Harry Potter et le phénix

Chapitre 23 : Mangemorts en cavale

1483 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 19/10/2021 19:25

Quelques semaines plus tard 


C'était la veille de la rentrée. Nous étions en train de prendre le petit déjeuner lorsque la mère de Ron s'écria : 

 -Enfin ! Voilà le courrier ! 

 Elle fit entrer le hibou par la fenêtre de la cuisine, déplia son exemplaire de La Gazette du Sorcier, regarda la première page et laissa échapper un cri aigu. 

 -Qu'est-ce qu'il y a ? 

 Pour toute réponse, elle étala le journal sur la table et nous montra dix photographies en noir et blanc qui occupaient la une. Chaque portrait s'accompagnait d'une légende précisant le nom du sorcier et le crime pour lequel il avait été envoyé à Azkaban. C'est alors que je vis le titre au-dessus des photos. 


 EVASION MASSIVE D'AZKABAN 

 

-Et voilà ! se mit à hurler le père de Ron. 

 Je ne l'avais encore jamais vu dans un tel état de colère. Il poursuivit : 

 -Ca devait arriver ! Voilà ce qui se passe quand on met au pouvoir des gens incompétents ! Dumbledore l'avait prévenu et Fudge n'a rien voulu entendre ! Les Détraqueurs se sont ralliés à Vous-Savez-Qui et ont rendu la liberté aux Mangemorts. 

 -Et dire que Fudge vient de passer deux mois à affirmer à tout le monde que Harry et Dumbledore étaient des menteurs et que Vous-Savez-Qui n'était pas de retour...ajouta Ron. 


Lorsqu'on se réveilla le lendemain matin, l'atmosphère pesante régnait encore dans la maison. Le père de Ron, qui travaillait au Ministère, avait été appelé pour une affaire urgente. Il eut juste le temps de nous souhaiter une bonne rentrée et de mettre une cape sur les épaules avant de se préparer à transplaner.

-C'est de la folie, je n'ai même plus le temps de prendre le petit déjeuner !

Au moment où Mr Weasley disparaissait, Bill et Charlie, les frères aînés de Ron qui avaient terminé leurs études, entrèrent dans la cuisine.

-On va vous accompagner à la gare. 

Mrs Weasley avait commandé trois taxis moldus pour nous conduire à Londres. Les chauffeurs, qui n'avaient pas vraiment l'habitude de transporter dans leurs voitures des hiboux surexcités, furent grandement soulagés de nous voir descendre devant la gare de King's Cross.

On retrouva Hermione sur le quai de la voie 9 3/4. Le Poudlard Express était déjà là. Après avoir remercié chaleureusement Mrs Weasley et dit au revoir à Bill et Charlie, on commença à avancer dans le couloir à la recherche d'un compartiment vide. Malheureusement nous n'étions pas en avance et ils étaient déjà tous pleins, sauf le dernier, tout au bout du wagon. Celui-ci n'avait qu'un seul occupant, un homme profondément endormi, assis près de la fenêtre. Il portait une robe de sorcier miteuse, rapiécée en plusieurs endroits. Il avait le teint un peu maladif.

-C'est qui, à votre avis ?, murmura Ron, tandis qu'on s'asseyait à l'autre bout du compartiment.

-Le professeur Remus Lupin, chuchota aussitôt Hermione, c'est écrit sur sa valise. Ca doit être notre nouveau professeur de Défense contre les forces du Mal.

Le début du voyage se passa bien et tout commença à sérieusement se gâter lorsque Ron et Hermione se mirent à parler du village de Pré-au-lard.

-Oh non ! je m'exclamai en plaquant les mains contre ma bouche. J'ai complètement oublié de faire signer l'autorisation de sortie aux Dursley.

-Ils n'auraient pas accepté de toute façon, sachant que ça nous aurait fait plaisir, me répondit mon cousin en haussant les épaules. Même si on le leur avait demandé avant de leur annoncer qu'ils allaient devoir quitter la maison.

Ron semblait horrifié.

-Vous n'aurez pas le droit de sortir ? C'est impossible, McGonagall ou quelqu'un vous donnera bien la permission...Ou alors on demandera à Fred et George.

Fred et George étaient les grands frères de Ron, des jumeaux qui connaissaient tous les passages secrets qui permettaient de sortir du château.

-Ron ! s'indigna Hermione. N'essaie pas de les pousser à faire des choses interdites !

-Ben quoi ? Il s'agit quand même de Pré-au-lard !

J'aurais été la première ravie de pouvoir me promener dans Pré-au-lard, le village voisin de Poudlard, lors de certains week-ends : il s'agissait du seul village d'Angleterre entièrement peuplé de sorciers. La "Cabane hurlante" qui s'y trouvait, était l'une des plus impressionnantes maisons hantées du pays.

Le Poudlard Express poursuivait son chemin vers le nord. Vers le milieu de l'après-midi, la pluie commença à tomber. Le professeur Lupin était toujours profondément endormi quand la nuit tomba à son tour.

-Il est mort ou quoi ? dit Ron à voix basse.

A ce moment précis, le train commença à ralentir.

-On n'est pas encore arrivé, dit Hermione en regardant sa montre. Alors, pourquoi on ralentit ?

Le train s'arrêta brusquement. Puis toutes les lampes s'éteignirent d'un coup et le convoi fut plongé dans une totale obscurité.

-Qu'est-ce qui se passe ?

-Ouille ! Ron, tu m'as marché sur le pied.

-Vous croyez que le train est en panne ?

-Silence ! Restez où vous êtes ! lança soudain une voix rauque.

Le professeur Lupin semblait enfin s'être réveillé. Il avait les yeux vifs et un regard en alerte. Il venait d'éclairer le compartiment avec sa baguette magique.

Et la porte s'ouvrit. Debout dans l'encadrement se dressait une haute silhouette enveloppée d'une cape, le visage dissimulé per une cagoule : je reconnus un Détraqueur. Celui-ci prit une longue et lente inspiration qui produisit une sorte de râle.


Un froid intense envahit le compartiment. Il me traversa la peau et se répandit dans tout mon corps. Je me sentis happée par une sorte de brouillard blanc et épais. Impossible d'y échapper, j'étais paralysée... Alors, venue de très loin, surgissant du passé, une voix :

-Je t'aime ma chérie.

Je réussis à bouger. Je commençai à me débattre dans mon cauchemar :

-Tu n'es personne pour moi.

-Je suis ta mère.

-Tu n'es rien pour moi !

-Je t'aime.

-Tu mens ! Tu étais une Mangemort. Les Mangemorts sont incapables d'aimer. La preuve : tu m'as abandonnée.

-Je n'avais pas le choix. Voldemort me cherchait, il t'aurait tuée toi aussi.

-Tu m'as laissée chez ta soeur. Une Moldue qui ne nous a jamais aimés. Ni moi, ni Harry. Harry... Harry !!!

Je sursautai et ouvris les yeux. J'eus juste le temps de voir mon cousin glisser de son siège et tomber par terre.


-Harry ! Harry ! Réponds-moi !

Je me mis à lui donner des claques. Il ouvrit les yeux, une sueur froide lui couvrait le front. On le hissa sur son siège tandis que le plancher vibrait : le Poudlard Express repartait.

-Comment tu te sens ? demanda Ron d'une voix anxieuse.

-J'ai entendu une voix...la voix de ma mère. Elle criait. Le soir où Voldemort...

Un craquement soudain nous fit sursauter. Le professeur Lupin était en train de casser en plusieurs morceaux une tablette de chocolat. Il tendit le plus gros morceau à mon cousin. 

-Tenez, mangez ça, vous vous sentirez mieux.

Il nous donna un morceau à chacun. 

-C'était un Détraqueur. Il fouillait le train à la recherche de Mangemorts.

-Je croyais que les Détraqueurs s'étaient ralliés à Voldemort, dis-je.

-Ceux d'Azkaban, oui, répondit le professeur Lupin. Mais notre cher ministre de la Magie ne croit toujours pas au retour de Voldemort et a apparemment décidé de les laisser monter la garde, comme l'année dernière, autour de l'école. Dumbledore doit être furieux !


C'était peu de le dire. Le soir, lors du festin de début d'année, le directeur exprima clairement son ressenti :

-Ces créatures sont postées une fois de plus à chaque entrée du domaine. Tant qu'ils resteront là, tout le monde doit être bien conscient qu'il sera rigoureusement interdit de quitter l'école sans permission préalable. La nature des Détraqueurs ne les porte pas à prendre en considération les excuses ou les sollicitations. Je conseille donc à chacune et à chacun d'entre vous de ne jamais leur donner l'occasion de vous faire du mal.

Le lendemain matin, au petit déjeuner, les Mangemorts évadés d'Azkaban étaient au centre de toutes les discussions. Et pour cause : un nouvel article avait été publié dans la Gazette du sorcier, l'un d'eux avait été repéré.

-Où ça ? dis-je en arrachant le journal des mains du Serpentard assis à côté de moi.

Apparemment pas très loin d'ici. Le dénommé Sirius Black avait été vu par une Moldue qui avait téléphoné au numéro vert, pensant qu'il s'agissait d'un criminel ordinaire. Le Mangemort était déjà parti à l'arrivée des gens du ministère.


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