Harry Potter (II) : La Prophétie et les Ombres du Passé

Chapitre 62 : L’Appel des Ténèbres

1236 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 02/11/2025 16:12

« Certaines ombres ne disparaissent jamais ; elles se glissent simplement entre les fissures de l’âme. » — auteur inconnu


Les jours qui suivirent l’incident des livres interdits, une lourde atmosphère pesait sur Poudlard. Naomi, Nolan et Lilianna tentaient de reprendre une vie normale, mais une inquiétude sourde s’insinuait dans chaque geste et chaque pensée. Ce qui avait commencé comme une simple curiosité s’était transformé en quelque chose de bien plus insidieux. La magie noire qu’ils avaient manipulée laissait des traces invisibles, mais tangibles, que seuls ceux sensibles à son souffle pouvaient percevoir.


Naomi, habituellement vive et malicieuse, ressentit pour la première fois un étau invisible se resserrer autour de sa poitrine. À la table de la Grande Salle, alors qu’elle discutait avec ses amis, un vertige la prit. Ses mains tremblèrent et une panique sourde monta en elle. Ses yeux, d’ordinaire étincelants comme du cristal, percevaient des ombres mouvantes dans les coins de la pièce, furtives, tapies dans l’obscurité.


Elle ferma les yeux, espérant que tout disparaisse, mais les ombres semblaient s’approcher davantage, et un souffle glacé effleura sa nuque. Naomi se leva précipitamment, faisant tomber sa fourchette avec un bruit sourd, attirant les regards intrigués de ses camarades.


— Naomi ? demanda Lilianna, inquiète. — Tu vas bien ?


Naomi balaya ses visions d’un geste agité et força un sourire.


— Je… je crois que j’ai juste besoin d’air, dit-elle, s’éloignant rapidement.


Dans le dortoir, Nolan était pris par une sensation oppressante qu’il ne pouvait contrôler. Des murmures, au début indistincts, envahissaient son esprit, comme si des serpents invisibles glissaient entre ses pensées. Puis, les voix devinrent claires :


— Nolan… tu sais ce que tu es capable de faire, n’est-ce pas ? Tu pourrais avoir tout ce que tu veux…


Mais ce n’étaient pas seulement des voix : un chant sinistre, sifflant et reptilien, résonnait dans son esprit. La source se dévoila peu à peu : l’écho de Voldemort, surgissant de la fissure ouverte par leur rituel. Il s’attachait à son esprit, cherchant à séduire et effrayer à la fois, à nourrir ses doutes et sa curiosité pour le pouvoir. Nolan sentit son cœur battre à toute vitesse et un froid glacial parcourir ses membres.


Lilianna, de son côté, ressentait une fatigue inexplicable. Elle marchait dans les couloirs et son esprit semblait flottant, presque détaché de son corps. Des murmures glacials l’entouraient : l’écho de Gellert Grindelwald. Une silhouette pâle et imposante se dessinait dans sa vision périphérique, tentatrice et persuasive. Il parlait d’ambition, de grandeur, de la puissance que la magie noire pouvait offrir à ceux assez audacieux pour l’accepter. Chaque souffle semblait imprégné de menace et de fascination. Lilianna sentait ses convictions vaciller, et pourtant, elle refusait de céder.


Naomi, elle, entendait un chant ancien et sinistre qui traversait les murs et les escaliers : le chant de Salazar Serpentard. Les serpents, invisibles mais palpables dans ses visions, semblaient observer, jauger et tester son courage et sa ruse. Elle sentait leur regard perçant la suivre partout, lui imposant un sentiment de jugement constant.


Le château réagissait à cette perturbation. Les chandelles vacillaient, les portes grinçaient, et des courants d’air froids portaient des murmures inquiétants. Les fantômes, habituellement silencieux, devenaient étrangement vigilants. Nick Quasi-Sans-Tête glissait dans les couloirs, Mimi Geignarde parcourait les escaliers, et la Dame Grise errait dans les couloirs de sa salle commune, leurs apparitions marquant subtilement les zones de danger. Ils transmettaient à Sophia et aux professeurs un avertissement discret, par des frissons et des mouvements imperceptibles, pour protéger les élèves sans créer de panique.


Sophia, depuis son bureau, sentit un frisson parcourir ses bras. La fissure ouverte et les échos des entités représentaient un danger invisible. Elle fronça les sourcils, consciente que les enfants étaient confrontés à une menace surnaturelle. Le château et ses fantômes étaient désormais leurs gardiens silencieux.


Naomi traversa un couloir désert, crispée sur les murs pour tenter de se stabiliser. Les ombres semblaient se multiplier à chaque pas, et le chant de Serpentard se mêlait à l’écho de Grindelwald et à la voix glaciale de Voldemort. Nolan, près de sa fenêtre, sentit le bois vibrer : une présence protectrice et discrète veillait sur eux.


Leurs symptômes s’aggravaient chaque jour. Naomi se retrouvait à fixer un point dans la salle commune, incapable de se concentrer sur ses livres. Lilianna trébuchait sans raison dans les couloirs, l’esprit embrouillé, ses mains tremblantes lorsqu’elle essayait de se tenir droite. Nolan, seul dans sa chambre, entendait les voix, murmurant, tentant de le persuader d’utiliser ses pouvoirs pour atteindre ses désirs les plus sombres.


Les trois enfants se retrouvaient souvent en secret, incapables de partager leurs expériences avec qui que ce soit. La peur grandissait : Naomi fuyait les conversations, Nolan s’enfermait dans le silence, Lilianna dissimulait sa fatigue derrière des sourires forcés. Chaque souffle, chaque vibration, chaque frisson rappelait que la magie noire et les échos des morts rôdaient, réels et puissants.


Ils tentèrent des protections : charmes discrets, talismans improvisés, refuges dans des pièces sûres. Rien ne semblait suffisant face à l’influence des échos. Naomi essayait de rester rationnelle, mais le chant de Serpentard la suivait partout. Nolan luttait contre la voix de Voldemort, chaque pensée s’enroulant autour de lui comme un serpent invisible. Lilianna résistait à Grindelwald, sentant son charisme hypnotique l’appeler à céder, à embrasser l’ambition sans limite.


Dans un couloir isolé, ils échangèrent des regards silencieux. La peur, la confusion et la fatigue se lisaient dans leurs yeux, mais aussi la détermination : résister ou succomber. Les trois entités, liées à leur passé, à leur maison et à leur curiosité pour la magie noire, testaient leur volonté à chaque instant.


Naomi murmura :


— Nous devons… rester attentifs.


Nolan hocha la tête, mâchoire serrée.


— Nous… nous ne pouvons pas laisser ça nous contrôler.


Lilianna, pâle mais résolue, ajouta :


— Et… nous devons rester ensemble.


Le château sembla acquiescer. Les fantômes s’écartèrent, les murs vibrèrent légèrement, et le vent chuchotait un avertissement continu : vigilance et prudence. La nuit tombait sur les tours silencieuses, mais les chants et les échos des entités étaient réels. Naomi, Nolan et Lilianna comprirent qu’un choix crucial les attendait : céder à la peur et à la tentation, ou résister avec tout ce qui leur restait de force et de lucidité.


Dans les ombres, le château, vivant et vigilant, veillait sur eux, prêt à protéger ceux qui savaient écouter ses murmures et à les guider dans la tempête invisible qui grandissait autour d’eux. Les fantômes passaient en revue les couloirs, avertissant Sophia et les professeurs avec des signes subtils, tandis que le trio d’enfants faisait face à la plus grande épreuve de leur jeune vie.



Chaque souffle, chaque murmure, chaque frisson était une leçon : la magie noire laisse des cicatrices invisibles, et seuls ceux qui savent reconnaître et affronter ses ombres peuvent espérer en sortir indemnes. Les échos du passé ne disparaissent jamais vraiment, mais avec courage, vigilance et solidarité, ils pouvaient survivre à cette épreuve.



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