Nouvelle chance
Encore une nuit de plus sans dormir. Harry rentré ivre n’avait pas fermé l’œil de la nuit. Son ivresse lui avait fait vivre son pire cauchemar, et celui-ci lui avait semblé tellement réaliste qu’il ne pouvait s’empêcher d’y songer toute la nuit. Ce n’est que lorsque qu’un rayon de soleil perça au travers de la pièce que l’homme sortit de son lit. Il alla entrebâiller les rideaux afin de faire entrer la lumière de décembre dans sa chambre. Son reflet croisa Harry dans la vitre et il se trouvait assez effrayant. Il décida d’aller prendre une douche. Généralement, Harry n’aimait pas les douches a rallonge, il se lavait, se rincer et sortait de la douche, mais ce jour-là, il y passa au moins un quart d’heure, il restait sous l’eau chaude, pensif, ce n’est que lorsqu’il entendit frapper à la porte de la salle de bain que le sorcier sortit, noua une serviette autour de sa taille et alla ouvrir.
- Oui Tom ?
- Tu pourrais te dépêcher un peu ? J’aimerai moi aussi prendre une douche, déjà que le petit déjeuné n’était même pas prêt, je n’ai pas envie de prendre une douche froide.
Harry attrapa ses lunettes qu’il mit sur son nez avant de croiser les bras sur son torse-nu.
- Déjà pour commencer, un « bonjour » est toujours bon à prendre, ensuite, je ne suis pas ton elfe de maison Tom ! Tu es largement assez grand pour te faire ton petit-déjeuner et ensuite, une douche froide t’aiderait peut-être à te rappeler que tu me dois un minimum de respect.
- Je n’ai plus de baguette ! Je te rappelle que tu me la prisses quand on est rentré.
- Et bien sert toi de tes mains. Ajouta Harry qui essayait d’ignorer l’arrogance avec laquelle son fils s’adressait à lui en quittant la salle de bain.
- Je ne vais pas cuisiner comme un misérable moldu.
« NDA : attention, Tom, Harry n’a pas dormi de la nuit et si tu veux mon avis, tu le provoques un peu trop là. »
- Moldu non, pour le reste permets moi d’en douter.
- Qu’est-ce que tu veux dire ?
- Que ton attitude est particulièrement misérable. Avait lancé Harry qui c’était retourner pour faire face à son fils.
- Pas autant que toi.
- Je te demande pardon ?
- Tu prétextes des achats pour aller te bourrer la gueule dans un bar. Tu crois que c’est digne d’un père responsible ? Tu me demandes d’étudier alors que toi, tu vas...
Tom fut interrompit par la baguette d’Harry qui venait de se pointer sur le torse de son fils.
- Je te déconseille de continuer.
- Ou sinon quoi ? Tu vas me jeter un doloris ? Comme ça, tu pourras ajouter à ta misérable liste « père violent ». Le regard de Tom était on ne plus provocateur.
Harry baissa sa baguette et lorsque son regard croisa celui-ci du jeune sorcier arrogant une gifle résonna dans la salle de bain.
- Maintenant, tu peux dire que je suis un père misérable ! Dépêche-toi de prendre ta douche.
Harry partit dans sa chambre pour s’habiller. Il avait mis les premiers vêtements qui lui étaient tombés sous la main avant de s’asseoir sur son lit. Il s’en voulait d’avoir craqué face aux provocations de son fils, il s’en voulait de l’avoir giflé, mais une part de lui en voulait également à Tom de lui faire ressentir cette culpabilité. Tom était un adolescent cherchant les limites d’Harry, et ces derniers temps, il n’y parvenait que trop bien au goût du sorcier.
Tom sourit en voyant Harry partir puis il entra dans la douche, la gifle qu’il venait de recevoir lui chauffer un peu la joue, mais il avait connu pire. L’eau qui coulait sur son visage était propice à la réflexion. Lui-même ne savait pas pourquoi il ressentait le besoin permanent de provoquer Harry. Au fond de lui, il voulait que tout redevienne comme avant. Que son père le regarde avec fierté plus qu’avec colère ou dégoût, mais c’était plus fort que lui. Cette part de lui, bienveillante, avait envie de se faire pardonner, il avait envie que Harry soit heureux en cette veille de Noël, mais l’autre part, celle qui le poussait ardemment à franchir toutes les limites voulait que Harry souffre, qu’il regrette d’être allé chercher Tom dans cet orphelinat.
Quelques minutes après sa douche, il sortit de la salle de bain et voyant qu’Harry n’était toujours pas descendue, il décida de s’essayer à la cuisine moldu. Il avait de vague souvenir de comment procéder, mais il était totalement novice en la matière. Même avec une baguette Tom n’était pas certain de réussir grand-chose. Il soupira et se saisit d’un livre moldu de cuisine.
Harry, c’était endormi et ce n’est qu’une heure plus tard qu’il retourna dans la cuisine. En voyant le chantier qui y régnait, le sorcier décida de mettre fin au calvaire de Tom à l’aide de sa baguette.
- Au moins, tu as essayé de faire quelque chose. Commenta le sorcier un soupçon moqueur.
- Ouais ben, j’espère que tu as aimé le spectacle, car je préfère encore mourir de faim que de recommencer ça. Boudait l’adolescent.
- Bien entendu.
Harry servit le petit-déjeuner avant d’invité le garçon à le rejoindre en arborant un grand sourire. Il redevint sérieux alors qu’il s’apprêta à tremper un toast dans son café.
- Dit moi Tom, je peux savoir la raison exacte qui te pousse à te conduire comme ça ces derniers temps ?
Une petite voix murmura dans le creux de l’oreille d’Harry que le destin de Voldemort était celé et quoi qu’il fasse, il ne pourrait le changer, mais il se dépêcha d’envoyer balader cette voix perturbatrice.
Le regard de l’adolescent presque amusé s’assombrit à la question de son père.
- J’en sais rien. Je n’ai pas envie de te décevoir et pourtant, je sais très bien que c’est ce que je n’arrête pas de faire. Je suis désolé pour tout à l’heure, je sais que je n’aurais pas dû te parler comme ça. Tu n’es pas un père misérable.
Harry but une gorgée de son café avant de détailler Tom comme si c’était la dernière fois qu’il le voyait.
- Je n’aurais pas dû m’emporter comme je l’ai fait non plus. Tu as raison, aller me saouler dans un bar était une attitude totalement misérable et irresponsable, car je t’ai laissé seul plusieurs heures.
- Je n'ai pas trois ans.
- Non mais tu enchaînes les stupidités comme si c’était le cas. J’essaie de comprendre ce qui ne va pas entre nous. Je sais que je n’ai pas été présent au début de ta vie, mais j’ai toujours essayé de l’être du moment où je t’ai récupéré.
- Et tu t’en sors plutôt bien. Cette histoire avec le basilic, je crois que ça m’a un peu retourner la tête… Je ne me donne pas d’excuse, mais… Je me suis senti respecté et puissant à ses côtés. Je suis désolé père, je te jure que je ne deviendrai jamais le mage noir que tu as vu dans le futur et que tu penses que je vais devenir.
Cette fois, la tasse que tenait Harry lui échappa et se brisa au sol. L’homme regarda l’adolescent désorienté.
- Oui, je suis au courant.
- Comment ?
- Tes rêves ne sont pas très silencieux. Surtout, depuis que nous sommes parties de Poudlard.
- Qu’est-ce que tu sais ? Demanda Harry avec prudence essayant d’être le plus détaché possible.
- Et bien pour commencer que tu n’es pas vraiment mon père… Au sens génétique du terme. Je sais que tu viens du futur ce qui me semblait totalement insensé jusqu’à ce que je tombe sur une photo de toi avec deux autres personnes dans ton bureau.
Harry serra les mâchoires et les points afin de ne pas s’emporter.
- Photo qui se trouve dans une pièce fermée à clé et dans un tiroir qui l’est tout autant !
L’homme se souvient aussi qu’avec cette photo se trouvais la baguette de Tom et il inspira pour se calmer.
- Tom, est ce que tu as récupéré ta baguette ?
L’adolescent haussa les épaules tandis qu’ Harry se tendait de plus en plus.
- J’ai été tenté de la récupérer, mais je me suis dit que tu serais déçu à nouveau, je me suis dit que tu devais avoir de bonnes raisons de me l’avoir enlevé. Enfin… Bonnes d’après ton jugement.
Harry se décrispa un peu et invita Tom à continuer.
- Petit, je t’ai vu plusieurs fois observé cette photo quand tu pensais que j’étais couché et quand je l’ai trouvé… Je l’avoue, je cherchais à récupérer ma baguette, j’ai vu que tu avais une photo avec un nimbus 2000 et il n’y a pas encore cette référence en vente. Lorsque tu dors, il t’es régulièrement arrivé de crier "Tom ne devient pas Voldemort", ou encore "je ne laisserai pas Voldemort prendre l’âme de Tom". Je crois que j’ai fait pas mal de cauchemar moi aussi. Entendre ce genres de phrases à dix ans à de quoi perturber.
- Tu sais tout ça depuis quand ? Demanda Harry qui avait du mal à articulée autre chose.
- Dix secondes. C’était des suspicions jusqu’à ce que tu me pauses cette question. Je te donne une autre suspicion ; le soir où tu m’as parlé d’un mage noir qui avait tué tes parents, c’était Voldemort ? C’était moi ?
- C’était Voldemort. Trancha Harry. De là où je viens, Voldemort et Tom Elvis Jedusor, mais ce n’est pas toi. Si tu te souviens, je t’ai aussi dit quelles différences existaient entre lui et toi.
- Le Tom de ton époque n’a pas eu Harry comme père, il n’a pas eu un colle basque sur le dos, il n’a pas eu un père pour l’empêcher de tuer des élèves et de créer des Horcruxes ? Je sais que je peux être con par fois, mais grâce à toi, je sais ce qui est bon ou pas, j’avoue que j’ai envie d’être respecté et puissant et avant que tu ne me coupes, je sais que je peux l’être par des actes de bienveillances et je l’ai compris d’autant plus après ce qui c’est passé avec le basilic dans la chambre des secrets.
- Je n’ai peut-être pas tout échoué avec toi alors ?
- Je ne sais pas quel meilleur exemple que toi, j’aurais pu avoir pour comprendre cela. À ton époque, j’ai tué tes parents et tout ce que tu aimais et quand tu reviens, tu m’élèves comme ton enfant. Si quelqu’un t’avait tué et que je retournais dans le passé, ce serait pour le tuer.
Harry inspira l’émotion était en train de le gagner.
- C’était ce que j’avais prévu au départ, mais il y a eu un problème dans mes calculs... Tu étais déjà né alors j’ai changé mes plans.
Tom sourit à Harry, il savait que ce qu’il avait dit l’avait touché.
- Une chance pour moi alors.
Tom avait parlé d’Horcrux et cela n’était pas passé inaperçu auprès de l’homme, mais il décida de ne pas relever, car le fond du message que lui avait passé Tom, c’était qu’il n’était pas aussi intéressé que le Tom qui n’avait jamais connu Harry à cet âge.
- Je suis désolée de t’avoir caché la vérité je…
- Tu es mon père, c’est tout ce qui compte. Je crois que je comprends pourquoi tu ne m’as rien dit. Je ne t’en veux pas, je m’étonne moi-même en te disant ça, mais je te remercie de l’avoir fait.
- Tom…
- Père ?
- Oui ?
- Ça ne change rien, tu veux toujours être mon père ?
- Tu auras du mal à convaincre quelqu’un que ce n’est pas le cas et que je viens du futur donc tu n’as pas le choix.
Lança Harry qui essayait de faire de l’humour bien que ce fût vrai.
- Je veux dire… Tu veux continuer à l’être même si je t’ai déçu dans la chambre ?
- Tu veux toujours d’un colle basque sur ton dos comme père ?
Tom sourit gêné.
- Oui... Désolé pour ça aussi.
- Je sais que je suis sur ton dos, mais j’ai mes raisons. Et puis gardé son enfant dans le droit chemin, c’est ce que son censé faire les parents.
- C’est ironique ta situation.
Pensa Tom à haute voix.
- Commentaire ça ?
- À ton époque, je te prive de parents et toi, tu deviens le mien ici.
- Et bien oubli ce que tu pourrais devenir, je suis certain d’une chose, jamais Voldemort n’aurait réagit comme tu l’as fait. Tu n’es pas Voldemort donc ne dis plus que tu as tué mes parents. On ne peut pas revenir sur ce qu’on a fait, mais encore moins se flageller d’un fait qu’on n’a pas encore commis, car il suffit de faire les bons choix.
- Oui, mais en ce moment, j’ai du mal à faire les bons.
- Tu as demandé au basilic de ne pas tuer d’élèves.
- Grace à toi. Je ne suis pas sûr de ne pas l’avoir fait si tu n’avais pas été là.
- Tu aurais certainement ordonné au basilic de tuer, mais tu ne l’as pas fait, c’est le principal.
- Merci d’être là.
Cette fois, ce fut trop pour les émotions d’Harry et bien que pudique, il prit Tom dans ses bras les yeux gorgés de larme.
- Je t’aime père.
- Je t’aime aussi Tom.
- Joyeux Noël.
En tant que témoin invisible, je peux assurer qu’il s’agit de la magie de Noël. Alors que cette maison était gorgée de colère et de ressentiments depuis un moment déjà, l’amour et la sincérité avait chassé toutes les ondes négatives pour ne laisser place qu’a l’apaisement.