Harry Potter (II) : La Prophétie et les Ombres du Passé
Le grand hall du Ministère de la Magie, habituellement saturé d’un tumulte incessant, semblait aujourd’hui figé sous un silence pesant. Le bourdonnement habituel des sortilèges et le froissement des parchemins avaient disparu, remplacés par une tension palpable, presque électrique, qui flottait dans l’air comme un avertissement. La lumière, filtrée à travers les larges vitres, tombait pâle et grise, accentuant les traits tirés des participants et projetant des ombres inquiétantes sur le sol de marbre poli. Chaque respiration semblait plus lourde que la précédente, et chaque mouvement, même imperceptible, résonnait dans la salle comme un tambour annonçant un danger imminent.
Autour de la grande table ovale, Albus Potter et Sophia Dalrymple prenaient place, encadrés par des représentants de la Section des Objets Magiques Interdits, des médicomages spécialisés et des figures politiques influentes. L’atmosphère était saturée d’inquiétude et de gravité, et chacun sentait que cette réunion n’était pas une simple formalité : la vie des enfants, et peut-être l’avenir de Poudlard, dépendait de ce qui allait se dire.
Le silence fut soudain brisé par l’arrivée d’Eleanor Hawke, l’Administratrice de la Section des Objets Magiques Interdits. Ses pas secs résonnèrent dans le hall comme le glas d’un avertissement. Son regard glacé balayait la salle avec une précision redoutable, jugeant chaque participant sans prononcer un mot. Chacun se sentit scruté, exposé, comme si la moindre hésitation pouvait trahir l’ampleur de leur peur ou de leur ignorance. Eleanor s’assit alors, droite comme un glaive, et le silence s’épaissit encore, enveloppant tous les présents dans une attente presque oppressante.
Albus prit une profonde inspiration, sentant le poids de la responsabilité s’abattre sur ses épaules, et rompit le silence :
— Merci à tous d’être présents. Nous devons discuter de la situation de nos élèves et des conséquences de l’utilisation des livres interdits et de la magie noire. Ce qui s’est produit à Poudlard dépasse de loin le cadre de l’école. Nous devons comprendre l’ampleur du danger et trouver une solution efficace, et rapidement.
Sophia, à ses côtés, ajouta avec calme et gravité :
— Nous avons pris toutes les mesures immédiates à Poudlard, mais la crise dépasse nos compétences seules. Les enfants ont été exposés à une magie ancienne et puissante, et pour les protéger, il nous faut un traitement coordonné et durable, impliquant toutes les sections compétentes du Ministère.
Eleanor hocha la tête, silencieuse, avant de faire signe à un médicomage de parler. L’homme, d’âge mûr, vêtu d’une robe sombre, se leva avec hésitation. Il ajusta sa cape et inspira profondément, conscient que la vérité qu’il s’apprêtait à révéler dépassait le simple cadre médical et frôlait l’horreur pure.
— Les enfants ont été exposés à une contamination liée à la magie noire lors d’un rituel invoqué dans l’enceinte de Poudlard, commença-t-il d’une voix tremblante. Les effets ne se sont manifestés que tardivement, mais ils sont désormais irréversibles. Chacun entend une voix distincte et puissante : Naomi est hantée par l’écho de Salazar Serpentard, Nolan par celui de Gellert Grindelwald, et Liliana par celui de Lord Voldemort.
Un frisson parcourut l’assemblée. Les murmures nerveux se mêlaient à des regards figés, incapables de concevoir que de telles forces puissent traverser le voile de la mort pour s’ancrer dans l’esprit d’enfants.
— Il va falloir agir immédiatement si nous voulons les sauver, ajouta Eleanor, tranchante et directe. Chaque minute compte. Toute proposition, aussi audacieuse soit-elle, doit être envisagée.
Fred II, assis près d’Albus, se crispa, frappant nerveusement la table de son poing fermé, chaque impact résonnant dans sa poitrine. La peur et la colère se mêlaient dans ses yeux, car imaginer Naomi, sa fille, prisonnière de la voix de Serpentard, lui faisait presque perdre la respiration. Chaque mot du médicomage semblait ouvrir une plaie dans son esprit, et pourtant il savait qu’il devait rester maître de lui-même, pour protéger sa fille. Sa mâchoire se serra tandis qu’il luttait contre la panique qui menaçait de l’envahir.
Victoire, de l’autre côté de la table, affichait un calme presque inquiétant. Mais ses mains tremblaient légèrement sur ses genoux, et son regard restait fixé sur le médicomage, absorbant chaque mot avec une intensité douloureuse. Liliana, sa fille, était touchée par l’écho de Voldemort, et la simple idée que son esprit puisse être envahi par une telle force la glaçait jusqu’au sang. Chaque nom prononcé la frappait comme un coup, mais elle s’efforçait de contenir sa peur, de maintenir un visage impassible, car céder au désespoir ne ferait que nourrir le danger.
Killian Beauchamp, lui, restait figé, le regard rivé sur le bois de la table, les doigts crispés sur le rebord. Son souffle était court, ses muscles tendus par la peur. Nolan, son fils, était la lumière de sa vie, et l’idée qu’il puisse être victime de cette possession mentale le paralysait presque. Chaque fibre de son corps était tendue par l’inquiétude, mais il savait qu’il devait rester solide, canaliser sa peur et se tenir prêt à agir, pour ne pas céder au désespoir.
Le médicomage reprit, la voix tremblante mais insistante :
— Si nous n’intervenons pas immédiatement, la contamination s’installera de manière irréversible. Ces échos, bien que fragmentaires, cherchent à s’ancrer dans leur conscience. Les voix ne sont pas seulement auditives : elles influencent leurs pensées, leurs émotions et leurs réactions. Nous devons agir avant que le contrôle qu’ils ont sur eux-mêmes ne disparaisse complètement.
Le silence qui suivit fut glacial. Même les participants les plus expérimentés semblaient secoués par l’ampleur de la menace. Des murmures reprirent timidement, certains proposant des mesures de confinement, d’autres des traitements expérimentaux. Eleanor, impassible, notait chaque idée, chaque stratégie, son regard tranchant pesant sur chacun.
— Nous devrons coordonner nos efforts, dit-elle enfin, la voix froide et tranchante. Les écoles, le Ministère, les médicomages et la Section des Objets Magiques Interdits devront travailler ensemble. Rien ne sera laissé au hasard. Et quiconque sous-estime cette menace devra en assumer les conséquences.
Albus sentit le poids de la responsabilité peser sur ses épaules plus lourdement que jamais. Il échangea un regard avec Sophia, qui hocha légèrement la tête. Tous deux savaient que la prochaine étape ne serait pas seulement scientifique ou politique : il s’agissait de protéger des enfants, de les préserver d’une menace dont la puissance dépassait largement leur compréhension.
Fred prit une inspiration, se redressant, les yeux brillants d’une détermination féroce :
— Alors faisons-le, dit-il, la voix grave et vibrante d’émotion. Tout doit être mis en œuvre. Nous… nous serons là pour Naomi, quoi qu’il arrive.
Victoire leva la tête, ses traits tirés par l’émotion mais son regard dur et déterminé :
— Nous ne pouvons pas échouer, murmura-t-elle, pour Liliana et pour tous les autres. Ils comptent sur nous.
Killian, enfin, laissa échapper un long souffle tremblant, la voix basse mais ferme :
— Pour Nolan… et pour tous les autres… il n’y a pas d’autre choix que de réussir.
Le Conseil se mit alors au travail. Les voix des participants se mêlaient dans le hall, discutant de stratégies, de protections magiques et de traitements expérimentaux. Mais au fond, tous savaient que l’ombre réveillée à Poudlard n’était que le début. Les échos des sorciers noirs, malgré toutes les protections et précautions, avaient trouvé un passage. La lutte pour sauver les enfants venait de commencer, et aucun retour en arrière n’était possible.