Harry Potter (II) : La Prophétie et les Ombres du Passé
"Le secret le plus sombre ne reste jamais enfermé. Il s’échappe dans les ombres, cherche un refuge, et finit toujours par réclamer ceux qu’il touche."
Le matin suivant le diagnostic de Drystan Rowle, la salle de réunion de Poudlard était plongée dans une pénombre presque malsaine. Les rideaux tirés laissaient filtrer une lumière grise et malade qui se répandait sur les visages tendus des parents et sur les murs ornés de portraits silencieux. Chaque pierre semblait vibrer de tension, chaque craquement de bois ou souffle de vent venant des fenêtres ajoutait au poids de l’inquiétude. Même le château paraissait retenir son souffle, conscient de ce qui se tramait à l’intérieur de ses murs.
Albus et Sophia se tenaient debout devant la table massive, immobiles, les traits tirés par l’insomnie et l’inquiétude. S’asseoir aurait été un aveu de fatigue, et rien de ce qu’ils s’apprêtaient à dire ne pouvait être absorbé avec sérénité. Ils étaient les gardiens de la vérité, mais la vérité pesait lourd, presque insoutenable.
La première porte s’ouvrit avec un grincement sec. Fred II Weasley entra, le regard flamboyant, les mâchoires crispées et les poings serrés. La colère et la peur bouillonnaient en lui, mélange explosif qui se voyait dans chacun de ses gestes. Il regarda ses camarades, cherchant un soutien que personne ne pouvait encore lui offrir. Charlotte Woods-Weasley suivit, posant une main sur son bras dans un geste protecteur, mais il la repoussa légèrement, incapable de contenir l’orage intérieur.
— Alors dites-le ! exigea-t-il, la voix tremblante d’un mélange de rage et d’angoisse. Maintenant !
Victoire et Teddy Lupin franchirent la porte ensuite. Victoire se tenait droite, presque rigide, son visage trahissant une tension extrême. Ses yeux étaient pleins d’inquiétude pour Lilianna, mais elle ne voulait pas le montrer, essayant de rester maîtresse d’elle-même. Teddy, calme en apparence, respirait profondément, mais son corps entier était tendu, chaque muscle prêt à réagir à la moindre menace.
Enfin, Killian Beauchamp entra, le visage blême, les mains légèrement tremblantes. Ses yeux cherchaient Nolan, son fils, comme pour vérifier qu’il était intact, vivant. Il s’efforçait de contenir la panique qui le rongeait, mais ses épaules trahissaient la lourdeur de la peur et de la culpabilité : il n’avait rien vu venir, rien anticipé, et maintenant son fils était exposé à quelque chose de terrifiant.
Lorsque la porte se referma derrière eux, le château sembla retenir son souffle. Les chandeliers vacillèrent légèrement, des tapisseries frémirent, et plusieurs portraits murmurèrent, presque à voix basse : « Résiste… tu n’es pas seul… » L’air devenait dense, chargé de magie et de tension.
Sophia prit la parole, sa voix posée mais tremblante :
— Merci d’être venus si rapidement. Nous savons que cette convocation est inquiétante, mais il est de notre devoir de vous dire ce qui se passe… ce que nous avons découvert concernant vos enfants.
Fred croisa les bras, les poings toujours serrés, le regard flamboyant.
— Alors parlez. Maintenant, répondit-il sèchement, comme pour conjurer sa peur par la violence de ses mots.
Albus inspira profondément, remplissant ses poumons d’un air devenu soudainement irrespirable.
— Lors du rituel auquel vos enfants ont participé, quelque chose de très ancien et dangereux s’est réveillé. Vos enfants ne sont pas seulement affectés par une magie noire… ils sont sous l’influence de fragments de conscience de sorciers puissants et maléfiques.
Killian pâlit, le souffle court, ses mains se crispant sur le dossier de sa chaise.
— Ils vont bien ? demanda-t-il, la voix étranglée. Dites-moi qu’ils vont bien.
Sophia baissa légèrement les yeux.
— Ils… sont en danger, murmura-t-elle.
Un silence pesant tomba sur la salle. Les chandeliers vacillèrent, des ombres glissèrent sur les murs, et des murmures étouffés s’élevèrent depuis les portraits : « Résiste… tu n’es pas seul… »
Fred frappa la table, le bois craquant sous l’impact.
— Vous vous foutez de nous ?! hurla-t-il. Et vous avez attendu deux jours pour nous prévenir ?!
— Deux jours, confirma Sophia. Nous devions être certains et comprendre exactement ce qui se passait avant de vous alerter.
Charlotte posa sa main sur son bras, essayant de l’apaiser, mais il la repoussa brusquement, tremblant de colère et de peur :
— Ne me touche pas… pas maintenant… je… je n’ai rien vu venir… et elle… Naomi… ma fille…
Victoire serra les mains sur ses genoux, essayant de ne pas trembler. Son regard cherchait Lilianna, et elle sentit une panique sourde la traverser : elle n’avait rien vu venir non plus, et maintenant sa fille était exposée à des forces qu’elle ne comprenait pas entièrement. Teddy lui prit doucement la main, mais elle la retira, incapable de laisser transparaître ses émotions.
Killian s’affaissa sur une chaise, le corps secoué par l’angoisse.
— Vous voulez dire… qu’ils risquent de perdre le contrôle de leur esprit ? murmura-t-il, la voix brisée par la peur et la culpabilité.
Albus hocha la tête.
— Exactement. Vos enfants ressentent déjà les voix… les échos… Naomi entend l’ombre de Salazar Serpentard, Nolan ressent Voldemort, et Lilianna… Grindelwald.
Un souffle glacé parcourut la pièce. Les tapisseries frémirent, les chandeliers oscillèrent, et les portraits murmurèrent à voix basse : « Résiste… vous n’êtes pas seuls… »
Fred s’effondra sur sa chaise, la tête dans les mains, secoué par la culpabilité : il aurait dû voir les signes, il aurait dû protéger Naomi. Killian tremblait, la gorge nouée, se maudissant de ne pas avoir anticipé ce danger pour Nolan. Victoire serrait les dents, les mains crispées, incapable de laisser ses émotions se manifester, mais la peur pour Lilianna lui coupait le souffle.
Sophia s’approcha, doucement :
— Nous ferons tout pour les sauver. Mais il faut comprendre que le temps est compté et que chaque minute passée sans agir renforce l’influence des échos.
Le château sembla répondre à ces paroles. Les murs vibrèrent légèrement, les chandeliers oscillèrent et les tableaux murmurèrent : « Vous n’êtes pas seuls… nous veillons… résistez… » Les parents sentirent que, malgré l’ombre qui pesait, il existait encore un espoir tangible.
Teddy, la voix basse mais ferme, intervint :
— Nous devons rester unis… et leur montrer qu’ils ne sont pas seuls. Que nous ne céderons jamais à ces ténèbres.
Le silence retomba, lourd, presque palpable. Les parents restèrent figés, secoués par la peur, la culpabilité et la gravité de la situation. Le château, sentant leur détresse, semblait les envelopper d’une vigilance invisible, mais la voix de l’ombre continuait de rôder, rappelant à tous que la bataille pour l’esprit des enfants ne faisait que commencer.