TJ n'est pas seule 2

Chapitre 1 : Une vie presque ordinaire

6929 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 19/05/2021 18:14


Chapitre 1 - 22

 


Cela fait maintenant cinq ans que Nora a assisté à la mort, non plutôt à la disparition de Tom. Elle a donné naissance à une autre petite fille qu’elle a appelé Ariana, comme elle en avait demandé à Abelforth. Toma et Anora ont grandi, et leur jeune maman voit de plus en plus la ressemblance entre Anora et son père. Elle a le même tempérament impétueux et secret, elle fait ses petites choses toute seule, très indépendante. Toma, lui est plus calme, mais il se monstre très astucieux pour obtenir ce qu’il veut, et physiquement c’est le portrait craché de son père. Arian est plus petites, elle suit son frère et sa sœur, mais beaucoup plus timide et fragile. Pour résumer, Toma est le portrait craché de son père, mais son caractère est un mélange entre celui de son père et de sa mère. Anora, de son surnom Ano, ressemble à sa mère, mais de caractère, elle était plus proche de son père. Et la petite dernière, Rina pour les intimes, a un physique mélangeant les traits de son père et de sa mère, mais elle tenait plus du tempérament de sa mère.

 

Leur vie à tous les quatre se passaient bien, ils habitaient dans l’ancien maison des Dumbledore à Godric Hollow depuis des années maintenant. Tout n’avait pas été simple, après la défaite de Voldemort, Nora s’était retrouvée seule pour faire à la situation. Il y avait eu des menaces après sa libération, on l’avait regardé de haut, et on avait murmuré sur son passage. On avait écrit des mots obscènes sur les murs de sa maison. Mais elle avait face de son mieux, même si dans son cœur, il y avait toujours l’espoir de revoir Tommy auprès d’elle et des enfants. Heureusement, il y avait eu quelques amis auprès d’elle, comme Scorpius Malefoy, et puis Anna McKinnon, et surtout Abelforth. Après ces moments difficiles, la vie avait finalement repris son cours, car l’homme s’ennuie, et passe vite à autre chose. Aujourd’hui, tout allait mieux (enfin presque).

 

Nora entra dans le salon, Toma, Anora et Ariana étaient assis autour de la table, Scorpius leur donnait des leçons sur la magie, mais surtout pour apprendre à lire, à écrire. Ils sont attentifs et très appliqués et surtout avide de savoirs. Ano reste la plus rapide pour comprendre quelque chose, Toma est plus appliqué, et Rina la plus rêveuse. Nora posa le plateau, elle et Wiskhey avaient préparé le gouter des enfants. Scorpius lui sourit et dit aux enfants que c’était le moment de faire une pause.

-         Maman ! appela Rina.

-         Oui, ma chérie, répondit la petite sorcière, elle était tellement heureuse à chaque fois que ce mot sortait de la bouche de ses enfants, elle avait dû mal à s’y faire.

-         Je peux avoir une autre tartine, s’il te plait ? demanda la petite fille.

-         Bien sûr ! fit Nora en lui beurrant une autre tartine.

-         Aujourd’hui, j’ai appris à compter jusqu’à 50, c’est beaucoup, hein, maman ? continua Rina avec le sourire.

-         Oh oui, alors, c’est vraiment beaucoup, répondit la jeune maman dans un sourire.

Rina était toujours en train de parler, d’émettre un commentaire sur tout et rien. Mais elle passait aussi beaucoup de temps à dessiner. Nora trouvait qu’elle avait beaucoup de talent, mais ce n’était peut-être pas très objectif.

-         Bon, je vais vous laisser ! annonça Scorpius en quittant la table, il fit une bise aux quatre membres de la petite famille et s’en alla.

Le soir venu, Nora coucha ses enfants, puis leur raconta une histoire, et très vite, ils s’en dormirent en rêvant d’océan et de sirènes, c’était le sujet de l’histoire de ce soir. La petite maman entra dans sa chambre, et se pencha sous le lit pour récupérer une boite en bois sombre. Elle l’ouvrit et observa les trois Horcruxes de Tommy, et sa baguette en if. Elle sourit, en sentant la présence de son amant au travers des objets. Elle n’aurait jamais cru qu’il lui manquerait autant. Est-ce qu’elle lui avait manqué pendant les cinquante années où elle avait disparu. Elle referma la boîte et la glissa à nouveau sous son lit, et se coucha, et s’endormit quelques minutes après avoir posé la tête sur l’oreiller.

 

Nora était dans un rêve, elle se trouvait dans une pièce sombre, éclairée par quelques bougies. Il n’y avait pas un seul meuble, c’était un espace vaste, mais qu’elle devinait clos. Une ombre se dessina au centre de la pièce, et la jeune fille se sentit envahi par une plénitude accueillante. Mais ce n’était pas la seule sensation qu’elle ressentait, il y avait aussi de la colère, de la haine peut-être.

-         Tu es là, Nora ! Tu es responsable de tout, fit une voix aigue dans une colère froide.

-         Tom, murmura-t-elle.

Alors il apparut devant elle, tel qu’il était autrefois, jeune, beau, avec son petit air supérieur, comme s’il riait du monde, d’en savoir plus. Il se glissa derrière Nora, et prit ses épaules dans ses mains pour l’empêcher de lui faire face.

-         Nora, murmura-t-il prés d’elle, en soufflant dans son cou.

-         Dis-moi, est-ce que ça va ? J’ai trouvé les Horcruxes que tu avais caché dans les racines de l’arbre, expliqua-t-elle.

-         Je sais, Nora ! répondit-il.

La jeune femme ne savait pas si elle parlait vraiment à Tom, où à un souvenir, ou même à un rêve. Est-ce qu’il était vraiment là, où n’est-ce qu’une illusion. Nora le voulait vraiment auprès d’elle et de ses enfants.

-         Es-tu vraiment là ou est-ce que ça se passe dans ma tête ? demanda-t-elle tristement.

-         Je suis là, et je dois retrouver mon corps. Et tu vas m’y aider, ordonna-t-il de son ton impérieux.

Elle sourit, Anora dit Ano, avait souvent le même ton quand elle voulait savoir quelque chose, obtenir quelque chose.

-         Oui ! répondit-elle en se retournant vers lui, et plongea son regard dans le sien.

Nora n’était pas idiote, elle savait ce qu’il se passerait si Voldemort revenait parmi les vivants. Il y aurait de nouveaux meurtres, de la souffrance, de la tristesse, mais elle souffrait sans lui. Elle était trop triste sans lui auprès d’elle. Pour la première fois de sa vie, elle faisait preuve d’égoïsme, mais elle était désespérément et follement amoureuse de Tom.

-         Bien ! fit-il en disparaissant, Nora le rappela, mais il n’était venu que pour lui arracher cette promesse de l’aider, elle se mit à pleurer.

 

Elle ouvrit les yeux, et vit l’oreiller était trempé, et qu’une fumée noire se glissait sous la porte. Elle se leva précipitamment, et la suivit dans le couloir. Elle entra dans la chambre de Toma, et se mit à flotter au-dessus du petit garçon. Elle ne pouvait que l’observer sans rien dire, et sans rien faire. L’ombre passa près de Nora, et elle sentit des frissons parcourir son corps. L’ombre se glissa dans la chambre des deux filles, la petite Ano dormait, et siffla du Fourchelang dans son sommeil. La petite fille de cinq ans, Rina, était assise sur son lit, et faisait face à la fumée. Elle ne bougeait pas, puis soudain, elle se glissa sous les couvertures pour se cacher. L’ombre quitta la pièce et la maison redevint calme. Nora s’approcha de sa fille pour la prendre dans ses bras.

-         Là, là ! Ce n’est rien, n’est pas peur ! dit la jeune maman en caressant le dos de sa fille.

Que venait-elle de faire ? Que Voldemort allait-il faire de leurs enfants ? Une arme ? Des serviteurs ? Elle avait vraiment peur pour Ano, Toma et Rina. Ce sont ses petits trésors, mais que pouvait-elle faire contre leur père, contre le plus grand mage noir de son temps, contre l’homme dont elle était amoureuse.

 

 

Le lendemain matin, aucun des trois enfants ne parla de cette étrange visite nocturne, de leur rêve peut-être l’avaient-ils oublié. Nora était à la fois inquiète de savoir ce qu’il avait pu leur dire, et s’il était déjà venu les voir. Et en même temps, heureuse qu’il s’intéresse à eux. Etrange sensation !

Ils prenaient leur petit déjeuner, en riant tous les quatre. Abelforth devait passer dans la journée, il s’était beaucoup attaché à Rina, peut-être parce qu’elle portait le même prénom que sa sœur. Mais Nora était toujours contente de revoir son ami, son vieil ami.

La sonnette retentit, et Rina se précipita vers la porte en criant, c’est Al, c’est Al, mais quelques instants plus tard, elle cria :

-         Maman, c’est un autre monsieur !

-         Oui, ma chérie, j’arrive, répondit Nora en se dirigeant vers la porte.

C’était Lucius Malefoy qui se tenait sur le pas de la porte. Elle voyait souvent Scorpius, l’oncle de Lucius, et quelques fois Drago, le fils de Narcissa et Lucius. Mais Lucius n’était jamais venu lui parler depuis l’attaque de Poudlard, il y a six ans. Comme elle, et beaucoup d’autres, ils avaient échappé à la prison.

-         Monsieur Malefoy, c’est une surprise ! fit-elle avec le sourire.

Leur relation n’avait jamais été très cordiale, et cela ne s’était pas arrangé avec le temps, et surtout avec la mort de sa femme, qui avait été tué en les sauvant, elle et ses enfants. Lucius semblait lui en tenir rigueur.

-         Vous savez que Narcissa est morte, le 31 mai 1998, cela fera cinq ans dans quelques jours. Nous organisons une commémoration en son honneur. Je suis sûr qu’elle aurait voulu que vous y assistiez ! dit-il en lui tendant son carton d’invitation.

-         Merci, monsieur Malefoy ! dit-elle en le regardant partir dans un retournement de cape avant de transplaner.

Elle ne comprenait pas pourquoi, il était venu en personne, déposé le carton, il aurait pu l’envoyer par un hibou. Mais ce qui était certain, c’est qu’il ne l’aimait toujours pas.

-         C’était qui le monsieur ? demanda la petite voix de Rina.

-         C’est le papa de Drago, tu te souviens de Drago ? interrogea la jeune femme, Rina hocha la tête, et regarda la porte avant de repartir en courant vers la cuisine.

-         Et notre papa à nous, il est où ? demanda Ano en fixant sa mère du regard.

-         Je ne sais pas, mais un jour, je vous promets de tout vous raconter ! promit-elle en poussant gentiment sa fille vers la salle de bain.

 

La matinée se termina ainsi, ils prirent chacun leur tour, une douche, et Abelforth arriva vers 11h. Rina était vraiment contente, elle aimait beaucoup le vieil homme, c’était un genre d’oncle. De son côté, Toma n’aimait pas plus que ça, le vieil homme, mais ils arrivaient à discuter. Mais pour Ano, elle ne lui parlait pas, et le regardait toujours fixement, jusqu’à ce que Nora lui dise d’aller dans sa chambre, ou qu’elle décide de s’y rendre toute seule.

-         Ab, pour toi ! fit Rina, en lui tendant un dessin qu’elle avait fait.

La petite fille faisait des tas de dessins qu’elle donnait à tout le monde. Un jour, en rangeant sa chambre, la jeune maman était tombée sur une boite, à l’intérieur, il y avait pleins de dessins, où il y avait écrit pour Papa. Nora avait pleuré en parcourant les dessins qui représentait leur vie à tous les quatre. Elle doutait que leur père soit sensible à ce genre de choses.

 

Nora vivait bien trop heureuse ces derniers temps, elle avait l’impression qu’elle ne méritait pas ce bonheur. Elle se savait coupable de trop de choses, pour avoir le droit d’être heureuse. Assise sur son lit, la jeune maman relisait les passages de son journal intime, qui datait de quelques années. Depuis la disparition de Tom, elle n’avait pas éprouvé le besoin d’écrire, et de confier ses pensées car elle savait qu’elle n’avait rien à confesser. Elle arriva à la dernière page, à la date du 24 mai 2003, il y avait une simple et seule phrase :

« Il est revenu ».


-         Pourquoi tu n’aimes pas Al ? fit la petite voix de Rina, en passant devant la porte de la chambre de Nora.

La jeune maman se leva et ouvrit la porte. Elle s’approcha de la porte en face de sa chambre, c’était celle de Rina, qui parlait avec Ano. Les deux enfants étaient en train de parler.

-         Il sait des choses ! répondit la petite fille, elle n’avait que six ans, pourtant il lui arrivait de parler d’un ton si convainquant, et convaincu, que cela faisait peur de voir une telle maturité chez une petite fille.

-         Quoi comme choses ? demanda Rina avec sa petite voix fluette, et bien moins présente que celle de sa sœur.

-         Des choses ! dit Anora d’un ton agacé.

Nora avait appris à ne pas contrarier sa fille quand elle avait un tel ton. Elle était susceptible, et mettait vite en colère, parfois proche de l’hystérie. La jeune maman avait même fini, un jour, par lui jeter un sort Aguamenti, pour la calmer. Mais comme son père, la moutarde montait vite, pour redescendre presque aussi vite. Mais elle était assez … rancunière.

-         Ah ! Mais ces choses, ce sont des méchantes choses ? continua la petite fille, avec une voix beaucoup plus basse et douce.

Elle semblait éviter de contrarier sa grande sœur, Nora avait remarqué que la fillette copiait tout ce que sa sœur faisait. Rina admirait Ano.

-         Oui, je crois que c’est à cause de papa ! répondit Anora, puis elle se mit à siffler du Fourchelang. Il n’y a que les méchants qui parlent la langue des serpents, ajouta la petite fille.

-         Mais tu n’es pas méchante ! s’écria Rina.

-         C’est pour ça qu’Ab est gentil avec maman et toi, vous ne parlez pas la langue des serpents ! dit Anora sans tenir compte de la remarque de sa petite sœur.

Nora, derrière la porte, sa main posait sur sa bouche, était inquiète, sa fille se considérait déjà comme une « méchante ». Qu’est-ce qui avait bien pu mettre une telle idée dans la tête de sa fille, de sa petite fille. Elle devrait être pure et innocente, mais elle ne semblait pu l’être, ça faisait peur. Qu’est-ce qu’elle pouvait faire pour l’aider ? Les deux petites filles se mirent à jouer, et Nora s’éloigna pour s’asseoir sur une chaise de la cuisine, complétement perdue. Wiskey était en train de préparer le repas, et la jeune sorcière était contente de l’avoir auprès d’elle.

 

Quelques jours passèrent, et Nora continuait d’observer sa fille, mais elle semblait se comporter comme d’habitude, comme une petite fille. Bien que toujours aussi impétueuse, elle ne voulait pas qu’on lui mente, pas question de parler de père-noël, de petite souris ou de ce genre de choses. De son côté, Rina continuait de parler à Al, comme d’habitude.

-         Maman, c’est aujourd’hui qu’on va à la cérémonie ? demanda Toma, il était assez fier car il parlait toujours clairement.

-         Oui mon chéri ! répondit-elle dans un sourire.

-         C’était qui cette dame ? demanda Rina curieuse, mais elle n’était pas la seule car les deux autres enfants levèrent la tête vers elle.

-         C’est …. C’était la maman de Drago !

-         Alors, il n’a plus de maman ! commenta la petite fille.

-         Hélas non ! dit Nora, en prenant sa fille sur ses genoux.

-         Mais, toi, maman, tu ne vas pas mourir ! fit Rina d’un seul coup très inquiète.

-         Un jour, oui je vais mourir !

-         Un jour, dans très longtemps ? demanda Toma.

-         C’est tout ce qu’on peut souhaiter. Afin que l’on puisse passer le plus de temps ensemble. Il ne faut pas avoir peur de ce jour, il faut espérer qu’il arrive le plus tard possible ! les rassura-t-elle du mieux qu’elle put.

-         Et papa, il est mort ? demanda Ano d’un ton sérieux.

Nora regarda sa fille, un long moment, elle lui sourit, sachant qu’elle ne pouvait pas lui mentir, mais elle ne savait si elle était prête à dire la vérité à ses enfants, ni même si eux étaient prêts à l’entendre. La jeune mère se leva de sa chaise pour s’accroupir près de sa fille, et prit les mains d’Anora

-         Je t’ai promis de tout te dire, je le ferais, mais là il faut y aller ! déclara-t-elle en se relevant.

Wiskhey arriva avec les vestes des enfants pour se rendre donc à la cérémonie, en l’honneur de Narcissa Malefoy.

-         Je veux prendre le magicobus ! exigea Toma en courant vers la porte d’entrée.

-         Attends-nous ! cria la jeune maman en guidant les deux filles vers la porte.

Les quatre membres de la petite famille se retrouvèrent dans le jardin de leur petite maison. Nora ouvrit le petit portail, et croisa le regard d’un homme, il tenait en main un appareil-photo. Il vint vers eux en courant.

-         Vous êtes bien Elanora Honey ? J’ai quelques questions à vous poser ! Savez-vous où se trouve Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ? Où vous rendez-vous avec vos enfants ?

Nora leva la baguette pour appeler le magicobus, qui arrivait presque aussitôt. Elle attrapa la main de Toma, et de Rina, et le bus s’arrêta devant eux, la porte s’ouvrit, et les deux enfants montèrent à bord avec enthousiaste.

-         Vous ne voulez pas répondre ? continua le journaliste.

Anora restait près de sa mère, regarda le journaliste et siffla du Fourchelang, Nora la poussa (doucement mais fermement) dans le bus. Elle croisa le regard du photographe, surpris et s’engouffra dans le bus à son tour. Elle paya les places, en indiquant sa destination. Le bus était parti en laissant le journaliste sur le trottoir. Nora s’assis en soupirant, il venait d’avoir le scoop de sa carrière. En dehors de quelques personnes, la communauté magique dans son ensemble, ne savait pas que ses trois enfants avaient pour père, Lord Voldemort.

 

 

 

Nora et sa petite troupe arrivèrent au manoir Malefoy, il était étrange de revenir ici, elle n’y avait pas remis les pieds depuis la mort de Narcissa. Beaucoup de monde était déjà présent, et la petite maman repéra Drago et sa femme. Elle amena toute sa famille pour qu’il puisse saluer le jeune homme.

-         Bonjour ! fit-elle.

Drago lui donna une rapide accolade et salua les enfants sans conviction. La jeune maman comprenait que ça soit difficile d’évoluer avec les enfants du Seigneur des Ténèbres, mais Ano, Rina et Toma, n’y étaient pour rien eux. Les trois enfants se mirent à jouer, et à courir. Nora repéra Dorea, elle était en compagnie de Dromeda, la dernière fille qui lui restait. Le petit Teddy, le fils de Remus et Tonks était là aussi. Nora se dirigea donc vers son amie pour la saluer, elle avait perdu ses deux filles pendant la Guerre, et la jeune sorcière se sentait responsable, et coupable et voulait expier sa faute, même si Dorea lui avait déjà dit que ce n’était pas sa faute, qu’elle n’y était pour rien. Les trois femmes faisaient quelques pas dans le parc, où avait lieu la cérémonie. Il faisait beau temps, et Nora jetait souvent des coups d’œil en direction de ses enfants pour voir si tout se passait bien.

-         Mamie ! Mamie ! cria Teddy, en courant vers sa grand-mère, Dromeda.

Le petit garçon semblait être blessé, parce qu’il tenait sa main gauche dans sa main droite. Nora se demanda ce qui avait bien pu se passer.

-         Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Andromeda.

-         Il m’a mordu, le serpent. Elle lui a dit de me mordre ! expliqua-t-il.

-         Qui ? continua la grand-mère de Teddy.

-         Elle, là ! répondit-il en pointant du doigt, Anora qui se trouvait au milieu du trio que formait les trois enfants de Nora.

Un silence se fit entendre, et tout le monde resta sur le qui-vive. La plupart des gens présents à la cérémonie, était d’anciens mangemorts qui savaient donc qui était Ano, Rina et Toma mais il y avait d’autres personnes qui ignoraient tous. Mais maintenant tout le monde allait vite comprendre que les enfants étaient le fils et les filles de Voldemort.

-         Elle n’a pas dit ça ! s’écria Ariana. C’est lui qui a été méchant.

-         Et je ne te permets pas, fit Dromeda.

Nora lui jeta un regard noir, en s’approchant de ses enfants, Dorea restait silencieuse, en baissant le regard, pour éviter de croiser celui de Nora.

-         Raconte-moi ! fit la jeune maman à sa fille.

-         Il a voulu mettre un coup de pied au serpent. Il voulait lui écraser la tête, Ano a dit de ne pas mordre, et de partir… Mais Bibou, c’est le serpent, a eu peur, et il a attaqué. Anora n’est pas une méchante.

-         Menteuse ! s’écria Teddy. Elle a dit au serpent de me mordre, c’est une méchante.

-         Non, c’est pas une méchante ! dit Rina en pleurant d’un air désespéré.

Rina ne voulait qu’on prenne sa sœur pour une méchante. Nora vit les poings de Toma se serrait, et la tête d’Ano commençait à s’assombrir. On pouvait la traiter de méchante, de tous les noms qu’on voulait, mais qu’on fasse pleurer sa petite sœur, alors là c’était autre chose. Nora souleva sa petite fille dans ses bras, et s’éloigna avec ses enfants, avant que ça parte en bagarre.

-         Là, là ! Je sais que Ano n’est pas une méchante, rassura-t-elle sa petite fille.

Nora soupira, elle se doutait qu’il y allait avoir des commentaires sur l’incident, et encore des messes basses et des murmures, elle ne pourrait pas empêcher les rumeurs de circuler, espérant qu’elles n’allaient pas parvenir à leurs oreilles d’enfants. Rina continuait de renifler, après avoir pleuré un bon moment. Nora se sentait impuissante à calmer sa fille. Il fallait vraiment qu’elle trouvait les bons mots pour la rassurer. La petite fille ne voulait pas qu’on prenne sa sœur pour une méchante. Toma et Anora marchaient en silence devant elle, l’un et l’autre semblaient s’être calmés. Elle s’approcha du banc, où elle avait passé beaucoup de temps à discuter avec Narcissa. La jeune mère posa sa fille sur le rebord, et la regarda avec le sourire, un peu triste.

-         Ça va mieux ? demanda Nora, Rina hocha la tête pour lui répondre, les yeux encore humides de larmes. Peu importe ce que les gens pensent ou disent, tant que toi, tu sais que ta sœur n’est pas une méchante, c’est le plus important. Je ne voulais rien vous dire, mais…. Commença Nora, après une grande inspiration, mais je pense que c’est important. Quand nous serons à la maison, je vous dirais ce que vous devez savoir sur votre père, termina la jeune femme.

Elle observa la réaction de ses enfants, Rina hocha la tête, en mettant son pouce dans sa bouche, Toma regarda sa mère, un peu surpris, et Ano ouvrit de grands yeux, avec un petit sourire en coin.

-         Elanora ! fit une voix dans le dos de la jeune femme, elle se retourna pour faire face à Lucius.

Ils se regardèrent un moment en silence. La petite sorcière finit par baisser les yeux, c’était pour la protéger, elle et ses enfants que Narcissa était morte.

-         Monsieur Malefoy, je vous présente toutes mes condoléances ! murmura-t-elle.

C’était la première fois qu’elle le lui disait, la jeune femme sentit des larmes montaient dans ses yeux, et son menton tremblait.

-         Merci ! répondit-il en faisant un pas vers elle, il posa sa main sur son épaule, et la jeune femme leva la tête vers lui, un peu surprise. J’ai toujours cru, reprit-il, que sa mort ne vous affectait pas ! Vous ne veniez pas à la maison, dans la rue, vous me saluez à peine.

-         J’ai cru que vous m’en vouliez pour sa mort ! fit-elle en essuyant ses larmes.

-         Au début, c’est vrai ! avoua-t-il tout bas.

Nora leva la tête vers lui, et posa sa main sur celle de Lucius, qui était toujours posé sur son épaule. Elle fit un petit sourire, au milieu de ses larmes. Ils ne s’étaient pas compris, et ce n’est que maintenant qu’ils arrivaient à parler, vaut mieux que tard jamais, non ?

Tout le monde se rassembla devant la maison, Lucius s’excusa et la laissa, pour aller rejoindre ses invités. Nora croisa le regard de Drago, et lui fit un petit signe de la main pour le saluer.

-         Tu es triste, maman ? demanda Toma

-         Oui, mon bonhomme. Narcissa était une amie formidable, et je ne pourrais plus la revoir, répondit-elle.

Lucius fit un discours en l’honneur de sa femme, sur la force, la persévérance, le courage et la bienveillance de Narcissa. Il dit qu’elle lui manquait, mais aussi à son fils et d’autres personnes. Il parla des bons moments avec sa femme, et Nora se surprit à sourire en repensant à tout ce qu’elle avait fait pour elle. Et pourtant, au départ, c’était Voldemort qui lui avait ordonné à s’occuper d’elle. Et à la fin, après sa torture par Voldemort, elles n’avaient pas retrouvé leur lien du début, et pourtant elle avait donné sa vie pour sauver celle de Nora et ses enfants.

 

-         Maman, nous y allons ! Dit Ano, impatience de rentrer.

Nora n’était pas particulièrement heureuse de rester plus longtemps, avec tout ce monde qui la regardait de travers, et osaient la juger. Prenant ses enfants par la main, elle allait dire aurevoir à Drago et à son père. Puis la petite troupe quitta la fête. Ils étaient de retour dans le magicobus pour faire le trajet dans l’autre sens. Nora craignait de voir des centaines de personnes devant chez elle, mais arrivés, il n’y avait personne. Elle soupira, mais elle savait que tôt ou tard, le cirque recommencerait bientôt.

La petite famille prit le repas, et Nora demanda à la petite troupe d’aller se mettre en pyjama et de la rejoindre dans sa chambre. La jeune femme se mit en chemise de nuit, et attendit ses enfants avant de se glisser tous les trois dans le lit. Elle devait maintenant leur dire qui était leur père. Elle ne pouvait pas mentir, ni enjoliver la vérité. Elle devait raconter la vérité brute, nue, sans aucun artifice. Nora prit une grande inspiration et commença à raconter l’histoire de Tom Elvis Jedusor, et Elanora Honey, les deux âmes-sœurs réunis pour le destin.

-         Il était une fois, un jeune garçon qui s’appelait Tom Jedusor, il n’avait pas eu la chance de connaître ses parents. Il a grandi dans un orphelinat, entouré par d’autres enfants, mais tout le monde le trouvait différent, étrange. Il était seul, jusqu’au jour où il rencontra une petite fille, Elanora Honey.

-         C’est toi, maman ? demanda Rina en suçant son pouce.

La petite fille était bien calée dans les bras de sa mère. Toma avait la tête posée sur son ventre. Et Ano était bien droite, assise, et écoutait l’histoire avec beaucoup d’attention.

-         Oui ! Les deux enfants étaient différents, ils ont grandi côte à côte, ils sont allés à Poudlard, l’école de magie.  Le jeune garçon avait des pouvoirs impressionnants, il pouvait parler aux serpents, il était l’héritier de Serpentard, par sa mère. Serpentard est l’un de fondateurs de Poudlard. Il avait laissé derrière lui, une chambre secrète où une créature était cachée. Tom a libéré la créature, et une jeune fille est morte. Plus tard, le jeune homme a retrouvé son père, c’était un moldu, et il a dit des mots…. Méchants à son fils. Alors plein de haine et de colère, Tom a tué son père et ses grands-parents. Après cela, reprit-elle dans un souffle, il est retourné à l’école, avec la petite fille qui avait bien grandi, ils avaient toutes les chances d’être heureux. Mais un malheur frappa et la jeune fille fut perdue dans les méandres du temps, et elle se réveilla cinquante ans plus tard, ayant tout oublié de sa vie. Tom avait bien changé, c’était devenu un puissant sorcier, un mage noir qui veut avoir toujours plus de pouvoir sur les autres.

-         Notre père est Lord Voldemort ? demanda Anora en regardant sa mère droit dans les yeux.

-         Oui, ma chérie, répondit-elle.

Nora vit une lueur de compréhension, et peut-être de soulagement dans les yeux de sa fille. Toma ne parlait pas, ni ne bougeait, il semblait prendre la nouvelle avec calme. Mais la petite Rina avait le visage ruisselant de larmes.

-         Pourquoi pleures-tu, mon ange ? demanda la jeune maman.

-         Parce que c’est une histoire triste. Papa est triste, c’est pour ça qu’il fait des méchantes choses, expliqua-t-elle.

Nora lui fit un petit sourire, elle ne savait pas du tout comment sa fille en était arrivé à cette conclusion, mais elle doutait un peu que cette vérité s’applique à Voldemort.

-         Où est Papa ? continua Ano.

-         Et bien, une grande bataille a eu lieu à Poudlard, et votre père a pris un sort mortel, mais c’était un grand sorcier qui avait réussi à vaincre la mort. Aujourd’hui, il ressemble à une ombre.

-         Oh ! C’est lui, il est venu nous voir la nuit, il parle dans nos rêves, dit la petite fille.

-         Moi, j’ai peur de cette voix, je savais pas que c’était Papa, ajouta Rina.

Nora regarda le plafond, inquiète de ce qu’il avait pu dire ou montrer à ses enfants. Elle sentit Ano poser sa tête sur son épaule. Et ils restèrent là, tous les quatre sans bouger, ni parler. Ils semblaient attendre le dernier membre de leur famille, mais il ne se montra pas ce soir, et tout le monde finir par s’endormir.

 

La première chose que Nora vit en se réveillant, ce fut les doux visages de ses enfants. Cela lui mit du baume au cœur. Elle se leva et le cauchemar commença un hibou, non des dizaines de hiboux se tenaient dans la cour de leur maison. La jeune femme se demandait ce qui se passait.

-         Mlle Nora ! fit Wiskhey.

Nora prit la Gazette des sorciers, en main, et lut la première page, le titre lui fit comprendre la tragédie qui allait se dérouler, et elle ne savait pas à quel point.

« La famille de Celui-dont-on-ne doit-pas-prononcer-le-nom ».

Hier, notre reporter exclusif a découvert que Vous-savez-qui, disparut depuis cinq ans, aujourd’hui a laissé une progéniture. Trois enfants, Anora Honey, Toma Honey, et Ariana Honey. Enfants du mage noir, nous pouvons nous attendre à tous.

Anora, la plus grande, parle le Fourchelang, et a déjà agressé un jeune garçon de son âge.

« Elle a ordonné au serpent de mordre l’enfant », nous raconte un témoin dont nous préférons taire le nom. « Elle m’a également insulté » ajouta notre reporter.

Parlons de Toma, d’après les témoignages ce serait le portrait craché de son père, et un voisin de la famille Honey-Jedusor, raconte, je cite :

« Le garçon est un vrai danger, ma petite fille a été blessé à cause de lui ». Rappelons à tous, que cette petite fille est une moldue, nul doute que le petit Toma suit bien les traces de son père.

Ariana Honey, la petite dernière ne semble pas encore parlée d’elle, mais son simple prénom est une insulte au monde des sorciers. La dernière Ariana recensée est Ariana Dumbledore, d’ailleurs toute la famille vit dans l’ancienne demeure…

 

-         VOUS N’AVEZ PAS HONTE, VOUS FAITES HORREUR AU MONDE DES SORCIERS, cria une voix dans la maison.

C’était une beuglante, d’ailleurs Nora remarqua que le sol était recouvert d’enveloppes rouges. Elle la lâcha la Gazette des sorciers, et courut dans sa chambre. Elle referma la porte derrière, et insonorisa la pièce. Elle ne voulait pas que ses enfants entendent les messages. Ses trois trésors étaient assis sur le lit, et regardaient leur mère, encore à moitié endormi. La jeune maman prit ses enfants dans ses bras, pria pour que le cauchemar cesse enfin. Mais cessera-t-il un jour ?

Nora ne savait pas quoi faire face à ce déluge de jugements, d’insultes, de moqueries. Elle espérait avoir de l’aide, sauf à qui demander, elle voulait qu’on la rassurer. Un hibou frappa à la fenêtre de la chambre, la jeune femme se leva et prit la missive sur la patte de l’oiseau. Elle venait du ministère.

 

« Miss Honey,

Suite à nos récentes découvertes, vous êtes appelé à comparaitre devant le directeur de la Justice Magique, Monsieur Prewett, et le directeur des Aurors, Monsieur Kingsley, assisté par Monsieur Potter.

En effet, ce comité à quelques questions à vous poser sur les récentes activités de Magie Noire.

L’entretien aura lieu le mercredi 4 juin 2003 à 10h, votre présence est obligatoire.

Cordialement.

 

Kinglsey Shacklebolt

Directeur du service des aurors. »

 

Nora retomba assise, sur le lit, et voilà, ça recommençait. On allait lui poser des centaines de questions auxquelles, elle n’avait pas de réponse. On allait peut-être l’enfermer, la séparer de ses enfants, qui s’occuperait d’eux ?

-         Maman, c’est grave ? demanda Toma, visiblement très inquiet.

La jeune sorcière tenta de faire bonne figure avec un sourire, mais il était clair que ses enfants n’étaient pas dupes. Rina fit un câlin à sa mère, Toma s’assit sur ses genoux, et Anora lui prit la main. Il fallait qu’elle soit forte pour eux, mais que pouvait-elle contre eux tous ? Il fallait que Tommy revienne, lui seul pourrait les protéger.

 

 

Laisser un commentaire ?