James Sirius Potter : L'Aîné - Saison 1

Chapitre 27 : Nouvel Ordre

Chapitre final

8141 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 21/02/2024 15:12

Archibald Fawley, venait de se réinstaller sur le fauteuil rembourré à haut dossier qui trônait derrière son bureau. Il avait ôté ses souliers de cuir, et posé ses pieds vêtus de chaussettes en laine rouge criarde, sur un petit tabouret. Il s’affairait désormais à ôter les écharpes et décorations qui ornaient sa poitrine massive, il buffait et sa peau était écarlate et dégoulinante de sueur au niveau de son front dégarni. Il entreprenait même de se ventiler avec l’exemplaire du Sorcier du Soir qu’il tenait dans sa main droite. Le Ministre de la Magie avait convoqué l’ensemble de son état-major. 

 

Tous étaient assis sur des chaises en fer inconfortables tout autour du bureau. Ses conseillers spéciaux, certains chefs de département, des sympathisants du parti “L’Honneur Sorcier”, tous l’observaient avec gravité alors qu'il était en train de suffoquer. L’ancien joueur de Quidditch ne supportait pas la chaleur de la salle de presse attenante à son bureau. Encore moins ses costumes ouvragés, qui lui collaient à la peau, lui tenaient chaud et le faisaient rapidement dégouliner de transpiration. Mais la situation était suffisamment tendue pour que l’un d’entre eux ne se risque à sourire d'un air moqueur à la vue du Ministre débraillé et transpirant. Il venait de donner un discours à la RITM qui ferait date. Tous l'avaient bien saisi, et la plupart arboraient des mines satisfaites. Seul Iggy Greengrass, Directeur du Département de la Justice Magique, Fondateur et ancien président de “L’Honneur Sorcier”, arborait un air des mauvais jours. Son front bombé était plissé, ses yeux sombres rivés dans le vide et il semblait préférer se concentrer sur ses mains triturant un morceau de parchemin, plutôt que sur son Ministre.

 

-Messieurs, j’ai besoin de respirer. La Gazette du Sorcier doit venir me poser des questions pour pouvoir donner, dans son édition du matin, des précisions sur mon allocution radio. Veuillez me laisser un instant de répit.

 

Aussitôt, la douzaine de personnes qui encerclaient le bureau se leva des chaises en fer forgé peu confortables pour se diriger vers la sortie. Greengrass suivit le mouvement, l’air pensif.

 

-Pas vous, Iggy … lui intima la voix doucereuse du Ministre.

 

Circonspect, Iggy Greengrass pivota sur place, et s’assit de nouveau sur la chaise qui faisait face au Ministre affalé sur son fauteuil. Greengrass avait vue sur son profil. L’air que ventilait le Ministre avec son exemplaire du Sorcier du Soir faisait bouger son goitre, et vu sous cet angle, celui-ci en était fortement accentué.

 

-Vous n’approuvez pas mon intervention, … remarqua Fawley, le regard toujours fixé sur le mur face à lui, ne daignant même pas attarder son regard sur celui de son conseiller.

 

-Je … Monsieur le Ministre, c’est surtout que Mr Shacklebolt était apprécié … Son sort est … choquant … Même pour quelqu’un qui fut un adversaire politique, on ne peut qu’être horrifié …

 

-Oh, mais je suis d’accord, Iggy ! J’avais aussi appris à apprécier Shacklebolt. C’est sûrement pour ça, que j’ai pris de telles mesures.

 

-Ne vous méprenez pas sur ce que je vais dire, Monsieur le Ministre, mais j’ai eu, un temps, l’impression que vous essayiez de profiter de la situation, politiquement.

 

Fawley releva ses petits pieds du tabouret qui les soutenait. Au rythme de nombreuses buffades, il se redressa sur son fauteuil et fit face à son conseiller. Les mains jointes, il le jaugeait d’un regard circonspect.

 

-Il est évident que je me suis saisi de l’opportunité, Iggy … Nous vivons dans un monde où ce genre d’occasions ne peuvent se refuser.

 

-Mais tout de même, comment pensez-vous que ce sera interprété ? Kingsley Shacklebolt n’est pas enterré, et voilà que vous prononcez la dissolution du “Collectif pour la Justice”, la mise à pied de Harry Potter, Ronald et Hermione Weasley, et prochainement tous ceux qui pourraient soutenir ces fonctionnaires …

 

-Interprété ? Voyons Iggy, j’ai été on ne peut plus factuel dans mon discours. Les sorciers n’ont rien à interpréter. Juste à constater les faits !

 

Le Ministre était désormais animé d’une lueur démente dans ses yeux globuleux. Les mains toujours jointes, il pinçait le nez et semblait prêt à partir dans un nouveau discours professoral à l’adresse de son conseiller.

 

-Pendant que vous et moi, signalions que Finch-Fletchley et ses partisans empestaient la haine et le bellicisme, que faisait Potter ? demanda Fawley avec un air hautain. Lui et ses Aurors étaient mobilisés à Poudlard pour une rixe entre étudiants ! Qui a assassiné Shacklebolt ? Andrew Higgins ! Un jeune paumé que vos policiers infiltrés ont vu assister aux meetings les plus virulents de Finch-Fletchley. TOUS ont une responsabilité dans l’horreur de la situation. Les Aurors, Finch-Fletchley et sa hargne ! TOUS ! Vous pestez depuis longtemps sur le travail des Aurors, Hermione Granger vous a cassé les pieds des années durant dans vos différents services. Finch-Fletchley et ses crieurs publics n’ont eu de cesse de venir nous pourrir la vie. Jusque dans l’atrium. A la moindre déclaration, ils nous sautaient à la gorge ! Ils ont freiné des deux pieds sur tout ce que nous avons voulu mettre en place, pour faire perdurer notre communauté, pour la sécuriser, pour en assurer le bien commun ! Potter, Weasley et son épouse, ils étaient intouchables. Savez-vous pourquoi, ils pouvaient se permettre d’autant nous empoisonner la vie ?

 

-Ils sont des héros de guerre, répondit Greengrass d’un air absent.

 

-Tout à fait, et c’est leur foutu prestige d’il y a vingt-cinq ans qui a freiné l’ascension de nos idées, et notre volonté de faire appliquer notre programme. Alors, peut-être est-ce un peu précipité, mais notre communauté est bouleversée du sort de Shacklebolt. Elle a le droit de savoir ce qu’il s’est réellement passé. Comment leurs héros de guerre n’ont pas enquêté comme il fallait, car ils auraient pu empêcher ça, oh oui ! Parce que pendant qu’ils défendaient la cause des Augurey, qu’ils conspiraient avec leurs amis pour bloquer nos projets de lois, et que les Aurors de Potter étaient mobilisés pour jouer aux policiers de cour de récré, le parti de Finch-Fletchley engendrait un monstre ! Et c’est précisément, parce que nos concitoyens attendent du Ministère, qu’il prenne des mesures, que je les ai prises, Iggy.

 

-Nous aurions pu en discuter, Monsieur le Ministre, surtout pour ce qui est du timing …

 

-Le timing, Iggy ? Mais si je laisse faire, Finch-Fletchley enverra quelqu’un pour vous saigner, vous et Roberta dans votre sommeil. Et pendant ce temps, Potter fera du baby sitting à Poudlard ! 

 

Fawley observait son collaborateur avec une lueur peinée dans le regard, ses mains s’agitaient, comme s’il voulait partir sur un nouveau grand discours. Mais il se temporisa et ajouta d’un ton cassant :

 

-Je suis déçu, Iggy. J'ai longtemps pensé que vous étiez clairvoyant, et courageux politiquement. Une fois de plus, vous me démontrez le contraire.

_________________

 

-Alors, comme ça, Fawley ne vous a pas convié à sa petite sauterie ?

 

Un homme était avachi sur le fauteuil du bureau de Cormac McLaggen, ce dernier, l’air hagard, privé de son siège, l’observait d’un air médusé, adossé contre un mur de son minuscule bureau.

 

-Je n’ai jamais été très apprécié, au sein de L’Honneur Sorcier, avoua le Directeur du Département aux Créatures Magiques.

 

-Je m’en suis douté, McLaggen, avoua l’homme qui avait pris place sur son bureau. Pour qu’ils vous confient le Département qui les intéresse le moins, c’est qu’ils ne devaient pas vous porter dans leur cœur.

 

-C’est surtout Greengrass, en fait. C'était le taulier ici, auparavant. J'étais sous ses ordres. Il a toujours jugé que je ne faisais pas du bon travail …

 

-Et qui pourrait lui donner tort ? lui demanda narquoisement l’homme avec un sourire de dément sur son visage. Ne nous mentons pas, McLaggen ! Vous êtes antipathique, arrogant, incompétent et vous n’avez aucun amour ni intérêt pour les créatures que vous êtes sensés administrer.

 

-Je … Je ne vous permet pas !

 

L’homme se releva du fauteuil, d’un mouvement théâtral de la nuque, il remit en place sa crinière de cheveux d’un blond presque blanc, il souriait toujours d’un éclatant sourire carnassier avec des dents d’une blancheur immaculée, détonnant avec son teint hâlé.

 

-Je ne vous permet pas ! répéta ironiquement l’hôte de McLaggen en approchant son visage du sien et en le fixant d’un air mauvais. Greengrass va bientôt être mis au placard. Fawley le déteste. Il profitera de l’occasion pour se débarrasser de ce vieux fou. Tout comme il a mis Potter et les siens à l’écart.

 

-Vous êtes bien informé pour quelqu’un qui prétend n’être arrivé au Ministère que la semaine dernière !

 

-Rien ne m’échappe, McLaggen. Et lorsque je vous observe, je perçois toute votre détresse. Celle d’un fonctionnaire moyen, toujours cantonné à un second rôle, alors qu’un simple coup de pouce vous permettrait d’exprimer pleinement tout votre potentiel.

 

-Je n’ai pas besoin de vos conseils de carrière, Mr … Mais en plus, je ne sais même pas votre nom ! D'ailleurs, Wakanda est formelle. Nous n'avons pas enregistré de nouvel employé depuis trois mois. Or, vous prétendez avoir été engagé le mois dernier. Donc vous allez m'expliquer qui vous êtes !

 

-Mon nom importe peu, McLaggen. Toute cette pagaille aura eu le mérite d’épurer le Ministère de ses éléments les plus nocifs, et je suis persuadé que vous obtiendrez bientôt l’avancement qui vous est dû.

 

-Attendez ! C’est vous qui avez provoqué cette pagaille ?

 

-Ce qui importe, c’est qu’elle soit là …

 

-Mais non ce n’est pas tout ce qui …

 

-Potter et ses chiens-chiens sont écartés. Greengrass perd en influence. Fawley va chercher partout des personnes qui le soutiennent, c’est là que vous devez profiter de l’occasion.

 

-Profiter de quoi ?

 

-Vous avez un cerveau vraiment lent, McLaggen ! tempéta le nouvel employé. Vous devez en profiter pour obtenir l’avancement que vous souhaitez.

 

-Mais …

 

-Quoi ? demanda l’homme en collant de nouveau son visage à celui du fonctionnaire. Vous n’appréciez pas la situation ? Elle vous est favorable pourtant, vous devriez même me remercier, parce que, figurez-vous, McLaggen, c’est pour vous que j’ai de grands projets. Vous, et vous seul !

 

-Mais je ne vous ai rien demandé ! s’exclama le Directeur, paniqué.

 

-Votre esprit le demande, vos gestes, tout résonne en moi, McLaggen. Vous cherchez à être quelqu’un, et vous le serez. Je vous en fais serment.

 

-Mais moi, je ne sais même pas qui vous êtes !

 

L’homme tâtonna sous sa robe, contre sa poitrine, pour en ôter une chaîne ouvragée, un médaillon représentant un œil doré stylisé surmontait la chaîne. L’homme tendit son collier au fonctionnaire.

 

-Ceci est la marque d’une vieille famille de sorciers britannique, d’origine égyptienne. J’en suis le descendant, et cette chaîne porte donc ma marque. Je pense que vous pourriez être prochainement nommé Directeur du Département des Mystères, et cela tombe bien, je souhaite y avoir accès. 

 

-Le … le Département des Mystères ? Mais Mrs Squade …

 

-Sera bientôt écartée car très proche de Hermione Weasley-Granger, coupa Shafiq. Je compte sur vous pour sauter sur l’occasion. Lorsque vous serez au poste, touchez le pendentif, et je viendrai vers vous.

 

-Mais …

 

-Ne me dites rien à part “merci”, McLaggen. Et pensez à me renvoyer l’ascenseur quand vous serez en mesure de le faire. Sur ce, j’ai encore du travail. Mais vous savez désormais comment me joindre !

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 Harry Potter, le teint blafard, rassemblait à la hâte ses affaires dans son bureau. De temps en temps, il portait de grands coups de pied rageurs au mobilier. Benjamin Harper, qui se tenait dans l’embrasure de la porte, l'observait d’un air hagard.

 

 -C’est impossible, Harry … Il ne peut pas faire ça !

 

 -Qui pourrait lui donner tort ? pesta Harry. Shafiq nous a menés en bâteau, du début à la fin.

 

 -Fairbanks va annoncer sa retraite. Valiant va prendre un congé sabbatique. Vale va demander une mutation.

 

 -Et Seamus va être reçu pour prendre ma suite, compléta Harry d’un ton sombre.

 

 -Cet arriviste, protesta Harper.

 

 -Ce n’est pas parce que Ron et moi sommes mis à l’écart, que le Bureau ne doit plus exister, trancha Harry.

 

 -Ça devient une mascarade ! Je ne peux pas …

 

 -Si ! Tu peux rester. Et tu le dois !

 

 Harry pointa un index menaçant en direction de son collègue et ami.

 

 -Que ce soit Seamus, Greengrass, ou n’importe qui le chef du Bureau. Tu dois rester. Tu dois faire mine d’être d’accord avec leur décision. Et tu dois t’assurer que la menace de Shafiq est toujours prise au sérieux. La communauté sorcière a besoin de protection. On ne peut pas tout abandonner à Fawley et Greengrass ! Je sais que tu sauras manoeuvrer pour protéger notre communauté. Je sais que je peux compter sur toi.

 

 Adressant une dernière poignée de main à son ami, Harry fit transplaner ses cartons vers le 12 Square Grimmaurd, puis sortit de son bureau, essayant de ne pas s’alourdir de souvenirs pouvant lui peser plus dans son moral déjà au plus bas.

 

 -Que vas-tu faire, Harry ? Tu ne vas pas te laisser marcher sur les pieds comme ça !

 

 -Certainement pas, murmura celui-ci le regard dans le vide. Tu as vu Hermione ?

 

 -Non, répondit Harper intrigué. Pourquoi ?

 

 -Je me doute qu’elle vous contactera bientôt. Toi, et Katie …

____________

 

Hermione Weasley-Granger rassemblait de son côté ses affaires dans son bureau. Son cerveau s'était mit à bouillonner depuis le début de la nuit. Un mélange de rage, d'excitation et d'intense réflexion. 

 

-Que pouvait donc signifier tout ceci ? songeait sans cesse Hermione tandis que son assistante personnelle continuait de sangloter, avachie sur le bureau attenant à celui de la haut-fonctionnaire déchue.

 

-Vous devez rester forte, Leanne, lui intima Hermione d'un ton un peu trop sec, mais elle ne s'en aperçut qu'après avoir prononcé cette phrase qui lui brûlait les lèvres.

 

-Andrew n'est pas comme ça, Mrs Weasley ! C'est une machination. J'en suis certaine …

 

-Les faits sont pourtant là, marmonna Hermione. Sa baguette a jeté les sortilèges mortels … J’ai eu le temps de jeter un oeil au dossier, avant que Fawley ne profite de la situation pour se débarrasser de nous tous …

 

-Croyez-moi, Mrs Weasley ! Andrew était juste perdu. Il a sans doute été ensorcelé.

 

-Peut-être, Leanne, mais pour l’instant, le Ministère n’enquêtera pas dans ce sens …

 

-Vous devez les convaincre ! Jamais il n’aurait pu torturer, assassiner, et soutirer des informations en bravant même des sortilèges comme celui de Fidelitas qui protégeait les Détraqueurs, coupa en sanglotant la jeune assistante de Hermione. C'est un grand sorcier, mais il n'a jamais touché à la magie noire !

 

-..Par contre, de mon côté, je suivrais cette piste, termina Hermione en saisissant le poignet de son assistante d’un air rassurant. Quant à vous, Leanne, vous êtes une sorcière courageuse. Vous devez rester à votre poste. Faire profil bas … Et, si vous vous sentez mal, où que vous obtenez la moindre information qui pourrait m'intéresser … Vous saurez comment me contacter. 

 

Et elle lui tendit un Galion légèrement plus lourd que ceux utilisés pour les transactions monétaires avec un sourire résigné lourd de sous-entendus. 

 

________________ 

 

 -Tu étais au courant, Leroy ? Tu te rends compte de ce qu’il a fait ? Sans nous prévenir ? On n’a même pas prévu d’alibi, comme la fois où la jeune Potter a été attaquée.

 

 Victarion Pucey fulminait sur place en montant les marches du grand escalier quatre à quatre. Leroy Flint avait été contacté par leur maître pour se rendre dans leur lieu habituel de rendez-vous, au septième étage. 

 

 -Combien de fois devrais-je te le répéter, Vic’ ? Il ne nous transmet plus rien …

 

 Flint était pâle, amaigri, le regard obscurci par de profonds cernes. Il paraissait malade, et perpétuellement sur le qui-vive. Tandis que Nott et Mulciber, qui l’accompagnaient tous deux aux entrevues avec leur maître, haussaient les épaules en approuvant ce que venait d’exposer Flint. Les Serpentard étaient en disgrâce. Rien de ce que leur avait demandé Marek Shafiq n’avançait. Ils n’avaient aucune piste, aucune information utile à glaner à leur maître. Et le trio de Serpentard revenait toujours de la Salle sur Demande avec le teint pâle et les yeux rougis par la honte, la peur, la colère et la tristesse.

 

 -Si on ne s’active pas, il va nous oublietter, voire pire …soupira Nott.

 

 -Mais qu’est-ce que ça signifie tout ça ? Il ne comprend pas qu’en faisant toutes ces manigances à côté, il nous expose encore plus ? On n’a rien pu faire depuis que la jeune Potter s’est faite attaquer, cracha Pucey.

 

 -Mais comment tu veux que dans cette forêt, on trouve un …

 

 -WILKES ! rugit Mulciber. Tais-toi, on ne sait jamais qui pourrait laisser traîner une oreille.

 

 -Tout le monde est au festin, ils attendent les consignes suite à l’attaque de Détraqueurs, on ne risque rien …

 

 -Non, la bande de Potter et de tous leurs lèches-bottes étaient chez Everett. Ils pourraient en revenir et traîner par là, annonça Flint. Et pour revenir à ta remarque, Pucey, oui, le Maître n’est pas content … Et il le sera encore moins, c’est moi qui ai demandé à le voir d’urgence. 

 

Il tapota quelque chose sur sa poitrine, glissé sous sa chemise d’uniforme. Leroy s’était vu confier par Marek Shafiq un médaillon lui permettant de rester en contact avec. Il avait la forme d’un oeil doré stylisé, que Victarion Pucey avait essayé plusieurs fois d’étudier, mais Flint le lui avait toujours refusé.

 

-Il devrait nous en dire plus, insista Pucey alors qu’ils arrivaient dans le couloir représentant la tapisserie de Barnabas le Follet. Comment veut-il que nous avancions s’il ne nous prévient jamais quand il faut couvrir nos arrières ? Et puis, ce nom de groupe, c’est ridicule ! Les Cavaliers de …

 

-Tu sais quoi, Pucey ? fulmina Flint. Tu vas nous accompagner. Wilkes, tu vas prendre seul le Polynectar et nous prévenir si quelqu’un approche.  

 

Wilkes se renfrogna, tout comme Pucey, il n’aimait guère prendre l’apparence de jeunes élèves pour surveiller l’entrée de la Salle sur Demande. Mais avec un soupir agacé, il s’exécuta et sortit sa flasque de Polynectar, tandis que Flint faisait des allers retour devant un pan de mur.

 

Pucey suivit donc pour la première fois Flint, Nott et Mulciber, ils pénétrèrent dans une petite salle exigue, aux murs en pierre, au centre de laquelle, une table ronde, éclairée par des chandeliers, avait été disposée. Flint passa une main sur sa tempe, sembla se concentrer, puis un cinquième siège apparut. L’un des fauteuils déjà en place avait un haut dossier, rappelant celui du Directeur dans la Grande Salle.

 

-Bien, Nott ? Tu lui envoies un Portoloin ?

 

Nott hocha la tête, d’un air tendu. Il marmonna “Portus”, puis le fauteuil à haut-dossier disparut dans un tourbillon. Ils attendirent ainsi quelques instants, puis, dans un craquement sonore, le fauteuil refit son apparition. Un homme de haute taille, aux longs cheveux d’un blond, presque blanc, et au sourire mauvais se tenait nonchalamment sur le siège, il tenait contre lui un long bâton de bois orné d’un pommeau représentant un oeil stylisé en bois.

 

-Tu t’imagines sans doute, Flint, que j’ai énormément de choses à régler … J’ose espérer que c’est pour m’annoncer une bonne nouvelle concernant votre tâche …

 

-M… Maître ! implora Flint en s'inclinant. La … quête, avance, mais nous n’avons pas encore d’éléments tangibles à …

 

Marek Shafiq frappa le sol avec son bâton, et, aussitôt, Flint porta ses mains à sa gorge, ne pouvant émettre le moindre son. Le Sorcier égyptien fit quand même un geste de la main aux ordres pour leur intimer de s'asseoir, tandis que Flint, bringuebalait autour de son fauteuil en tentant désespérément de ses deux mains de se défaire de l'étreinte magique de son maître. Celui-ci la relâchant avec un sourire mauvais, et le Serpentard trapu aux yeux gris put lui aussi s'asseoir.

 

-Kingsley Shacklebolt est décédé, non sans avoir résisté, mais ma magie prodigieuse a pu retrouver, bien enfoui dans ses souvenirs, l’emplacement des Détraqueurs. Ce sont nos alliés naturels, les retrouver est une belle réussite. De plus, Archibald Fawley prépare actuellement une allocution radiodiffusée qui va mettre un terme à la présence du clan Potter-Weasley au Ministère. Pourtant, vous me faites venir, alors que la nuit est historique, pour me dire que vous n’avez rien à me présenter ? Si je me suis affairé à tout mettre en place, c’est en prévision de ce que je vous ai demandé. Ce que vous devez m’apporter demeure la clef de la réussite de notre plan !

 

-Mais nous sommes surveillés, Maître ! implora Nott. Depuis que Lily Potter a été attaquée, personne ne nous lâche ! Nous ne pouvons pas sortir dans la forêt et …

 

Mais Shafiq tâtonna de ses longs doigts jaunâtres le pommeau de son bâton, il en dégaina la baguette magique qui y était dissimulée dedans et la pointa sur Nott. 

 

-Dois-je sévir, Nott ? Vous connaissez les risques ! Lorsque mon fidèle serviteur s’est occupé de Lily Potter, il a déclenché une spirale d'événements qui ont mené à cette réussite. Sans l'agression de Lily Potter, Potter père n'aurait jamais enchaîné les erreurs ayant conduit à son limogeage. Et puis, Flint, dois-je rappeler à votre ami Nott que c'est VOTRE erreur sur le Chemin de Traverse nous a affiché au grand jour ?

 

-Qu’est-ce que vous dites ? demanda Pucey interloqué.

 

-Mr Pucey, reprit Shafiq. Nous n’avons jamais été présentés physiquement. Flint ne tarit pas d’éloges sur vous. Vous n’êtes pas en train de surveiller la porte ? ajouta-t-il d'un air narquois.

 

-Wilkes s’en charge, affirma Pucey en se raidissant sur son siège pour se donner contenance. Je suis ici car je voulais simplement, … Avoir plus d’informations. Et soutenir mes amis ! Ils ont raison, nous ne sommes au courant de rien, et nous sommes surveillés de …

 

-Je vous aurais jeté un Doloris, si je n’étais pas de si bonne humeur, Pucey. Mais je vais vous expliquer, ce qui a été accompli, et ce vers quoi nous nous dirigeons.

 

Shafiq se leva de son fauteuil en faisant tournoyer sa baguette entre ses doigts, nonchalamment, il tourna le dos à ses interlocuteurs et sembla fixer les gravures sur le dossier de son siège en bois.

 

-Ce dont Flint ne s’est pas vanté, reprit Shafiq. C’est que lorsque je lui ai demandé de rechercher une relique liée à la famille Fortescue qui aurait pu me servir dans mon plan, lui et son groupe n’ont pas jugé utile d’effacer leurs traces. Lorsque je leur ai intimé de revenir sur les lieux du cambriolage, qui n’a d’ailleurs rien donné, ils se sont fait voir par votre ami James Potter. Dans le même temps, le groupe chargé de recruter Goyle a commis une bavure. En une nuit, notre organisation naissante se révélait au grand jour. C’était une catastrophe … Et pourtant, j’ai construit notre succès sur ces deux échecs.

 

 -Vous avez orienté Potter et les Aurors sur des fausses pistes … souffla Pucey, voyant vers où Shafiq avait voulu aller.

 

 -J’ai aussi fait en sorte que les membres de l’Honneur Sorcier qui dirigent le Ministère, pensent que les Pros-Moldus étaient derrière tout ça, puis j’ai fait venir se terrer Potter, ici. J’ai demandé à mon fidèle serviteur d’attaquer sa fille. Pendant ce temps, je préparais personnellement celui qui assassinerait Kingsley Schacklebolt. Car oui, c’est moi et moi seul qui ai fomenté cette attaque. J’ai rendu fou un sorcier moyen et ait fait en sorte qu'il fasse xe que j'avais décidé qu'il ferait. J’ai manœuvré pour qu’il soit assimilé au Parti de Finch-Fletchley. Et ce soir, Fawley va dissoudre ce parti d’adorateurs des Sang-de-Bourbe et il va licencier Potter et sa joyeuse bande, car ils se sont complètement vautrés dans cette enquête. Ce qui signifie, que ce à quoi nous aspirons, mettre fin à la décadence du monde sorcier et à sa dilution dans le monde Moldu va pouvoir être mené.

 

 -Vous pensez que Fawley va réussir ? demanda Mulciber, mais Shafiq éclata d’un rire sardonique et observa d’un air dépité le Serpentard massif.

 

 -Mais Fawley et tous ces politicards sont des incapables, Mulciber. C’est nous, qui devons mettre en oeuvre le plan, c’est nous qui devons arrêter les suprématistes Moldus, c’est nous qui devons mettre la main sur les Ministères Moldus et faire en sorte qu’ils restent à leur place et obéissent au monde sorcier. C’est nous, qui devons honorer notre don, en contrôlant la société, et en la recentrant vers des valeurs où la décadence, et la médiocrité ne seront plus récompensées. Et pour celà, vous savez de quoi j’ai besoin … Et vous avez désormais le champ libre …

 

 -Mais, Maître, Poudlard n’est pas le Ministère ! Everett, et la bande de Potter … tenta Flint.

 

 -... Vous enquiquineront, mais dorénavant, personne ne vous reprochera de vous être défendus. Ils devront faire profil bas, désormais, pour ne pas être chassés de Poudlard. Everett préférerait vendre sa collection d’objets Moldus plutôt que de quitter l’école. Vous avez un mois, pas un jour de plus. Autrement, je vous témoignerai personnellement de ma déception …

 

 - Une dernière chose, Maître … reprit Nott, d'une voix tremblante. Votre autre serviteur ! Celui qui a agressé la fille Potter, ce serait bien de nous mettre en contact avec … Pour que nous nous coordonnions…

 

Le mage noir continua de faire tournoyer sa baguette entre ses doigts, lentement, il jaugea du regard le quatuor de Serpentard apeuré. Avec un sourire doucereux, il s'écria :

 

     -Je ne mets jamais mes œufs dans le même panier … Je ne voudrais pas compromettre sa couverture. Et je dois avouer, que quand il voit votre façon de procéder, il n'a aucune envie de travailler avec vous.

 

_________________

 

 

 

-... Ces mesures sont difficiles, elles marquent la fin d'une ère au Ministère de la Magie. Elles rendent justice au réel, et ne tiennent plus compte de réputations superflues et démodées. En ce jour de deuil, soyez assurez, mes chers concitoyens, de la détermination du Ministère à travailler dans la réalité, à aller de l'avant, pour l'intérêt des sorciers et à veiller plus que jamais à la sécurité de toutes et de tous.

 

Le jingle de l'édition spéciale de la RITM, signifiait que Fawley avait terminé son intervention. James, et ses amis l'avaient écouté sans dire un mot, dans le bureau d'Everett. Au fil du discours, les mines se renfrognaient. Harry, Ron et Hermione étaient évincés du Ministère. Le Parti d'opposition de Justin Finch-Flechtley était dissous, et les fonctionnaires du Ministère seraient bientôt évalués (comprendre, questionnés) et si nécessaire révoqués pour incompatibilité de mœurs (comprendre trop proche des ennemis de Fawley et de ses partisans).

 

-C'est insensé ! pesta Albus le premier. Fawley privilégie les combines politiques à la gravité de la situation ! Shafiq …

 

Il fut bientôt rejoint par Alice, Scott, Roxane et Fred dans son couroux envers le Ministre. 

 

Everett ne disait mot, assis sur son fauteuil, il fixait James et Alice sans sourciller. Tandis que Neville faisait les cent pas en triturant un Gallion dans sa main.

 

-Reprends du chocolat, James, lui chuchota Nancy en essayant de lui prendre la main. Tu es très pâle …

 

Mais James éloigna sa main de celle de sa petite amie, il se leva de sa chaise et se mit lui aussi à faire les cent pas. Ses tempes palpitaient, il sentait des gouttes de sueur froide perler le long de sa nuque et de son front, il ne tenait plus en place. Tout son monde était en train de s'effondrer.

 

      Restée debout à côté de sa chaise désormais vide, Alice le jaugeait d'un œil inquiet. Elle n'eut pas le temps de prononcer le moindre mot d'apaisement, James avait déjà pris la parole.

 

    -Que va-t-il se passer ensuite ? Combien d'élèves vont être massacrés ? Combien de familles vont être prises par les Détraqueurs ? C'est Greengrass et Fawley qui vont nous protéger ? Ces gens sont dingues ! Ils ne se rendent pas compte du danger … Et on va laisser faire ça ? Vous n'allez rien faire pour vous battre ?

 

   L'aîné des Potter eut du mal à retenir ses larmes, des larmes de rage. Il se sentait tellement insignifiant. Un adolescent que personne n'écoutait. Everett le voyait comme une bombe prête à exploser, Harry le mettait à l'écart de l'action, Neville le voyait toujours comme l'enfant farceur qu'il était à dix ans. Personne n'avait accepté que James voulait et devait protéger les siens. Mais désormais, il enrageait de se sentir impuissant. Incompris par les adultes, et incapable de faire face aux Serpentard, aux sbires de Shafiq qui auraient désormais quartier libre pour imposer leur règne de terreur.

 

    -Nous n'avons pas le choix, James … tenta d'apaiser Neville. Le Ministère est notre supérieur hiérarchique… Nous ne pouvons pas entrer en rébellion. Autrement, nous donnerons une bonne raison à Fawley de nous remplacer par des personnes plus … malléables…

 

     -Alors tu vas accepter de voir tous tes amis évincés ? Tu vas accepter de voir qu'on fait la guerre à un parti débile alors que des mages noirs sont en liberté ?

 

     -Neville n'a jamais parlé d'approuver quoi que ce soit, lança alors le Professeur Everett d'une voix plus ferme que d’ordinaire. Disons juste que nous allons composer avec. Mais crois-moi, James, tant que nous serons là, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger les élèves.

 

     -Protéger les élèves … répéta lentement James. Protéger les élèves ? MAIS BORDEL COMMENCEZ PAR COINCER FLINT ET SA CLIQUE ! On sait depuis le début qu'ils sont liés à Shafiq et vous continuez de brasser du …

 

     -STOP ! Ça suffit ! vociféra Alice en se saisissant de son meilleur ami par l'épaule. Assieds-toi. Professeur, ajouta-t-elle à l'adresse d'Everett. Excusez-le, il perd le contrôle. C'est difficile pour lui !

 

     -MAIS ARRETEZ DE ME TRAITER COMME UN GAMIN !

 

    -James ! 

 

    C'était Nancy qui avait tenté de raisonner son petit ami, mais il rejetta à nouveau la main qu'elle approchait pour se lever et quitter le bureau à pas précipités. L'aîné des Potter ne tint pas compte des suppliques de Neville et Everett, encore moins de celles d'Albus, Scott, Fred et Roxane. Il se fichait pas mal d'entendre Nancy sangloter. Il se rua à l'opposé du bureau du Directeur pour reprendre l'escalier magique en colimaçon et sortir de la pièce circulaire. Il voulait courir, loin, à un endroit où il pourrait crier et jeter tous les sorts qui lui passeraient par la tête.

La magie noire regagnait du terrain et tout le monde se contentait de soupirer et d'accepter la sordide réalité.

Lorsqu'il arriva en bas de l'escalier en colimaçon, il tomba nez à nez avec Rose et Lucy Weasley, l'air inquiètes, elles venaient rejoindre le reste de leur famille pour en savoir plus sur l'attaque et ses conséquences. 

 

    -James ! Merlin soit loué, tu vas bien ! s'exclama Rose. 

 

    Mais il ne calcula pas ses cousines et continua sa course au loin. Il entendit la voix de Lucy, la Weasley lunaire qui lui intimait de revenir mais il s'en fichait. Tout ce qu'il voulait c'était mettre de la distance entre lui et ce fichu bureau. Entre lui et des sorciers qui avaient abandonné toute idée de lutte pour se complaire dans leur confort.

 

    Il se rua jusqu'au sommet de la tour d'astronomie, de la haut il entreprit de jeter des salves d'éclairs avec sa baguette. Il hurla, tapa à se faire saigner les jointures sur la pierre. Jusqu'à ce qu'une main invisible ne lui retienne le poignet. Alice était là. La baguette tendue, son air pincé et menaçant qu’elle prenait quand elle sentait le danger approcher, elle fixait sans sourciller son meilleur ami.

 

    -Ça fait combien de fois, que tu me sauves la mise ces jours-ci, Alice ? demanda James avant de s'effondrer à genoux, heurtant violemment le sol de pierre, en sanglots, tandis que sa meilleure amie s'assit auprès de lui et entreprit de le serrer dans ses bras dans une étreinte ferme mais rassurante.

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     -James vit très mal la situation, expliquait Hermione en observant un Gallion au creux de sa main. Il est en train de faire une sérieuse crise de nerfs. Alice Londubat va essayer de la raisonner.

 

     Hermione se tenait debout dans le salon du 12 Square Grimmaurd. Se déplaçant pour chercher la lumière. Harry et Ron étaient assis à la table, essayant de déchiffrer une série de parchemins copiés au Ministère avant leur départ précipité. 

 

      Ginny quant à elle, appuyée au mur derrière son mari, observait la cheminée en s’entortillant les mains d'un air stressé.

 

     -La situation est difficile pour tout le monde, tempéra Harry. James va se ressaisir … 

 

     Mais il fut interrompu par un crépitement de flammes, et lorsque les flammes vertes de la cheminée s'estomperent, Arthur et Molly Weasley se tenaient dans l'âtre.

 

     -Percy et Audrey nous suivent, annonça Arthur en époussetant sa cape de voyage en fourrure.

 

     Et en effet, de nouvelles flammes vertes apparurent pour laisser place à Audrey et Percy Weasley, l'air tendu. Puis ce fut au tour de Bill et Fleur, puis de Hagrid, puis de Benjamin Harper et Katie Bell, et enfin, de George et Angelina dapparaitre dans l'âtre de la cheminée.

 

    -Le salon sera assez grand ? demanda George en se poussant pour laisser de la place à Olivier Dubois qui venait de faire irruption à son tour dans le foyer.

 

     -Nous ne pensions pas que tout le monde viendrait, avoua Hermione alors que Luna et Rolf Dragonneau faisaient eux aussi leur entrée par la cheminée.

 

     -Salut les amis ! Lança Luna d'un air absent. Vous en faites des têtes ! Quelque chose ne va pas ? Ah, Hermione ! Terry et Padma auront un peu de retard. Je les ai croisés chez Madame Guipure, ils font repriser les robes de soirée de leur fille et ils arrivent …

 

      -Ernie est de garde, mais il soutient de tout cœur ! annonça Susan McMillan qui venait d'arriver à son tour.

 

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    -Que voudrais-tu, James ? Que tout le monde prenne sa baguette et se rue vers le Ministère pour chasser Fawley ?

 

    Alice tenait par l'épaule son meilleur ami qui s'était assis à même le sol, le dos appuyé contre un des remparts de la tour d'Astronomie. Ses larmes de rage reflétée par la lune étincelante, il écoutait sa meilleure amie qui tentait de le rassurer.

 

    -On donnerait raison à Fawley et ses soutiens en agissant comme ça, reprit Alice. Il faut que tout le monde ait le temps d'accuser le coup. C'est évident que personne ne se laissera faire …

 

    -Quand les Détraqueurs sont apparus, souffla James. Je vous ai tous entendus hurler. Toi, Lily, Nancy, Albus, ma famille, mes amis. Et je n'ai rien pu faire …

 

    -On a tous été surpris, James.

 

    -Je me suis précipité plein de fois sur la bande de Flint et toi et même le petit Malefoy, vous m'avez sauvé la mise. Autrement j'étais fichu. Je n'ai pas pu protéger Lily, tout le monde me voit comme un adolescent capricieux. Je suis incapable de vous protéger. Je suis incapable de tenir tête à nos ennemis.

 

     -Tu es un grand sorcier, James. La seule chose qui te fait défaut, c'est que tu as vécu trop d'émotions intenses, ces derniers temps. Si tu reprends pied et si tu comprends que tu n'as pas à porter le poids du monde sur tes épaules, tu verras que tu te sentiras mieux.

 

    -J'ai peur Alice. Pour nous tous, avoua James dans un souffle.

 

    Alice resserra son étreinte sur son meilleur ami. Elle se laissa un instant de réflexion avant de confier à son tour.

 

    -Nous avons tous peur, mais tant qu'on est ensemble. Ça ira !

 

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     -Hé, Potter !

 

     C'était Michael Walker, Préfet-en-Chef et étudiant de Poufsouffle en septième année qui s'extirpait de la foule qui quittait la Grande Salle et le festin d'Halloween.

 

      Albus, Fred, Scott, Roxane, Nancy, Rose et Lucy Weasley avaient quitté le Bureau du Directeur peu avant la fin du festin et avaient convenu de s'y rendre pour se remplir l'estomac de ce qu'il resterait sur les tables. La nuit promettait d'être longue. Aucun ne semblait prêt à trouver le sommeil après les événements de la journée. Orlane Boot, la petite amie d’Albus s'était rongée les ongles jusqu'au sang en attendant d'avoir de ses nouvelles. Elle quittait la salle à ses côtés, main dans la main, avec un air anxieux, le reste du groupe avait pris quelques mètres d’avance . Le cadet des Potter attendit que le Poufsouffle vienne à son niveau tandis que le reste de son groupe avançait et qu'il fit signe à Orlane de rester à ses côtés.

 

     -Où est James ? Comment va-t-il ? J'ai eu vent de ce qu'il s'est passé, comme tout le monde ici. Et de ce que Fawley a annoncé, c'est scandaleux !

 

     -Je ne te le fais pas dire, Walker, souffla Albus. James est sur les nerfs. Il est allé décompresser au sommet de la Tour d’Astronomie. Alice est avec lui.

 

     -Écoutes, j'ai pas mal discuté avec deux ou trois personnes pendant le repas. Ce dont on a parlé, tu sais, organiser quelque chose pour se défendre, ça tient toujours ?

 

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     -Bien, commença Hermione en haussant la voix pour se faire entendre de ceux qui n'avaient pas de siège et se tenaient serrés tout autour de la table. Comme vous le savez, nous vivons une situation sans précédent depuis la fin de la dernière guerre …

 

     Elle stoppa son discours pour laisser de la place aux grognements renfrognés d'approbation ça et là de la pièce. Hannah Londubat et Neville, Quintilius Everett et Jane Fauntleroy avaient rejoint l'assemblée. Des anciens de l'armée de Dumbledore comme Lee et Parvati Jordan ou Terry et Padma Boot avaient eux aussi fait leur apparition dans le salon du 12 Square Grimmaurd. Tous les Weasley et affiliés étaient là aussi, de même que la quasi-totalité des désormais ex-collegues Aurors de Harry et Ron.

 

     -La même histoire se répète, et nous, de notre côté …

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     -... Nous avons la conviction que nous devons nous battre. Mais ce ne sera pas une partie de plaisir. L'environnement nous est désormais hostile.

 

     La voix d'Albus résonnait au sommet de la Tour d'Astronomie. James, toujours soutenu par Alice d'un côté, et désormais par Nancy Frobisher de l'autre, s'était relevé et avait pris place aux côtés de son jeune frère au centre du cercle formé par une assistance qu'Albus avait lui même convoqué d’urgence pour venir soutenir son frère.

 

    Michael Walker et ses amis de Poufsouffle, May Xiong, Joe Calhoun et Anita Catchlove, puis Scott, Fred et Roxane, Mycroft Baines, Olivia Harrison et Jodie Stone, les camarades Gryffondor de James. Les cousines Rose et Lucy Weasley, mais aussi Louis et Hugo et son amie Laurie Filmore puis Gary Londubat, les jumeaux Dragonneau, Howard Thatch, Jack Eales et Donald Leach de l'équipe de Quidditch de Gryffondor. Tom Martins, l'ami d'Albus et Rose, Orlane, la petite amie du cadet des Potter. Tous ceux qui étaient proches du cercle intime de James s'étaient réunis, leurs baguettes allumées perçant les ténèbres, ils observaient tous James et Albus avec gravité.

 

    -Nous ne pouvons pas nous laisser faire, reprenait la voix apaisante d’Albus. Si les sbires de Marek Shafiq veulent troubler la société sorcière, il est évident qu'ils essaieront aussi de troubler la tranquillité de notre Poudlard. Vous avez tous fait part de votre volonté de lutter …

 

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     -… Nous pouvons constater que nous sommes toujours prêts à faire entendre notre voix et nous battre pour ce qui nous semble juste. Harry a pensé … Enfin, nous avons pensé, reprit Hermione en encaissant le coup d'œil narquois de son meilleur ami, qu'il était de notre devoir de rassembler toutes les bonnes volontés et de nous unir pour lutter contre cette situation. Pour protéger ceux que nous aimons, et restaurer la justice et la démocratie dans notre société. Nous devons à nouveau nous battre, tous ensemble …

 

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    -Je ne sais ce que feront les adultes de leur côté ! s'exclama Alice qui avait pris le relais d'Albus pour haranguer la foule. Mais il est évident qu'ils auront fort à faire eux aussi. Une élève aurait déjà dû être tuée. La bande de Flint rassemble des partisans et oeuvre dans l'intérêt du mage noir. Nous devons les surveiller. Nous protéger les uns les autres. Si vous êtes ici, c'est bien que vous voulez en être ? Alors organisons-nous ! Trouvons un lieu de rassemblement, commençons à communiquer entre nous, défendons ce qui nous est cher …

 

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    - On réactive l'armée de Dumbledore du coup !? s'exclama Neville d'un air enjoué dans le salon du 12 Square Grimmaurd.

 

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    -On finira par trouver un lieu propice ppur tous nous rassembler sans éveiller les regards, affirmait James en se mouvant au milieu du cercle. 

 

    La détermination des autres élèves lui avait redonné consistance. 

 

    -Rosie ? reprit-il, je crois avoir entendu parler d'un système de communication ingénieux mis en place, jadis par ta mère. Tu sais, cette histoire de Gallion que Neville nous montre parfois en cours ?

 

     Rose plissa plusieurs fois des yeux puis commença à détailler toute une série de sortilèges qui devraient permettre la manipulation. Mais le regard de James s'attarda sur un pan de mur des remparts. Une haute silhouette se dessinait sur la pierre. La lumière des baguettes de ses camarades aidant, il n'eut pas de mal à distinguer le nez aquilin et les longs cheveux et barbes argentés de l'ancien directeur de Poudlard. James sourit en voyant que le portrait d’Albus Dumbledore était encore en train de fouiner.

 

      -Comment on va s'appeler ? demanda l'un des jumeaux Dragonneau. La bande à Potter ? Ça en jette non ?

 

      -Un homme a toujours lutté contre les mages noirs et en a inspiré d'autres dans sa lutte. Un groupe à déjà existé à Poudlard avec le même but, répondit James. Je suis quand même soulagé de savoir que nous ne sommes pas seuls. C'est précisément ce qu'aurait voulu Shafiq et il a d'ores et déjà échoué. 

 

     L'aîné des Potter sourit d'un air déterminé, il sortit sa baguette et la pointa vers le ciel.

 

     -Vous en êtes donc tous ! Et aujourd'hui, L'ARMEE DE DUMBLEDORE est réactivée !

 

     Et sous les vivats de ses désormais frères d'armes, James projetta une salve d'étincelles rouge et or dans le ciel dépourvu d'étoiles, tandis qu'il adressait un clin d'œil complice au portrait du vénérable ancien directeur de Poudlard qui les observait en silence, caché dans son pan de mur.

 

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    -Non, Neville, ce n'est pas l'AD que nous réactivons ! s’exclama alors Harry d'un air grave. Il nous faudra plus que des cours de Sortilège pour réussir ce coup-ci. Nous allons devoir manoeuvrer, espionner, protéger, rassembler. Nous devrons tous prendre notre part dans cette lutte dans l'ombre. C'est d'un nouvel Ordre du Phénix dont nous avons besoin.

 

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