Le Corbeau. Saison 1

Chapitre 58 : VIII Firvel Vs Névris

2654 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 09:51

           CHAPITRE VIII : FIRVEL Vs NEVRIS

 

           « Qui est Janus ? »

La question du Corbeau ne surprit pas Névris malgré l’impression qu’il souhaitait donner. Peu de gens, même parmi les Chasseurs, connaissait l’obscur légende qui entourait son nom et encore moins ses actes. Il savait se cacher. Il savait agir dans l’ombre, prenant son temps pour obtenir ce qu’il voulait. Même Malgéus ne pouvait imaginer son but ultime. Janus semblait vouloir plus que le simple pouvoir.

« Le pire ennemi que tu puisses imaginer, répondit Névris. Même Voldemort n’a pas osé rechercher sa véritable identité et s’opposer directement à lui.

-Je ne suis pas Voldemort. Qui est-il ?

-Je ne sais pas.

-Tu mens. »

Pierrick avait dit ça comme si c’était évident. Le ton de Névris ne laissait pourtant pas entendre qu’il avait menti. D’ailleurs au lieu de prendre une expression coupable, il se contenta de sourire.

« Je dois maintenant partir, dit-il simplement. »

           Névris, sans tourner le dos au chasseur et au professeur, se dirigea vers l’une des fenêtres de la chambre. Il détourna une demi-seconde sa baguette de ses deux ennemis pour ouvrir la fenêtre. Pierrick en profita pour lancer un stupéfix mais Névris avait déjà plongé par l’ouverture. Pierrick allait le suivre quand Thomas l’arrêta.

« Pierrick, il faut retrouver Hans. C’est lui ta mission, pas ce mangemort. »

Le Corbeau faillit se jeter malgré tout. Mais il dut admettre que son ami avait raison. Il avait une mission définie. Le professeur et le chasseur se précipitèrent en dehors de la chambre.

           Ils tombèrent rapidement sur un attroupement d’élèves dans le couloir. En les voyants arrivés, les adolescents s’écartèrent. Un élève se tenait agenouillé près de François Garde toujours inconscient. Autour, des mangemorts assommés gisaient. Thomas demanda ce qu’il s’était passé pendant que le chasseur examinait Garde. Le professeur de défense se pencha ensuite sur lui.

« D’après la description, c’est ton pote Firvel qui a emmené Hans après l’avoir assommé. Tu es sûr qu’on peut lui faire confiance ?

-Je ne sais pas, répondit le Corbeau. Mais on n’a pas trop le choix. Reste ici avec Garde et surveille ces mangemorts. Envoi un élève prévenir Tréveune qu’il appelle Maldieu et qu’il envoi des AI les récupéré. Je vais retrouver Firvel et Hans. »

           Pierrick se releva et pointa sa baguette vers les intrus. Il agita sa baguette, lançant un maléfice de torpeur pour s’assurer qu’il ne se réveillerait pas. Puis il se mit à courir vers la sortie des dortoirs.

 

           Yann Firvel courait dans le parc vers la sortie du domaine de Beauxbâtons. Hans Friedrich était toujours posé sur son épaule, plié en deux de par et d’autre de son corps. Il courait vite mais le parc était immense.

« Ils étaient obligés d’avoir une école aussi grande, pensa Firvel en souriant intérieurement. »

Un regret germa dans son cœur : il aurait aimé venir étudier ici.

           Il sentit une présence dans son dos et plongea au sol quand un éclair rouge fusa vers lui. Il se réceptionna sur ses pieds et se tourna vers la source du maléfice. Firvel reconnut au premier coup le mangemort aux yeux violets et au teint blafard.

« Kylian Névris, fit Firvel sur le ton de la conversation.

-On se connait ? questionna Névris.

-Pas personnellement.

-Qui es-tu ? Un chasseur ?

-Non. Je suis juste un ami de Pierrick. Enfin je crois.

-Peu importe. Je veux ce garçon.

-Je crois qu’on a un problème. Je ne compte pas vous le laisser.

-Et que comptes-tu faire ? »

Firvel déposa Hans au sol sans lâcher des yeux Névris. Il se releva et se déplaça lentement pour s’éloigner de l’adolescent tout en se rapprochant du mangemort. Il ne sortit pas de baguette.

« Tu comptes te battre sans arme ? s’amusa Névris.

-Bien sûr que non, sourit Firvel d’un air goguenard.

-Alors où est ta baguette ?

-Devine. »

           Névris tendit sa baguette pour lancer un avada kedavra. L’éclair vert frôla la tête de Firvel qui s’était baissé. Firvel fit une roulade au sol et se redressa d’un bond, sautant au dessus d’un second éclair. Durant son saut, il vint frapper d’un coup de pied latéral à la mâchoire de Névris. Ce dernier recula d’un demi-pas sous le choc et se prit de plein fouet le coup de pied retourné circulaire au crâne qui suivit. Malgré la violence de l’attaque, le mangemort se rétablit sur ses appuis après une vrille. Il sourit.

« Bonne maîtrise des arts martiaux. Plus que la majorité des chasseurs. Je n’ai malheureusement pas le temps de voir l’ensemble de tes capacités. Mon maitre attend le dernier druide.

-Quel maitre ? sourit Firvel.

-Tu en sais beaucoup. Un peu trop même.

-Désolé. J’adore fouiner.

-Une habitude qui va t’apporter la mort.

-J’attend. »

           Névris tendit sa baguette. Un éclair rouge passa tout près de Firvel qui s’était jeté au sol. Il se redressa en s’appuyant sur ses mains pour frapper d’un coup de pied au corps. Il se releva pour enchaîner mais Névris le cueillit d’un crochet au menton. Le mangemort continua avec un coup de genou sauté à la mâchoire et finit en reposant les pieds au sol par un coup de pied retourné direct à l’abdomen. Firvel se retrouva face contre terre. Il comprenait maintenant pourquoi le mage noir n’avait pas bronché sous ses coups. Il possédait une puissance physique exceptionnelle. Le résultat d’une grande consommation de potion de Puissance par le passé.

           Firvel releva la tête. Névris le braquait de son artefact magique. Il allait sûrement faire un sortilège de mort. L’éclair vert surgit de l’extrémité. Firvel sursauta à l’aide de ses mains. Il se transforma en pygargue à tête blanche et s’envola. Il fit un tour au dessus de Névris avant de plonger vers lui. Le mangemort avait suivi l’oiseau des yeux et réitéra son sortilège. L’aigle brisa sa trajectoire pour esquiver l’éclair. Il rasa le sol, les ailes déployées et fonça vers le sorcier aux yeux violets. Juste avant de le percuter, le rapace se changea en homme et ce fut le pied de Firvel qui toucha à l’abdomen. Firvel et Névris tombèrent tout les deux à terre. D’un bond ils se relevèrent, se faisant face une fois de plus.

           Névris n’attendit pas. Il brandit sa baguette et la rabattit vers le sol. Une masse de terre et de roche éructa du sol. La masse noire et verte s’éleva de quelques mètres avant de s’effondrer vers Firvel. Ce dernier allait bouger mais quelque chose le retenait. Une racine surgit de terre s’était enroulée autour d’une de ses chevilles. Firvel se demanda un instant quand Névris avait fait ça sans qu’il ne le remarque. Juste un instant avant qu’il ne se retrouve enterré.

           Une détonation retentit dans le parc…

           

           Pierrick retourna au palais. Les élèves étaient tous sortis de leurs chambres. De retour dans les dortoirs, il trouva Thomas en pleine discussion avec Tréveune. Les deux professeurs se tournèrent vers le chasseur.

« Où est Hans ? demanda Thomas.

-Il a été enlevé, répondit simplement Pierrick. Je dois retourner au Ministère. Avez-vous appelé les Chasseurs pour ces mangemorts ?

-Oui, acquiesça Tréveune. Ils devraient être là d’ici quelques minutes.

-Parfait. Je vous laisse alors.

-Je viens avec toi, dit Thomas.

-Tu as du travail ici.

-Un de mes élèves s’est fait enlevé.

-Tu en as d’autres.

-Ses parents et sa sœur sont morts.

-Cela ne change rien.

-Quoi ! s’exclama une voix féminine. »

Tous se tournèrent vers Laura. Elle devait venir vers Thomas pour en apprendre plus sur ce qui s’était passé quand elle entendit leur conversation. Elle était figée d’horreur. Des larmes pointaient aux coins de ses yeux.

« Klaus, Ingrid, et la petite Hilde, morts, dit-elle sans oser y croire. Hans ! Où est Hans ? »

Thomas vint la prendre dans ses bras. Il se fichait que les autres élèves la voient ainsi. A ce moment, elle n’était pas son élève mais sa petite sœur.

« Tu dois rester ici, répéta Pierrick en tournant les talons.

-Promets-moi de me tenir au courant, lui lança Thomas.

-Oui. »

           Ce fut son dernier mot. Il s’éloigna silencieusement. Il repensa à ce qu’il venait de faire : il avait menti à un de ses rares amis. A son seul ami d’enfance. Mais il y était obligé. Il savait que trop bien que Malgéus avait des espions dans divers endroits. Yann Firvel lui avait bien rappelé quelques minutes plus tôt.

           Il avait entendu une détonation qu’il identifia comme un coup de feu. Sa connaissance de ses armes était limitée mais il avait deviné qu’il devait s’agir d’un pistolet ou d’un revolver. Une arme de poing. Il avait pressé le pas. Firvel se tenait près de Friedrich inconscient. A quelques mètres se trouvait un tas de terre. Du sang avait goutté sur l’herbe, laissant une trace qui menait vers la sortie du domaine. Une baguette gisait par terre près des premières traces de sang.

           Alors qu’il s’approchait de Firvel, celui-ci s’était redressé en tendant d’un coup un pistolet Beretta modèle 92 de 9 millimètres droit sur sa tête. Sitôt qu’il avait identifié le chasseur il l’avait rebaissé. Pierrick avait des tas de questions à lui poser mais il devait penser d’abord à la sécurité de Hans Friedrich.

« Je vais le ramener au Ministère, avait-il dit.

-Il ne vaut mieux pas, avait répliqué Firvel.

-Pourquoi ?

-Je suis sûr que le Ministère français de la Magie est un vrai nid d’espion de Malgéus. Le Département des Chasseurs n’est sûrement pas en reste.

-Qu’est-ce qui te fais dire ça ?

-D’après toi, pourquoi le dossier d’archive de Friedrich est subitement devenu plus dur à trouver quand vous avez compris pour lui ?

-Ce que je me demande, c’est comment tu sais ça ?

-Quand je te dis que le Ministère est un nid d’espion.

-Qui me dit que ce n’est pas un des tiens qui a fait ça ?

-Nous n’avons aucun intérêt à vous empêcher de sauver un ado. Nous sommes de votre côté.

-C’est pour ça que tu n’as pas prévenu tes chefs ?

-Touché. Je n’arrive pas à comprendre quels sont leurs intérêts dans cette affaire. C’est pourquoi je ne leur fait pas confiance. Je peux cacher Friedrich dans un lieu connu de moi seul. Ni Malgéus, ni le Ministère, ni mes employeurs ne le trouveront.

-Je ne te connais pas assez pour te faire confiance. J’ignore tout de toi.

-S’il n’y a que ça. Je te donne ma parole d’honneur de tout te dire. Mais pour le moment, le plus urgent est de mettre ce garçon en sécurité. »

           Pierrick avait accepté. Son sixième sens lui disait qu’il pouvait faire confiance à Firvel sur ce sujet. Ses yeux ne mentaient pas, il voulait vraiment protéger Hans Friedrich. Une question le tarabiscotait.

 

« Qu’est-ce qu’il faisait avec une arme à feu moldue ? »

Kylian Névris se posait cette question en se tenant fermement le bras à l’endroit où la balle l’avait blessé. Il connaissait les effets néfastes de ce genre d’objet et avait préféré s’enfuir que de continuer un combat où il était désavantagé. Son adversaire avait réussi à se dégager des racines au dernier moment et à plonger une fois de plus. Durant son plongeon, il avait sortit une arme de sous sa veste et l’avait pointée sur Névris. Le mangemort connaissait assez bien ce type d’arme pour savoir qu’un tir dans cette position à peu de chance d’atteindre son but. Et pourtant, cet homme avait réussi à le toucher au bras tenant sa baguette. Il avait lâché celle-ci sous la douleur brûlante de la balle pénétrant sa chair.

           Tout en courant, il avait craint que le pistolero ne tire dans son dos mais il n’avait pas l’air d’être ce genre d’homme. Quelle bande d’idiots ces idéalistes !

           Névris s’arrêta près d’un arbre. Il vérifia si personne ne le suivait. Quand il fut sûr d’être seul, il sortit de sous sa robe de sorcier une autre baguette. Vieille habitude datant du temps où il était chasseur, avoir toujours une arme de secours. Il avait d’ailleurs enseigné cette habitude aux autres mangemorts. Il pointa la baguette vers sa blessure.

« Accio, murmura t-il. »

Il eut un rictus de douleur lorsque la balle jaillit de son bras. Il la regarda quelques secondes. Comment un si petit bout de métal pouvait faire aussi mal ? Il referma la blessure à l’aide d’un autre enchantement. Malgré tout ses efforts, il gardait une marque circulaire inscrite dans la peau recouvrant son biceps. Il n’avait jamais été doué pour les sortilèges médicaux. Seule sa puissance acquis artificiellement lui permettait de se soigner convenablement. Il lui manquait la maîtrise.

           Il devait maintenant retourné auprès de Malgéus. Au moins, Hans Friedrich ne resterait pas à l’Académie…

Laisser un commentaire ?