Drago Malefoy, mon mariage arrangé

Ginevra ouvrit péniblement les yeux. Elle porta une de ses mains jusqu'à son front. Sous sa main sa tête parcourue par une douleur lancinante lui faisait mal bien qu'elle ne sente aucune plaie.

Ginny secoua sa tête avec confusion. Elle nota qu'elle se trouvait à nouveau dans sa chambre au Manoir Malefoy bien qu'elle n'ait aucun souvenir d'y être revenue.

Avec peine elle se souvint que la nuit passée elle était allée à la soirée d'Halloween organisé par le seigneur des ténèbres pour les mangemorts.

Cette pensée lui fit soudainement reprendre ses esprit.

- Par Merlin, s'écria Ginny, la fête il y avait Fred et Hermione !

Tout devint limpide dans son esprit. La veille Drago l'avait immobilisée avant de lui administrer un calmant pour l'empêcher d'agir. Il avait dû l'apporter ici alors qu'elle était dans un état léthargique.

Le calmant expliquait son mal de tête et sa confusion au réveil. De plus Ginevra se sentait faible et pâteuse mais malgré tout elle se leva.

Il n'y avait plus qu'une chose qui lui importait : voir Fred. Elle se dirigea vers la porte de sa chambre et appuya sur la poignée. Seulement son mouvement n'eut pas l'effet escompté car la porte demeura close.

La Weasley sentit la colère monter en elle. Ces salauds avaient fermé la porte pour l'empêcher de retrouver son frère.

Avec rage elle commença à tambouriner sur la portes avec ses poings. Elle était physiquement affaiblie mais frappait de toutes ses forces contre la porte.

Ses coups faisaient un bruit d'enfer si bien qu'alerté par le bruit Drago Malefoy ouvrit brusquement la porte de la chambre depuis l'extérieur. Ginny tomba en arrière avec surprise.

- Toi, cria Ginny en regardant le serpentard.

- Ginny calme toi, soupira Drago en refermant la porte derrière lui.

- Comment veux tu que je me calmes ? Pourquoi m'as tu empêchée de rejoindre mon frère ?!

- Tu ne pouvais pas voir Fred. Ce n'était pas possible Ginny.

- Espèce de bâtard rends-moi mon frère ! S'écria Ginny en se levant.

La jeune femme empoigna par le col son époux avec colère. Les regards énervés des deux amants se croisèrent. La tension était palpable bien qu'ils soient muets.

- Je l'ai fait pour te protéger, dit finalement Drago du bout des lèvres.

Cet aveux semblait avoir couté à Drago qui détourna le regard.

Ginevra lâcha le jeune homme avec surprise.

Pour la protéger ?

Il était vrai qu'au milieu d'un rassemblement de mangemorts Ginevra avait failli agir de façon inconsidérée. Ce n'était pas le moment opportun pour sauter sur son frère

. Malgré tout Ginevra savait que Drago tentait actuellement de la calmer pour faire passer la crise.

Seulement il était hors de question pour elle de renoncer à voir son frère. Elle ne voulait plus qu'une chose pouvoir enfin étreindre Fred.

Bien qu'elle ne l'ait pas vu depuis plus de quatre ans l'amour fraternel était intacte et plus fort que jamais en son cœur. Ils étaient tous les deux entre les mains du seigneur des ténèbres et rien au monde ne l'empêcherait de protéger son frère.

- Drago je dois parler à Fred, je dois le voir, supplia Ginny.

– Tu n'as pas le droit Ginny, répondit Drago doucement. Ils ne le permettront jamais.

- A-t-on vraiment besoin de leur autorisation Drago ? demanda Ginny. Je veux dire c'est ton manoir, tu connais sans aucun doute tous les cachots de cette maison et les moyens de s'y rendre. Alors je t'en prie Drago, je t'en supplie fais moi voir Fred.

Le blond regarda Ginny avec surprise puis soupira car elle avait raison.

Il était vrai qu'il pouvait trouver un moyen de se faire rencontrer la frère et la sœur s'il y mettait du sien.

Seulement cela le mettrait dans une situation délicate.

Le Malefoy n'avait pas la prétention de pouvoir cacher cette rencontre au seigneur des ténèbres indéfiniment.

S'il acceptait il serait puni.

- Cela ne sera pas sans conséquence, murmura Drago avec hésitation.

Ginny leva vers lui ses yeux verts avec espoir. Elle sentait l'opposition de son mari vaciller.

- Fais le pour moi, murmura Ginny.

- D'accord, je vais t'amener voir ton frère, murmura le Malefoy.

- Merci Drago, merci mille fois, sourit Ginny.

Drago soupira.

Il venait de céder à Ginny et en même temps de se mettre dans une sale affaire.

Ça ne lui ressemblait pas d'agir avec son cœur plutôt qu'avec son esprit.

Et pourtant à cet instant le sourire de la rousse lui sembla valoir tout l'or du monde.

- Nous ferons ça au moment opportun, ordonna Drago pour reprendre contenance.

- D'accord.

- Tâche de rester tranquille aujourd'hui pour ne pas compromettre mon plan.

Ginny rougit. Il était vrai que le Malefoy l'avait surprise en train de tambouriner contre la porte.

- Oui ne t'en fais pas, promis Ginny.

- Bien je vais y aller, annonça Drago.

Sur ces paroles le blond se retourna et commença à se diriger vers la porte.

Seulement Ginny le retint par la manche avant qu'il ne puisse partir.

Surpris, le serpentard se retourna.

Sans prévenir la rousse se mit sur la pointe des pieds et l'embrassa.

Les lèvres des deux amants se rencontrèrent alors que Drago passait ses mains autour de la taille de la jeune femme.

C'était la première fois que Ginny l'embrassait de sa propre initiative.

Ils rompirent le contact avant de se regarder.

Ginny rit devant le regard surpris de son amant.

- Vas y maintenant, il ne faudrait pas que tu sois en retard, fit malicieusement la jeune femme.

Une fois que Drago eût disparu Ginny se laissa tomber au sol avant de prendre ses joues dans ses mains. Sans grande surprise elle les trouva chaudes.

La gryffondor était écarlate. Son cœur battait encore la chamade. Ginny secoua sa tête pour dissiper son trouble. Il y avait plus important : elle allait pouvoir voir Fred. Cette idée la remplissait de joie.

La journée passa très doucement. L'attente était insupportable pour Ginny. Depuis que Drago l'avait laissé elle n'avait qu'une peur : qu'il manque à sa parole.

La jeune femme était envahie par milles pensées. Allait-il réellement l'aider ? Si jamais il le faisait ça serait cette fois ci un acte de rébellion sans équivoque. Est-il prêt à le faire pour elle ?

La phrase que Drago avait prononcée revint dans l'esprit de Ginny : Je l'ai fait pour te protéger. Etait-ce vrai ? L'avait-il vraiment fait pour la protéger ?

Cela voulait-il dire que Drago Malefoy tenait à elle ? A cette pensée le cœur de Ginny manqua un battement. Elle se sentie à nouveau troublée.

Il était vrai que depuis son arrivée le Malefoy avait toujours été compréhensif voir réconfortant à son égard. Elle avait presque l'impression de partager une certaine complicité avec lui.

Ginny s'était faîte à la présence de son nouvel époux. Elle ressentait un vide lorsqu'il n'était pas là. Elle ne se sentait vivante que quand il venait la rejoindre le soir venu.

Elle tenait à lui c'était indéniable. Penser que Drago pouvait tenir à elle de la même façon était profondément perturbant. C'était profondément perturbant car c'était plaisant. Ginny se rendit compte qu'elle espérait que Drago tenait à elle.

Drago Malefoy arpentait les couloirs de son propre manoir. Il était arrivé à la conclusion que pour pouvoir mener à bien son projet il allait devoir demander de l'aide à Severus Rogue.

C'est pour cela qu'il tapa à la porte de l'antre du maître des potions.

Severus vint lui ouvrir après une minute de silence. Le vieux sorcier entrebâilla la porte en laissant apparaître son visage cireux qui ne prenait que rarement le soleil.

- Severus, dit Drago, j'ai à te parler.

Le maître des potions hocha la tête puis laissa Drago entrer. Le jeune homme pénétra dans la pièce sombre.

Les murs en pierre étaient couverts d'étagères où s'entassaient des vieux grimoires à côtés de bocaux contenants différents ingrédients. Une légère odeur de vieux embaumait la pièce. Au centre se trouvait une table et deux fauteuils.

Sans parler Severus désigna un fauteuil au Malefoy qui prit place. Une fois que les deux sorciers furent assis la discussion put commencer.

- C'est toi qui a amené les prisonniers l'autre jour, dit Drago.

– Mmm ? Tu veux dire Weasley et Granger ?

- Oui. C'est donc toi Severus qui est en charge d'eux je présume ?

Severus eut un rictus amusé avant de répondre :

- Oui quand Lucius est occupé je prend le relais. Ne me dis pas que tu veux déjà martyriser Granger.

- Non, nia Drago agacé. Je veux juste leur parler.

- Et tu veux que je te permette d'accéder à eux ? Demanda Severus.

- Oui, confirma le blond.

- Et qu'obtiendrai-je en échange de braver la volonté du maître ? Demanda Rogue.

Drago Malefoy retint un soupir agacé. Il savait bien que le maître des potions ne l'aiderait pas de bon coeur. Heureusement il lui restait une arme : le chantage.

- Ecoute Severus j'ai bien remarqué que tu fouinais dans le manoir ces temps ci et je n'ai aucun doute que ca soit pour tes intérêts personnels. Jusqu'à lors j'ai fait semblant de l'ignorer par reconnaissance pour l'aide que tu m'as apportée à Poudlard. Seulement il se pourrait que ça ne soit pas toujours le cas.

Les yeux de l'ancien professeur brillèrent. Il ne semblait nullement inquiet face aux menaces du Malefoy. Plutôt amusé.

- Tu fais ça pour ta femme dis moi ? Questionna Rogue. Tu veux l'aider à voir son frère n'est-ce pas ?

Le visage de Drago se défit. Il avait oublié la perspicacité de son ancien protecteur. A moins qu'il n'ait simplement fait usage de ses talents d'occlumens en toute impunité.

- Je prend ça pour un oui, siffla Rogue. Il est vrai que c'est plutôt dur de résister à Miss Weasley.

- Bon, s'impatienta Drago. Tu collabores avec moi ou pas ?

Rogue resta silencieux comme s'il semblait réfléchir. Puis d'un coup de baguette magique il fit apparaître une clef dans sa main gauche. La clef était violette et semblait briller. Il la tendit finalement à Drago qui la regarda étonné.

- C'est une clef spéciale, murmura le blond en la tournant entre ses doigts

- Tout à fait, répondit Severus d'un ton doctoral qu'il employait souvent alors qu'il était encore professeur. Cette clef n'obéit qu'à son possesseur légitime. Même si un prisonnier la vole à son geôlier il ne pourra pas s'enfuir car la clef ne lui obéira pas. Grâce à moi tu n'auras pas ce problème car en te la donnant je fais de toi son possesseur légitime.

- Merci, dit Drago.

- Ils sont dans l'aile nord du château. J'imagine que tu sais comment t'y rendre ?

- Oui c'est tout de même mon manoir, répondit Drago avec agacement.

Voir que même Severus avait plus de pouvoir que lui en ce moment était réellement agaçant.

- Bien, continua Severus. Nous avons ajouté une seconde porte violette au bout du premier couloir en guise de mesure de sécurité supplémentaire. Cette clef l'ouvre.

Le Malefoy hocha la tête en signe de compréhension puis se leva. Il tourna le dos à son ancien professeur et s'apprêta à sortir.

- Drago, interpella Rogue.

Le jeune homme surpris se retourna et fit face au vieux sorcier qui était encore assis.

- Ta femme t'a parlé de sa consultation ?

Drago leva un sourcil avce surprise et indiqua à Severus de continuer.

- Je devais seulement exécuter un test de grossesse sur ordre du maître. Elle n'est pas enceinte.

- Ce n'est pas étonnant au bout de si peu de temps, répondit Drago.

Severus soupira.

-Je reviendrai la voir a nouveau la semaine prochaine, l'informa Severus. Fais en sorte que Ginevra tombe enceinte au plus vite, le seigneur des ténèbres s'impatiente. Vous n'avez pas beaucoup de temps.

Le conseil semblait presque amical. Après toutes ces années Severus semblait encore vouloir le protéger. Cela aurait pu agacé Drago mais à l'heure actuelle c'était bien utile donc Drago hocha juste la tête.

Son ancien professeur avait raison. Cela faisait déjà deux mois que leur mariage avait été prononcé.

C'était assez court en réalité comme laps de temps pour que Ginevra tombe enceinte mais le seigneur des ténèbres était impatient par nature.

Il allait devoir remédier à cela.

Drago sortit de l'antre du sorcier. Entre ses doigts il serra la clef violette avec satisfaction. Il avait au moins accompli sa mission.

Il allait pouvoir organiser l'entrevue entre Ginny et Fred Weasley. Il n'avait qu'une hâte : voir le bonheur de sa femme lorsqu'il lui annoncerait. Drago sourit. Il avait bien fait. Prendre ce risque en valait la peine.