Harry Potter (II) : La Prophétie et les Ombres du Passé
Chapitre 52 : La Confrontation familiale
1274 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 05/10/2025 19:00
Le grand salon de Poudlard, près de l’ancienne salle des trophées, semblait presque étouffant. Les flammes des chandeliers dansaient sur les tapisseries anciennes, projetant des ombres mouvantes sur les murs. Chaque portrait, chaque tableau, paraissait retenir son souffle, comme si les ancêtres eux-mêmes observaient cette réunion familiale exceptionnelle.
Lily Potter, petite sœur d’Albus, se tenait debout près de la longue table de chêne. Ses mains se serraient nerveusement sur le bois poli, trahissant la peur qu’elle tentait de dissimuler derrière sa posture droite. Ce soir, elle ne parlait pas seulement en tant que professeur : elle parlait comme tante, cousine et membre d’une famille qui portait un héritage lourd et complexe. Son cœur battait à tout rompre, et son esprit ne pensait qu’à une seule chose : sauver ces enfants… ou les perdre à jamais.
Les premiers à entrer furent Victoire Weasley-Lupin et son mari Teddy. Victoire, les yeux rougis, évita le regard de Lily, tandis que Teddy, le poing crispé, regardait sa fille Liliana avec une inquiétude féroce.
Killian Beauchamp entra ensuite, silhouette imposante et froide, ses yeux sombres fixant Lily. Derrière lui, Fred II Weasley et Charlotte Woods pénétrèrent dans la pièce, Fred frappant nerveusement sur la table, Charlotte essayant de maintenir le calme.
Dominique Weasley et Dylan Anderson suivirent, bras croisés et mâchoire serrée. Louis Weasley et Emily Foxborough arrivèrent ensuite, visiblement tendus et inquiets. Enfin, Albus Potter fit son entrée, imposant et calme, et le claquement de ses pas résonna comme un rappel du poids de la responsabilité familiale.
Lorsque tous furent assis, le silence tomba. Lily inspira profondément et prit la parole.
— Merci d’être venus, commença-t-elle, la voix tremblante mais ferme. Ce n’est pas facile, je le sais. Mais il fallait que nous parlions. Vous l’avez sans doute remarqué : nos enfants changent. Naomi, Nolan, Alyson, Liam, Liliana… ils ne sont plus les mêmes.
Victoire blêmit, tandis que Teddy frappait du poing sur la table.
— Que veux-tu dire exactement ? demanda Killian, sa voix grave et glaciale.
— Ils ont approché la magie noire, répondit Lily.
Un souffle glacé traversa la salle. Victoire recula.
— Non… pas Liliana… pas ma fille ! murmura-t-elle.
À ce moment, Alyson et Liam, restés silencieux dans un coin, se redressèrent. Tous les regards se tournèrent vers eux. Lily les invita à parler.
— Nous avons… vu ce qu’ils faisaient, commença Alyson, la voix tremblante mais claire. Naomi, Nolan et Liliana ont tenté des rituels interdits. Ils ont invoqué une créature magique que nous n’aurions jamais dû voir. Chaque fois que nous intervenions, ils repoussaient nos avertissements.
— Ils veulent toujours plus, renchérit Liam, les yeux fixes sur ses parents. Chaque fois que nous les arrêtons, ils continuent. Comme s’ils cherchaient quelque chose que nous ne pouvons pas leur donner.
Teddy, la voix tendue, s’adressa aux enfants :
— Attendez… pourquoi ne nous avez-vous pas prévenus plus tôt ?! Pourquoi attendre pour nous le dire ?
— Parce que nous pensions pouvoir gérer ! répondit Alyson, sa voix claire et déterminée. Nous pensions que ça ne dégénérerait pas. Nous avons essayé de protéger tout le monde, pas seulement nous.
— Protéger ? répéta Louis, incrédule. Vous êtes à Poudlard ! Votre rôle est d’alerter vos parents ou un professeur ! On ne peut pas réparer ce qui arrive si vous gardez le silence !
— Et toi maman, cria Liam à Dominique, tu penses vraiment qu’on voulait que tout ça arrive ? Vous avez peut-être oublié que nous avons notre propre jugement. Nous ne sommes pas irresponsables. Nous avons fait ce que nous pouvions !
Un silence stupéfait parcourut la pièce. Les parents, déconcertés, se rendaient compte que leurs enfants tenaient tête, et que leurs accusations n’étaient pas si simples.
— Alors c’est de notre faute ?! hurla Teddy, incapable de contenir sa colère. Nous avons tout donné ! Tout ! Et voilà le résultat !
— Ne me fais pas porter ça sur mes épaules ! cria Louis. Toujours à juger ! Tu crois que ton fils vaut mieux que les nôtres ?
— Et toi, tu crois que tes enfants sont des modèles ? lança Dominique. Liam est notre fils à tous, mais il ne t’appartient pas !
Fred II se leva brusquement, renversant presque sa chaise.
— Et vos airs supérieurs ! hurla-t-il. Comme si vos enfants savaient mieux que les nôtres ce qui est bien ou mal !
Victoire, les larmes mêlées à la rage, s’écria :
— Nous avons tout fait pour les protéger ! Tout ! Et voilà le résultat !
Killian frappa de nouveau la table, imposant un silence glacé.
— Assez ! hurla-t-il. Arrêtez de vous accuser mutuellement ! Ce n’est pas la faute de l’école, ni de qui que ce soit… c’est eux. Nos enfants. Et si nous continuons à nous déchirer, ils sont déjà perdus.
Lily, la voix douce mais ferme, tenta de calmer l’orage :
— La magie noire attire ceux qui doutent, ceux qui se sentent écrasés par le poids de nos noms, de nos attentes. Ils cherchent à exister autrement, à se prouver qu’ils comptent… mais ils se perdent. Ce n’est pas une question d’amour ou d’éducation. Pas encore.
— Ils ne se contentent pas de faire des erreurs d’adolescents ! ajouta Albus, tranchant. S’ils continuent sur cette voie, la magie noire les consumera.
Fred, les yeux rougis :
— Alors qu’est-ce qu’on fait ?
— On reste unis, répondit Lily. Ensemble. Pas pour juger, mais pour sauver. Si nous agissons séparément, la magie les dévorera.
Teddy, respirant lourdement, murmura :
— Et si ce n’était pas suffisant ? Si nous échouons ?
— Alors on ne pourra plus se regarder en face… conclut Louis, la mâchoire serrée.
Alyson, la voix tremblante mais ferme, répliqua :
— Nous faisons déjà notre part ! Nous ne pouvions pas tout prévoir, mais nous avons essayé. Nous ne sommes pas irresponsables !
— Et nous devons rester attentifs ! ajouta Liam. Mais nous avons besoin que vous nous écoutiez, pas que vous nous criez dessus ou nous blâmiez comme si nous étions des enfants de cinq ans !
Un silence lourd s’abattit. Les parents, peu à peu, prirent conscience que la confrontation n’était pas seulement une question de reproches : leurs enfants avaient leur courage, leur lucidité, et un rôle actif dans ce qui se passait à Poudlard.
Victoire, s’effondrant presque sur sa chaise, murmura :
— J’ai peur de ce que je vais retrouver demain dans les couloirs…
— Alors nous devons nous préparer, dit Lily, la voix ferme. Et surtout, rester unis. Sinon… la magie noire ne fera pas de distinction entre nos enfants et nous.
Tous baissèrent la tête, comprenant enfin la gravité de la situation. La pièce, autrefois lieu de rires et de discussions familiales, était devenue un champ de bataille silencieux, fait de regards accusateurs, de regrets et de résolutions fragiles.
Lily resta debout, observant les flammes. La chaleur des chandelles n’atteignait pas son cœur glacé. Ce soir, la famille avait touché du doigt le bord de l’abîme. Et elle savait, au fond d’elle-même, que rien ne serait plus jamais pareil. Les mots avaient été prononcés, les reproches lancés… et la nuit à venir serait longue, lourde de décisions, de peur et de vigilance.
Et au milieu de ce silence pesant, un seul sentiment s’imposa : ce n’était que le début.