Nouvelle chance

Tom caressait l'un des serpents de pierre qui ornaient la chambre observant le serpent, non sans une pointe d'admiration. Une goutte d'eau tomba sur sa main, la pièce était particulièrement humide et froide, mais cela ne semblait pas perturber Tom. Une fois se jugeant en sécurité, Tom, qui avait observé un moment l'animal, lui demanda.

- Je suis venu te demander de tuer les Sang-de-Bourbe du château, car tu disais que tu pouvais débarrasser l'école d'eux. Comment peux-tu faire ça si tu ne peux pas vraiment les voir ? 

- C'est extrêmement simple maître, maintenant que vous avez ouvert l'entrée de la chambre, il me suffit de remonter le passage par lequel vous êtes venu jusqu'à moi. 

Tom semblait satisfait de la réponse du Basilic, un sourire haineux vint se loger sur ses lèvres. 

- Dès demain matin, tu pourras... 

Tom n'eut pas le temps d'achever sa phrase, qu'il se retrouva attiré en arrière. Le claquement d'une gifle magistrale résonna dans toute la pièce. Quand Tom comprit ce qui venait de se passer, il se rendit compte qu'il faisait face à un Harry plus furieux que jamais. 

- Tu pourras quoi Tom ?!! Attaquer les Sang-de-Bourbe ?!!!!!

Harry a cet instant, avait l'impression de se retrouver face à l'Horcruxe du journal de Jedusor. Il lui semblait loin le garçon qu'il était allé chercher dans cet orphelinat lugubre. Il lui semblait loin le garçon qui avait une peur bleue de le décevoir. Comprenant que l'on s'en était pris à son maître le Basilic siffla : 

- Maître, voulez-vous que je me débarasssse de lui ? 

Tom resta sans voix, épongeant le sang qui coulait de sa lèvre. Le serpentard se tourna vers le Basilic, mais Harry prit la parole en s'adressant au serpent avec véhémence. 

- Toi fermes là ! C'est moi qui vais me débarrasser de toi plus vite que prévu ! 

Le Basilic, s'apprêtait à se jeter sur Harry quand Tom lui ordonna d'arrêter. 

- Mais maître ? Il vous a attaqué... Siffla le Basilic en s'arrêtant néanmoins. 

Tom ne répondit pas au serpent, il n'avait pas plus envie de répondre à son père, et après tout, il avait déjà répondu lui-même à sa question. 

- C'est pour ça que tu m'as posé toutes ses questions sur le Basilic ? Tom ! Autant te dire tout de suite que si tu comptes te servir de ce Basilic pour tuer des élèves de cette école, je te ramène dans la seconde à la maison ! Je t'enferme dans la cave jusqu'à ce que la raison te soit retrouvée !!! Certes, tu peux le contrôler, mais je ne te laisserai pas faire une chose pareille !!!!

- Je devrais... Peut-être... la laisser te tuer... dans ce cas. 

Répondit Tom, la voix légèrement tremblante. Le manque d'assurance dans le ton de Tom montrait qu'il n'en pensait pas le moindre mot. Il vit cependant du coin de l'œil que le Basilic, c'était raidit attendant les ordres du serpentard, prêt à bondir sur Harry. Une seconde gifle retentit, cette fois, on pouvait discerner de la haine sur le visage d'Harry. Il était évident qu'à cet instant, il faisait face à Voldemort et non plus à Tom. 

- Si tu crois que je vais te laisser détruire 10 ans d'effort pour te garder dans le droit chemin en une soirée, tu rêves !

Il était hors de lui, il avait le sentiment d'avoir échoué, encore une fois. Même si Harry avait fini par tuer Voldemort, beaucoup de ses amis étaient morts par sa faute. 

- Père ... 

- Je t'interdis de m'appeler comme ça ! Je refuse d'être le père d'un assassin ! D'un monstre capable de supprimer une âme, car elle ne lui semble pas digne d'exister à cause de son sang ! 

Les deux gifles réunies firent moins de mal à Tom que les paroles d'Harry à cet instant. Elles eurent le même effet qu'un coup de poignard dans le cœur du garçon. Tout comme Tom plutôt Harry ne pensait pas ces paroles, car il chérissait Tom. Il aimait Tom, mais haïssait Voldemort et pour l'heure, c'était ce dernier qu'il avait en face de lui. 

- Harry ... Tenta alors désespérément Tom essayant de contrôler la brûlure au fond de sa gorge. - Je... 

Tom ne savait pas vraiment quoi faire, il avait envie de retourner en arrière, car il ne voulait pas perdre son père, mais à en juger par les paroles et le regard de ce dernier, il avait bien peur que c'était ce qu'il venait de se passer. Il se tourna vers le Basilic avant de lui dire. 

- J'aimerais que tu ne t'en prennes à personne dans le château... J'aimerais que tu ne m'appelles plus. 

- Bien maître. 

Siffla le serpent dont on pouvait entendre la déception. Le Basilic se retira de la pièce par la bouche de Salazard Serpentard. Tom la regarda s'éloigner avant de baisser la tête. Il ne pouvait plus regarder l'homme qui lui faisait face dans la pièce. Harry quant à lui inspira légèrement, contrairement à Tom, l'ancien gryffondor n'avait pas baissé le regard. Harry ressentait un mélange de colère et de soulagement. Il ne savait pas s'il pouvait faire confiance à Tom. Il ne l'avait jamais réellement su, mais aujourd'hui, ce sentiment était encore plus présent. L'adolescent qui faisait face à Harry sans oser le regarder était incontestablement son Tom, mais celui qu'il lui avait montré quelques minutes plutôt n'avait rien avoir avec lui, il s'agissait du plus grand mage noir que le monde sorcier ait connu. 

- Tom. Dit simplement Harry en direction de ce dernier. 

Les yeux du plus jeune se risquèrent à croiser le regard de l'homme qu'il aimait le plus sur cette terre et qui semblait désormais le haïr. Cette fois la brûlure qui gonflait dans la gorge du serpentard devint trop intense pour qu'il réprime un sanglot. En dix ans, c'était la seconde fois qu'Harry le voyait craquer. Harry était certain que Voldemort n'avait jamais pleuré ce qui rendait Tom plus humain aux yeux de son père. Voyant que Tom était dans l'incapacité d'articuler quoi que ce soit Harry reprit. 

- Demain, les vacances de Noël débutent. J'avais prévu que nous restions à Poudlard cette année étant donné que je suis professeur, mais je vais te ramener à la maison. Je t'avise Tom, je ne sais pas encore si je te laisserai revenir à Poudlard à la rentrée. Avec ce qui vient de se passer, j'ai amplement de quoi te faire expulser ! Maintenant, retourne dans ton dortoir, nous partons dans deux heures. 

Tom ne supporterait pas l'idée de ne pas pouvoir poursuivre ces études à Poudlard, mais il ne pouvait davantage moins supporter l'idée de perdre Harry. Sans oser un regard pour son père Tom obéi et retourna dans son dortoir. Harry referma la chambre des secrets avant de se rendre dans son bureau pour préparer ses affaires, mais il s'écroula sur sa chaise. Vidait de toute son énergie, il était incapable de réfléchir de manière rationnelle. Ce qui venait de se passer cette nuit était digne d'un des cauchemars qui animait les nuits de l'homme. Un cauchemar ? C'était ce qu'aurait préféré Harry à cette heure, mais il en était rien. Harry se demandait si les choses pouvaient réellement changer. Ce qui venait de se passer dans la chambre lui donnait le sentiment que tout était écrit et que la seule chose qu'il pouvait faire, c'était retardé l'évidence.