Harry Potter (II) : La Prophétie et les Ombres du Passé
"La peur ne doit jamais être ignorée, surtout quand elle se glisse là où même la lumière peine à pénétrer."
Cela faisait cinq jours que Naomi, Nolan et Lilianna montraient des signes inquiétants : frissons inexpliqués, vertiges soudains, moments de confusion où leurs regards semblaient chercher quelque chose que personne ne pouvait leur montrer. Le château lui-même semblait retenir son souffle. Dans les couloirs silencieux, les fantômes glissaient comme des avertissements éthérés, leurs yeux scrutant chaque geste des enfants et rapportant chaque anomalie à Sophia, qui les observait avec une inquiétude grandissante.
Dans son bureau, Sophia Dalrymple consultait les portraits des anciens directeurs. Albus Dumbledore fronçait les sourcils avec sa gravité habituelle, Severus Rogue fixait intensément son bureau, et Phineas Black, ancien directeur rarement sollicité, se pencha légèrement en avant, sa voix grave résonnant dans la pièce.
— Sophia, dit Dumbledore, les enfants subissent l’influence d’une magie noire puissante. Même avec toutes les protections existantes, ils restent vulnérables.
— Les symptômes s’aggravent chaque jour, ajouta Rogue. Une surveillance passive ne suffira pas. Nous devons intervenir avant qu’il ne soit trop tard.
— La situation est critique, conclut Phineas Black. Il faut prévenir le Ministère immédiatement pour obtenir une aide experte et rapide.
— Mais… je ne comprends pas, murmura Sophia, la voix tremblante, nous sommes à Poudlard ; aucune magie noire n’a jamais pu traverser ses murs pendant des siècles. Comment est-ce possible ?
— Le rituel effectué par les enfants a brisé les barrières magiques qui protégeaient l’école, expliqua Dumbledore depuis son portrait. Il n’est pas encore trop tard, mais il faut agir vite.
Sans perdre un instant, Sophia contacta le Ministère, qui dépêcha Albus Potter, Commandant des Aurors, et Drystan Rowle, médicomage spécialisé dans les effets de la magie noire. Quelques heures plus tard, ils franchissaient les portes de Poudlard, baguettes et instruments prêts, l’air chargé d’une tension palpable. Albus sécurisa immédiatement la zone autour des enfants, disposant des protections magiques autour des portes et du bureau, tandis que Drystan préparait ses instruments d’analyse magique. Chaque geste respirait à la fois autorité et prudence, comme un équilibre fragile entre protection et stratégie.
Dès que Naomi fut examinée, un frisson glacial la parcourut, et les murs semblèrent vibrer autour d’elle. Une voix s’insinua dans son esprit, et résonna également dans la pièce, comme si le château lui-même murmurait à ses oreilles :
— Tu pourrais tout posséder… Pourquoi te contenter de suivre les règles ? Le pouvoir est en toi.
Naomi trembla, ses yeux brillants de peur.
— Je… je l’entends… c’est vrai… murmura-t-elle, presque étouffée par la voix, je pourrais tout posséder…
Albus s’agenouilla près d’elle, posant sa main sur son épaule et murmurant avec douceur mais fermeté :
— Naomi, tu es en sécurité. Ce ne sont que des illusions. Respire profondément. Regarde autour de toi : tu n’es pas seule.
À ce moment, le château sembla réagir. Les chandelles vacillèrent, les tapisseries frémirent, et des voix étouffées murmurèrent depuis les portraits :
— Ne cède pas… Tu peux résister…
C’était Salazar Serpentard. Naomi sentit dans ses pensées l’ombre de son pouvoir tentant de l’attirer, mais les murmures du château et des portraits l’encourageaient à tenir bon.
Nolan fut examiné à son tour. Dès que Drystan posa la main sur son épaule, un frisson parcourut tout son corps, et une voix étrangère se glissa à la fois dans son esprit et dans l’air autour de lui :
— Tout le monde craint ce que tu es capable de faire… Tu n’as qu’à prendre ce que tu veux…
Nolan murmura, la voix brisée et tremblante :
— Il me dit… je peux contrôler tout le monde… je peux…
Dans le même instant, un tableau grinça : un ancien professeur murmura un avertissement inaudible mais que Nolan sentit profondément. Le château vibrait à travers ses murs, lui rappelant qu’il n’était pas seul. L’écho qui le hantait n’était autre que Voldemort, et sa voix envahissante cherchait à imposer sa volonté sur le garçon.
Lilianna fut la dernière. Dès que Drystan approcha, une présence oppressante envahit la pièce. L’écho de Grindelwald semblait murmurer dans ses pensées, mais aussi dans le vent qui se glissait entre les vitres :
— Tu es destinée à plus… Domine, gouverne, choisis ton chemin…
Elle haleta, sentant la pression invisible l’invitant à céder, et murmura :
— Il me dit que je dois être plus forte… que je dois dominer… mais je ne veux pas…
Autour d’eux, le château s’éveilla davantage : les tapisseries frémissaient, des chandeliers oscillaient, et plusieurs portraits murmuraient des encouragements :
— Résiste… tu n’es pas seule…
Les enfants, bien que terrifiés, sentaient pour la première fois qu’ils n’étaient pas complètement abandonnés face à ces voix maléfiques. Albus et Sophia les entouraient de protections et de mots rassurants tandis que Drystan poursuivait son examen. Des faisceaux lumineux enveloppèrent les enfants, scrutant chaque filament de leur énergie magique, révélant la progression de l’influence des échos. Naomi voyait des ombres se mouvoir dans les coins du bureau, Nolan entendait des murmures répéter ses doutes, et Lilianna sentait la pression invisible des ténèbres sur ses épaules.
Drystan se redressa finalement, grave :
— Les symptômes sont clairs, dit-il. Il s’agit d’un empoisonnement magique causé par l’exposition prolongée à la magie noire. Cette dégradation progressive affecte le corps et l’esprit. Sans traitement immédiat, les enfants risquent des altérations permanentes de leur santé mentale et physique.
Sophia, la voix tremblante, demanda :
— Existe-t-il une solution ?
Drystan réfléchit un instant, la gravité sur le visage :
— Il existe des méthodes pour ralentir la progression : potions, rituels, supervision constante… Mais chaque minute compte. Les hallucinations, tremblements et crises de panique deviendront plus intenses si nous n’agissons pas rapidement.
Naomi joignit ses mains, la voix fragile :
— Et si nous échouons ?
— Sans intervention immédiate, certains pourraient perdre la capacité de distinguer la réalité de leurs peurs, répondit Drystan. L’urgence est totale.
Albus serra les poings, mélange de culpabilité et de détermination, et murmura :
— Nous ferons tout ce qui est nécessaire. Vous êtes sous notre protection, et nous trouverons une solution.
Le château, comme s’il entendait ses paroles, sembla se calmer, mais l’écho des voix maléfiques persistait, rappelant à tous que la bataille pour l’esprit des enfants ne faisait que commencer.