Drago Malefoy, mon mariage arrangé
Fred Weasley soupira en lisant la Gazette des sorciers. Le journal contenait seulement un ramassis d'informations pro-Voldemort. Il n'était devenu qu'un outil de propagande pour le seigneur des ténèbres depuis qu'Antonin Dolohov avait pris la direction éditoriale. L'homme s'était octroyé ce droit tout de suite après la prise de pouvoir par les forces du mal. C'était à vomir.
Fred déposa rageusement le journal puis prit une gorgée de café. A ce moment Hermione descendit les escaliers de la maison moldue où ils avaient trouvé refuge. La jeune femme avait encore les cheveux ébouriffés.
- Bonjour, fit-elle en souriant. Ron roupille comme un loir.
- Toujours fidèle à lui même, fit Fred en riant.
Pourtant le rouquin savait qu'il mentait. Ces quatre années les avaient changé. Se cacher constamment les avaient rendu prudents et inquiets. Il avait le sentiment d'être sans cesse sur le qui vive. Même en savourant son café du matin, il gardait sa baguette à proximité. Au cas où.
Hermione s'approcha de la bouilloire. Elle commença à faire chauffer de l'eau afin de se confectionner un thé. Un énorme bruit retentit alors. Les deux gryffondors se regardèrent pétrifiés. La porte d'entrée qui se trouvait 20 mètres plus loin venait de céder. Sur le pas de la porte désormais détruites se tenaient deux personnes bien trop familières. Bellatrix Lestrange et Lucius Malefoy leur faisaient face, un sourire carnassier aux lèvres.
-Bonjour, susurra Bellatrix, ça fait longtemps.
Fred sans hésiter une seule seconde puis se saisit de sa baguette et lança : Stupéfix. D'un coup sec Lucius Malefoy rétorqua : Protego. Le sort du rouquin avait été facilement contré par l'homme expérimenté. Celui s'approcha narquois et lança : Endoloris. Le corps du Weasley fut pris de convulsions alors qu'il tombait au sol. Fred avait la sensation que tous ses os étaient en feu, que son corps trempait dans l'acide et que des poignards impitoyable transperçaient sa peau simultanément.
- Il ne faut pas me défier jeune homme, fit le Malfoy avec un sourire mauvais aux lèvres alors que le gryffondor hurlait encore sous le maléfice.
La baguette du gryffondor roula tranquillement loin, très loin. Fred la regarda rouler avec impuissance. Il n'était plus en état de bouger. Hermione quant à elle n'avait même pas pris la précaution de prendre sa baguette avec elle. Totalement pétrifiée la jeune femme ne savait pas quoi faire.
Sans pitié Bellatrix s'approcha et siffla : Morsmordre. La jeune femme eût alors la sensation que des dizaines de chiens enragées mordaient la chaire tendre de son corps. Elle hurla alors que les morsures marquaient sa beau blanche. Bellatrix avait toujours aimé faire souffrir la née-moldue. Ce n'était pas assez à son gôut. La sbire du mage noire sussura avec jubilation : Diffindo.De larges entailles apparurent sur les quatre membres de la jeune femme, coupant au passage son jean. Hermione sentait les plaies la brûler terriblement. La douleur était si insupportable que ses genoux la léchèrent. Elle se retrouva agenouillée devant Bellatrix. Celle-ci laissa échapper un rire jubilatoire.
- Tu commences enfin à apprendre ta place, petite sang-de-bourbe ? fit l'épouse de Rodulphus. Tu devrais être reconnaissante de te tenir à genoux devant moi tel une chienne. Tu vaux même moins qu'un chien. Cette position est encore trop noble pour la vermine que tu es. Rien que respirer le même air que moi devrait te ravir. Une saleté comme toi ne peut qu'exulter d'être en présence d'une sorcière au sang aussi pur que moi.
Hermione n'eût pas la force de répondre. Elle avait du mal à remettre ses idées en place. Comment avaient-ils pu passer ses sortilèges de protection ? Comment avaient-ils pu les retrouver tous les trois ? Ron. Ron dormait à l'étage. Elle pria pour qu'il ne descende pas. Elle ne voulait pas qu'il soit capturé. Elle ne voulait pas qu'on lui fasse du mal. Et au-delà de ça s'il n'était pas capturé il pourrait aller chercher du renfort.
Alors qu'Hermione était plongée dans ses pensées Bellatrix réfléchissait à comment finir la torture en beauté. Elle finit par opter pour le traditionnel doloris. La jeune femme crût mourir quand le maléfice la frappa. Elle était déjà si affaiblie que le doloris exacerbé par la haine la toucha horriblement. La gryffondor hurla de douleur sous le regard illuminé par la folie de Bellatrix.
- Assez joué Bellatrix, fit Lucius froidement.
Le sorcier lança Fulgari en direction de Fred et Hermione. Les deux sorciers se retrouvèrent immobilisés par des cordes. Fred était sidéré. Ils venaient d'être capturés. ILS VENAIENT D ÊTRE CAPTURES. Qu'allait-il advenir d'eux ?
- Qu'allez vous faire de nous ? cracha Fred en direction de Malefoy.
Celui sourit avant de répondre doucement, très doucement, trop doucement :
- Nous t'amenons voir ta petite sœur. Je croyais pourtant que notre cadeau allait te faire plaisir, quel dommage.
- Qu'avez vous fait à Ginny, hurla Fred, où est-elle ??
Bellatrix s'approcha du Weasley et se pencha vers lui. Elle écarta une mèche rousse du jeune homme avant de lui susurrer à l'oreille :
- Eh bien ta chère petite sœur partage désormais le lit de mon neveu. Que peut rêver de plus une jeune fille ?
Fred vit rouge. Cette sale fouine avait osé poser ses sales pattes sur Ginny ?! Fred essaya de se débattre. Il voulait sauter sur Bellatrix. Il voulait lui faire payer. La sorcière laissa sortir un rire jubilatoire proche du hurlement avant de faire tomber Fred et Hermione dans l'inconscience d'un coup de baguette magique.
Bien loin du chaos qui régnait dans la maison moldue Ginevra Weasley se réveilla au Manoir Malefoy. Avec surprise la jeune femme constata que Drago était encore là. Normalement le sorcier partait toujours tôt pour vaquer à des occupations que Ginny préférait ignorer. Seulement ce matin là Drago était encore dans la chambre. Il se tenait dos à elle et semblait être en train de nouer une cravate au vu des mouvements de bras que Ginny observait.
- Bonjour, salua Ginny.
Le blond se retourna surpris et décocha un léger sourire à sa femme. Elle put constater que Drago était effectivement en train de se battre en duel avec une cravate verte. Prise de pitié Ginny se leva et s'empara de la cravate. Habilement elle commença à la nouer sous le regard surpris de son mari.
- Et voilà, fit la sorcière satisfaite en nouant parfaitement le nœud.
- Tu es douée par Merlin !
- J'avais l'habitude de le faire pour mes frères. Notamment Fred ! Tu n'imagines pas à quel point il était sans cesse débraillé. Alalala dire que même à la cérémonie de ses Buses il avait failli venir avec une cravate mal nouée. Heureusement que j'y avais remédié ! Quitte à avoir tout raté autant venir habillé de manière décente.
Ginny lâcha un rire sincère en repensant à ce bon souvenir. Malgré tout le jeune homme discerna une certaine tristesse dans les yeux de la jeune femme.
- Tes frères doivent te manquer, murmura-t-il.
- Oui. Je donnerai tout pour ne les revoir qu'une seule fois. Nous étions une famille très unie. Notre maison était sans cesse remplie de rires. Il faut dire que les facéties des jumeaux étaient sans fin !
- Ma maison doit te sembler bien triste en comparaison.
Ginny haussa les épaules avant de déclarer avec un sourire :
- Au moins toi tu es là.
Le serpentard troublé senti ses pommettes claires rosir.Il tenta de cacher sa gêne en se raclant la gorge Bien qu'elle soit amusée Ginny préféra passer à autre chose. Elle venait de se rendre compte de ce que signifiait sa phrase. Elle était contente d'être avec Drago.
- Pourquoi mets-tu soudainement une cravate, demanda-t-elle pour changer de sujet.
- Père revient aujourd'hui.
La rousse se figea. Lucius Malefoy revenait. Elle allait devoir le revoir. Dire que cette information ne l'enchantait pas était peu dire. Lucius Malefoy était présent à chaque malheur qui secouait sa vie. C'est lui qui lui avait donné indirectement le journal intime de Tom Jedusor. Il était là à la bataille du ministère où le père de la jeune femme avait été blessé. C'était encore lui qui l'avait capturé au milieu de l'écosse pour la ramener au seigneur des ténèbres. Ginny frissonna. Le retour de Lucius n'annonçait réellement rien de bon.
- Nous allons dîner tous ensemble ce soir, ajouta le blond.
- Je ne veux pas, siffla Ginny.
- Comment ça ? Tu n'as pas le choix, rétorqua le Malefoy avec un regard dur. C'est ton beau père. Je compte sur toi pour lui témoigner tout le respect qu'il mérite.
Sur ces mots durs le jeune homme se leva et quitta la pièce en claquant la porte. Drago Malefoy était en colère. Il savait que son père n'était pas un homme parfait. Seulement il ne pouvait pas supporter que sa femme montre autant d'animosité à l'égard de son propre père.
Lucius avait toujours été un modèle pour Drago. Ce dernier avait toujours tout fait pour satisfaire son père. Il récoltait malheureusement souvent des claques et au mieux un sourire. Avec le temps les défauts de Lucius étaient devenus évidents aux yeux de son fils. Malgré tout Drago s'était construit à travers cette quête d'attention vis à vis de son géniteur. Il ne pouvait pas se détacher de ce mode de fonctionnement bien qu'il se rendait compte que c'était insensé. Voir la lucidité de Ginevra vis à vis de l'homme malfaisant qu'était Lucius renvoyait Drago à ses propres contradictions. Il savait que son père était détestable et pourtant il se complaisait dans une adoration puérile.
Le soir venu Narcissa, Drago et Ginny étaient assis dans le petit salon. L'ambiance n'était pas réellement conviviale. Ginevra n'avait pas digéré la réaction de son amant. Elle n'aimait pas la façon qu'il avait de se renfermer dès que quelque chose ne lui plaisait pas. Quand le regard du jeune homme devenait dur Ginny avait le sentiment de retourner à la case départ.
Elle avait l'impression de se retrouver face à un inquiétant inconnu. Le reste du temps n'était-il pas un inconnu ? Avait-elle la prétention de connaître Drago Malefoy ? C'était difficile à dire. Le jeune homme semblait sans cesse s'ouvrir doucement avant de se refermer brutalement. Quoi qu'il en soit ce soir là Drago paraissait inaccessible. Il avait revêtu son masque de parfait sang-pur. Narcissa quant à elle tricotait en attendant son époux. Ginny restait dans un coin la boule au ventre.
Soudain la pendule sonna. Il était huit heures du soir.
- Lucius ne va pas tarder, dit Narcissa sans relever la tête de son ouvrage.
Malefoy Sr ne se fit pas attendre. Les flammes vertes inondèrent la cheminée dès que Narcissa eût fini sa phrase. En bon aristocrate il était ponctuel, pensa railleusement Ginny. Le maître du Manoir entra avec élégance dans son salon. Ses cheveux blonds tombaient parfaitement sur ses épaules. Sa figure était impassible. Seules ses longues lèvres formaient un demi sourire qu'il semblait adresser à sa femme.
- Bonsoir Narcissa, fit Lucius dignement avant de se diriger vers Drago. Père et fils échangèrent une froide accolade. Finalement Lucius se dirigea vers Ginny.
- Ma chère belle fille, salua Lucius en baisant une des mains de la jeune femme.
Le contact entre sa main et la bouche du mangemort fit frémir la rousse. Lucius Malefoy la répugnait.
Les quatre Malefoy passèrent à table et une petite elfe vint leur servir le repas. Les assiettes contenaient un pavé de saumon accompagné d'un petit gratin de pomme de terre. La rousse ne pouvait nier que chez les Malefoy on mangeait bien. Les repas étaient digne d'un chef étoilés. Il était vrai que les efles craintifs donnaient toujours le meilleur d'eux même. Le repas se déroula d'abord en silence. On n'entendait que les cliquetis des couverts en argent. De temps en temps la Weasley sentait le regard de Lucius sur elle. Il avait une lueur mauvaise dans les iris comme s'il jubilait d'avance.
- Comment s'est passé ta mission Lucius, demanda Narcissa en posant sa main si blanche au dessus de celle de son mari.
Ce geste affectueux fit frissonner Ginny. Il était déjà peut supportable pour elle de voir ces deux là partager leur affection, alors en plus en discutant de leurs sombres machinations La jeune femme pensa qu'elle ne voulait pas entendre le récit de la mission. Quoique ! Ne pouvait-elle pas obtenir quelques informations ? La rousse décida alors de ne pas faire d'esclandre pour tenter de grapiller quelques indices sur la situation du pays.
- C'est très délicat de ta part de t'en soucier Narcissa, répondit Lucius. La mission a été un franc succès. Le maître sera satsifait
.
- Tant mieux, sourit doucement Narcissa.
Lucius sembla hésiter avant de continuer, seulement la lueur jubilatoire que la jeune femme avait aperçut revint dans les yeux de l'homme. Revigoré il continua :
- Nous avons capturés deux ancien membres de L'Ordre du Phénix, clama-t-il d'une voix victorieuse.
Lucius porta alors un verre de vin à ses lèvres. A travers ce geste ses yeux ne quittèrent pas un instant ceux de Ginny. L'horreur s'empara de l'être tout entier de la jeune femme. Milles questions se bousculèrent dans sa tête. Qui avaient-ils capturé ? Dans quel but ?