Sauvetage imprévu

Chapitre 6 : L'enlèvement

1283 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 19/03/2022 20:14

En arrivant dans son salon, Narcissa vérifia immédiatement que les deux enfants allaient bien. Constatant qu’aucun des deux n’était désartibulé, elle soupira et posa le petit inconnu devant elle, déterminée à le rassurer maintenant qu’ils étaient en sécurité.


Drago recula d’un pas, mais ne bougea pas, curieux de voir les réactions de son camarade tout juste rencontré.


Le petit brun regarda autour de lui, haletant, les yeux écarquillés. Il s’affolait, probablement à cause du changement brutal de lieu, mais il n’osait pas bouger.

Narcissa se baissa pour le regarder dans les yeux, sans s’approcher et sans le toucher pour lui laisser le temps de comprendre qu’il ne risquait rien.

   — Tu es en sécurité, jeune homme. Tout va bien, tu ne risques rien. Personne ne te fera de mal.


Le gamin cligna des yeux, et se crispa, serrant ses petits poings tout en esquissant un mouvement de recul. Narcissa allait continuer quand son époux prit la parole, d’un ton narquois.

   — Te rends-tu comptes que c’est un enlèvement, ma douce ?


Elle sursauta légèrement et se redressa vivement, faisant face à Lucius qu’elle n’avait pas vu. Son mari par contre n’avait rien manqué de son arrivée, installée confortablement dans le fauteuil près de la cheminée. Elle roula des yeux et marmonna indistinctement.


Lucius se leva d’un mouvement souple, intrigué par l’enfant crasseux devant elle, avec un ricanement moqueur.


En le voyant approcher, le gamin sembla devenir fou de terreur. Il laissa échapper un gémissement sonore et se plaqua les mains sur la bouche, se griffant presque les jours. Puis, il détala brusquement, totalement affolé, en direction de la porte.


L’arrivée d’un elfe de maison le stoppa brutalement et il bifurqua, se jetant derrière le sofa.



*


Les deux époux étaient restés stupéfaits par la violence de la réaction de l’enfant. Narcissa avait l’impression de sentir son cœur se briser face à tant de détresse, et elle décida qu’emmener l’enfant loin de ses bourreaux était une excellente décision. Quelle que soit son histoire, aucun enfant ne méritait de vivre de cette façon, clairement sous-alimenté et maltraité.   


Lucius cligna des yeux, n’osant plus bouger. Il jura doucement, et renvoya d’un geste l’elfe qui était arrivé au pire moment. Il soupira et marmonna des imprécations au sujet des moldus avant de quitter la pièce à grands pas.


Drago semblait perplexe, regardant tour à tour l’endroit où avait disparu son nouveau camarade puis sa mère. Narcissa soupira, et secoua la tête doucement.

   — Drago, tu veux nous laisser une minute ?



Au lieu d’obéir immédiatement, le front du petit garçon se plissa alors qu’il semblait réfléchir. Puis, il croisa les bras sur son torse, sourcils froncés.

   — Non.


Avant qu’elle ne puisse hausser le ton pour le rappeler à l’ordre, il fila directement rejoindre le petit garçon derrière le sofa et elle l’entendit chuchoter — sans pour autant comprendre ce qu’il disait.

Elle hésita puis leur laissa quelques secondes, décidant que l’initiative de Drago pourrait peut-être rassurer le garçon. Finalement, elle avança doucement, jusqu’à surplomber le meuble, ayant juste à se pencher pour voir les deux garçons, collés l’un à l’autre, les cheveux presque blancs de son fils se mêlant aux cheveux d’un noir d’encre du petit inconnu.



Drago leva la tête vers elle, ses yeux d’orage plein d’une colère enfantine qu’elle n’avait pas vu depuis longtemps. Elle masqua un sourire amusé, essayant de garder un visage neutre.

   — Ça serait plus pratique de converser en étant assis sur le fauteuil plutôt que cachés derrière, non ?


Son fils se redressa, l’air sûr de lui.

   — Tu vas pas crier ?

   — Ai-je pour habitude de crier, Drago ?


Le blondinet prit soin de réfléchir quelques secondes avant de hausser les épaules.

   — Non. Mais mon copain, il aime pas quand quelqu’un crie.



Narcissa hocha la tête d’un air concerné.

   — Ton copain, vraiment ?

Drago jeta un bref coup d’œil au gamin recroquevillé près de lui, et il hocha la tête solennellement.

   — Mon copain. Il m’a protégé et maintenant je le protège. C’est ce qu’ils font les copains.



Elle s’adoucit aussitôt, laissant un sourire attendri fleurir sur ses lèvres. Elle hocha la tête.

   — Exactement, mon chéri. C’est ce que font les amis. Très bien, je te promets qu’il n’y aura pas de cris.

   — Pas de punition ?

   — Pas de cris, pas de punitions, mon grand. Éventuellement, je peux vous proposer à tous les deux une tasse de chocolat chaud ?


Les yeux de Drago brillèrent de convoitise, et il pinça les lèvres, comme s’il se demandait sérieusement s’il allait accepter ou non la proposition. Narcissa attendit patiemment, cédant à ce simulacre de chantage avec une pointe d’amusement soigneusement dissimulé.

Elle nota que le garçon près de son fils les observait tous les deux, les yeux écarquillés, comme s’il était surpris de la conversation en cours.



Drago accrocha le regard de son nouvel ami, lui demandant silencieusement son avis. Comme l’enfant restait muet, le blondinet articula en silence avec un air suppliant.

   — Du chocolat chaud… Dis oui !


Les lèvres du petit brun frémirent et un minuscule sourire apparut sur ses lèvres. Il hésita, mais finit par hocher doucement la tête, et Drago lui attrapa la main pour le tirer à sa suite avec un rire satisfait.

Narcissa nota immédiatement que son fils se montrait bien plus doux qu’à son habitude. Elle les laissa s’installer et claqua des doigts, essayant d’ignorer le tressaillement du brun. Lorsqu’un elfe apparut, elle ordonna qu’il serve deux tasses de chocolat chaud.


Si Drago commença immédiatement à boire avec un air presque béat à l’instant où il eut la tasse entre les mains — elle connaissait la gourmandise immodérée de son fils — elle nota que l’autre garçon tenait la tasse maladroitement et n’osait pas boire.

Se souvenant du temps qu’elle avait mis à le convaincre d’accepter un simple chocolat à leur première rencontre, elle se pencha vers lui.

   — C’est pour toi, tu peux le boire. Sauf si tu veux autre chose ?


Il secoua rapidement la tête, se mordilla la lèvre et glissa un regard en coin en direction de Drago. Puis, voyant que le blondinet savourait tranquillement sa propre tasse, il trempa les lèvres dans le breuvage crémeux.

Il écarquilla les yeux, et replongea immédiatement le nez dans sa tasse, buvant aussi vite que possible, craignant que la douceur ne lui soit arrachée. Narcissa ferma les yeux, et le laissa faire, préférant attendre qu’il ait terminé pour lui prouver qu’il ne risquait rien avec elle.


Lorsqu’il posa la tasse vide devant lui, elle se pencha et lui sourit, essayant de se montrer aussi rassurante que possible.

   — Dis-moi, jeune homme. Quel est ton nom ?


Laisser un commentaire ?