Sauvetage imprévu

Chapitre 4 : Détermination intacte

1210 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 17/03/2022 20:31

L’année passa à une vitesse folle pour la famille Malefoy. Et puis, ce fut de nouveau la période de Noël.


Si certains auraient pu penser que Narcissa puisse oublier l’enfant qu’elle avait juré de retrouver, Lucius savait que son épouse n’était pas faite de ce bois-là. Elle n’avait peut-être jamais reparlé de l’incident, mais il ne fut pas étonné de la voir prête à partir pour le monde moldu dès que les boutiques se mirent à afficher les promotions de Noël.

De son côté, il n’avait jamais fait cesser les recherches comme il le lui avait promis. Et personne n’avait localisé le petit garçon brun, celui qui semblait être maltraité par sa famille.


Bien évidemment, les enquêteurs de Lucius avaient trouvé d’autres enfants martyrs. Des petits — garçons ou filles — qui vivaient un calvaire dans leurs familles. Ce n’était cependant jamais l’enfant que son épouse cherchait.

Pour autant, chacun de ces cas était signalé aux services sociaux et mis en sécurité. Ça semblait être une goutte d’eau dans un océan de malheurs tant la tâche semblait sans fin, mais Lucius ne baissait pas les bras parce qu’il avait l’impression de racheter certaines de ses erreurs passées en rétablissant un peu de justice dans la vie de ces gamins bousculés par la vie.


Narcissa était partie le cœur battant, persuadée que ce serait le jour où elle croiserait l’enfant. Comme une boucle, une façon de terminer joliment une histoire qui avait mal commencé.


Elle avait pris son temps, regardant partout autour d’elle, cherchant une touffe de cheveux noirs et deux yeux clairs au milieu d’un petit visage sale. Mais il n’y avait rien. Ou plutôt, il y avait beaucoup trop d’enfants qui couraient dans la rue en criant qui n’étaient pas celui qu’elle cherchait.



Elle était rentrée un peu déprimée, avec la sensation terrible d’avoir échoué. De ce qu’elle savait, le gamin pouvait avoir déménagé à l’autre bout du pays ou pire encore : être décédé sous les coups de ses bourreaux.

Narcissa avait conscience du peu de chances qu’il y avait pour qu’elle retrouve le garçon. Cependant, elle croyait fermement au destin, et elle disait sans relâche à Lucius que la rencontre qui l’avait tant marquée n’était pas due au hasard. Elle était certaine qu’elle reverrait le petit garçon et elle était prête cette fois à le protéger.


Un jour, Lucius avait suggéré que cette rencontre avait peut-être pour but d’aider d’autres enfants comme ils le faisaient depuis qu’ils étaient à la recherche du garçonnet inconnu. Narcissa souriait juste et haussait les épaules.

   — Peut-être. Mais crois-moi, j’ai l’intuition que ce petit garçon est important. Je suis certaine qu’il croisera encore ma route, et que j’aurais la possibilité de lui offrir ce qui lui manque.



*


Drago Malefoy, six ans, était un petit garçon outrageusement gâté. Il n’avait jamais manqué de rien, il croulait sous les jouets, et chacun de ses souhaits était rapidement exaucé.

En contrepartie, il apprenait à être un parfait petit héritier, parfaitement poli avec les grandes personnes, retenant l’étiquette et apprenant à rester sage comme une image dans d’interminables réceptions sans intérêt.


L’enfant grandissait sereinement, avec la certitude absolue qu’il était aimé. Il ignorait même la conception d’insécurité tant il était entouré.


Alors que la période de Noël arrivait et qu’il s’enthousiasmait de la Magie autour de lui, il eut cependant pour la toute première fois peur de voir sa mère disparaître.

Elle qui était toujours à la maison, près de lui, partait chaque jour et ne rentrait qu’à la nuit tombée.


Après une semaine à noter ce comportement étrange, le petit garçon réfléchit un long moment, sourcils froncés, ses jouets luxueux oubliés autour de lui.

Le lendemain, il se présenta devant sa mère, sérieux. Appliquant à la lettre ses cours de bonnes manières, il sollicita l’autorisation de l’accompagner. Dans son esprit d’enfant, s’il était près d’elle, alors elle ne l’oublierait pas…


Il vit sa mère hésiter et il fut particulièrement soulagé de l’intervention de son père : ce dernier grogna avant de dire à son épouse de lui faire prendre l’air en l’emmenant avec elle.

Narcissa eut alors un sourire doux et s’accroupit devant lui.

   — Mon chéri. Te souviens-tu de la conversation que nous avons eue à propos des moldus ?


Le petit nez se fronça, perplexe, et il hocha sagement la tête.

   — Ceux qui n’ont pas de magie ?

Sa mère sourit, visiblement fière de sa bonne réponse, et il bomba légèrement le torse. Elle hocha la tête et poursuivit.

   — C’est ça. Et bien, je vais du côté moldu. Ce qui veut dire ?

Le petit garçon répondit rapidement, craignant qu’elle ne change d’avis.

   — Je ne dois pas parler de magie !


Narcissa hocha gravement la tête.

   — Tu ne dois pas parler de magie et tu dois rester à mes côtés, quoi qu’il arrive.

Il hocha frénétiquement la tête, prêt à promettre n’importe quoi pour pouvoir suivre sa mère. Finalement, elle soupira et lui enfila un manteau de laine bien chaud, ainsi que de jolies moufles assorties.

Solennellement, il tendit sa petite main à sa mère, bien décidé à respecter toutes les règles énoncées et à prouver qu’il était maintenant un grand garçon, digne de confiance.


La tête haute, ses cheveux blonds parfaitement coiffés, il trottina près de sa mère alors qu’elle avançait vers les grilles du Manoir, à la fois excité et inquiet de ce qu’il allait découvrir au sujet du monde des moldus.



*


Lucius avait pris conscience de l’inquiétude soudaine de son fils et il s’était senti stupide de ne pas y avoir pensé. Le changement subit de leurs habitudes avait dû être inquiétant pour le petit garçon, c’est pourquoi il poussa son épouse à prendre Drago avec lui.


Il n’aimait pas vraiment l’idée de laisser son fils se rendre dans le monde moldu, même si Narcissa serait près de lui pour le protéger. Cependant, il songea que la présence de Drago aiderait son épouse à se rendre compte que ses démarches étaient vouées à l’échec.


Bien sûr, de son côté, il continuerait à chercher le garçon, comme il le lui avait promis. Mais peut-être était-il temps pour Narcissa de reprendre sa vie d’avant et de cesser de passer ses journées dans le monde moldu en espérant voir un enfant-fantôme…

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