Nouvelle chance
Harry avait décidé de rentrer pour les vacances de Noël. Il ne savait pas encore s'il devait aviser le directeur de ce qui c'était passé la veille dans la chambre des secrets. Harry n'avait pas adressé la parole à Tom de tout le trajet, quant au serpentard, il n'avait pas osé briser ce silence. Ce n'est que dans l'intimité de leur salon que l'adolescent prit son courage à deux mains. Comme il ne savait pas si Harry, c'était un peu calmé de la veille, il préféra éviter tout nominatif tel que "père" ou "Harry".
- Je suis désolé pour... Commença-t-il.
- Non Tom ! Pas maintenant. Le coupa Harry. - Je ne suis pas prêt à t'entendre dire que tu es désolé d'avoir donné l'ordre au basilic de tuer les sang-de-bourbe, pour reprendre tes mots.
- Mais père...
- Je t'ai dit NON Tom ! Le coupa à nouveau Harry cette fois beaucoup plus menaçant.
Pour mettre fin à la discussion l'homme alla s'enfermer dans son bureau. Il s'en voulait d'avoir réagi comme ça face à Tom, mais Harry n'y arrivait plus. Savoir ce que pouvait devenir Tom le hanté. À l'époque où il avait adopté Tom, Harry se disait que si Voldemort prenait le dessus sur Tom, il n'aurait qu'à se débarrasser de lui, mais à présent, c'était différent. Harry aimait réellement Tom. Voldemort l'avait détruit, mais Tom l'avait sauvé d'une dépression sans précédent, avec Tom, Harry avait retrouvé la famille qu'il n'avait jamais eue, il ne savait pas quoi faire pour empêcher le mal de noircir l'âme de Tom.
Tom se retrouva face à la porte fermée du bureau de son père, il ne savait pas s'il ressentait de la colère ou de la tristesse. Harry ne lui avait même pas accordé la possibilité de s'expliquer. Le sentiment de rejet envahit Tom comme jamais. Ce sentiment avait pourtant été le seul qu'il avait ressentit pendant presque 7 ans, mais aujourd'hui, c'était différent. Aujourd'hui, c'était son père, la seule personne qu'il avait entouré de l'amour et de l'attention, qui le rejetait. Des larmes de colère montèrent aux yeux de l'adolescent. Il partit à son tour s'enfermer dans sa chambre. Il était tellement furieux à cet instant qu'il mit sens dessus dessous tout ce qui se trouvait dans sa chambre, et ce, sans l'aide de sa baguette.
Harry observait le seul souvenir qu'il avait emporté avec lui, un portrait de Ron et Hermione qui lui souriait en se tenant la main. Alerté par des bruits de destruction à l'étage, il rangea le portrait de ses amis avant de transplaner dans la chambre de son fils où il dévia magiquement un objet inconnu qui lui arrivait droit dessus.
L'auteur de l'agression ignora la présence de son père dans la chambre. Casser et détruire tout ce qui se trouvait sous sa main ne l'avait soulagé en rien. Il s'effondra, assit contre le mur qui faisait face à sa porte. Il posa sa tête sur ses genoux et laissa déverser sa peine et sa rage en des larmes silencieuses.
Harry avait envie de hurler après Tom à la vue de l'état dans laquelle se trouvait la pièce. Il se ravisa quand son regard croisa le jeune homme assit au sol en train de pleurer.
De tous les rôles qu'avait pu avoir Harry dans sa vie, celui de père était incontestablement le plus compliqué de par sa complexité. Il s'assit près de l'adolescent, il voulait rassurer Tom, lui exprimer son amour, le laissé s'expliquer, mais Harry restait Harry. La seule personne qui avait su apaiser ce dernier lors de ses très nombreuses crises de colère était Hermione, mais elle n'était pas là, aujourd'hui et avec lui. Il s'en était accommodé comme il l'avait pu, mais pour une fois, il aurait tout donné pour qu'elle l'aide.
- Tu sais Tom, il y a très longtemps avant que je ne vienne te chercher, j'ai tout perdu à cause d'un mage noir, mes amis, ma famille et tout ce qui comptait pour moi. La magie noire et la haine à tout détruit dans ma vie, je n'étais plus que l'ombre de moi-même quand je suis venu te chercher. Avant de te recueillir ici, j'étais tellement détruit que j'étais incapable d'amour.
C'était la première fois qu'Harry en disait autant sur lui au jeune homme. Tom n'avait jamais vraiment posé de question à Harry sur son passé et si c'était le cas, il avait toujours répondu de la façon la plus vague possible.
- C'est pour ça que tu fais une telle fixation sur la magie noire ?
- Je t'ai dit que cette cicatrice, celle que j'ai sur le front, était dut à un accident de balai quand j'étais enfant, mais en réalité, je la tiens de ce mage noir qui a d'abord supprimé mes parents avant de s'y essayer sur moi alors que je n'avais qu'un an.
- Il ne devait pas être si puissant que ça pour ne même pas réussir à assassiner un bébé.
L'adolescent avait dit cela comme s'il parlait de la météo. Harry le regardait mâchoires serrées. Il ne put s'empêcher de se dire que c'était lui-même que Tom était en train de traiter d'incapable avant de se raviser. Son fils n'était pas Voldemort, du moins pas encore.
- Je peux t'assurer qu'il était suffisamment puissant pour croire que tout lui était du, et pour se croire le maître du monde. Ce mage te ressemblait. Tout comme toi, il n'a pas eu de chance dans sa vie. Contrairement à toi, personne ne l'aimait, par conséquent, il ne savait pas ce que voulait dire ce mot. Il était incapable d'aimer qui que ce soit... Si ce n'est lui-même. Tout comme toi, il était brillant et il s'était pris de passion pour la magie noire. Une passion si importante que c'est la magie noire qui avait fini par prendre le contrôle sur lui. Cette magie pourrit l'âme Tom, même la plus pure d'entre elle. La puissance et la vengeance sont des motivations qui ne devrait pas prendre le dessus sur le reste.
- Je ne suis pas un mage noir père.
- Non mais tu agis comme tel ! Demandé à l'une des pires créatures que le monde ait connu de tuer des élèves est digne de ce mage dont je te parle. C'est tout sauf un compliment Tom.
L'adolescent releva la tête vers son père et le regarda pour la première fois depuis qu'il était entré dans sa chambre.
- Je ne l'ai pas fait... Ce n'est pas ce que tu crois...
- Je n'aurais pas été là, Tom, des élèves seraient mort cette nuit ! Je ne sais plus quoi pensait de tes agissements. D'abord, tu créais des sorts de magie noire contre tes amis, ensuite, tu demandes à un basilic de tuer des nés moldu. Qu'est-ce que tu veux que je croie ? Je t'ai entendu lui ordonner de tuer des Sang-de-bourbe. Je peux savoir quel est ton problème avec eux ?
- Les moldu sont des êtres inférieur aux sorciers et ...
- Non mais tu t'entends ? Je veux bien que tu n'aies pas eu une bonne expérience à l'orphelinat, mais les moldu ne sont pas tous comme ça. La magie ne te rend pas supérieur à eux, elle te rend différent mais pas supérieur. La seule chose qui te rendra supérieur Tom, c'est l'amour et la bienveillance. L'intelligence et le courage.
- En clair, j'aurai dû être soit un poufsouffle soit un gryffondor ?
- En clair, tu dois être juste TOI TOM ! Je ne suis pas en train de te parler des maisons, mais de ton attitude ! Tu ne peux pas mettre un mauvais comportement sur ton héritage ou sur la maison à laquelle tu appartiens. Tu es peut-être l'héritier de Salazar Serpentard, mais ce ne sont pas nos ancêtres qui déterminent qui nous sommes, mais les choix que nous faisons. Dans la vie, tu auras toujours le choix d'agir pour le bien ou pour le mal.
- Père... Je te jure que je n'utiliserai plus de magie noire et que j'éviterai de m'y intéresser, mais ne dis rien à Dippet au sujet de la nuit dernière.
Harry ne répondit pas à son fils. Il se contenta de se lever.
- Donne-moi ta baguette Tom.
L'adolescent avait envie de répliquer, mais le regard d'Harry l'en dissuada. Sans grande conviction, Tom tendit sa baguette à Harry.
- De toute évidence, tu n'en auras pas besoin ici donc elle ne devrait pas trop te manquer. Je te conseille fortement de remettre la pièce en état également. Je te l'ai dit, pour le moment, ma décision, te concernant, n'est pas encore prise. Tu es très fort pour que l'on te croie, mais ce que je voudrai, c'est être certain de ce que tu me dis et pour l'heure, j'ai pas mal de doute.
Avant qu'Harry ne reparte Tom l'interpella.
- Quel est le nom de ce mage noir ? Celui dont tu parlais tout à l'heure.
- Tom, son nom n'est pas important.
Harry venait de répondre à sa question sans que ce dernier ne puisse sans douter. Il utilisa la porte cette fois-ci pour sortir laissant le jeune homme seul avec ses réflexions.