Harry Potter et le phénix

Chapitre 24 : Les secrets de Black

2139 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 24/10/2021 20:30

Deux mois plus tard


Une note d'information avait été épinglée au tableau d'affichage. Le premier week-end à Pré-au-lard allait avoir lieu. Pendant tout le cours de Métamorphose, je songeai aux meilleurs arguments pour convaincre le professeur McGonagall de nous donner l'autorisation d'y aller avec les autres. Quand la cloche sonna la fin du cours et que je m'approchai du bureau du professeur McGonagall, je n'avais toujours pas la moindre idée de ce que j'allais bien pouvoir lui dire.

-Oui, Miss Wyatt ?

-Heu...professeur...mon oncle et ma tante ont...heu...oublié de signer nos autorisations. Est-ce que nous pourrions quand même aller à Pré-au-lard ? 

-Votre cousin me l'a déjà demandé. Et je suis désolée, mais le formulaire dit clairement que la signature des parents ou du responsable est absolument nécessaire.

-Heu...très bien. Merci, professeur.

Il n'y avait plus rien à faire. Harry et moi, on dut subir les conversations enthousiastes des autres élèves de quatrième année qui faisaient toutes sortes de projets pour leur première visite de Pré-au-lard. 

Lorsque le week-end arriva, je me rendis à la bibliothèque en compagnie de mon cousin pour travailler. J'eus un mal fou à me concentrer et décidai au bout d'une heure d'aller prendre l'air dans le parc du château. Je m'y promenai un moment et croisai le professeur Lupin. Je l'appréciais particulièrement, j'attendais toujours les cours de Défense contre les forces du Mal avec impatience et contrairement aux autres élèves de Serpentard, je ne m'intéressais pas à l'état d'usure de ses robes.

-Bonjour, professeur.

-Bonjour, Penny. Que faîtes-vous là ? Où est Harry ?

-Il travaille à la bibliothèque. Ron et Hermione sont à Pré-au-lard, dis-je sombrement.

-Ah...

Il me regarda un instant.

-Rentrons. Venez boire une tasse de thé dans mon bureau. Je viens de recevoir un strangulot pour le prochain cours.

Je suivis Lupin. Au fond de son bureau, il y avait un grand aquarium dans lequel une répugnante créature verdâtre faisait des grimaces contre la paroi de vert en déployant ses longs doigts. Comme je la regardais, elle me montra les dents.

-Une tasse de thé ? me proposa Lupin. 

-Je veux bien, merci.

Lupin tapota sa bouilloire avec sa baguette magique. Puis il alla ouvrir, car quelqu'un frappait à la porte.

Le professeur Rogue entra. Il avait à la main un gobelet d'où s'élevait une légère fumée.

-Ah, Severus, dit Lupin avec un sourire. Merci beaucoup.

A l'expression du visage de Rogue, je vis clairement qu'il n'aimait pas Lupin. Généralement c'était à Harry qu'il la réservait, chaque fois qu'il croisait son regard.

-Vous devriez boire ça tout de suite, Lupin.

-Oui. Merci beaucoup, Severus.

-Je vous en prie.

Rogue sortit de la pièce comme il était venu, sans un sourire. Lupin but une gorgée et je dus me faire violence pour ne pas lui arracher le gobelet des mains.



Quelques heures plus tard 

 

Le préfet de Serpentard nous ramenait dans la Grande Salle. Pourtant on venait de la quitter, le banquet était terminé. Nous étions restés seulement une dizaine de minutes dans la salle commune et voilà que l'on retrouvait les élèves des autres maisons. Harry, Ron et Hermione se précipitèrent vers moi. 

-Sirius Black. Il était dans le château. 

-QUOI ? 

-Tu connais la Grosse Dame ? La Grosse Dame du tableau. Celle qui nous demande le mot de passe pour rentrer dans la salle commune de Gryffondor. Elle pleurait toutes les larmes de son corps. Sirius Black a arraché des morceaux entiers de son tableau, il est devenu fou furieux quand elle a refusé de le laisser entrer. 

Les professeurs de Poudlard étaient en train de fermer toutes les portes qui donnaient accès à la Grande Salle. Quant à Dumbledore, il s'adressa à nous en ces termes : 

-Les professeurs et moi-même allons devoir fouiller tout le château. Je crains que, pour votre propre sécurité, il soit nécessaire que vous passiez la nuit ici. Je demande aux préfets de monter la garde aux portes de la Grande Salle. 

Il fit un geste avec sa baguette magique et aussitôt, les longues tables s'envolèrent pour s'aligner contre les murs. Un autre coup de baguette et le sol se couvrit de centaines de gros sacs de couchage. 

-Dormez bien..., dit Dumbledore en refermant la porte derrière lui. 

 Sirius Black ne réapparut pas cette nuit-là.



Pour le dernier week-end du trimestre, une deuxième visite à Pré-au-lard était prévue. Harry et moi étions résignés à être les seuls élèves de quatrième année qui ne participerions pas à cette sortie. Mon cousin emprunta au capitaine de l'équipe de Quidditch un exemplaire de "Le Quidditch à-travers les âges" et oublia de me tenir compagnie. Le château était plongé dans le silence et la journée s'annonçait mal.

-Hé ! Penny !

Fred et George, les grands frères jumeaux de Ron, me regardaient avec un air malicieux.

-On a pensé à toi.

-Comment ça se fait que vous n'êtes pas à Pré-au-lard ?

-On a pensé à toi, je te dis.

Fred montra d'un signe de tête une salle de classe vide. Je suivis les jumeaux à l'intérieur. George referma la porte sans bruit puis se tourna vers moi avec un sourire rayonnant.

-On voulait te donner quelque chose d'amusant.

D'un geste majestueux, il tira de sa cape un grand morceau de parchemin très abîmé et me le donna.

-Ca nous fend le coeur de nous en séparer, dit Fred en poussant un long soupir.

-Dans ce cas vous pouvez le reprendre, répondis-je, je n'ai aucune envie de m'encombrer de ce vieux truc inutile.

-Ce vieux truc inutile ? s'exclama Fred en sursautant. Explique-lui George, elle ne sait pas ce qu'elle dit.

-Eh bien voilà...Quand nous étions en première année, figure-toi que nous avions fait exploser une Bombabouse dans le couloir et que ça n'avait pas vraiment plu à Rusard le concierge. Il nous avait traînés dans son bureau, où nous avions remarqué un tiroir sur lequel était écrit "Objets dangereux confisqués". Je détournais donc son attention comme je pouvais, c'est-à-dire en laissant tomber une autre Bombabouse. 

-Pendant ce temps, moi j'ouvrais le tiroir et attrapais...ceci.

Fred sortit sa baguette magique et effleura le parchemin en récitant :

-Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises .

Des mots tracés à l'encre verte, d'une grande écriture ronde, apparurent sous mes yeux stupéfaits : 

LA REINE DE LA FORET INTERDITE VOUS PRESENTE LA CARTE DU MARAUDEUR .

Le parchemin représentait à présent un plan détaillé du château et du parc environnant. Mais le plus remarquable, c'étaient les points minuscules qu'on voyait bouger ici et là, chacun accompagné du nom de la personne qui effectuait le déplacement. Cette carte montrait également des passages secrets. Et plusieurs d'entre eux menaient...

-A Pré-au-lard, dit Fred d'un ton triomphant. Il y en a sept en tout. On est sûrs d'être les seuls à connaître ces deux-là. Celui-là, on ne peut pas l'utiliser vu que le Saule cogneur est planté juste au-dessus de l'entrée. Mais celui-ci mène dans la cave de Honeydukes et on l'a pris très souvent, l'entrée est située au deuxième étage, pile à l'endroit où se trouve la statue de la sorcière borgne.

-Nous devons beaucoup à la Reine de la Forêt Interdite, dit George d'un ton presque cérémonieux.

-Une femme pleine de noblesse, renchérit Fred. N'oublie pas d'effacer la carte après chaque usage, il suffit de donner un coup de baguette magique comme ceci et ensuite...

Fred prononça la formule "Méfait accompli !" et le parchemin redevint vierge. 

-A tout à l'heure Penny !

Fred et George quittèrent la salle avec le sourire satisfait du devoir accompli.



Vingt minutes plus tard


Dans la boutique Honeydukes, il y avait tant d'élèves de Poudlard que personne ne fit attention à moi. Je me faufilai parmi la foule et entre les étagères qui débordaient des plus succulentes friandises qu'on pouvait imaginer. Ron et Hermione s'intéressaient à un panier rempli de sucettes parfumées au sang.

-Il n'y avait vraiment pas de meilleur goût ? je demandai.

Je crus qu'Hermione allait se trouver mal.

-Penny ! s'exclama-t-elle d'une petite voix aiguë. Comment... Comment as-tu... ?

-Tu as appris à transplaner ? s'écria Ron d'un ton admiratif.

-Bien sûr que non.

Je leur racontai toute l'histoire de la carte du Maraudeur. Hermione leva les yeux au ciel tandis que Ron paraissait émerveillé.

-J'aurais bien aimé qu'ils me la lèguent à moi, je suis leur petit frère !

-Ne sois pas ridicule Ron, aboya Hermione. Penny ne compte pas la garder, elle va la donner à un professeur.

-Tu es folle ? je demandai en ouvrant des yeux ronds.

-Ne sois pas ridicule, toi non plus ! Tu as pensé à Sirius Black ? Qui te dit qu'il n'utilise pas l'un des passages indiqués sur la carte pour pénétrer dans le château ?

-C'est impossible, je répondis précipitamment. Rusard les connaît quasiment tous. Celui qui aboutit sous le Saule Cogneur, on ne peut pas en sortir. Et celui que j'ai pris, impossible d'en découvrir l'entrée dans la cave, il faut vraiment savoir qu'il est là.

-Si Penny donnait la carte, il faudrait qu'elle dise comment elle a fait pour se la procurer, fit remarquer Ron. Elle ne va quand même pas dénoncer Fred et George. Et puis on parle pour ne rien dire, elle ne va pas se priver de quelque chose d'aussi formidable Hermione, sois raisonnable pour une fois !

-Tu te fiches de moi ?

-Les patrons de Honeydukes habitent juste au-dessus du magasin. Ils l'entendraient si quelqu'un essayait de s'introduire chez eux en pleine nuit.

Hermione, contrariée, se mordit la lèvre.

Lorsque Ron et Hermione eurent payé leurs achats, on sortit de chez Honeydukes et on s'engouffra dans le bar le plus proche : les Trois Balais. C'était en fait une minuscule auberge, bondée, bruyante, chaleureuse et enfumée. La serveuse, Mme Rosmerta, était une jolie femme aux courbes généreuses. Ron alla chercher les chopes au bar sans même nous concerter. On trouva avec Hermione une petite table libre au fond de la salle entre une fenêtre et un sapin de Noël. Ron revint quelques temps après avec trois chopes de Bièraubeurre chaude.

Un coup de vent m'ébouriffa les cheveux : la porte des Trois Balais venait de s'ouvrir et je faillis m'étrangler.

-McGonagall !

Elle venait d'entrer en compagnie du professeur Flitwick et de Hagrid. J'eus juste le temps de passer sous la table. Je vis les pieds de trois chaises s'écarter de la table voisine, puis s'en rapprocher. Je distinguai ensuite des chaussures à hauts talons qui s'avançaient vers cette table. Je regardais les talons s'éloigner et revenir tout en me demandant combien de temps j'allais devoir rester accroupie sous la table.

-Asseyez-vous donc avec nous, Rosmerta.

-C'est gentil, Hagrid.

Ils parlaient tous les quatre à voix basse mais j'entendis clairement prononcer le nom de Sirius Black.

Je tendis l'oreille. Ce n'était pas vraiment nécessaire, car McGonagall à partir de ce moment-là ne se soucia plus de baisser le volume de sa voix.

-Allons, Rosmerta ! Comment faîtes-vous pour ne pas voir que Cornelius Fudge est à côté de ses pompes ?

-Je ne sais pas, Minerva. A partir du moment où il a décidé de ne pas croire au retour de Vous-Savez-Qui, on ne peut que constater une certaine cohérence dans ses démarches.

-C'est un imbécile ! trancha le professeur McGonagall. Son refus de voir la réalité nous met tous en danger. Ses démarches ne servent à rien, si ce n'est à accroître ce danger.

-Moi ce que je n'arrive pas à comprendre, coupa le professeur Flitwick, c'est ce que fabrique Black. Pourquoi n'a-t-il pas rejoint son maître suite à son évasion, comme les autres Mangemorts ?

-Jamais je n'aurais imaginé que Sirius Black prendrait le parti des forces du Mal...dit Madame Rosmerta d'un air songeur. Je me souviens de quand il était petit, à Poudlard...Je ne compte plus le nombre de fois où ils sont venus ici, ah ça, on peut dire qu'ils formaient une belle équipe, Sirius Black et James Potter !

La chope de Ron tomba par terre dans un bruit sonore. Hermione lui donna un coup de pied que je faillis me prendre en pleine tête. J'étais restée figée : Sirius Black et mon oncle ?


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