Nouvelle chance
Cette nuit-là, Tom, se réveilla couvert de sueur. Le cœur battant la chamade, le jeune homme se leva, entra dans la salle de bain, ouvrit le robinet du lavabo avant de s’asperger le visage d’eau glacée. Quand Tom se redressa, il fut surpris d’apercevoir dans le reflet du miroir son père. Effectivement, celui-ci, n’ayant pas trouvé le sommeil, avait entendu Tom se lever.
- Que se passe-t-il Tom ? Demanda Harry, la voix encore ensommeillée malgré son insomnie apparente.
- Rien, j’ai juste fait un cauchemar. Tu devrais aller te recoucher.
Tom effleura son nez comme pour vérifier que celui-ci y était toujours. Son geste ne passa pas inaperçu auprès de Harry. L’homme le regarda un peu suspicieux. Il laissa cependant Tom retourner se coucher sans poser davantage de questions. Une fois de retour dans sa chambre, Tom se saisit de son journal dans lequel il griffonna quelques mots.
Satané cauchemar, j’ai rêvé que j’étais un mage noir très puissant, que j’anéantissais mon père, que j’étais complètement défiguré. J’étais chauve, ma peau encore plus blanche qu’elle ne l’est déjà, et surtout, je n’avais plus de nez et mes yeux étaient semblables à ceux des serpents. Toutes ses histoires sont entrain de me rendre complètement fou.
L’adolescent referma son journal avant de s’allonger sur son lit, le regard rivé sur le plafond. Qu’allait-il bien pouvoir faire de sa vie si son père le faisait renvoyer de l’école ? Cette question l’empêcha de trouver le sommeil cette nuit-là.
En descendant dans la cuisine, Tom croisa Harry qui tenait dans sa main une tasse de café, mais la regardait sans la boire. Tom s’en saisit avant de la boire d’une traite. Il grimaça, le café de Harry était froid.
- Sérieusement ? Ça fait combien de temps que tu as cette tasse dans la main ?
Harry émergea de son sommeil éveillé et lança un regard aussi noir que l’avait été son café à son fils avant de répondre un « bonjour » en se servant une nouvelle tasse.
- Je ne dirais rien à Dippet sur ce qui s’est passé dans la chambre des secrets, en contrepartie, tu seras en retenu tous les soirs dans mon bureau jusqu’à ce que ma confiance en toi soit retrouvé et je t’assure que c’est loin d’être gagné de ce côté-là.
Il n’eut pas le temps de cligné des yeux que Tom, c’était déjà jeté dans ses bras.
- Merci père !
- Ne me remercie pas trop vite. Si tu trouvais que j’étais sur ton dos avant ça, je peux t’assurer que tu penseras bien vite que j’étais le père le plus absent de Poudlard.
Le jeune homme se doutait que son père n’allait plus le lâché, mais pour l’heure ça lui était égal. Il ne serait pas renvoyé de l’école, c’était tout ce qui comptait à ses yeux.
Les jours qui suivirent furent un peu monotones, Tom était contraint d’étudier deux fois plus qu’en temps normal et Harry ne s’autoriser aucune sortit sans Tom ce qui rendait ses achats de Noël compliqué, mais il avait remarqué que Tom mettait beaucoup d’énergie à le satisfaire. Le 23 décembre, Harry alla frappé à la porte de la chambre de son fils.
- Tom, il faut que j’aille effectuer quelques courses sur le chemin de traverse, j’en ai pour maximum deux heures.
Harry s’assit sur son lit, face au bureau auquel Tom était installé pour travailler. Il plongea son regard dans le siens.
- Je te fais confiance Tom, tu ne désertes pas la maison et tu travailles sur ton programme du jour, je veux que tu aies fini tes exercices quand je rentre.
- Je ne vais pas inventer de nouveau sort de magie noire en ton absence n’y envoyé un hibou ordonnant de tuer des sangs-de-bourbes au basilic.
Le regard d’Harry se fit aussi sombre que ses cheveux, mais il ne dit rien, ses yeux en dit suffisamment et Tom faillit regretter ses paroles. Il baissa le regard tandis qu’Harry quitté la chambre.
Sur le chemin de traverse, le sorcier fit quelques boutiques à la recherche du cadeau idéal pour son fils. Pour la première fois, depuis qu’il élevait Tom, Harry avait du mal à être enthousiaste à l’idée de trouver le cadeau qui ferait plaisir à son fils. Il était si en colère contre ce dernier depuis l’incident de la chambre qu’il n’éprouvait pas autant de plaisir qu’à son habitude à faire ce genre de courses.
Harry entra dans un bar et commanda un whisky pur feu.
Pendant ce temps, dans la maison des Jedusor, Tom était concentré sur la montagne d’exercice que Harry lui avait donné. Au bout d’une heure, il fit claquer sa langue d’agacement. Sa main commençait réellement à le faire souffrir, et il ne possédait plus sa baguette pour ensorceler sa plume afin qu’elle travaille toute seule. Une petite vipère l’observait depuis sa fenêtre ouverte. Malgré le froid de décembre, Tom avait préféré entrouvrir sa fenêtre, il avait l’impression d’être moins enfermé comme ça.
- Regarde-moi cet idiot, il a la chance de vivre au chaud et il ouvre sa fenêtre.
Avait raillé le serpent.
- Ho, ça va toi ferme là ! Je me passerais de tes commentaires.
- Tu peux me comprendre.
- Tadam ! Ouais, et même si tu es la seule personne avec qui je peux parler ici, je me passerai bien de ta compagnie. Les vipères ne sont pas mes serpents préférés.
- Et moi donc, de toutes les personnes avec qui j’essaie de communiquer, je tombe sur un humain aussi sympathique qu’un rat pestiféré.
- Tant mieux alors ! Maintenant, du balai, avant que mon père ne soit de retour.
- Ton père ? Harry, c’est ça ?
Le visage de Tom se figea.
- Comment connais-tu son nom ? Tu lui as déjà parlé ?
- Non mais ton père est connu dans ma famille. C’est ma sœur qui lui a indiqué comment te trouver quand tu étais à l’orphelinat. Les humains parlant notre langue sont très rares et c’est pour cette raison que je voulais en trouver un moi-même. Ton père nous doit un service et je suis venu lui réclamer sa dette aujourd’hui.
. - Mon père n’est pas là pour le moment. Maintenant fou le camp, j’ai du travail.
- Vraiment ?
Le serpent rampa jusqu’au bureau de Tom, de sa queue, il ouvrit le tiroir du jeune sorcier avant de pointer un livre de magie noire très particulier.
- Es-ce-que ton travail à avoir avec ceux-ci ?
Tom referma le tiroir avec violence sur la queue du serpent qui se tordit de douleur avant de réussir à s’extirper du tiroir.
- Je doute que Monsieur Jedusor approuve vos lectures mon cher Tom.
Cette fois Tom avait plus de mal à cacher ses émotions sous son masque.
- Je t’ai dis de te barrer !
- Et moi, je me dis de rester. Qui sait, je pourrais facilement informer Monsieur Jedusor de ce qui se trouve dans votre tiroir.
Cette fois Tom attrapa le serpent par le cou avant de lui hurler dessus.
- Tu dis un mot à mon père sur ça et je te jure que je t’empaille vivant.
- Me dire quoi Tom ?
Le jeune homme se figea sur place, il n’osait pas se retourner. Il savait que son père était dans l’encadrement de sa porte, et même s’il ne le voyait pas, il pouvait savoir exactement la tête qu’il arborait à cet instant. Tom avait envie d’empoigner davantage le cou de ce maudit serpent.
Rapidement, Tom jeta le serpent par la fenêtre et d’un geste bien trop brusque se retourna vers la porte.
- Tom qu’est ce qui se trouve dans ton tiroir et qui vaille que tu empailles un serpent vivant si je le découvrais ?
Demanda Harry qui avait déjà en main la poignée du tiroir. Tom se jeta sur lui pour l’empêcher de l’ouvrir.
- Rien père ! C’est ton cadeau de Noël. Improvisait l’adolescent.
Harry stoppa son mouvement et son regard se fit des plus douteux.
- Comment as-tu fait étant donné que tu es consigné ici depuis notre arrivée ?
- Je l’ai depuis un moment, je l’ai acheté à Préaulard quelques jours avant les vacances.
Tom ne mentait pas totalement, car il s’était effectivement procuré son cadeau quelques jours avant leur retour à Préaulard. Harry ordonna au serpent de revenir et lui demanda si c’était exact.
- Si votre cadeau s’intitule « Secrets les plus sombres des forces du mal », c’est exact, il s’agit bien de votre cadeau.
La mâchoire de Harry faillit se décrocher à l’évocation du livre que venait de faire le serpent. D’un geste, Harry écarta Tom avant d’ouvrir le tiroir en question, par réflexe Tom le referma comme il l’avait fait sur le serpent, serpent qui ne put s’empêcher de siffler de compassion en voyant la scène.
Le visage de Harry se déforma de douleur et de colère.
- TOM ! Hurla-t-il avant d’écarter l’adolescent et d’ouvrir le tiroir. Son sang ne fit qu’un tour quand il vit le livre qu’il avait vu pour la première fois lorsque Hermione leur avait présenté. Il se rappelait encore de l’expression de dégoût de cette dernière quand elle le leur avait présenté.
Cette fois Harry ne put s’empêcher de penser qu’il était trop tard, que Tom avait basculé du côté obscur et que le futur était gravé dans le marbre. Il ne pouvait rien changer. Il prit le livre avant de s’asseoir sur la chaise du bureau de Tom. Il regardait la couverture du livre, sa main droite venait de saisir sa baguette. Un silence de plomb venait de s’abattre dans la pièce. L’adolescent observait le sorcier bien incapable déceler la moindre émotion dans son regard. Il semblait en proie à une lutte intérieure, il fallut plusieurs minutes à Harry pour prendre la parole. Sa voix était détachée et neutre ce qui déstabilisa le jeune homme.
- Quelles sont les connaissances que tu as acquises dans ce livre Tom ?
- Quoi ?
- Je savais que j’avais un fils désobéissant, la preuve en est, mais j’ignorais que j’avais un fils dénué de la moindre intelligente au point de ne pas comprendre une phrase aussi simple que celle-ci. Qu’as-tu appris en lisant ce livre ?
En temps normal Tom aurait répliqué, mais il n’en fit rien. Il savait qu’il valait mieux un Harry explosif qu’un Harry aussi imperturbable et détaché dans une situation semblable à celle-ci.
- À devenir immortel en séparant son âme en plusieurs morceaux.
Harry lutta contre l’envie d’envoyer un avada kedavra à Tom a cette réponse, bien qu’il saluât l’honnêteté.
- Tu comptes créer un horcruxe ? Plusieurs peut-être ?
- Non ! Il faut donner la mort pour cela père.
- N’étaient-ce pas tes intentions dans la chambre des secrets ? Ne voulais-tu pas donner la mort ?
Les yeux de Tom se remplirent de larmes.
- Et au moins le courage de reconnaître tes intentions au lieu de chialer comme un gamin à qui on retire sa sucette ! Est-ce que tu avais l’intention de créer des horcruxes Tom ?
Aucune réponse.
- Tom !?
- Oui.
Ce oui fit l’effet d’un coup de massue à Harry. Cette fois, il avait le sentiment d’avoir réellement échoué dans la mission qu’il s’était donnée.
- J’avais l’intention, mais je te jure que ce n’est plus le cas.
- J’en ai ras le bol de t’entendre me jurer que tu es devenu irréprochable ! Chaque semaine, je découvre quelque chose de pire encore dans tes agissements. La semaine prochaine, c’est quoi ? J’apprends que tu es devenu Volde...
Harry s’interrompit. Il se leva brutalement du fauteuil dans lequel il s’était voué à un mutisme mental quelques minutes plus tôt. Il saisit sa baguette et alors qu’il s’apprêtait à prononcer la formule qui mettrait fin à tout cela, un éclair vert jaillit d’une baguette que tenait Tom et qui vint frapper de plein fouet Harry.
Là aurait pu se terminer la mission de Harry.
- Monsieur ? Monsieur ?
- Hum ?
- Monsieur, il faudrait me payer la dizaine de whisky pur feu que vous avez consommé.
Harry se prit la tête entre les mains et revint peu à peu à lui.
- Tom !
Le brun se leva d’un coup, manquant de trébucher pour quitter le bar miteux où il s’était installé.
- Et mon argent ! Cria le vieux barman.
Harry lança un galion avant d’ajouter.
- Gardez la monnaie.
Il prit la poudre de cheminette et se retrouva dans son salon.
- Père !!!
Harry se prit une tornade contre lui et eut du mal à ne pas trébucher. Il avait l’impression que Tom allait lui briser une côte à le serrer comme ça.
- Tom ?
- J’étais super inquiet ! Tom lâcha Harry.
- Je suis désolé, je me suis endormi dans un... Ça n’a pas d’importance. Tu as achevé tes devoirs ?
- Depuis plus de quatre heures oui. Expliqua Tom. Tu t’es endormi dans un bar ? Tu sens le whisky pur feu...