R.A.B

Chapitre 36

1269 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 31/07/2022 20:37

Harry se détendit légèrement et hocha la tête, restant silencieux, attendant visiblement une réaction de son parrain.


Évitant de regarder en direction de son frère — qui semblait être figé dans le passé, si jeune — Sirius se passa la main nerveusement dans les cheveux, puis sembla soudain réagir aux mots précédents de Harry.

   — Comment ça, j’étais mort ?




Harry ferma les yeux, s’agrippant à la main de Régulus pour y trouver un soutien, et déglutit.

   — Je ne pensais pas que ça changerait tant de choses que je… que j’empêche la mort de Régulus. Je ne sais pas trop comment l’expliquer en fait… Il a trahi Voldemort et… Dans le passé que je connais, tu as été jeté en prison et tu y as passé douze ans avant de t’évader.

   — À Azkaban ? Douze ans à Azkaban ?


Sirius était livide, se souvenant probablement des deux années où il avait été emprisonné dans cette vie. Harry se mordilla la lèvre et hocha la tête, glissant un regard en coin en direction de son parrain pour expliquer.

   — D’après ce que tu m’as dit, tu as survécu aux Détraqueurs grâce à ta forme animagus et… tu t’es évadé en te rendant compte que Pettigrew vivait dissimulé chez les Weasley sous sa forme animagus depuis tout ce temps.


Au nom de celui qui avait été son ami et qui les avait trahis, Sirius serra les poings. Il se rendit soudain compte qu’il avait trouvé des excuses à un traître qui avait livré James et Lily, qui avait provoqué la mort de son meilleur ami et qui avait rendu son filleul orphelin. Par contre… il avait rejeté son frère et tous les Serpentard par principe sans même leur accorder le bénéfice du doute.

Il repoussa la honte qui l’envahissait pour se concentrer sur la conversation, découvrant son filleul bien plus nerveux et hésitant. Le Harry qu’il avait appris à connaître avait déjà eu une vie particulièrement compliquée, mais visiblement ce nouvel Harry avait connu pire.

   — Tu disais que j’étais mort.


Harry se tendit, et murmura, dans un souffle.

   — C’était de ma faute. Je suis tellement désolé. Je… J’ai cru que tu étais prisonnier, et… Voldemort, il m’a envoyé une… vision. Je suis tombé dans son piège, j’ai cru que tu étais en danger et au lieu de… d’attendre que l’Ordre se décide à agir, j’y suis allé avec quelques camarades.



Sirius croisa pour la première fois le regard de son frère et il fut surpris de se rendre compte que Régulus était aussi horrifié que lui. Son frère avait les larmes aux yeux et serrait les poings, visiblement choqué. Il s’humidifia les lèvres et secoua la tête.

   — Mais Dumbledore ne t’en a pas empêché ?

Harry détourna les yeux, les joues un peu rouges. Sirius nota immédiatement le sourire attendri de son frère tandis que son filleul murmurait.

   — Il était absent de Poudlard et de toute façon, personne ne m’écoute jamais. Je veux dire, quoi que je dise, ils ne me prennent pas au sérieux parce que je suis trop jeune. Alors j’ai décidé d’y aller avec des amis pour aller t’aider.


Harry soupira et resta tête baissée, l’air honteux.

   — C’était bel et bien un piège pour m’attirer au département des mystères du ministère. Pour y récupérer la prophétie. Apparemment, seul moi pouvais la prendre et Voldemort voulait l’avoir par-dessus tout. Nous sommes arrivés au Ministère et un groupe de Mangemorts mené par Lucius Malefoy est arrivé. Bien évidemment, on ne pouvait pas faire le poids, mais d’après ce que j’ai appris ensuite, le professeur Rogue t’a averti et tu es venu avec un groupe de l’Ordre du Phénix. Nous nous sommes tous battus, et la prophétie a été brisée sans que personne ne s’en rende compte. Et puis cette chienne de Bellatrix elle t’a… jeté un sort. Et il y avait cette arche au milieu et… tu es tombé et tu as disparu. Ils ont dit que tu étais mort, que personne ne sortait de cette arche maudite. Si je n’avais pas…


Sirius avança vers Harry brusquement, et l’attira contre lui pour le rassurer.

   — Tout va bien gamin. Je suis là, bien en vie. Et même si… Si ça s’était aussi produit ici, ce n’était pas de ta faute. Je n’hésiterai pas à me sacrifier pour te protéger, Harry.


Régulus s’écarta d’un pas pour leur laisser un peu d’espace, détournant les yeux comme résigné. Mais Harry rattrapa sa main, refusant de s’écarter de lui.


Sirius soupira, et s’adressa à son frère pour la première fois en près de vingt ans, et ce sans la moindre animosité.

   — Je ne vais pas vous séparer, Reg. Comme je l’ai dit à Harry, je lui fais confiance.

Leurs yeux gris identiques s’affrontèrent un court instant, puis Régulus sembla se détendre. Harry laissa échapper un soupir soulagé, fermant un instant les yeux.


Sirius grogna.

   — Nous allons devoir avoir une longue conversation pour déterminer ce qui a changé ou non. Personne ne doit savoir ce qui s’est passé.


D’une petite voix hésitante, Harry posa la question qui ne cessait de le hanter depuis qu’il avait vu Molly Weasley face à Sirius.

   — Sirius ? Madame Weasley était là pour que Ron vienne me voir ?

Son parrain fronça les sourcils, perplexe.

   — Ron ? Tu veux dire Ronald ? Son fils ?

Harry serra les poings pour s’obliger à s’endurcir un peu et il hocha la tête.

   — Ron est… était mon meilleur ami. Avec Hermione Granger.



L’homme haussa les épaules, en se passant la main dans les cheveux, visiblement perplexe.

   — Et bien… tu as été ami au début avec lui, mais lorsque ce foutu Mangemort a mis ton nom dans la coupe de feu, lors du tournoi des trois sorciers… il t’a tourné le dos. Il a montré tellement de jalousie que tu as tiré un trait sur votre amitié. Ce gamin est une plaie, il a protesté et tempêté sans comprendre que son comportement n’était pas celui d’un ami… Quant à Hermione Granger, tu es ami avec elle, mais elle est plus proche de Ron et la séparation de votre petit trio d’amis a changé les choses entre vous. Par contre, tu es proche de Neville Longdubat et de la fille de Xenophilius, celui qui édite une feuille de chou assez spéciale.


Harry hocha la tête avec un sourire attendri.

   — Oui, ils étaient avec moi au Ministère et… Neville a montré à quel point il était courageux. Quant à Luna… Elle sait se montrer étonnante, toujours. Depuis que j’ai fait sa connaissance, je dois avouer que je suis ravi de compter parmi ses amis, elle est vraiment une fille extraordinaire.





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