, un garçon aux cheveux blonds. Comment peut-on être Quasi-Sans-Tête ?
Sir Nicholas parut offensé. Visiblement, la conversation ne se déroulait pas selon ses vœux.
- Comme ceci, dit-il d’un voix agacée.
Il prit son oreille gauche entre deux doigts et la tira vers le haut. Sa tête bascula alors vers la droite et tomba sur son épaule comme si elle était rattachée à son cou par une charnière. Apparemment, quelqu’un avait essayé de le décapiter, sans réussir à terminer le travail. Satisfait de voir les regards ébahis des nouveaux élèves, Nick Quasi-Sans-Tête remit son chef en place et toussa.
- Alors, les Gryffondor, dit-il, j’espère que vous allez nous aider à gagner la coupe des Quatre Maisons, cette année ? Il y a tellement longtemps que Gryffondor ne l’a pas obtenue ! Les Serpentard l’ont remporté six fois de suite ! Le Baron Sanglant en est devenu insupportable de prétention. C’est lui, le fantôme de Serpentard.
Hermione jeta un coup d’œil vers la table des Serpentard et aperçut un horrible fantôme, les yeux vides, le visage émacié, les vêtements maculés de tâches de sang aux reflets d’argent. Il était assis à côté de Malefoy, qui n’avait pas l’air enchanté d’occuper cette place.
- Comment a-t-il fait pour être couvert de sang ? demanda avec grand intérêt Seamus Finnigan.
- Je ne le lui ai jamais demandé, répondit Quasi-Sans-Tête avec délicatesse.
Lorsque tout le monde se fut bien rempli l’estomac, ce qui restait dans les plats disparut peu à peu et la vaisselle redevint étincelante de propreté. Ce fut alors le moment du dessert : crèmes glacées à tous les parfums possibles, tartes aux pommes, éclairs au chocolat, beignets, babas, fraises, gâteaux de riz…
Hermione se servit. Tandis qu’elle prenait de grandes cuillères de fraises, le roux à lunettes se tourna vers elle.
- Bonjour, tu es Hermione Granger, c’est ça ?
La bouche pleine, elle acquiesça.
- Ravi de te rencontrer, je m’appelle Percy Weasley et je serais ton préfet pour cette année. Si tu as des questions, surtout n’hésite pas, je suis là pour ça, ajouta-t-il d’un ton supérieur.
- Est-ce que les cours sont compliqués à suivre ?
Fier de se sentir utile, il reprit :
- Non, c’est assez simple. Évidemment, il faut travailler, mais je suis sûr que tu y arrivera.
- J’espère qu’ils vont tout de suite commencer, dit-elle, il y a tellement de choses à apprendre. Ce qui m’intéresse le plus, c’est la métamorphose. Ça doit être passionnant de transformer quelque chose en quelque chose d’autre. Bien sûr, il paraît que c’est très difficile.
- Il faudra commencer par de petits objets, par exemple changer une allumette en aiguille… expliqua Percy.
Harry, qui écoutait la conversation d’un air vague, se plaqua soudain la main sur le front, les yeux fixés sur le professeur au nez crochu.
- Qu’est-ce qu’il y a ? s’inquiéta Percy.
- Ça va, Harry ? demanda Hermione.
- R… rien… Qui c’est le prof qui parle avec Quirell ?
- Quirell ? Interrogea-t-elle.
- Le professeur au turban violet, c’est le professeur Quirell, expliqua Percy. L’autre, c’est le professeur Rogue. Il est chargé des cours de potions, mais ça ne lui plaît pas. Tout le monde sait qu’il essaye de prendre la place de Quirell, pour enseigner les Défenses Contre les Forces du Mal. Il en connaît un rayon en magie noire, ce Rogue.
Elle frissonna. Jamais elle n’avait entendu parler d’un tel professeur. Étaient-ils tous si obscurs ?
Lorsque les desserts eurent à leur tour disparu, Albus Dumbledore se leva à nouveau et le silence se fit dans la salle.
- Maintenant que nous avons rassasié notre appétit et étanché notre soif, je voudrais encore vous dire quelques mots en ce qui concerne le règlement intérieur de l’école. Les première année doivent savoir qu’il est interdit à tous les élèves sans exception de pénétrer dans la forêt qui entoure le collège. Certains de nos élèves les plus anciens feraient bien de s’en souvenir.
Dumbledore tourna son regard pétillant vers les jumeaux Weasley.
- Mr Rusard m’a également chargé de vous rappeler qu’il est interdit de faire des tours de magie dans les couloirs en dehors des cours. La sélection des joueurs de Quidditch se fera au cours de la deuxième semaine. Ceux qui souhaitent faire partie de l’équipe de leur maison devront prendre contact avec Madame Bibine. Enfin, je dois vous avertir que cette année, l’accès au couloir du troisième étage de l’aile droite est formellement interdit, à moins que vous teniez absolument à mourir dans d’atroces souffrances.
Au grand étonnement d’Hermione, personne ne rit dans la salle, à part Harry et quelques autres qui se turent bien vite. Ils se tournèrent tous deux vers Percy.
- Il n’est pas sérieux ? murmura Harry.
- Je crois que si, répondit Percy en fronçant les sourcils. C’est bizarre, d’habitude, il nous explique pourquoi on n’a pas le droit d’aller dans certains endroits. La forêt, par exemple, est remplie de bêtes féroces, tout le monde le sait. Il aurait au moins pu nous le dire à nous, les préfets.
- Et maintenant, au lit, dit-il. Allez, tout le monde dehors.
Les nouveaux de Gryffondor suivirent Percy hors de la Grande Salle puis montèrent derrière lui le grand escalier de marbre. Hermione était exténuée. Malgré son épuisement, elle ne put retenir un petit cri en s’apercevant que les personnages des tableaux se mouvaient et murmuraient sur leur passage. Percy leur fit traverser un nombre incalculable de tapisseries et de passages cachés, sans parler des dizaines de couloirs et d’escaliers. Hermione luttait de toutes ses forces pour ne pas tomber de sommeil quand son voisin de devant s’arrêta brusquement, la faisant trébucher. Elle se rattrapa à temps et lorsqu’elle eut retrouvé son équilibre, leva la tête pour remarquer que tout le monde s’était arrêté.
Tout au bout du couloir était accroché un tableau qui représentait une très grosse dame vêtue d’une robe de soie rose. Faisant d’abord mine de ne pas les remarquer, elle continua de s’arranger les cheveux, puis, lorsqu’elle eut fini son manège, se tourna vers eux.
- Ciel, je ne vous avais pas vu ! Dites-moi, vous êtes les nouveaux Gryffondor ? Oh, tant que j’y pense, comment me trouvez-vous ? ajouta-t-elle, en désignant ses cheveux. Je dois rejoindre Mary et je…
- Nous aimerions entrer, la coupa Percy.
- Bien sûr, je ne voulais pas vous importuner, répondit froidement la grosse dame. Le mot de passe ?
- Caput Draconis, dit Percy.
La grosse dame fit pivoter le tableau, laissant voir un gros trou dans le mur, de la taille d’une porte. Ils s’y engouffrèrent en petite file et se retrouvèrent dans la salle commune de Gryffondor, une petite salle chaleureuse, avec une cheminée, de vieux fauteuils en velours ou en cuir, des tables basses et sur le côté, un grand tableau en liège pour épingler de petites annonces ou messages.
Percy se planta devant eux et prit un air bienveillant.
- Voici la salle commune de Gryffondor, vous pourrez y passer votre temps libre en compagnie des autres Gryffondor. Ah, et un avertissement : Faites attention à Peeves, c’est un esprit frappeur. Il pourrit la vie de tout le monde à Poudlard, Le seul qu’il écoute est le Baron Sanglant.
Il leur montra les deux dortoirs qui leur étaient destinés, celui des filles et celui des garçons. Hermione et les autres filles montèrent un petit escalier en colimaçon qui les mena au sommet d’une tour et trouvèrent des lits à baldaquin, encadrés de rideaux de velours d’un rouge sombre. De petits tapis aux motifs de spirales étaient aux pieds de chaque lit, ainsi qu’une table de nuit en bois massif pour chacune d’elles. On voyait également un grand miroir à côté de l’entrée, sans oublier les grandes armoires dispersées de manière judicieuse dans la chambre. Tout au fond, une unique lucarne donnait sur le lac et tout l’ensemble du parc. Leurs valises avaient toutes été déposées contre un mur.
Hermione prit sa valise et la traîna aux pieds d’un lit situé un peu à l’écart des autres, juste à côté de la lucarne. Trop fatiguées pour parler, elles enfilèrent leur pyjama et se mirent au lit. Hermione tira les rideaux de son lit à baldaquin et laissa une petite ouverture vers la lucarne, pour laisser la lumière de la lune filtrer. Elle enfouit sa tête sous les couvertures et s’endormit presque aussitôt, bercée par la respiration lente et régulière de ses voisines.