Wizards War

Chapitre 2 : Chapitre II Petit-déjeuner

2677 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 15/05/2011 10:25

           CHAPITRE II : PETIT-DEJEUNER

 

           Ginny avait pris une douche, autant pour son bien-être personnel que pour paraître fraîche aux yeux d’une certaine personne. Elle avait brossé ses cheveux. Elle ne s’était pas maquillée, du moins pas trop, juste un peu de fond de teint et de rose sur les lèvres. Très discret. Elle n’aimait pas trop se maquiller, ça ne faisait pas parti de son caractère. Mais pour séduire cette personne, elle était prête à se faire un peu violence. Pas trop non plus, elle voulait qu’elle l’aime pour elle et non pour un rôle qu’elle jouerait.

           Dans les tunnels de la planque, Ginny croisa Remus et Tonks en pleine discussion. La jeune métamorphomage buvait la moindre de ses paroles et le regardait avec admiration. Ginny sourit à ce spectacle, attendrie. Et pourtant, Remus n’avait pas grand-chose pour plaire physiquement. Par contre, il était d’une grande intelligence et d’une gentillesse sans égal. Tout le monde l’appréciait dans la résistance. Et ça malgré son « petit » problème mensuel.

           Ce qu’il y avait de bien avec la cible de Ginny, c’est qu’elle avait ses habitudes. Ginny savait parfaitement où la trouver malgré l’heure tardive. Elle entra dans la salle et fit un rapide coup d’œil circulaire. Elle était là, seule, assise à une table avec une pile de bouquin éparpillé devant elle. Ginny sourit et s’approcha discrètement. Mais même sans ses précautions, elle était sûre qu’Hermione ne remarquerait pas sa présence, trop absorbée par son ouvrage. Ginny ne put s’empêcher de se sentir un peu jalouse.

           La rouquine s’approcha de l’oreille de la brune. Elle jeta un coup d’œil au livre qu’Hermione étudiait, le titre du chapitre aurait repoussé n’importe qui : « Etude des possibilités intrinsèques, intuitives et cognitives du corps dans le cadre d’une recherche astrale ». Comment pouvait-elle lire ça sans s’endormir ?

« Ça à l’air… intéressant, souffla doucement Ginny. »

Hermione sursauta en se retournant, la mine effrayée. Ginny rit de sa déconvenue alors que la lectrice essayait de retrouver un rythme cardio-respiratoire normal.

« Gi… Ginny ! fit-elle entre deux respirations. Tu m’as fait peur. Ne refais jamais ça s’il te plait.

-Je ne te promets rien, fit Ginny mutine. J’adore te voir rougir, même si c’est de peur. »

Hermione ne parut pas comprendre l’allusion.

« Ce qu’elle pouvait être innocente ! pensa Ginny. Tu comptes rester ici toute la nuit ? questionna-t-elle.

-Il n’est pas encore très tard, répliqua Hermione.

-Regarde ta montre.

-Ah ! Déjà ! s’exclama la brune. Effectivement, il faudrait que j’aille dormir.

-Tu n’as pas un petit creux ? demanda Ginny, pleine d’espoir. Je viens de rentrer de mission et j’ai faim. C’est toujours plus agréable d’être accompagnée que de manger seule.

-Bonne idée, accepta Hermione. »

           Hermione commença à ranger ses livres d’un coup de baguette. Les deux jeunes filles se rendirent à la cuisine et se servirent un petit encas et commencèrent à manger, côte à côte. Hermione demanda à Ginny comment c’était passé la mission.

« Encore une impasse, répondit sans détour la rouquine. Je sens que les autres perdent espoir peu à peu. Enfin, Alastor n’a jamais cru en cette mission lui. Mais Ron et Tonks prennent le même chemin que lui. Tonks ne le montre pas, mais ça se sent.

-Et toi ? questionna Hermione.

-Il m’arrive de douter. Mais je ne sais pas, j’ai comme un pressentiment. Je ressens le besoin de ne pas abandonner.

-Tu es une battante. Je trouve ça admirable chez toi. Cette façon d’être, de ne jamais abandonner.

-Ah oui ! s’éclaira Ginny. Et qu’est-ce qui te plait d’autres chez moi ?

-Pourquoi cette question ?

-Parce que moi je pourrais te citer plein de choses qui me plaisent chez toi : ton intelligence, ta faculté de concentration, tes yeux, tes cheveux ébouriffés, tes petites oreilles que j’ai bien envi de… »

Ginny s’arrêta. Elle s’était rapprochée d’Hermione durant son énumération et avait dégagé son oreille. Elle n’avait qu’une envie : en suçoter le lobe. Elle hésita, Hermione le prendrait sûrement mal. Malgré tout les sentiments de Ginny à son égard, elle n’avait encore jamais fait la moindre allusion à une éventuelle attirance pour la rousse.

           Ginny hésitait. Trop longtemps sûrement car Hermione se tourna vers elle. Leurs visages n’étaient qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Cette fois-ci, ce fut les lèvres d’Hermione qui faisaient envi à Ginny. Mais encore une fois, elle hésita trop longuement. Hermione se recula doucement. Elle eut un sourire de circonstance.

« Je suis fatiguée, dit la brune. Je vais aller me coucher. Bonne nuit.

-Bonne nuit Hermione, conclut Ginny en cachant sa déception. »

           Ginny suivit des yeux Hermione jusqu’à ce qu’elle sorte de la cuisine. Elle donna un coup de couteau à beurre rageur sur sa tartine.

« Encore une nuit de perdue. »

 

           Hermione ne se retourna pas avant d’arriver dans sa chambre. Elle s’adossa à la porte une fois refermée. Ses jambes flageolèrent sous son poids. Elle s’évertuait à retrouver un rythme cardio-respiratoire normal pour la seconde fois en moins d’une demi-heure. Et toujours à cause de la même personne. Mais si la première fois, c’était elle qui lui avait fait peur, cette fois-ci, c’était plutôt d’elle-même qu’Hermione avait eu peur. Elle avait bien senti Ginny se rapprocher. Elle avait apprécié la caresse de sa main quand elle avait dégagé une mèche de ses cheveux. Elle avait attendu. Et quand elle s’était finalement tournée vers la rousse, elle ne savait pas vraiment ce qu’elle souhaitait. Tout s’embrouillait très vite dans sa tête quand elle était seule avec Ginny.

           Le pire pour Hermione, c’était que malgré toute son intelligence, tous les livres qu’elle avait lus, elle ne trouvait aucune explication à l’état dans lequel Ginny la mettait en quelques mots.

           Elle ne perdit pas de temps en vaines réflexions ce soir. Hermione se déshabilla et se glissa dans ses draps rapidement. La fatigue lui tomba dessus d’un coup et elle s’endormit.

 

           Alastor Maugrey s’était réveillé de mauvaise humeur. Pléonasme, car il se réveillait toujours de mauvaise humeur et ça depuis des années. Tout le monde avait pris l’habitude de ne pas lui adresser la parole avant qu’il n’ait fini sa troisième tasse de thé au moins. La nouvelle de l’échec de la veille avait déjà fait le tour de tous les aurors. Mais personne ne s’amuserait à critiquer Alastor et son équipe. Primo, parce que d’autres s’étaient cassés les dents sur cette mission par le passé. Et secundo, parce que se mettre Alastor à dos n’était pas une bonne idée pour qui souhaitait vivre longtemps et en bonne santé.

           La première a osé s’asseoir à sa table et à lui adresser un bonjour matinal fut Ginny, les yeux encore embrumés de sommeil. Elle se servit une tasse de thé sous le regard noir d’Alastor. Il n’avait pas encore terminé sa deuxième tasse. Mais remarquant autre chose dans le regard de sa jeune élève, il se força à ravaler la réflexion qu’il souhaitait lui lancer et en lança une autre, tout aussi déplaisante pour la jeune fille.

« Tu as encore dormi seule ? »

Ginny fusilla Alastor du regard. Elle était la seule à oser le faire. Ce qui expliquait en partie le respect dont elle jouissait au sein des aurors.

« Ce que j’en dis moi, fit aussi innocemment que possible Alastor.

-Tu peux garder tes réflexions matinales pour toi, répliqua-t-elle. Oui, j’ai dormi seule. Et alors, toi aussi ?

-Oui, mais moi je ne cherche pas à séduire une fanatique des livres.

-Merci de remuer le couteau dans la plaie, vieux débris cassé. »

           Tout le réfectoire retint son souffle. A moins d’être suicidaire, personne n’oserait jamais parler de cette façon à l’un des meilleurs aurors. Les deux yeux d’Alastor fixaient la jeune fille qui ne cillait pas. De longues secondes passèrent. Puis, le visage d’Alastor se déforma, il souriait d’un air hargneux.

« Toujours aussi indomptable Ginny, fit-il.

-C’est toi qui m’a appris à ne jamais montrer de faiblesse, répliqua Ginny. »

L’ambiance lourde qui s’était installé s’envola. Plusieurs soupirs se firent entendre de la part des spectateurs. Beaucoup avaient craint de devoir s’enfuir en courant pour ne pas se prendre un maléfice perdu.

           Ron et Luna, main dans la main, arrivèrent à ce moment. Ils s’installèrent à côté d’Alastor et Ginny sans rien savoir de l’échange précédent. Alastor se contenta de saluer poliment le couple et prit congé.

« Je dois aller voir Mondingus, informa-t-il. Il aura peut-être des infos pour repérer Potter. »

Ron et Ginny regardèrent sortir leur mentor. Aucun des deux n’était dupe, il croyait autant en les infos de Mondingus qu’aux vampires végétariens.

« Mondingus n’a fait que nous envoyer sur des fausses pistes depuis le début, se plaignit Ron.

-Il y avait quand même des traces de passages sur certaines, fit remarquer Ginny.

-Tu parles ! Ça peut tout aussi bien être des squatteurs moldus.

-Tu as raison. Parlons d’autre chose, on ne va quand même pas se gâcher le petit-déjeuner. On ne vous a pas vu hier soir, vous vous êtes fait une petite soirée romantique ?

-On n’a juste passé du temps ensemble, dit Ron légèrement rougissant.

-Luna ? demanda Ginny, sachant très bien que sa meilleure amie ne lui cacherait rien.

-On n’a pas beaucoup dormi, dit la blonde comme si elle parlait du temps qu’il fait. Ton frère était insatiable mais toujours doux, romantique et un peu maladroit comme je l’aime.

-C’est mignon, soupira Ginny. Ne rougis pas comme ça Ron ! Au moins, toi, ta nuit a été à la hauteur de tes espérances.

-Toujours rien avec Hermione ? interrogea Luna en tartinant une biscotte avec de la marmelade.

-Non, mais je ne compte pas abandonner. Je suis totalement folle d’elle.

-Tu sais que Dean espère toujours que tu te remettes avec lui, dit Ron qui avait repris son teint habituel.

-Il est lourd, souffla la rousse. A chaque fois que je le croise, il essaye de jouer la carte de ce qu’on a vécu ensemble. Tiens, la dernière fois, il m’a rappelée que je prenais tellement de plaisir avec lui qu’il devait à chaque fois lancer un sortilège d’insonorisation pour ne pas alerter les voisins. »

           Luna parut s’imaginer la scène. Ron manqua de s’étouffer avec sa tartine.

« Quoi ? s’écria-t-il. Tu veux dire que tu as couché avec lui ?

-Bah oui, répondit simplement Ginny. C’est lui qui m’a dépucelée.

-Mais… tu avais quel âge ?

-Quinze ans pourquoi ? Oh ça va Ron ! Tu ne vas pas me faire une scène parce que j’ai couché avec Dean lorsqu’il était mon petit-ami !

-Mais tu n’avais que quinze ans !

-Et alors ? Nous sommes en guerre je te rappelle. On ne sait pas quand on peut mourir alors autant profiter de la vie.

-C’est pas une excuse pour coucher avec quelqu’un aussi jeune !

-Si je me souviens bien, interrompit Luna sans élever le ton. J’avais aussi quinze ans quand on a fait l’amour pour la première fois toi et moi, Ron. »

Ginny étouffa un éclat de rire. Ron rougit de nouveau. Visiblement, il ne savait plus où se mettre.

« Euh… tu es sûre ma chérie ? demanda-t-il timidement.

-Ah non, j’ai fait une petite erreur de calcul, dit Luna, rendant le sourire à Ron. Mon anniversaire était deux mois plus tard donc j’avais encore quatorze ans. »

Cette fois-ci, Ginny ne parvint pas à se retenir devant la mine déconfite de son frère et explosa de rire. Ron fusilla sa sœur du regard.

« Oh Ron ! Détend-toi, c’est rien, fit-elle les larmes aux yeux. Imagine qu’elle dise que tu n’étais pas son premier. »

Ron se tourna vers sa petite amie qui continuait à prendre son petit-déjeuner comme si de rien n’était. Elle le remarqua et lui sourit tendrement.

« Ne t’en fais pas, tu as été le premier et tu es le seul, rassura-t-elle. »

           Ginny riait encore quand elle quittait le réfectoire. Ron était toujours aussi rouge. On ne pouvait plus faire la différence entre ses cheveux flamboyants et sa peau.

« T’étais pas obligé de lui dire ça, réprimanda-t-il sans parvenir à y mettre le ton.

-Je ne sais pas mentir, tu le sais bien, répondit tout naturellement Luna. »

Oui, elle ne savait pas mentir et disait toujours les vérités, même celles qui dérangent. Mais cela faisait parti de son charme. Ron préféra se concentrer sur son repas.

           Hermione entra à son tour. Elle s’assit près du couple qui la salua. Elle remarqua la rougeur du visage de Ron mais préféra commencer la discussion sur un autre sujet.

« J’ai cru entendre Ginny rire, dit-elle.

-Ah ! Tu reconnais le rire de Ginny alors, fit remarquer Luna.

-Euh… souffla Hermione essayant de se rattraper. Je voulais dire que… ça avait l’air d’être son rire.

-C’était bien elle, confirma Ron. Tu l’as ratée de peu. Tu voulais la voir ?

-Non, nia la brune en rosissant légèrement. Enfin, juste pour lui dire bonjour. C’est tout. »

Ron et Luna échangèrent un regard. Si Luna était observatrice naturellement, Ron avait été entrainé à reconnaître les petits signes trahissant l’état d’esprit des personnes qu’il croisait. En clair : Hermione ne pouvait cacher son penchant pour Ginny.

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