Dollhouse

Chapitre 27 : Un problème avec des problèmes

17452 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/01/2024 17:53

-       Non mais qu’est-ce que vous foutez là ? 

La voix crédule de Blaise me sortit violemment du sommeil. J’ouvris difficilement les yeux alors que je réalisai que l’intégralité de mon corps était douloureux, et incroyablement humide. Lorsque ma vue s’adapta, je découvris que Theo et moi étions en train de nous réveiller, à moitié allongés de travers dans la cabine de douche, ma tête sur son mollet, et son dos sur les miens. Nous nous redressions avec difficulté tandis que Blaise continuait de se foutre de nos gueules : 

-       Je dirai rien à Pansy si vous me prenez en sandwich, plaisanta-t-il en entrant dans la cabine de douche, poussant nos jambes pour s’accroupir entre nous. 

Je le poussai de mon pied et l’expulsai hors de la cabine alors que je tentai difficilement de me relever tandis que Blaise riait aux éclats. 

-       Oh aller ! Mon cul vous plaît pas ? continua-t-il alors qu’il riait, proprement habillé et préparé debout face à nous à moitié à poils et nous relevant difficilement du sol. 

Il nous tendit chacun un bras pour nous aider à nous relever que nous saisissions tous les deux. 

-       Bande de précieux monogames, nous lança-t-il alors que nous nous tenions finalement sur nos pieds. 

Theo et moi échangions un regard complice bien que fatigué, et nous utilisions chacun la prise que nous avions sur les bras de Blaise pour le pousser dans notre cabine de douche, dans laquelle il tomba sur son cul enflammé. Notre ami riait quand nous partions tous les deux nous préparer pour entamer ce samedi matin. 

Mes amis étaient partis prendre leur petit-déjeuner peu de temps avant moi alors que je terminai de me préparer, les cernes violettes sous mes yeux ne disparaissant pas peu important la quantité d’eau froide que je passai sur mon visage pour le réveiller. Je marchai vers la Grande Salle pour les rejoindre quand je sentis soudain un coup violent me frapper à l’arrière du crâne, et je tombais au sol alors que je perdais conscience. 

Lorsque je revins à moi, je sentis d’abord mon corps toujours douloureux, et notai que mes mains étaient attachées dans mon dos alors que j’étais assis sur une chaise. J’ouvris hâtivement les yeux et réalisai que j’étais dans ce qui me semblait être les cachots de Poudlard. La panique monta en moi l’espace d’une seconde, mais s’évanouit immédiatement alors que je découvrais qui était mon kidnappeur, se tenant face à moi, une expression de rage ancrée sur son visage. Un rire rauque sorti de moi alors mon visage basculait en arrière. Weasley. 

-       Je suis seul avec toi dans les cachots et tu es attaché à une chaise, si j’étais toi j’arrêterais de rigoler, dit-il froidement. 

Je ne pus m’empêcher de rire encore, mais je relevai le visage pour le regarder alors que je lui demandai : 

-       Qu’est-ce qui t’arrive Weasley ? Tu t’es fait pousser une paire de couilles ? 

Il semblait plus énervé que je ne l’avais jamais vu, je devais le lui accorder. Mais putain, c’était sacrément drôle. Weasmoche qui pensait pouvoir quoi que ce soit contre moi, y compris me faire peur. Lui. C’était hilarant, je ne pouvais pas m’en empêcher. Il s’approcha vivement de moi et me mit une baffe en plein visage. Je ri à nouveau. 

-       Non alors je vais t’expliquer, lui dis-je doucement, pour essayer de faire mal il faut fermer le poing. 

Son visage se contracta en une moue colérique, et il balança son poing dans mon estomac. Ma respiration se coupa quelques secondes, mais je continuais de lui sourire. 

-       Y a du mieux, commentai-je alors. Bon, lâchai-je en le regardant plus sérieusement, simplifions les choses, tu veux bien ? Qu’est-ce que j’fous là Weasley ? 

Il me regarda avec autant de dégoût que de colère, se tenant droit à quelques centimètres de moi. Il recula et marcha devant moi un instant avant de pester à voix basse : 

-       Tu le sais très bien. 

Bon, il ne servait plus à grand-chose de nier. J’avais vu le regard qu’il avait posé sur moi dans la Grande Salle, lorsque le débile de chat de Granger était venu s’installer sur mes cuisses et qu’elle était venue le chercher sur moi. 

-       Comment tu as su ? demandai-je alors. Ses cris ont finalement réveillé vos dortoirs ? 

Il se tenait dos à moi et tourna son visage sur le côté tandis qu’il me répondit en essayant de contenir sa colère : 

-       Pattenrond.

Je ne répondis rien, et il me fit face pour expliciter : 

-       Il n’est même pas particulièrement sociable avec nous, et on le connaît depuis la première année. 

-       Ah, soupirai-je alors, les chats c’est comme les femmes Weasley, il faut les caresser dans le sens du poil. 

Ses narines s’écartèrent et son torse se gonfla alors que j’attisai la rage qui bouillonnait déjà en lui. Il ne dirait jamais à Granger ce qu’il avait eu le cran de me faire, il savait pertinemment qu’elle le condamnerait. Qu’avais-je à perdre ? Ce n’était plus simplement hilarant, à ce stade, c’était jouissif. Lui qui avait sincèrement eu le culot de croire qu’il la méritait, elle. Je devais cependant le lui accorder, je n’aurais jamais imaginé qu’il aurait les couilles de faire une telle chose. Je supposai que la rage qu’il ressentait le dépassait et faisait de lui un semblant d’homme. 

-       Bon, je te propose un truc, amenai-je alors qu’il me regardait avec toujours autant de colère. Défoule-toi un bon coup, après tout je me suis tapé ta meuf, je peux l’entendre, mais fait ça vite. Je te conseille amicalement de foutre le camp rapidement avant que mes amis me trouvent, parce qu’ils vont me trouver, achevai-je plus sérieusement. 

-       Ou ils penseront simplement que tu es avec Hermione, cracha-t-il avec une moue de dégoût intense. 

Je découvrais mes dents en un sourire insolent. 

-       Oh, j’ai plutôt pour habitude de la voir en pleine nuit, provoquai-je de ma voix suave. 

Il se rapprocha soudainement de moi et m’envoya son poing en plein visage. Le coup envoya ma tête sur la droite et je tournai à nouveau mon visage pour lui faire face alors qu’un rire insolent sorti de moi. Putain de jouissif. 

-       Ça fait quoi de savoir qu’à chaque fois que tu l’embrassais, elle pensait à moi ? lui demandai-je en chuchotant presque. 

-       La ferme, répliqua-t-il sèchement. 

-       Tu as pu l’embrasser avec la langue avant qu’elle te largue où tu n’es même pas arrivé jusque-là ? continuai-je alors. 

-       Ferme-là, répéta-t-il alors que je pouvais physiquement voir la rage grandir en lui. 

-       Parce que pendant que tu hésitais à mettre ta langue dans sa bouche, la mienne était entre ses cuisses, lâchai-je à voix basse. 

Son poing rencontra mon visage, puis mon estomac une nouvelle fois, et je continuai de rire alors que je tournais la tête sur le côté pour cracher un peu du sang qui était remonté dans ma gorge. Oh, la douleur physique que je ressentais de ses coups n’était rien, absolument rien à côté de la jouissance absolue que je ressentais en cet instant. Il était un parfait idiot. Penser être assez bien pour elle. Penser pouvoir me séquestrer. Penser pouvoir me frapper de la sorte. Penser que j’aurais peur de lui, et qu’il pourrait m’intimider. Il n’avait aucune idée des monstres que j’avais désormais l’habitude d’avoir face à moi. Cela, ce qu’il m’offrait là, c’était simplement jouissif. 

-       Ne t’avises plus de la toucher avec tes mains souillées de sang, me cracha-t-il au visage alors que le sien devenait rouge écarlate. 

Je levai les yeux plus haut alors qu’il me surplombait de sa taille et continuait de lui sourire alors que je répliquai : 

-       Je te jure j’ai essayé, j’ai vraiment essayé de garder mes mains pour moi, mais…, elle continue de me supplier de lui en donner plus, encore et enco… 

Il me frappa de deux coups de poings avant que je puisse terminer ma phrase, et mon rire raisonna dans les cachots alors qu’une traînée de sang sorti de ma bouche. Ma pommette droite me brûlait, et putain j’adorais ça. Plus il m’en donnait, et plus j’en voulais. 

-       Tu sais, le pire c’est qu’elle me l’avait dit, qu’elle était avec toi, lâchai-je alors que je reprenais mon souffle, et lui le sien. Et je prenais possession de son corps, encore et encore, comme si elle était toute à moi, chuchotai-je avec un sourire tandis que je ne lâchais pas ses yeux. 

Ses poumons se gonflèrent alors qu’il continuait de me regarder avec le dégoût le plus intense qu’il avait en lui, me nourrissant par la même occasion. 

-       Est-ce que tu sentais mon odeur sur son corps, quand elle rentrait finalement ? demandai-je alors à voix basse. 

-       T’en redemandes encore ? cracha-t-il alors en se rapprochant lentement de moi, cherchant à me menacer. 

-       Ah, c’est pas pour rien qu’elle et moi on s’entend si bien, chuchotai-je alors avec un sourire en coin. 

Il me frappa à nouveau, de toute ses forces, je pouvais le sentir. Après tout, je pouvais le comprendre. J’avais baisé sa petite-amie. A plusieurs reprises. Pire encore, je lui avais volé sa petite-copine, alors que je ne la prenais même pas vraiment. Il y avait de quoi être en colère. Et cela réveillait un animal en moi qui trouvait tout cela bien trop à son goût. 

-       Que veux-tu que je te dise, Weasley ? demandai-je alors, à bout de souffle. Tu aurais dû faire plus attention à elle tant que tu l’avais. 

-       Ça suffit, trancha-t-il sèchement. 

Il s’approcha vivement de moi, et remonta frénétiquement la manche de mon bras gauche. Il inspecta ma peau en retournant difficilement mon bras qu’il avait lui-même attaché à l’arrière de la chaise. Quand il constata que ma peau était faussement vierge, je ri à gorge déployée. Pansy, cette femme brillante. 

-       Ce n’est pas parce qu’elle n’est pas là que tu es innocent, dit-il finalement alors que la colère ne semblait pas s’apaiser en lui à mesure qu’il me frappait. 

Quel dommage. 

-       Je veux que tu restes loin d’elle, lâcha-t-il finalement, lui-même à bout de souffle, le visage bas. 

-       J’ai pourtant cru comprendre qu’elle était libre désormais, commentai-je en feignant la réflexion intense, non pas que le fait qu’elle était prise ait eu une quelconque influence dans le passé. 

Soudain, la porte des cachots explosa, et Theo, Blaise et Pansy entrèrent au milieu de ceux-ci. Je pinçai les lèvres et soupirai alors qu’il se retournait vers eux, la panique lisible dans ses yeux : 

-       Ah, je t’avais prévenu. 

Les yeux sombres de Theodore se posèrent sur moi et me sondèrent, et le sourire qui était logé sur mon visage sembla le contrôler de sorte à ce que le Monstre ne prenne pas le contrôle de lui. Blaise ouvrit grand ses bras en avançant dans les cachots et il laissa un grand sourire prendre place sur son visage : 

-       Mais qu’avons-nous là ? Weasley, petit cachotier ! s’exclama-t-il en marchant vers lui. Tu nous avais pas dit que t’avais pas seulement une, mais bien deux couilles ! dit-il plus gravement alors qu’il choppa l’entre-jambe du garçon en question avec violence, son visage soudainement moins rieur. 

Weasley se replia sur lui-même et Blaise accompagna lentement sa chute alors qu’il tombait à genoux. Theodore s’approcha de moi pour me détacher, ignorant royalement le rouquin qui gémissait sur le sol. Pansy, elle, marchait vivement vers Blaise et mon agresseur : 

-       Oh putain j’en peux plus de vos conneries, à putain de Potter et toi ! s’exclama-t-elle avec une colère transparente. 

Elle choppa Weasley d’une main par les cheveux. Elle leva violemment son visage vers elle en gardant une poignée de ses cheveux roux en main, et tint son visage à quelques centimètres du sien à peine :

-       Qu’est-ce qui t’as fait croire que tu pouvais poser tes mains sur lui ? lui chuchota-t-elle alors que ses yeux pleins de rage ne lâchaient pas les siens, terrorisés. 

Blaise se recula d’un pas alors qu’elle avait pris le contrôle de la situation, et Theo défaisait les cordes qui attachaient mes bras quand elle éclata la gueule de Weasley contre le sol des cachots violemment. 

-       Je ne vais pas le redire encore une fois, lui hurla-t-elle dessus, RESTEZ, cria-t-elle en lui éclatant la tête contre le sol une nouvelle fois, PUTAIN, encore, DE, une nouvelle fois, LOIN, elle recommença, DE LUI ! hurla-t-elle en réitérant son geste alors que le nez de Weasley pissait le sang. 

Il tangua, à genoux sur le sol mais ne put tomber puisque Pansy ne lâchait pas la prise qu’elle avait sur ses cheveux. Blaise affichait une petite bouche ronde amusée en nous regardant alors que je pus finalement me lever et constater que trois dents de Weasley étaient brisées sur le sol. Pansy lui redressa la tête de sa prise dans ses cheveux, et positionna son visage à quelques millimètres du sien tandis qu’il semblait complètement sonné, du sang dégoulinant tout le long de son visage. 

-       Ça y est, t’as imprimé là, où il faut que je recommence ? lui chuchota-t-elle avec rage. 

-       Pansy, temporisai-je avec un sourire, c’était bon enfant, ajoutai-je en ouvrant les bras. Allons-nous-en, proposai-je, il est assez pathétique comme ça. 

Elle ne leva même pas les yeux vers moi, ses grands yeux verts plein de rage fixés sur le visage ensanglanté de Weasley qu’elle tenait du creux d’une seule main. 

-       Eh, protesta Blaise, j’ai même pas pu m’amuser ! 

Pansy se décala sur le côté sans lâcher les cheveux du rouquin et Blaise prit de l’élan avec un sourire avant de lui balancer un coup de pied puissant dans le ventre. Weasley toussa et Pansy le lâcha alors qu’il s’écroula sur le sol. 

-       Tu cherches la merde avec la mauvaise personne, enfoiré, lâcha Blaise avec soudain plus de colère que d’amusement dans la voix. 

Je marchais vers eux alors que Theo demeurait immobile au niveau de ma chaise. Je pénétrais son esprit pour m’assurer qu’il n’allait pas l’assassiner sur place. 

Blaise et Pansy s’en étaient occupés. Je ne devais pas le toucher. Drago se tenait face à moi, des bleus se formant sur sa pommette droite, un œil au beurre noir abimant la beauté de son visage d’ordinaire incroyablement pale, et du sang dégoulinant de ses lèvres fines. Si je posai un doigt sur le malade qui avait cru pouvoir le toucher lui, je ne pourrai pas m’arrêter. Mais Drago souriait. Il n’avait pas l’air d’avoir peur, ni même de s’être senti en réel danger. Mais il saignait, et son visage digne d’une peinture de la Renaissance était abimé, empreint des coups qu’il avait encaissés. Mais Granger était importante pour lui, et ce fils de pute de Weasley était important pour Granger. Si je tuai Weasley, je blesserai Granger, et en se faisant je blesserai Drago. Et cela, ce n’était pas envisageable.

Je sortis de l’esprit de Theodore, fis face à Weasley et lui dit gravement : 

-       Je ne dirai rien à Granger, parce que ça lui briserait le cœur de savoir que son ami est capable de faire une chose pareille, mais je te conseille de plus m’emmerder.

Il leva difficilement le visage vers moi, et rencontra mes yeux. 

-       Si tu n’étais pas complètement un monstre, chuchota-t-il à bout de souffle, tu la laisserais tranquille pour ne pas la mettre en danger. 

Mon cœur se serra dans mon poitrail, et ma mâchoire se contracta violemment. Je fis un signe de la main à mes amis sur ma droite qui se préparaient à le frapper à nouveau pour les empêcher de le faire. Je levai les yeux vers Blaise et Theodore : 

-       Remettez-le en état, ordonnai-je alors. Et ne le tue pas, dis-je à l’intention de mon frère. 

Il acquiesça gravement. Je baissai une dernière fois les yeux sur le corps pathétique du Gryffondor :

-       Si tu racontes quoi que ce soit à qui que ce soit à propos d’elle et moi et que tu entaches sa réputation, l’avertis-je sur un ton glacial, je te tuerai. 

Et je m’en allais douloureusement en trainant Pansy avec moi pour qu’elle m’aide à me nettoyer, et qu’elle ne lui pète pas plus de dents. 

Je baissai le visage pour que les élèves que nous croisions dans les couloirs ne remarquent pas le sang qui décorait mes traits, et nous marchions côte à côte aussi vite que nous le pouvions jusqu’à notre salle de bain. Elle fit couler de l’eau chaude d’un robinet pendant que j’évaluai les dégâts. J’avais effectivement une trainée de sang qui dégoulinait de mes lèvres jusque dans mon cou, un œil au beurre noir à mon œil droit qui était gonflé et me défigurait, et un bleu de couleur violette juste en dessous, sur ma pommette. Pansy prit un gant de toilette et le mouilla d’eau chaude alors qu’elle l’approcha doucement de mon visage pour commencer à nettoyer le sang tandis que je grimaçais lorsqu’elle l’appuya sur ma lèvre. Elle était ouverte. Ses grands yeux verts maquillés de noir se levèrent en direction des miens quand je grimaçais, puis elle les rebaissa sur ma lèvre immédiatement. Elle tenait mon menton de son autre main, et l’expression de marbre qui habitait son visage m’apprenait qu’elle n’était toujours pas redescendue. 

-       Ça va, chuchotai-je avec un sourire alors qu’elle appuyait doucement le gant sur ma lèvre, c’était enfantin, et je l’ai provoqué. 

Elle pouffa et leva des yeux colériques vers moi : 

-       Enfantin ? Tu t’es regardé dans le miroir ? me demanda-t-elle froidement. 

-       J’t’en prie, on parle de Ron Weasley là, je me suis plus amusé qu’autre chose, renchéris-je sans effacer mon sourire. 

Elle arrêta d’éponger mon visage du sang et se figea l’espace de quelques secondes en sondant mes yeux. Elle pinça les lèvres et balança le gant de toilettes dans l’évier juste à côté de nous, et ne se recula pas de moi quand elle me répliqua avec colère : 

-       J’en ai rien à foutre que tu sois sado-maso Drago c’est ton problème, mais d’abord Potter qui manque de te tuer, et maintenant ça ? C’est quoi la prochaine étape ? me demanda-t-elle sans se détendre du tout. 

Je soupirai et haussai les sourcils en lui répondant : 

-       C’est des gamins, il n’y aura pas de prochaine étape, c’était rien. 

Elle mordit l’intérieur de ses joues alors que je voyais la rage grandir en elle. Elle pinça une nouvelle fois ses lèvres comme si elle se retenait d’exploser, et elle me répondit sur un ton plus haut :

-       Je m’en fous que ce soit des gamins Drago, tu saignes ! appuya-t-elle alors. Il faut que tu en parles à Granger, déclara-t-elle sèchement. 

-       Non, répliquai-je fermement. 

-       Ce n’était pas une requête, tu DOIS en parler à Granger pour qu’elle calme les choses, réitéra-t-elle en s’énervant de plus en plus. 

-       Et je t’ai dit non, appuyai-je à mon tour. Il est hors de question qu’elle ait le cœur brisé en se rendant compte que son ex et accessoirement son ami, est capable d’un truc pareil. 

-       J’en ai rien à foutre que ça brise son cœur Drago, TU SAIGNES ! s’exclama-t-elle alors. 

-       Et moi je refuse de lui faire ça, tranchai-je fermement. 

-       MAIS CE N’EST PAS TOI QUI LUI FAIT ÇA ! s’emporta-t-elle alors que ses mains venaient exprimer sa colère pour elle en une gestuelle agacée. C’EST SES PUTAINS D’AMIS ! DANS SON DOS ! appuya-t-elle encore. ELLE MÉRITE DE SAVOIR ! 

-       Et moi je crois qu’elle mérite un peu de paix, lui répondis-je calmement, et de pouvoir continuer de compter sur les seules personnes en qui elle a confiance. Je ne détruirais pas ça pour elle, la discussion est close, conclus-je alors. 

Elle fit non de la tête sans cesser de me regarder une seule seconde, sa mâchoire contractée et ses lèvres pulpeuses pincées. 

-       Si tu ne le fais pas, je le ferai à ta place, cracha-t-elle. C’est allé beaucoup trop loin et…

-       … Tu lui as déjà annoncé pour Potter alors que j’avais décidé de ne pas lui dire, tranchai-je froidement, et elle s’est tapé une putain de crise de panique, et elle m’en parle encore comme si elle ne savait même pas si elle peut toujours lui faire confiance, au mec qu’elle connaît et qui est son meilleur ami depuis ses putains de onze ans. Alors tu ne lui feras pas ça une deuxième fois, ordonnai-je sur un ton aussi fermé que glacial. 

Elle m’adressa un faible sourire qui n’avait rien d’amical avant de s’éloigner de moi et de faire un tour sur elle-même, balançant sa tête en arrière et marchant avec ses mains posées sur ses hanches. Elle me refit face quand elle commença :

-       Si elle ne peut pas supporter la vérité de ce que sont ses amis c’est qu’elle ne les connaît pas vraiment, et tu ne lui rends pas service en lui cachant ça, m’accusa-t-elle alors qu’elle pointait un doigt vers moi. Ça ne fait pas de toi le super copain gentil qui fait attention à sa meuf, ça fait juste de toi leur complice, lâcha-t-elle sèchement. Tu la traites exactement comme eux, comme si elle était rien d’autre qu’une petite chose fragile qui est incapable de voir les choses en face. J’ai l’impression que t’oublies qu’on parle de la meuf qui a combattu contre nos rangs l’an dernier, rappela-t-elle alors, et qui a soit dit en passant remporté la partie. Elle mérite pas ce que ses amis lui font dans son dos, la prendre pour une pauvre petite conne qu’ils laissent de côté comme si elle était pas capable de prendre ses propres décisions, enchaîna-t-elle avec dégoût, et elle mérite encore moins que le mec qui ose prétendre l’aimer lui fasse la même chose, sous couvert d’une fausse protection qui vient simplement déguiser sa lâcheté la plus totale, balança-t-elle alors froidement. Tu ne veux rien lui dire, très bien, j’emporterai ton secret dans ma tombe, après tout ce n’est pas mon problème, pour moi elle est tout aussi insignifiante que son enfoiré de rouquin de merde. Mais ne crois pas une seule seconde que ça te rend meilleur qu’eux, conclut-elle sur un ton tranchant. 

J’accusai ses mots en silence alors que nos regards ne se quittèrent pas un seul instant. J’appréciai sa loyauté autant que son honnêteté. Ses mots étaient peut-être tranchants, mais au moins ils traduisaient sa pensée, et nous débarrassaient de tout faux-semblant, ainsi que de toute hypocrisie. Et quand bien même elle avait certainement en partie en raison, cela ne changeait rien à ma décision. 

-       C’est une guerre, rappelai-je à voix basse alors qu’elle continuait de me sonder. Elle va perdre des gens qu’elle aime. Elle va devoir se méfier de tout et de tout le monde, constamment. Je ne vais pas lui enlever les seules personnes qu’elle a pour ces conneries, et je m’en fous que ça fasse de moi leur complice, dis-je calmement. Je ne lui enlèverai pas ça alors que bientôt ce sera la seule chose qui lui restera. 

Elle me regarda en silence encore un instant, puis elle passa sa langue sur ses dents, acquiesça discrètement, et se saisi à nouveau du gant de toilette qu’elle avait balancé dans l’évier, et recommença à nettoyer mon visage en silence. 

J’avais dû répéter à Blaise et Theo ce que j’avais expliqué à Pansy afin de m’assurer qu’ils ne parleraient pas de ce qu’il s’était passé entre Weasley et moi, sachant pertinemment que lui non plus, de son côté, il n’en parlerait pas. Probablement pas même à Potter, qui risquerait trop de le lui dire ensuite à elle. Theodore avait fini par réussir à se détendre, constatant que j’allais réellement bien, quand bien même j’avais la lèvre et l’œil encore gonflé, ainsi que le visage décoré de violet. J’aimais à croire que ça me donnait un côté mauvais garçon, et j’essayais d’en jouer pour le détendre plus encore, et m’assurer qu’il n’allait pas finir par péter les plombs et faire un massacre. C’était le dernier week-end avant les vacances de Noël, donc le dernier week-end avant le meurtre de Dumbledore, le dernier week-end avant que nous ne puissions définitivement pas faire de Theo un occlumens, et le dernier week-end avant l’exposé pour Rogue. Au moins, je considérai que Weasley m’avait offert une pause dans tout cela. Ce soir-là, j’avais effectué ma dernière réunion avec Granger et Line pour terminer la préparation de l’exposé. Pansy m’avait maquillé de sorte à ce que mes hématomes et mon œil au beurre noir ne se voient pas, mais elle n’avait rien pu faire pour le gonflement de mon œil et de ma lèvre. Granger avait passé la soirée à me regarder sans rien dire alors que nous concluions notre travail en faisant semblant de nous intéresser un minimum à ce qu’amenait Line, tout en mettant de côté son avis une fois qu’il fallait passer aux choses concrètes, et elle était évidemment restée une fois que nous avions terminé et que Line était repartie. Elle était restée assise sur le fauteuil de Theodore, et moi dans le canapé, et dès que la porte se referma derrière Line et que nous nous retrouvions seuls, elle demanda d’une voix basse : 

-       Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? 

Un faible sourire se dessina sur mes lèvres alors que je répliquai : 

-       Je n’ai pas un très grand fan club. 

-       Qui t’as fait ça ? continua-t-elle alors que son inquiétude se mêla à ce qui me sembla être de la colère. 

Je maintenais mon sourire : 

-       Quelqu’un qui a une dent contre la famille Malefoy, figure-toi que tes petits copains ne sont pas les seuls dans ce cas-là. 

Elle ne me rendit pas mon sourire, et ma réponse ne sembla ni la satisfaire, ni la détendre. Je plaisantais alors : 

-       Tu devrais voir la tête de l’autre. 

Non, elle ne la verrait pas. Blaise et Theo s’en étaient assurés. Il avait perdu quelques dents, son nez était probablement brisé et il avait saigné, mais ce n’était rien qu’un peu de magie et de nettoyage ne pouvait dissimuler. 

-       Tu en as parlé à Dumbledore ? demanda-t-elle très sérieusement. 

Je pouffai. 

-       Ce n’est rien Granger. 

Elle se leva du fauteuil et s’approcha de moi alors que je levai le visage vers elle. Elle saisit mon menton d’une main douce alors qu’elle se plaça debout entre mes cuisses, et passa une main sur mon œil alors que je me permettais de fermer les yeux. Elle effaça une partie du maquillage de Pansy de ses caresses et arrêta de me toucher alors qu’elle demeurait debout face à moi, mes yeux se noyant dans les siens. 

-       Tu dois en parler, dit-elle doucement, c’est grave. Tu ne peux pas te faire agresser comme ça dans cette école et que qui que ce soit qui t’ai fait ça s’en sorte impunément. 

Elle était si douce. Si putain de douce. Je sentais son odeur de vanille, je me noyais dans ses yeux ambrés, je me délectais de ses cheveux bruns qui bouclaient le long de ses bras, et je m’y perdais. Parce qu’elle se tenait si près de moi, et qu’elle s’inquiétait pour moi. Parce qu’elle était vraie avec moi, et qu’elle avait quitté Weasley à cause de ce qu’elle ressentait pour moi. Parce qu’elle était la personne la plus intelligente que je connaissais, et qu’elle me stimulait de façons qui m’étaient jusqu’alors inconnues. Dangereuse. Trop dangereuse pour moi. Je me levai soudainement et elle recula pour me laisser la place de le faire. Je m’éloignai un peu d’elle alors que je répliquai avec moins de tendresse dans la voix : 

-       Qui te dit que ce n’est pas moi qui ai cherché la merde ? 

Elle me pensait si innocent. Trop innocent. Et je ne l’étais pas. Je ne l’étais plus depuis longtemps. 

-       Est-ce que c’est le cas ? questionna-t-elle alors qu’elle demeurait debout devant le canapé. 

-       Ça ne change rien, ce n’est pas ton problème, coupai-je alors plus sèchement encore. 

-       Je pense qu’on n’en est plus au stade où je fais semblant de n’en avoir rien à faire de tes problèmes, répliqua-t-elle doucement, mais avec force dans la voix. 

Je basculai la tête en arrière alors que je mordais ma lèvre inférieure. 

-       Putain…, soupirai-je. 

Elle ne lâchait pas. Jamais. Peu importait à quel point je faisais tout pour l’éloigner. Elle continuait. Elle continuait toujours. 

-       Je suis un problème qui a des problèmes Granger, lui dis-je alors que je m’approchais d’elle pour être sûr qu’elle m’entende, et il est putain de temps que tu le comprennes. Pour quelqu’un de brillant t’es bien lente à l’intégrer, je ne sais pas combien de fois je vais devoir te le répéter. 

-       Et je ne sais pas combien de fois je vais devoir te répéter que ça ne me fait pas peur, répliqua-t-elle avec la même force sans se laisser démonter. Toi par contre, je crois qu’il est temps que tu arrêtes d’avoir aussi peur de ce que tu ressens pour moi. 

Ma bouche s’ouvrit alors que je pouffai, interdit. Que venait-elle de dire ? Que j’avais peur de ce que je ressentais pour elle ? Moi ? Elle pensait que c’était ça, le problème ? Que moi, j’avais peur de ce que je ressentais pour elle ? 

-       Tu crois que c’est ça le problème ? lui demandai-je d’une voix basse alors que je continuais de me rapprocher d’elle. Tu crois que j’ai peur de toi ? 

Elle recula alors je m’approchai d’elle, la colère transparente sur mon visage alors qu’il se contractait malgré moi. 

-       Tu crois que j’ai peur de toi Granger ? 

Elle avala distinctement sa salive alors qu’elle continuait de reculer tandis que j’avançais vers elle tel un putain de prédateur. Que j’avais peur de ce que je ressentais pour elle ? Mais qu’est-ce qu’elle croyait ? Elle rencontra le mur de ma salle commune alors que je me rapprochai d’elle de sorte à la surplomber de ma hauteur, ses yeux enfoncés dans les miens. 

-       Moi ? m’indignai-je à voix basse. 

Trop basse. 

-       C’est toi qui devrais avoir peur Granger, lâchai-je de ma voix animale alors que je me tenais à quelques millimètres seulement de ses lèvres. 

Je ne contrôlai pas mon pouce qui fut attiré par ses lèvres et qui les caressa. Je devais m’arrêter. 

-       C’est toi qui devrais avoir peur des choses que je pourrais te faire, chuchotai-je alors, de ce que je pourrais te faire ressentir, de la ferveur de l’obsession que je pourrais faire naître en toi si j’y mettais un peu du mien. 

Elle se noya dans mes yeux, le désir brûlant dans les siens alors qu’elle murmura à mes lèvres tandis que mon pouce reposait toujours sur les siennes : 

-       J’imagine que je ne peux que te prendre au mot. 

Un sourcil se leva sur mon front devant son culot. Il fallait que je m’arrête. 

-       Tout comme quand tu m’as promis que tu pourrais me faire de telles choses que je prierais les Dieux de toujours te ramener à moi, se permit-elle d’ajouter, parce que je ne pourrais être plus que tienne. 

Je suçais l’intérieur de mes joues alors que mon pouce s’éloigna de son visage que j’observai. Le culot qu’elle avait. Le courage qu’elle avait. Cette audace alors qu’elle me regardait à la fois avec désir et défit. Ma langue passa sur mes dents et j’acquiesçai en accusant ses mots. Soudainement, je passais ma main droite dans son dos, attrapait son avant-bras droit en une prise ferme, et la retournais violemment alors qu’elle était désormais plaquée face au mur. Je regroupai ses poignets et les tenais dans son dos de ma main gauche tandis que ma main libre caressa doucement sa nuque alors que son visage était plaqué sur le côté, sa respiration déjà saccadée alors que je collais mon corps contre le sien. Elle frissonna quand la pulpe de mes doigts descendit le long de son épaule, puis traçant la courbe de ses hanches, et je pliai les genoux pour accompagner mon mouvement alors que j’embrassai son corps par-dessus ses vêtements, embrassant lentement ses fesses, puis l’arrière de ses cuisses. Ma main droite glissait sur son corps alors que je remontai vers elle et embrassai la totalité de son corps dans le sens inverse, maintenant toujours ses bras dans son dos, jusqu’à ce que j’embrasse langoureusement sa nuque tandis que sa respiration devenait difficile. 

-       Comment tu veux que ça se passe, Granger ? chuchotai-je à son oreille alors que je léchais son lobe. Si tu veux que ce soit animal, je peux être la bête la plus insatiable que tu n’as jamais rencontrée, murmurai-je alors que je léchais sa nuque. Si tu veux que ce soit violent, je peux te faire oublier la femme que tu es jusqu’à ce que tu me supplies de t’épargner, chuchotai-je dans le creux de sa nuque alors que ma main empoignait avec force sa fesse droite. Si tu veux que ce soit doux, je peux te vénérer jusqu’à ce que tu sentes ton âme rejoindre les Dieux, murmurai-je en embrassant son épaule alors que ma main se baladait dans son dos. Dis-le-moi Granger, grogna l’animal en moi, qu’est-ce que tu veux ?

Elle expira de façon audible alors que ses yeux se fermaient quand elle chuchota :

-       Vénère-moi.

Je me saisis de ses épaules et la retourna face à moi alors que mes mains encadraient son visage tandis que je déposai un baiser impatient sur ses lèvres qui s’ouvrirent pour moi. Nos langues se rencontrèrent comme il y avait bien, bien trop longtemps qu’elles ne s’étaient pas rencontrées, et je m’appliquai à lui caresser les joues tandis que je lui donnai le baiser que mon corps s’était retenu de lui donner pendant trop longtemps. L’intégralité de mon corps me criait que c’était ça, le bonheur. Sa bouche contre la mienne. Sa langue se mêlant à la mienne. Ses doigts entremêlés dans mes cheveux. Elle lécha délicatement ma lèvre gonflée, et mon cœur se mit à battre plus fort dans ma poitrine. Parce qu’en cet instant, je me demandai s’il existait une plaie que son touché n’était pas capable de panser. Une de mes mains s’enfonça dans ses cheveux alors que je tirai son visage encore plus près de moi, comme si cela était encore possible. Parce que ce n’était pas assez. Ce n’était jamais assez. Je n’avais jamais assez d’elle, même quand nos corps se rencontraient. Jamais putain d’assez. Elle désirait que je la vénère. Et cela, je pouvais le faire sans la moindre difficulté. Parce que putain d’irréelle et d’inhumaine, c’était ce qu’elle était. Absolument parfaite. Incroyablement délicieuse. Terriblement énervante. Insupportablement brillante. Je l’entraînais au centre de ma salle commune sans quitter la douceur de ses lèvres une seule seconde, saisi ma baguette d’une main et fit apparaître mon lit juste derrière elle, le fauteuil de Theo envoyé contre la table basse par l’apparition soudaine du lit au milieu de la salle commune. Je séparai difficilement nos lèvres alors que nos yeux enivrés se rencontraient tandis que je retirai lentement le haut qu’elle portait, et dont elle n’avait désormais plus besoin. Je déposai un baiser lent dans le creux de sa nuque pendant que mes mains vinrent dégrafer son soutien-gorge que je laissai tomber au sol alors que ses mains se mêlaient à mes cheveux. Mes mains caressèrent son dos tendrement alors que mes baisers descendaient sur sa poitrine, ses gémissements raisonnant dans mes oreilles alors que je léchais le goût vanillé de sa peau, savourant chaque centimètre de sa peau qu’elle me donnait à découvrir. Parce que tout d’elle était délicieux. Sa peau. Son esprit. Son cœur. Son corps. Sa douceur. Sa violence. Mes mains descendirent le long de son dos alors que je tombais à genoux pour embrasser son ventre, et je défaisais bientôt le bouton de son pantalon, le faisant lentement glisser le long de ses jambes alors que je rencontrais ses yeux, et elle les miens. Sublime. Absolument sublime. Je lui retirai son pantalon alors que mes mains remontèrent doucement le long de ses jambes, caressant ses mollets, puis ses cuisses, alors que je déposai de doux baisers sur sa petite-culotte. Sa main se noya dans mes cheveux, et mon visage suivit ses mouvements en s’assurant que jamais elle ne me retire ce contact sacré. Mes mains remontèrent jusqu’à sa culotte que je fis lentement glisser le long de ses jambes alors que je retrouvais le contact de ses yeux, sa bouche déjà entre-ouverte respirant péniblement. Elle était à couper le souffle, ses longs cheveux détachés tombant sur ses épaules, l’intégralité de son corps nu dévoilé devant moi. Irréelle. Je me relevai lentement en maintenant le contact avec ses yeux et saisi son visage de mes deux mains alors que je déposai un baiser lent et langoureux sur ses lèvres. A se damner. Le genre de baiser qu’on ne pouvait feindre. Un goût qui ne pouvait être répliqué. Divine. Je la déposai lentement sur le bord du lit et la surplombait de mon corps alors que je continuai de l’embrasser avec toute mon âme, lui donnant toute la douceur et la tendresse que j’avais en moi, et qu’elle méritait de recevoir, telle une déesse que je me devais de vénérer. Parce que c’était ce qu’elle était. Mes baisers descendirent le long de son cou, s’attardèrent un instant sur sa poitrine alors que mes yeux ne quittaient pas son visage angélique, son souffle lourd raisonnant dans mes oreilles, et je descendais du lit, m’agenouillant sur le sol alors que j’écartais ses cuisses face à moi, son intimité exposée à mon visage au bord de mon lit. Un gémissement féérique s’échappa de ses lèvres lorsque ma langue parcourue lentement son sexe déjà humide, et mes mains trouvèrent leur juste place sous ses fesses. Délicieuse. Elle était absolument et divinement délicieuse. Aussi lentement que je le pouvais, je laissai ma langue dessiner la forme de ses lèvres, rencontrer chaque partie d’elles, les recouvrant entièrement de mon amour. Je m’attardais doucement sur son clitoris que je suçais avec délicatesse alors qu’elle se cambrait sur le lit, une de ses mains toujours mêlée dans mes cheveux. 

-       Tellement putain de magnifique, ne pus-je m’empêcher de chuchoter entre ses cuisses alors que mes yeux, eux-aussi, la dévoraient. 

Un gémissement plus important s’échappa de ses lèvres alors que je continuais de la goûter, et de lui offrir toute la douceur qu’elle méritait. 

-       Tellement putain de délicieuse, ajoutai-je alors que je ne pouvais faire autrement que de déguster chaque goutte d’elle. 

-       Dis-moi que je t’appartiens, chuchota-t-elle avec difficulté. 

Elle était là, la seule chose que je ne pouvais pas lui dire. La chose qu’elle désirait, et que je ne pouvais pas lui donner. Mais elle méritait d’être vénérée, et j’avais une promesse à tenir. J’embrassai son intimité avec plus de conviction alors que je lui murmurai doucement : 

-       Shhhh… C’est moi qui suis à genoux devant toi, Granger. 

Elle se délecta de ces mots alors qu’elle gémit de plus belle, son dos se cambrant sur mon matelas alors que ma langue ne quittait pas son sexe, la léchant encore et encore, parce que là non plus, je ne pouvais pas en avoir assez. Je ne pourrais jamais en avoir assez. Elle guida mon visage plus fortement entre ses cuisses à l’aide de sa main logée dans mes cheveux, et elle chuchota alors :

-       Tu m’appartiens.

Mon sang se glaça dans mes veines à ces mots et mon cœur bondit dans mon thorax tandis que mon poitrail se remplit d’une chaleur qui m’avait jusque-là était inconnue. L’espace d’un instant, je crus que mon cœur cessa de battre et la chaleur que je sentais se répondit jusqu’à ma tête alors que je me concentrai sur elle, et sur son intimité qui m’était exposée. Je recommençai à la lécher, ignorant ses mots alors qu’elle gémit plus fort encore. Elle appuya mon visage contre elle alors que je lui donnai plus encore de moi, et elle gémit une nouvelle fois : 

-       Tu m’appartiens.

Elle se cambra plus encore alors que je réalisai que ces mots l’excitaient presque autant, si ce n’était plus, que ce que j’étais en train de lui faire. Et c’était vrai, réalisai-je alors que mon cœur se mit à battre violemment dans mon poitrail. Elle pouvait faire de moi ce qu’elle voulait. Elle me rendait faible, elle me rendait vulnérable, elle me rendait violent. Parce qu’elle m’avait ensorcelé. Parce que je lui appartenais, même si elle ne pouvait pas m’appartenir.

-       Je t’appartiens, murmurai-je alors que j’embrassai son intimité. 

Un gémissement violent sorti d’elle alors qu’elle appuyait mon visage contre elle, ses cuisses cherchant à se refermer autour de mon visage, et je sentis mon propre sexe devenir soudainement plus dur encore sous l’effet de mes mots. Parce qu’ils étaient vrais. Parce que je les ressentais jusqu’au plus profond de mon âme. Parce que je venais de les lui dire, à voix haute. 

-       Je t’appartiens, répétai-je avec force. 

Elle releva le visage vers moi, sa bouche ouverte, ses sourcils froncés, et elle me regarda entre ses jambes alors que ses cuisses se mirent à trembler, et elle m’explosa au visage alors que je dégustais chaque goutte d’elle qu’elle m’offrait généreusement. Et je me demandai, alors que nos yeux se rencontraient tandis qu’elle jouissait de ma langue, intégralement nue devant moi, son goût dans ma bouche, ses gémissements dans mes oreilles, ce qui pouvait bien exister de plus parfait que cela. Elle redressa finalement mon visage vers elle, m’obligeant à remonter vers elle, et je lui obéissais. Ses mains d’une douceur sans pareille encadrèrent mon visage alors qu’elle m’embrassait langoureusement, et elle tenta de se surélever pour me toucher à son tour. Je plaquai délicatement ses mains sur mon matelas alors que je fis non de la tête. C’était moi, qui la vénérait. Et elle, elle le recevrait. Je me relevai et prit le temps de me déshabiller sans magie alors que j’en profitais pour la regarder. Pour regarder chaque partie de son visage, chaque détail de son corps, cherchant à imprimer le spectacle qu’elle m’offrait dans mon esprit. Parce qu’elle était parfaite. Parce qu’il ne pouvait rien y avoir de plus parfait que cela. Elle me regarda me défaire de chacun de mes vêtements alors que ses yeux brûlaient de plus en plus violemment à mesure que je me déshabillais, ses yeux s’autorisant à inspecter chaque centimètre de mon corps. Je laissai mes vêtements reposer sur le sol de ma salle commune et posai ma baguette sur le lit à côté de nous alors que je remontai sur celui-ci en embrassant ses mollets que je caressais, puis ses cuisses, son ventre, ses seins, l’un après l’autre, jusqu’à ce que je retrouve sa bouche. Ma main droite remonta le long de sa cuisse alors que je l’embrassai et vint caresser son intimité quand elle chuchota dans le creux de mes lèvres :

-       Je veux ton corps. 

Un grondement animal raisonna dans ma gorge alors que je retirai ma main de son entre-jambe, et la plaçai sur sa joue tandis que j’entrais aussi lentement que possible en elle, nous offrant à tous deux le luxe de ressentir les sensations de chaque nouveau centimètre entrant à l’intérieur d’elle. Elle expira longuement et ne lâcha pas le contact de mes yeux brûlants alors que je réitérai le même geste plus lentement encore. 

-       Regarde-toi…, chuchota ma voix animale que je ne pouvais plus contrôler maintenant que j’étais en elle. 

J’entrais à nouveau en elle, aussi lentement que je le pouvais alors que je m’offrais le luxe de déguster la sensation de chaque millimètre d’elle entourant lentement mon membre tandis que je l’enfonçais et le retirai d’elle sans la lâcher des yeux. 

-       Regarde comme tu es belle quand tu me reçois…, murmurai-je alors qu’une vague de chaleur grandissait en moi. 

Elle était parfaite. Parfaitement faite pour moi. Tout d’elle était fait pour moi. Son corps, son sexe, ses yeux, ses lèvres, son intelligence, sa douceur, sa jalousie, sa malice, son arrogance. Simplement parfaite. Ses longs cheveux bouclés étaient étalés autour de son visage qui reposait sur mon matelas, et je me délectais de l’idée qu’il serait désormais imprégné de son odeur. 

-       Une putain d’œuvre d’art, chuchotai-je sans la quitter des yeux, me demandant comment il était possible qu’elle soit aussi belle. 

Et je la vis, cette lueur dans ses yeux. Cette lueur qui passa alors qu’elle me regardait, qu’elle me recevait, et qu’elle m’écoutait. Cette lueur dans ses yeux qui disait pour elle ce que ses mots ne disaient pas. L’effet que mes mots avaient sur elle. La force qu’ils avaient, la puissance de ce qu’ils lui faisaient ressentir. Une lueur d’espoir. Une lueur d’amour. Je passai mes mains dans son dos, et la redressai face à moi lentement alors que ses cuisses ouvertes reposaient sur les miennes. Elle se tenait à califourchon sur moi, mes mains supportant ses fesses, les siennes dans ma nuque, et nos regards scellés alors qu’elle ondulait lentement sur moi, l’intégralité de mon sexe enfoncé en elle. Je n'avais jamais rien vu d’aussi beau de toute ma vie. Son visage se tenait à quelques millimètres du mien seulement, ses yeux ambrés enfoncés dans les miens, son visage doux et fin aux joues rougies, ses longs cheveux de feu se balançant sur son épaule droite au rythme de ses mouvements tandis que la finesse de son épaule gauche m’était dévoilée, ses seins frottant contre mon torse en une douce caresse. Je sentis mon cœur se serrer dans mon poitrail alors que je la regardais. Elle était si belle que c’en était douloureux. Elle était si délicieuse que c’en était douloureux. Parce que je me perdais en elle, et qu’en cet instant il n’y avait plus rien d’autre. Plus rien d’autre qu’elle, nue contre moi, au milieu de ma salle commune. 

-       Tu es magnifique, chuchotai-je alors qu’une de mes mains vint se poser sur joue droite, décalant une mèche de ses cheveux sur le côté. 

Parfaite. Elle était parfaite. Il n’y avait pas d’autre mot qui pouvait la décrire. La même lueur que quelques instants plus tôt brilla dans ses yeux alors qu’elle continuait d’onduler lentement contre moi, et je réalisai alors que cette fois-là, nous faisions l’amour. Ce n’était pas du sexe. C’était de l’amour. Cette réalisation me terrifia, et je me concentrai sur elle. J’attirai son visage vers moi, et l’embrassai langoureusement, lentement alors qu’elle continuait de se mouvoir sur moi. Elle rendait tout ce que j’avais vécu jusqu’alors inexistant tellement c’était incomparable. Parce que rien ne pouvait être comparé à cela. Parce que cela, c’était quelque chose qu’on ne pouvait pas feindre. Elle me rendit le plus doux et le plus tendre des baisers alors que je commençai à accompagner ses mouvements de hanche de mes coups de reins, et elle gémit entre mes lèvres. Je voulais tout lui donner. Je voulais lui offrir le monde. Je voulais lui donner mon âme et la couvrir d’or. En cet instant, je voulais pouvoir passer le reste de ma vie à faire exactement cela, avec elle. Elle bascula le visage en arrière alors que je pénétrais plus en elle, son dos se cambra et je l’accompagnai lentement alors que l’arrière de sa tête rencontrait à nouveau le matelas. Ses cuisses entouraient toujours ma taille, et je maintenais ses hanches au niveau de mon sexe alors que je commençais à la pénétrer avec plus de force, son dos cambré en arc sur mon matelas, ses gémissements retentissant dans l’intégralité de ma salle commune, et certainement plus loin encore. Parce que je lui donnai tout de moi, sans retenue, parce que cela lui revenait de droit. Parce que ce que je donnais là, cela lui appartenait à elle, et à personne d’autre. Parce que vénérer ce corps de cette façon-là, avec ce touché-là, avec ce regard que je posai sur elle, cela lui était réservé. Je la sentis près du but, si près du but alors que son visage était toujours basculé en arrière sur le matelas alors que je tenais ses hanches, et qu’elle s’offrait à moi. Elle s’abandonnait à moi, elle aussi. Elle était capable de lâcher tout contrôle sur son corps et ses pensées pour se permettre de jouir avec moi, et j’adorai cela au moins autant que cela me terrifiait. Parce qu’elle s’abandonnait purement et simplement à moi. Je saisissais ma baguette à côté de nous d’une main, et lançai sur nous un sort silencieusement qu’un livre porté sur l’énergétique m’avait appris, et que j’avais réservé à la femme que j’épouserai. 

-       Ouvre les yeux, lui chuchotai-je alors que je lâchai ma baguette pour retrouver le contact de sa peau. 

Elle m’obéit alors qu’une trainée d’étoiles dorées se mit à sortir de son corps, et une d’étoiles blanches du mien. Notre aura. Notre énergie. Physiquement représentée devant nos yeux alors que je continuais de la pénétrer avec toute mon âme. Ses yeux s’émerveillèrent alors que les vagues dorées étoilées de son aura rencontrèrent les miennes, s’entrelaçant en un tourbillon doux et passionné entre nos deux corps, s’entremêlant l’une à l’autre. Se rencontrant parfaitement. Parce que c’était réel. Parce que c’était concret. Parce que ça ne pouvait être simulé. Parce que son corps et le mien se rencontraient, mais parce que son âme et la mienne se rencontraient également. Parce que tout d’elle, et tout de moi en cet instant se rencontrait sans réserve. Le spectacle le plus sublime de trainées étoilées dorées et blanches se dessinaient juste sous mes yeux, et pourtant je ne voyais qu’elle. Je ne voyais qu’elle, et les yeux émerveillés avec lesquels elle découvrait ce que j’avais animé pour elle. Je ne voyais qu’elle, et la larme qui coula sur son visage alors qu’elle regardait nos énergies s’unir et se rencontrer alors que nos corps ne faisaient qu’un. Mon cœur se serra dans mon poitrail alors que je regardai cette larme couler le long de sa tempe, et je lui donnai plus encore de moi. Plus encore de mon corps. Plus encore de mon cœur. Et ce fut là, alors qu’elle gémissait de mon contact et que je me délectais de son corps et de sa vue, que les trainées étoilées qui dansaient entre nous explosèrent au-dessus de nous alors que nous jouissions ensemble, fusionnant et ne devenant plus qu’un, retombant lentement sur nos corps en des milliers d’étoiles dorées et blanches nous recouvrant de leur divinité. Parce que c’était exactement cela. Divin. Magnifique. Et parfait. Finalement, les étoiles s’évanouirent, et je retombais sur elle, et déposais un tendre baiser sur ses lèvres. Ses bras se refermèrent autour de ma nuque et elle me serra contre elle alors qu’elle chuchota à bout de souffle : 

-       C’est fini. Désormais, dit-elle en caressant ma nuque, je prierai chaque jour les Dieux de te ramener à moi. 

Un rire de satisfaction remua mes épaules alors que je me laissai tomber sur mon matelas à côté d’elle, récupérant mon souffle. Elle se tourna vers moi et appuya son coude sur le matelas pour pouvoir surélever un peu son visage, ses yeux chaleureux fixés sur moi. 

-       Qu’est-ce que c’était ? me demanda-t-elle doucement. 

-       Nos énergies, répliquai-je. La traduction physique de nos auras. 

Elle me regarda un instant, et je lui rendais son regard. Ses cheveux étaient ébouriffés autour de son visage, et d’une certaine façon cela la rendait encore plus belle. Ses joues étaient rougies du plaisir que je lui avais donné et ses lèvres repulpées des baisers que nous avions échangés. Elle ne put retenir un sourire pincé, et je la questionnai : 

-       Quoi ?

-       Tu lis des livres de divination, toi ? demanda-t-elle avec un sourire jugeant. 

-       C’est pas de la divination, me défendis-je avec un sourire, c’est physique. 

-       Divination ou pas, ça devait être un livre de la collection de Trelawney pour te parler des énergies et des auras des gens, se moqua-t-elle alors ouvertement. 

Je ri en retour. Je savais qu’elle détestait tout ce qui touchait à la divination depuis la troisième année. Elle aimait les choses plus concrètes, avec plus de fondements théoriques. Des choses que l’on pouvait étudier et expliquer, d’une façon ou d’une autre. 

-       Notre énergie est tangible, c’est simplement qu’on ne la voit pas à l’œil nu, continuai-je donc de me défendre. Ce n’est rien de divinatoire ou de je ne sais encore quoi, c’est physique, répétai-je. 

Elle acquiesça en ne pouvant s’empêcher de continuer de sourire avec un air moqueur.

-       Tout à fait, m’accorda-t-elle, c’est simplement que… je n’aurais jamais cru que Drago Malefoy mettrait son nez dans un tel bouquin, plaisanta-t-elle alors qu’elle continuait de rire doucement, sa poitrine nue vibrant sur son torse. 

Splendide. Je continuais de lui sourire malgré moi : 

-       Oui, eh bien pour ma part je n’aurais jamais cru que Drago Malefoy mettrait son nez entre tes cuisses, mais nous y voilà. 

Elle s’autorisa à balancer son visage en arrière alors qu’un rire moins retenu raisonna dans ma salle commune, remplissant mon cœur au passage. Trop. C’était trop. 

-       Alors, me demanda-t-elle quelques instants plus tard, qui c’est qui t’as conseillé un tel livre ? Ou alors est-ce que c’est pire, tu as été le chercher tout seul ? s’amusa-t-elle. 

Je me tournais face à elle et laissai mon propre coude surélever mon visage alors que je le tenais dans le creux de ma main droite. Je lui adressai un sourire en coin en lui faisant face : 

-       Tu fais bien la maligne avec mes énergies pour quelqu’un qui a versé une larme en les observant. 

Son sourire s’élargit sur son somptueux visage, ses yeux étincelant de vie alors qu’elle me répondit avec chaleur, ainsi que provocation :  

-       Un tel spectacle devant nos yeux, et c’est moi que tu regardais ? 

Ah, touché. Je mordais ma lèvre inférieure avec un sourire en accusant ses mots. Il fallait que je trouve quelque chose à dire, et vite. 

-       Tu m’as demandé de te vénérer, quel genre de déesse crois-tu qu’on quitte des yeux ? lâchai-je sur un ton aussi détendu que possible. 

-       Je dois reconnaître que tu as su tenir ta promesse, m’accorda-t-elle en baissant les yeux alors que ses joues rougissaient. 

Un sourire en coin se dessina sur mes lèvres alors que je ne la lâchai pas des yeux, me délectant de l’effet que je lui faisais. Elle s’autorisa à lever une nouvelle fois les yeux vers moi et chuchota avec un sourire tendre : 

-       C’était de la belle magie. 

-       Ce n’est pas de la magie, répondis-je sur le même ton sans quitter ses yeux. C’est simplement lever un voile sur une réalité que nos yeux ne sont pas capables de voir, mais qui est constamment là. Il y a beaucoup de choses qu’on peut simuler, chuchotai-je alors, mais les énergies, elles, ne mentent pas. 

Elle se noya dans mes yeux un instant avec ce genre de regard dangereux, avec cette douceur et cette passion qui poussait des hommes à commettre des massacres. 

-       Est-ce que c’est toujours comme ça, le sexe ? demanda-t-elle doucement. 

Je n’avais pas besoin de lui demander ce qu’elle entendait par « comme ça », je le savais parfaitement, parce que je l’expérimentais autant qu’elle. Aussi puissant. Aussi primitif. Aussi passionnel. Aussi parfait. Je lui rendais l’intensité de son regard alors que les yeux qu’elle posait sur moi firent taire la partie de moi qui voulait lui mentir, et répliquai simplement : 

-       Non. 

Et soudain, j’entendis des pas dans les escaliers venant du dortoir, et descendant jusque dans la salle commune. Elle les entendit aussi, puisque la terreur fut lisible dans ses yeux et je sautais du lit, attrapais le bord de ma couette, et recouvrait violemment l’intégralité du corps et du visage de Granger de ma couette. Quand la personne arriva en bas, je me tenais debout, nu, cachant mon sexe de mes deux mains, positionné devant Granger cachée sous ma couette. Un étudiant de deuxième année s’arrêta en bas des escaliers et ouvrit de grands yeux choqués en me découvrant là, mon lit au milieu de la salle commune : 

-       Dégage d’ici, tranchais-je sèchement. 

-       J’ai oublié mon…, tenta-t-il timidement. 

-       Dégage d’ici, répétai-je sur un ton plus menaçant. 

-       Désolé, s’excusa-t-il en repartant à grandes enjambées. 

Je soupirai en me retournant vers Granger, notant que mon cœur battait la chamade dans mon poitrail. Je ramassai ses vêtements au pied du lit et les lui tendis :

-       Il est temps que tu rentres dans ton dortoir, annonçai-je alors d’une voix moins tendre que celle avec laquelle je m’adressai à elle quelques secondes plus tôt.

Elle saisit ses vêtements d’une main alors qu’elle sortait de sous la couette, ses cheveux en pagaille alors qu’elle se redressait, nue sur mon lit. Et ce fut l’instant où cela me frappa : quelle connerie venais-je encore de faire ? 

-       Tu vas au bal de Noël accompagné ? me demanda-t-elle comme si tout était toujours normal. 

Le bal de Noël où je devrais tuer Dumbledore. Non, je n’avais pas songé à inviter une cavalière. Elle se leva doucement du lit et commença à se rhabiller alors que je faisais de même tandis que mon cœur continuait de battre violemment dans mon poitrail. 

-       Tu cherches ta prochaine victime ? ne pus-je alors m’empêcher de demander en remontant mon pantalon. 

Elle pouffa. 

-       J’ai pris la décision d’y aller seule, dit-elle doucement en cherchant le contact de mes yeux qu’elle ne trouva pas, puisque je ne peux pas y aller avec la personne que je voudrais. 

Je sentis ma mâchoire se contracter violemment et je saisi ma baguette pour renvoyer mon lit dans mon dortoir. Je replaçai le fauteuil de Theodore convenablement et lui tendis les livres avec lesquels elle était venue pour boucler notre exposé en coupant fermement : 

-       Va te coucher, on a un exposé à présenter demain. 

Elle me regarda sans rien dire un instant, toute tendresse ou douceur s’éteignant dans son regard, puis elle saisit finalement les livres que je lui tendais, et elle s’en alla sans un mot. Weasley avait raison. Si je n’étais pas complètement un monstre, je resterais loin d’elle. Quand finalement j’avais rejoint mon lit en haut, Theodore qui ne dormait pas, Pansy contre lui dans son lit, elle parfaitement endormie, m’adressa un sourire en coin et leva un sourcil vers moi. 

-       La ferme, chuchotai-je en m’installant dans mon lit qui était infecté de la putain d’odeur de Granger. 


Le lendemain matin nous avions cours de Défense Contre les Forces du Mal avec Rogue, et nous devions présenter nos exposés par groupe. Lorsqu’il demanda s’il y avait des volontaires pour passer en premier, elle leva évidemment la main sans me consulter, ni sans consulter Line. Elle avait attaché ses cheveux rebelles en une tresse basse qui tombait dans son dos, probablement parce que j’avais détruit ses boucles quelques heures plus tôt. Je chassais hâtivement les images d’elle, nue devant moi qui s’imposaient à mon esprit, et me levai pour rejoindre Granger et Line au-devant de la classe. Je ne pouvais m’empêcher de la regarder, alors qu’elle présentait sa partie du dossier sur la nécromancie comme si elle était une conférencière expérimentée de dix années au moins. Elle parlait avec ses mains, et elle n’avait pas la moindre note devant elle, contrairement à Line. Elle s’adressait à toute la classe d’une voix qui portait assez, mais pas trop. Ses expressions faciales démontraient à quel point elle savait parfaitement de quoi elle parlait alors qu’elle expliquait des concepts infiniment compliqués à une classe de demeurés qui ne comprenaient probablement pas un traitre mot de ce qu’elle disait. Mais je la regardais, elle qui se tenait juste à côté de moi, habillée et coiffée comme la parfaite première de classe qu’elle était, menant cet exposé telle une professionnelle, et je dus retenir un sourire en coin qui voulut se dessiner sur mes lèvres alors que je la trouvais impressionnante, et cette pensée me ramena. Je décrochais mes yeux d’elle et les reportais sur la classe, dans laquelle mes plus proches amis pinçaient tous leurs lèvres pour s’empêcher de rire, n’ayant pas raté une miette du spectacle que j’avais donné. Je m’appliquai à éviter leurs regards et trouvait celui de Weasley, sa mâchoire violemment contractée, et je fus surpris de constater que mes amis avaient fait un travail remarquable pour le remettre en état. Son nez était gonflé et il avait une bosse sur le front, mais personne ne pouvait se douter de l’état dans lequel Pansy l’avait mis la veille. Il baissa rapidement les yeux quand mon regard croisa le sien, et je me concentrai à nouveau sur notre présentation. Tout se déroulait parfaitement bien alors que nous présentions comme nous l’avions prévu le concept de nécromancie, jusqu’à ce que nous arrivions à la partie concernant notre positionnement personnel. Granger commença : 

-       Après avoir longuement échangé entre nous sur la question, et étant donné qu’il s’agit d’un sujet à la fois politiquement sensible ainsi que théoriquement complexe, nous avons mis un certain temps à nous accorder en tant que groupe, mais heureusement nous sommes arrivés à la même conclusion à force d’échanges raisonnés : nous sommes foncièrement contre la pratique de la nécromancie, lâcha-t-elle alors que je tournais des yeux ronds vers elle. Comme vous l’aurez certainement compris, cette pratique nécessite d’abord un nombre de sacrifices humains important pour qu’une quantité de magie noire suffisante soit disponible pour effectuer un tel sort. Nous considérons qu’une seule vie, quelle qu’elle soit, ne peut justifier de tels sacrifices, amena-t-elle la tête haute. 

Je toussai intentionnellement, attendant qu’elle ajoute la nuance que nous avions prévu d’apporter. Mais elle n’en fit rien. Elle ne tourna pas même les yeux vers moi alors qu’elle souriait à la classe se tenant devant elle. 

-       Nous avons cependant également convenu qu’un sujet aussi complexe, intime et, comme ma camarade l’a très justement dit, appuyai-je avec un sourire faux, politiquement sensible, ne pouvait donner lieu à une réponse aussi fermée que « nous sommes foncièrement contre », dis-je en mimant des guillemets. 

Je tournais le visage vers elle et lui adressai un sourire hypocrite alors qu’elle pinçait ses lèvres d’énervement. Ah, c’était elle qui était en colère contre moi ? 

-       Effectivement, repris-je de plus belle, la nécromancie nécessite une quantité de magie noire qui serait équivalente à celle que l’on ne pourrait trouver aujourd’hui qu’en un mage noir tel que vous-savez-qui, et nous avons convenu qu’étant donné les circonstances sensibles dans lesquelles nous sommes tous à l’heure actuelle, utiliser de la magie noire dans le but de, pour une fois, rendre la vie, pouvait dans ce cas s’envisager, conclus-je alors. 

-       Mais nous nous sommes cependant accordés pour dire que de telles circonstances si particulières, utopistes, et, disons-le, irréalistes, reprit-elle avec un sourire pincé en ma direction, ne nous permettaient pas d’avoir une position favorable envers une pratique aussi barbare que cruelle. 

Je tournais le visage vers elle alors que je demandai sur un ton plus tendu :

-       Nous le sommes-nous ?   

J’ignorais les pouffements de mes amis dans la classe alors que le Professeur Rogue commenta :

-       Je croyais avoir demandé un exposé, pas un débat. Peut-être auriez-vous dû vous mettre d’accord en amont. 

Je passai ma langue sur mes dents alors que je répondais sur le même ton : 

-       Je croyais que nous l’avions fait, mais visiblement certaines personnes sont incapables de lâcher prise. 

Elle répliqua avec la même insolence qui lui était si caractéristique : 

-       Face à la lâcheté de certains, il faut bien que d’autres dans l’équipe s’accrochent. 

Je pinçais les lèvres fermement alors que je me tournais lentement vers elle, mes yeux ronds sidérés de ce qu’elle venait de lâcher devant le reste de la classe. Elle eut le culot de m’adresser un sourire, et je réalisai que nous ne parlions plus du tout de nécromancie. Je tentai alors de contrôler mon envie de la soulever en tournant les yeux sur Line, à qui je demandais : 

-       Rafraichis donc ma mémoire Line, ne nous étions pas mis d’accord pour nuancer notre position vis-à-vis de l’utilisation de la nécromancie ? 

Mais Granger ne lui laissa pas l’opportunité de répondre tandis qu’elle répliquait à sa place : 

-       Line a toujours argumenté en ce sens que la nécromancie était une aberration, lâcha-t-elle avec un nouveau sourire. 

La Serdaigle nous regarda tour à tour, confuse. 

-       Je… tenta-t-elle alors que je la coupai à mon tour. 

-       … Parce que tu t’intéresses aux avis des autres maintenant ? 

-       Particulièrement quand ceux-ci sont pertinents, répliqua-t-elle avec insolence. Line, peut-être pourrais-tu expliciter ton point de vue personnel pour le reste de la classe ? lui dit alors Granger. 

-       Ou alors peut-être que tu pourrais apprendre à la classe la décision commune que nous avions décidé de prendre ensemble ? proposai-je à la Serdaigle. 

-       Bien, coupa Rogue alors que mes amis pouffaient dans la classe, autant que cette querelle digne d’un vieux couple soit distrayante, vous me mettez dans l’obligation de vous arrêter là. Vous vous doutez que nous n’aurez pas les points de cohésion d’équipe, ajouta-t-il alors qu’il nous invitait à reprendre nos places tandis que Granger et moi nous échangions des regards noirs. 

Lorsque le cours fut terminé et que la pause de midi arriva, Pansy nous traîna avec elle à Préaulard pour trouver sa robe, nos costumes étant déjà prêts pour l’occasion du bal de Noël qui se tenait ce mercredi soir. Évidemment, alors que nous arrivions dans sa boutique préférée, ils n’arrêtaient pas de se foutre de ma gueule pour le spectacle que Granger et moi avions donné devant toute la classe :

-       Je pense que la palme d’or revient à Rogue pour vous avoir qualifié de vieux couple devant toute la classe, continua Blaise depuis dix minutes alors que Pansy riait aux éclats. 

-       Mention honorable à Line qui n’a pas pu en placer une, enchaîna-t-elle en entrant dans la boutique. 

-       Elle nous a ridiculisés, grognai-je entre mes dents, on s’était mis d’accord. 

-       Clairement y a un problème de communication dans votre couple, continua Blaise dont je frappai l’épaule. 

-       Y a surtout un putain de problème d’égo chez elle ouais, répliquai-je alors. 

-       Weasley en sueur devant votre complicité, lâcha alors une Pansy amusée tandis qu’elle regardait les robes pendues, ses trois toutous derrière elle. 

-       Complicité ? notai-je avec crédulité. Si j’avais pu, je l’aurais démontée devant tout le monde. 

-       Ouais, ri Pansy, c’est c’que j’dis. 

-       Dis voir, au pieu, c’est qui qui mène la danse, parce que j’avoue que c’est pas très clair là ? se permit Blaise alors que je le frappai plus fort. 

-       La ferme, le coupai-je alors qu’un sourire en coin voulait malgré tout se dessiner sur mes lèvres. 

-       Aaaaaah, s’exclama Blaise en saisissant mes épaules alors que mon infime sourire ne lui avait pas échappé, ça c’est mon étalon ça ! Les femmes qui aiment tout contrôler dans la vie rêvent d’un homme capable de leur montrer qui c’est le patron au lit, ajouta-t-il ensuite. 

Pansy leva des yeux joueurs vers Theo, et le regard qu’il lui rendit la força à baisser les yeux alors que ses joues rougissaient. 

-       Putain vous me cassez les couilles vous deux, j’peux plus en placer une en rapport avec le cul sans que vous vous bouffiez du regard, pesta Blaise. 

-       Arrête plutôt de te foutre de la gueule de tout le monde pour t’éviter de nous raconter ta soirée avec Greengrass toi, lui balança alors Theo. 

-       Ah, accusa Blaise en serrant les dents. 

-       Aller poulette, raconte-nous tout, le somma Pansy alors qu’elle faisait défiler les robes devant elle. 

Il prit une profonde inspiration et ouvrit les bras alors qu’il commença : 

-       Qu’est-ce que j’peux vous dire, j’suis tellement séduisant que même une meuf qui me tarte veut un deuxième rendez-vous avec moi. 

-       Accouche, lui ordonna Pansy sans même se retourner vers lui. 

-       Roh ça va ! pesta-t-il. On peut plus rigoler ici, continua-t-il alors que nous attendions tous de savoir comment le premier vrai date de notre ami s’était déroulé. Malheureusement y a que dalle à raconter, vous le savez sa condition c’était qu’il ne se passe rien, dit-il finalement. 

-       Je t’ai raconté en détail la moindre de mes interactions avec Theo pendant des années alors qu’il ne se passait rien, fait un effort, le somma alors Pansy. 

-       Tu faisais ça ? lui demanda Theo avec un sourire attendri. 

Pansy leva la tête de ses robes pour rencontrer son regard alors qu’elle acquiesçait timidement en lui rendant son sourire. 

-       Ça m’arrivait de le faire aussi, lui dit-il doucement. 

-       Ouais, s’indigna Blaise avec un visage dépité, j’suis au courant ! 

-       Bon aller la drama queen, raconte, dis-je à Blaise. 

-       Non alors Monsieur ‘j’me fais séquestrer par putain de Weasley’ il va se calmer hein, me piqua-t-il en retour. 

Je lui accordai un rire alors qu’il recommença avec un peu plus de gêne :

-       Eh ben on a parlé quoi, elle m’a raconté la vie de sa mif un peu, moi j’ai plus parler de vous que de ma mère et de ses nombreux défunts maris, dit-il ironiquement, on a bouffé et on est rentrés se coucher alors qu’il était même pas 21heures et que Drago avait même pas commencé sa session révisions, voilà. 

-       Et alors, t’as passé un bon moment ? demanda Pansy alors qu’elle sortit une longue robe noire du présentoir. 

-       Ben en général quand je passe la soirée à discuter sans baiser, j’suis avec vous, remarqua Blaise sérieusement. C’était bizarre, j’étais pas à l’aise, avoua-t-il alors. 

-       C’est-à-dire ? lui demandai-je. 

Pansy tendit la robe à la vendeuse qui vint la prendre et la mettre en cabine d’essayage alors qu’elle finissait de regarder les différents rayons tandis que nous la suivions au pas. 

-       J’sais pas, c’était pas comme les autres dates que j’ai pu avoir, réfléchit-il alors. Les autres fois je savais ce que je faisais et pourquoi je le faisais vous voyez, genre je savais qu’à la fin j’allais séduire la meuf, on allait baiser, on passe tous les deux un bon moment et merci au revoir, expliqua-t-il. Mais là j’pense que vu que je savais que j’allais rien avoir d’elle, et qu’en plus c’était le deuxième rencart, j’sais pas j’étais pas à l’aise, pas dans mon élément. 

-       T’étais pas à l’aise parce que ça te plaisait pas, ou parce que tu savais pas trop comment te comporter ? lui demanda Theo. 

-       J’pense plus parce que je savais pas comment me comporter, parce qu’en soit c’était sympa, c’est une meuf intéressante je peux pas dire le contraire, confessa-t-il alors. 

-       Aaaah ! s’exclama Pansy en se retournant vers lui. 

-       T’emballes pas j’ai dit que c’était sympa, pas que j’voulais remettre ça tous les quatre matins, répliqua Blaise. 

Nous suivions tous Pansy qui entra en cabine alors que nous prenions place sur les chaises face à elle. Elle ferma le rideau en commentant : 

-       Oui enfin tu l’as quand même invitée à être ta cavalière au bal. 

Theo et moi échangions un regard complice alors que notre ami semblait gêné. 

-       Oui ben je viens de la sortir cette même semaine, j’allais pas me ramener au bal avec une autre nana, y a des limites à la connerie même pour moi, se défendit-il alors. 

-       Bien sûr oui, acquiesçai-je en pinçant mes lèvres avec un sourire. 

-       Quel gentleman, ironisa Pansy depuis sa cabine. 

-       D’ailleurs elle m’a répété que sa sœur avait un méchant crush sur toi, me dit-il alors, et elle a essayé de me faire dire avec qui t’étais. 

-       T’as dit quoi ? 

-       Qu’elle me verrait pas au bal de Noël si j’lui répondais. 

Et je riais à gorge déployée alors que Pansy sorti de sa cabine, portant une somptueuse robe noire faite de velours sans manches et moulant parfaitement le haut de son corps jusqu’à ses cuisses, puis s’étalant autour de ses jambes, lui donnant l’air d’être une sirène sombre. Elle inspecta la réaction de Theodore avant même de se regarder dans le miroir, et il la dévisagea lentement, ses yeux défilant le long de son corps. Il pencha le visage vers le bas, passa une langue discrète sur ses dents, et remonta vers elle des yeux affamés alors que son visage demeurait bas. Pansy pinça ses lèvres alors qu’elle rougissait, et parti se voir dans le miroir alors que nous la complimentions tous. Quand elle reparti se changer dans sa cabine, Theo alla payer sa magnifique robe. 

Le mercredi soir, nous finissions tous trois de mettre nos costumes noirs dans notre dortoir quand Pansy arriva vêtue de sa sublime robe de la même couleur, ses escarpins à lacets qui remontaient sur les chevilles dans sa main. Elle avait attaché ses cheveux en un chignon chic parfaitement tiré, dévoilant ses grands yeux verts et sa bouche pulpeuse qu’elle avait peint de rouge. 

-       Poualala mais c’est pas possible d’être aussi magnifique, commenta alors Blaise. 

-       La classe incarnée, enchaînai-je avec sincérité. 

-       Parfaite, chuchota un Theodore ensorcelé. 

Pansy rougit en nous remerciant et posa ses talons par terre. Nous nous préparions pour un bal, mais la tension était malgré tout palpable entre nous, quand bien même nous nous appliquions à faire comme si de rien n’était. Nous n’allions pas vraiment à un bal. Nous partions en mission pour le Seigneur des Ténèbres. Ce soir, les choses allaient changer. J’allais tuer le plus grand sorcier de tous les temps. Si nous étions repérés, nous avions préparé des Sombrals pour pouvoir nous échapper au plus vite, et dans ce cas-là, nous ne reviendrions jamais. La Guerre serait déclarée. Il ne serait plus question d’armoire à disparaître, le directeur serait mort. La voie serait libre. Ce serait la guerre. Mon cœur battait violemment dans mon poitrail alors que je me concentrai pour inspirer et expirer convenablement. Je ne la verrai peut-être plus jusqu’à ce qu’elle soit face à moi, sur le champ de bataille. Dans le camp ennemi. Theo se positionna derrière moi, me regardant dans le reflet de mon miroir. Je rencontrai ses yeux, et me concentrai sur leur couleur pour ne pas laisser l’angoisse prendre le contrôle sur moi. 

-       Respire, me chuchota-t-il, et je lui obéissais. 

Il acquiesça gravement à mon reflet. 

-       On sait tous ce qu’on a à faire, ajouta-t-il alors. Tout va bien se passer. 

J’acquiesçai. Nous avions un plan. Tout se passerait bien. Personne ne saurait que c’était nous. Et si c’était le cas, nous étions préparés également. Nous prendrions la fuite, et nous ne reviendrions pas. Je chassai cette pensée en me concentrant sur ma mission. J’acquiesçai une nouvelle fois au reflet de Theodore pour lui signifier que ça allait, et il s’écarta de moi. Pansy attrapa le bas de sa robe qui tombait jusqu’au sol et la remonta jusqu’à ses cuisses : 

-       Tu peux m’aider ? demanda-t-elle à Theo qui n’attendit pas qu’elle termine sa phrase pour poser un genou à terre devant elle. 

Il attrapa son mollet droit et fit glisser son pied sans la chaussure, et la noua à sa cheville, puis il saisit sa cheville gauche alors qu’il imitait une nouvelle fois ce geste. Je fis semblant de ne pas remarquer que la respiration de Pansy devenait saccadée alors qu’elle le regardait faire. Theodore noua sa deuxième chaussure, un genou toujours à terre devant elle, puis il leva des yeux brûlants vers les siens, et elle entrouvrit la bouche alors qu’il permit à ses mains de remonter lentement, très lentement le long de ses mollets sans quitter ses yeux. Ils transpiraient le sexe. Il se releva lentement face à elle, tenant son visage à quelques millimètres à peine du sien, et leurs yeux ne se séparèrent pas quand Blaise commenta : 

-       Ouais, ok, on sort. 

Et nous partions tous deux en riant alors que nos deux meilleurs amis nous ignoraient royalement, profitant de ce dernier instant normal avant que tout ne s’écroule. 

Mes yeux ne la quittèrent pas tout le temps dont je pus disposer. Je ne portais aucune attention aux décors de la Grande Salle plongée dans une ambiancée dorée et rouge alors que les élèves étaient tous magnifiquement habillés. Je ne portais aucune attention à mes amis où à Daphné qui passait sa première et peut-être dernière soirée avec nous. Je ne portais aucune attention au buffet, à la musique qui retentissait dans mes oreilles où à la position de celui que je devais tuer. Je ne voyais qu’elle, vêtue d’une sublime et imposante robe de bal faite de velours rouge, avec des dorures sur tout l’avant de celle-ci, lui donnant l’air d’une princesse. Ses cheveux étaient lâchés et ses boucles naturelles, mais ils tombaient dans son dos alors qu’elle avait dégagé son visage en attachant ses premières mèches vers l’arrière de sa tête. Elle portait un rouge à lèvres de couleur rouge qui me rappelait la douceur de ses lèvres, et le goût de ses baisers, et ses grands yeux bruns me quittaient difficilement, eux-aussi. Je ne fuyais pas son regard lorsque je le croisai, je le dégustais. C’était peut-être la dernière fois qu’elle posait sur moi des yeux qui ne m’accusaient pas de toutes les choses que je m’apprêtais à faire. C’était peut-être la dernière fois que ses yeux étaient capables de me regarder, tout simplement. Elle me détesterait, quand elle saurait. Si j’étais repéré ce soir, je ne la verrais plus jamais ainsi. Je ne la verrai plus jamais dans une robe de bal, bavardant joyeusement avec ses amis. Je ne la verrai plus jamais danser innocemment avec Ginny Weasley, ses cheveux volant derrière elle. Je ne verrai plus jamais son sourire illuminer son visage, et je ne l’entendrai plus jamais rire. Je ne sentirai plus jamais son odeur de vanille, et je ne goûterai plus jamais à la douceur de sa peau. Je n’entendrai plus jamais la mélodie angélique de sa voix lorsqu’elle s’adressait à moi, et je ne verrai plus jamais ses yeux briller de mille et unes étincelles lorsqu’ils étaient posés sur moi. Parce qu’après cela, la seule chose qu’elle verrait lorsqu’elle poserait les yeux sur moi, ce serait un assassin. Son ennemi. L’homme qui l’avait trahie. L’homme qui l’avait salie. Alors je ne bougeai pas d’un seul centimètre, tout le temps qui me fut donné jusqu’à ce qu’il soit l’heure. Je ne bougeai pas d’un seul centimètre alors que tous les élèves dansaient autour de moi, et que la seule chose que j’étais capable de faire, c’était la regarder, ancrant dans mon esprit la vision sacrée qu’elle m’offrait. 

Et soudain, Theo posa une main chaude sur mon épaule, et je tournai finalement les yeux vers lui. Il acquiesça gravement en ma direction, et je lui rendis son geste alors que mon cœur se mit à battre violemment dans mon poitrail. Ma mâchoire se contracta et mon estomac se noua tandis que je cherchais Blaise des yeux. Il était en place, juste à côté du buffet, sur le côté gauche de la Grande Salle qui serait bientôt plongée dans l’horreur par mon fait. Theo et Pansy partirent du côté opposé, sur la droite de la salle, et un coup d’œil que je jetai en arrière m’apprit que Dumbledore se tenait là où nous le voulions, une quinzaine de mètres derrière moi, entouré de Rogue et de McGonagall. C’était le moment. Je me permis de jeter un dernier regard à Granger, et elle me le rendit. J’avalai difficilement ma salive alors que mes sourcils se froncèrent sur mon front, et tout ce qui nous entourait me sembla devenir flou. Je ne voyais plus qu’elle, quelques mètres devant moi, et ma respiration se coupa un instant. Une vague de chaleur se répandit dans mon corps alors que j’entendis mon propre cœur battre. Elle me rendit l’intensité de mon regard, et je sentis mon estomac se retourner dans mon ventre. Au revoir, petite sorcière. Je contractais violemment ma mâchoire et prit une profonde inspiration, et la quittais finalement des yeux. Je me retournais en la direction de Theo et Pansy alors que je ne bougeai pas encore d’un centimètre, les battements de mon cœur raisonnant dans mes oreilles. Elle lui mit une violente baffe, et commença à hurler contre lui, assez fort pour couvrir la musique. Je me retournais vers le groupe de professeurs, et constatai que Rogue se dirigeait vers eux alors que tous les regards des élèves qui se tenaient sur la droite de la Grande Salle étaient tournés vers eux. Mes yeux trouvèrent Blaise, et il feint d’être ivre, et s’écroula dans un vacarme violent sur le buffet qui tomba avec lui, et tous les regards des élèves qui se tenaient sur la gauche de la Grande Salle se tournèrent vers lui. Je me retournais vers les professeurs, et constatai, comme nous l’avions prévu, que McGonagall se dirigeait vers lui. Il ne restait plus que Dumbledore, à quelques mètres de moi. J’avalai une dernière fois ma salive, et m’avançai d’un pas rapide vers lui, mon regard verrouillé sur lui. Il regardait dans la direction de Blaise avec un sourire. Mes pas retentissaient un à un dans mes oreilles dans un bruit sourd alors que mon cœur battait de plus en plus fort dans mon poitrail. C’était maintenant. Je contractais violemment ma mâchoire pour m’empêcher de vomir alors qu’une nausée montait en moi et avançai plus vite encore. Dix mètres. Mes mains devinrent moites alors que je fonçais sur lui tel un prédateur. Mon sang se glaça dans mes veines et ma respiration devint difficile, mais je ne m’arrêtais pas. Pour ma mère. Pour mon père. Pour Theo. Pour Pansy. Pour Blaise. Cinq mètres. J’entre-ouvris les lèvres pour laisser une dernière bouffée d’air remplir mes poumons alors que je ne ralentissais pas la cadence, et plongeai la main dans la poche de mon costume, saisissant fermement ma baguette encore à l’intérieur de celle-ci. Maintenant. Une main se renferma soudainement sur mon poignet qui avait plongé dans ma poche pour récupérer ma baguette, et ma course s’arrêta violemment. Elle tira doucement mon poignet vers elle, ses yeux ambrés inquiets enfoncés dans les miens, et elle m’attira contre elle alors qu’elle me retirait ma main de ma poche, la prenant dans la sienne. Les battements de mon cœur retentissaient violemment dans mes oreilles alors que je me perdais dans ses yeux, mon cerveau incapable d’assimiler les informations qui lui arrivaient. Elle m’attira sur la piste de danse sans lâcher mes yeux et plaça mon autre main sur sa hanche. Et elle me fit danser. Ma respiration devint saccadée alors que je ne voyais plus rien qu’elle. Plus rien que son visage qui se tenait si près du mien alors qu’elle me faisait danser au milieu de la Grande Salle, à la vue de tous. Tandis que je devais tuer Dumbledore. Tandis qu’en cet instant même, il devrait être mort, et je devrais être en fuite. Mes sourcils se froncèrent sur mon front alors qu’elle entraînait mon corps à danser avec elle, mes yeux enfoncés dans les siens alors qu’ils se remplissaient de larmes. J’étais sur le point de tuer Dumbledore. Et elle était arrivée, sortie de nulle part, et m’avait entraîné sur la piste de danse avec elle. Devant toute l’école. Mes yeux analysèrent les siens, l’un après l’autre, cherchant à comprendre ce qu’il se passait. Cherchant à comprendre ce qu’il venait de se passer. Cherchant à comprendre ce qu’elle faisait. Et je les vis, ses yeux à elle, se remplir de larmes alors que les miens l’imitaient, et mon monde s’écroula. Mon corps cessa de bouger alors je n’arrêtais pas de la regarder, interdit. Ma bouche s’ouvrit et une vague violente de chaleur m’envahit alors que je compris enfin. Elle arrêta de danser, elle aussi, et se tint devant moi, ses bras retombant sur sa robe de bal. Ses grands yeux bruns ne quittèrent pas les miens alors que je chuchotai, en état de choc : 

-       Tu savais.

Elle ne broncha pas, et une larme coula le long de sa joue. J’eus l’impression que le sol se déroba sous mes pieds. 

-       Tu n’as jamais oublié.  


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