Sauvetage imprévu

Chapitre 5 : La rencontre

1214 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 18/03/2022 20:57

Après un long moment à arpenter la rue commerçante moldue, Narcissa jeta un coup d’œil tendre à son fils. Le petit garçon suivait vaillamment sans se plaindre depuis leur arrivée et elle décida qu’il était largement temps pour eux de faire une pause.

Elle s’arrêta devant une boulangerie et recommanda à Drago de ne pas bouger pendant qu’elle achetait quelques douceurs. Occupée à choisir et à calculer combien d’argent moldu elle devait sortir pour payer, elle ne fit pas attention à ce qui se passait autour d’elle.

En entendant crier, un peu à l’écart, elle ne fit pas immédiatement attention. Cependant, soudain, elle écarquilla les yeux et lâcha ce qu’elle tenait pour faire volte-face. Elle venait de reconnaître la voix de Drago et elle se précipita le cœur battant la chamade, horrifiée à l’idée que son précieux fils soit en danger.


Elle ne mit pas longtemps à arriver près de son fils. Ce dernier se débattait farouchement, l’air furieux, alors qu’un gros garçon moldu le tirait à l’écart en le tenant par le bras. L’agresseur — qui malgré son tour de taille impressionnant ne semblait pas plus vieux que son fils — avait visiblement l’idée de l’entraîner dans la petite ruelle un peu à l’écart dans l’intention évidente de le molester.

Narcissa allait intervenir, folle de rage, prête à s’en prendre au petit délinquant, quand une petite silhouette arriva de nulle part et bouscula le gros garçon.

Ce dernier en voyant le nouveau venu laissa échapper un cri de rage et lâcha Drago pour frapper le garçon. En entendant le sauveur providentiel de son fils lui crier de s’en aller, Narcissa tressaillit, le reconnaissant tout de suite.

C’était lui. Le garçon qu’elle cherchait désespérément.

Elle avança, avec l’intention évidente d’intervenir, tout en ayant l’impression d’être bien trop loin.

Au lieu de fuir, son fils se dressa, visiblement furieux, les poings serrés. Le gros garçon grogna, et lança son poing en avant, directement sur Drago. Bougeant rapidement, le petit brun s’interposa et subit le choc, son nez se mettant immédiatement à saigner. Étourdi, il resta immobile, vacillant légèrement, et ne sembla pas voir que son agresseur était prêt à frapper de nouveau.

Cependant, Narcissa arriva à temps pour l’arrêter, repoussant avec brutalité le gros garçon, sans se préoccuper de le blesser ou non. Il tomba sur son large postérieur et se mit à brailler immédiatement. Loin de s’en émouvoir, Narcissa lui lança un regard mauvais, caressant un instant l’idée de lui jeter un sort ou deux pour le punir de son comportement…

Cette fois, le délinquant en herbe sembla effrayé et il rampa sur les fesses pour s’éloigner d’elle, appelant son père d’une voix criarde.


Drago se jeta contre elle, légèrement tremblant, et Narcissa remarqua qu’il tenait la main de son petit sauveur, l’empêchant efficacement de fuir.


Narcissa souffla doucement pour se calmer, puis elle se baissa, sans relâcher son étreinte sur le petit corps tremblant de Drago, souriant doucement au garçon qui la regardait, les yeux écarquillés. Elle sortit un mouchoir de sa poche et elle le pressa doucement sur son nez sanguinolent, en lui parlant avec douceur pour le rassurer.

— Tout va bien, il est parti, d’accord ? Tu es vraiment courageux, tu sais ?

Elle le dévisageait avec attention, le comparant mentalement à ce qu’elle se souvenait de lui, un an plus tôt.

Il avait toujours cette masse de cheveux noirs en bataille. Il n’avait pas beaucoup grandi, et il était probablement encore plus maigre. C’était évident qu’il n’avait pas été nourri correctement. Il portait toujours des chiffons informes, sales et troués, et il grelottait. Sans même y penser, Narcissa tira sa baguette et lui lança un sort réchauffant, souriant malgré elle en le voyant se détendre.

Il la fixait avec méfiance, n’osant pas parler ou bouger. De temps à autre, il lançait un regard curieux en direction de Drago, comme s’il n’avait pas l’habitude de fréquenter d’autres enfants hormis la petite brute qui avait agressé son fils.


Narcissa regarda son fils, sans cesser de prendre soin de son petit inconnu.

— Drago ? Que s’est-il passé ?

Le petit garçon afficha une moue méprisante.

— Le gros garçon a vu les friandises que tu avais achetées, et il voulait me les prendre. Comme je ne me suis pas laissé faire, il m’a traîné loin pour me taper.

Bien qu’il affichait un air bravache, elle pouvait lire un reste de frayeur dans ses grands yeux gris si expressifs. Puis, il eut un sourire timide et désigna son nouveau camarade, les yeux brillants de reconnaissance.

— Et lui, il est venu m’aider ! Il a pas eu peur, tu sais ! Il est drôlement courageux…

Le garçon rougit brusquement et baissa la tête, crispé. Narcissa soupira.

— Alors tu devrais le remercier convenablement, Drago.

Avant que son fils ne puisse parler, il y eut de l’agitation dans la rue un peu plus loin. Rapidement, Narcissa jeta sur eux un sort « Ne me remarque pas » pour qu’ils ne soient pas dérangés.

Il y eut des cris, puis cet appel furieux, familier dans l’esprit de Narcissa.

— Garçon !

Au hurlement, le petit garçon s’était raidi, les yeux écarquillés. Sans Drago pour le tenir, il aurait probablement détalé. Sa poitrine maigre se soulevait rapidement alors qu’il hyperventilait, visiblement fou de terreur. Il tira son bras, pour se dégager, mais Narcissa lui posa les mains sur les épaules, lui tirant un geignement plaintif.

— Doucement. Calme-toi. Ils ne peuvent pas nous voir, tu te souviens. Reste calme et ne fais pas de bruit, tu es en sécurité.

Bien qu’il semblât toujours aussi terrorisé, il cessa de bouger soudainement et resta parfaitement silencieux. Drago le regardait, perplexe, et il s’approcha de lui, serrant sa petite main dans la sienne, comme pour le rassurer.

Narcissa hésita un instant seulement, indécise. Cependant, la terreur du gamin la convainquit qu’elle devait l’emmener loin d’ici le plus vite possible. Elle se releva, regardant derrière elle pour s’assurer que personne n’était trop près d’eux. Que personne au moins n’était suffisamment près pour entendre le bruit inévitable du transplanage.

Consciente qu’elle allait effrayer l’enfant inconnu, elle posa la main sur l’épaule de Drago.

— Mon grand ? Tu te serres contre moi et tu me tiens bien fort, d’accord ?

Avec un sourire fier d’obtenir soudain tant de responsabilités, il hocha sagement la tête. Aussitôt, Narcissa attrapa l’enfant et le plaqua contre sa poitrine. Elle ignora son hoquet de terreur, se jurant de se faire pardonner, et après s’être assuré que son fils était correctement agrippé à elle, elle transplana.




Laisser un commentaire ?