Sauvetage imprévu

Chapitre 7 : Prise de conscience

1285 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 20/03/2022 20:16

Le gamin fronça le nez, visiblement indécis. Puis, il haussa les épaules. Il souffla ensuite d’une petite voix hésitante, sous l’œil attentif de Drago.

   — Monstre ?


Narcissa hoqueta et secoua la tête.

   — Tu n’es pas un monstre, jeune homme. Dis-moi… tu vas à l’école ?

Le gamin hocha la tête, triturant ses doigts.

   — D’accord. Et comment t’appelle la maîtresse alors ?


Il y eut un long silence, si long que Narcissa crut qu’il ne répondrait pas. Puis, il murmura, dans un souffle.

   — Harry.



Narcissa hocha la tête avec un sourire.

   — Très bien Harry. Je m’appelle Narcissa, et je suppose que Drago s’est déjà présenté comme un grand, non ?

Drago gloussa, fier de lui, se rapprochant de son nouvel ami. Ce dernier lui jeta un regard presque émerveillé, comme s’il n’avait pas l’habitude d’avoir un autre enfant si proche de lui.

Elle reprit doucement.

   — Tu as l’air d’avoir faim, Harry. Tu pourrais manger un bon repas chaud ? Et tu as besoin d’un bain, pour te réchauffer et ôter toutes ces saletés. Je suis sûre que nous allons pouvoir te trouver des vêtements chauds pour que tu sois plus à l’aise. Est-ce que tu es d’accord ?



Le petit garçon sembla perplexe, et il se tortilla, mal à l’aise. Puis il murmura, en se recroquevillant légèrement.

   — J’ai pas le droit.

Narcissa fronça les sourcils, ne comprenant pas.

   — Tu n’as pas le droit de quoi, Harry ?


Il leva les yeux vers elle, les yeux humides, se retenant visiblement de pleurer. Cependant, il répondit sans hésiter, comme si c’était ancré en lui.

   — De manger. Je suis un monstre, les monstres mangent pas.




Narcissa ferma les yeux et agrippa le coussin de son siège de toutes ses forces, se mordant la lèvre pour ne pas hurler de rage. Elle força un sourire sur ses lèvres, et s’obligea à ne pas élever la voix.

   — Ça tombe bien parce que moi je vois un adorable petit garçon. Alors… on va aller prendre un bain pour commencer. Drago ? Veux-tu emmener Harry avec toi dans la salle de bains ? J’arrive tout de suite, je dois juste prévenir ton père.


Son fils se leva d’un bond, et tendit la main au brun. Ce dernier hésita brièvement puis saisit la main tendue, offrant un sourire timide à Drago.

Habituellement, ce dernier partait en courant, mais il conduisit Harry d’un pas mesuré, visiblement déterminé à ne pas l’effaroucher.



Narcissa se leva immédiatement, les mains tremblantes et se rendit directement dans le bureau de Lucius. Son mari semblait travailler, un dossier ouvert devant lui, un verre d’alcool à la main. Sans un mot, elle s’empara du verre et le vida d’une gorgée, toussant sous la brûlure de l’alcool.


Lucius leva un sourcil amusé et ricana.

   — Et bien, quelle entrée dramatique ! Dois-je craindre pour ma fortune ?


Elle laissa échapper un ricanement moqueur, avant de souffler et de se laisser tomber sur le siège face au lourd bureau de bois massif. Elle se frotta le visage, soudain épuisée.

Inquiet, son époux se leva immédiatement pour venir à ses côtés, posant une main réconfortante sur son épaule.

   — Ma douce ? Est-ce aussi terrible que ça ?


Elle leva vers lui des yeux perdus et secoua la tête.

   — Pire encore. Merlin, ce garçon était persuadé qu’il s’appelait « Monstre ». Il n’a pas le droit de manger et… et je n’ai pas encore pu parler réellement avec lui. Il est… si craintif, si silencieux.

   — Où est-il ?

   — Je les ai envoyés m’attendre dans la salle de bains. Il a besoin d’être lavé et réchauffé. Je pense qu’il n’avait pas le droit à l’hygiène la plus élémentaire… Lucius… je n’aurais jamais imaginé qu’un enfant puisse être traité de cette façon !


Il se pencha pour déposer un baiser tendre sur son front.

   — Allons voir ce garçon, d’accord ? Je ne dirais pas un mot, mais je veux le voir.

Il caressa la joue de son épouse alors qu’elle lui offrait un sourire triste avant de se lever gracieusement.



Lorsqu’ils entrèrent dans la salle de bains, Drago était à demi nu, ne portant plus que son slip. Il se précipita contre son père en laissant échapper un cri de joie - bien moins sonore qu’à son habitude pourtant. Lucius passa la main dans les cheveux de son héritier avec un sourire amusé, et leva les yeux vers le second enfant.

Le petit était immobile au milieu de la grande pièce carrelée. Il n’avait pas quitté les loques qu’il portait, et était recroquevillé sur lui-même comme s’il avait peur. Lucius lui sourit tranquillement et alla allumer l’eau, tournant le robinet pour la faire chauffer. Le gamin grimaça, mal à l’aise.


Narcissa s’approcha comme elle le ferait avec un animal sauvage et se pencha vers lui.

   — Tu veux de l’aide ou tu peux te débrouiller ?

Il se mordilla la lèvre et resta silencieux. Cependant, il ôta le tee-shirt distendu qu’il portait, révélant un torse squelettique couvert de bleus et de blessures. De la même façon, il se débarrassa du pantalon de jogging ample, dont la ficelle qui le retenait pouvait facilement faire trois ou quatre fois le tour de sa taille.

Ses jambes étaient autant parsemées de coups que le reste de son corps, et Narcissa réprima un violent haut le cœur en ayant un aperçu de ce qu’il avait subi.


Lucius resta de marbre, mais le froncement de ses sourcils était un assez bon indicateur de son humeur. Il soupira et posa une main sur l’épaule de son fils.

   — Drago, mon grand ? Nous allons d’abord laisser passer ton ami en premier. Ensuite, quand il sera propre, tu pourras le rejoindre s’il est d’accord et vous pourrez jouer un peu.


Il s’attendait à devoir lutter avec Drago pour se faire obéir, son fils ayant l’air pressé de profiter de la présence d’un camarade de jeu à l’heure du bain. Mais étrangement, le petit garçon grogna et s’assit sur le tapis, bras croisés.


La baignoire était pleine, aussi Narcissa prit le petit garçon sous les aisselles pour le mettre dans l’eau tiède. Avant de toucher l’eau, l’enfant se raidit de toutes ses forces, se repliant sur lui-même. Cependant, lorsque son petit corps entra dans le liquide, il se détendit soudain, les yeux écarquillés.


Un peu plus calme, il laissa Narcissa lui mouiller les cheveux, s’extasiant sur la tiédeur de l’eau. En se tournant vers son époux, Narcissa le découvrit blême, fixant l’enfant comme s’il venait de voir un fantôme.

Décidant que le petit Harry avait besoin d’elle, elle ignora la réaction de son époux pour laver l’enfant avec douceur, choquée de le voir surpris d’être si bien traité…





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