L'Ankou

Chapitre 13 : Epilogue : Oriane

1076 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/06/2012 09:33

           EPILOGUE : ORIANE

 

           Le soleil brillait toujours sur Sainte-Emmanuelle. Oriane, charmante jeune fille de seize ans se rendit sur le port. Elle aimait voir les bateaux y entrer. Cela faisait deux mois maintenant. Deux mois que son ami, John MacHingson et toute sa famille avait disparu. Leur maison avait été trouvée vide et la porte fracturée. Personne ne savait ce qui était arrivé à des gens aussi charmant que les MacHingson. Les hypothèses allaient bon train. Mais aucune ne semblait réaliste.

           Depuis, Oriane continuait de venir sur le port, espérant qu’un bateau apporterait des nouvelles ou même, les ramènerait. Mais rien. Ni personne. Elle commençait à désespérer.

« Tu as toujours aimé le port, fit une voix. »

Le cœur d’Oriane manqua tout une série de battements. Elle se retourna et découvrit le visage rayonnant de John. Elle oublia toute convenance et se jeta dans ses bras. Ils restèrent silencieux et enlacés durant un long moment. Puis il lui prit la main et l’emmena.

           John emmena Oriane hors de la ville. Oriane parut se réveiller enfin et bombarda le jeune homme de questions.

« Où étais-tu passé ? Où sont tes parents et ta sœur ? Que c’est-il passé ?

-C’est une longue et incroyable histoire, sourit John. Mais je vais te la raconter. »

Et tout en marchant, John lui raconta tout depuis le début. Oriane fut horrifiée d’apprendre que les parents de John et Morgane étaient morts et qu’ils avaient été emmenés sur un bateau pirate. Par la suite, Oriane resta silencieuse, trop abasourdie par tout ce que lui disait John sur sa famille et sur les raisons de cette attaque par Tatiana Gorluna et le Cauchemar. Elle buvait ses paroles, essayant de se représenter les scènes qu’il lui décrivait.

           « Tu as dû avoir peur, fit-elle.

-Oui, tout le long, acquiesça-t-il. Mais au début, j’avais peur des pirates. A la fin, je n’avais plus peur que de perdre Morgane ou de me faire tuer. Je me suis fait des amis et j’ai découvert la vérité sur ma famille. Nous avons perdu nos parents. Mais notre famille ne se limitait pas à eux. Et j’ai un nouveau foyer. »

John désigna du doigt le bateau noir et blanc au mouillage dans la crique jusqu’à laquelle il avait mené Oriane durant son récit. Une barque attendait sur la plage avec quelques personnes autour. Parmi elle, Oriane reconnut Morgane qui vint tout de suite à sa rencontre.

« Bonjour Oriane, fit la fillette.

-Bonjour Morgane. John vient de tout me raconter. Je suis désolée.

-Faut pas. On n’y peut rien. Et ça pourrait être pire. Viens, je vais te présenter notre oncle et nos amis. Voici le capitaine Gaël Morbrez.

-Heureux de vous rencontrer Oriane, fit Gaël.

-Bon… bonjour. »

Oriane était visiblement pas très rassurée de se retrouver entourée de pirates. Morgane lui présenta Natalia, Akiko, Helmut, Justin et Yoann.

           Au bout d’un moment, John reprit la main d’Oriane et la tira à l’écart. La jeune fille planta son regard inquiet dans celui de John.

« L’équipage de l’Ankou, c’est notre famille maintenant, dit-il en souriant timidement. Je suis fils de pirates. C’est dans mon sang. Je suis venu te dire que je ne restais pas à Sainte-Emmanuelle. Tout simplement. Je me suis découvert une autre vie.

-Et moi dans tout ça ? fit Oriane, des larmes perlant à ses yeux.

-Je ne t’obligerais jamais à rien. Mais si tu veux, tu peux venir. Ce n’est pas une vie facile. Il y a des joies et des peines, comme partout. On risque nos vies. Mais tout cela à un but.

-Lequel ?

-Je l’ignore encore. Mais je veux le découvrir. Ça prendra sûrement des années mais un jour, je commanderais l’Ankou.

-Et tu me proposes de venir avec toi ? demanda Oriane.

-Oui.

-Et si je refuse ?

-Tu es libre. »

           Oriane regarda l’Ankou quelques secondes et les pirates avec qui Morgane semblait si à l’aise, souriante et heureuse. John aussi avait l’aire heureux sur ce bateau. Elle ne pouvait pas lui demander de rester sur cette île. Mais…

« Ce n’est pas ma vie, dit-elle. Je n’aurais pas ma place à bord de ce bateau. Je suis désolée John. Je veux rester ici. C’est ici que je veux vivre et mourir.

-Je comprends, acquiesça John. Alors c’est maintenant qu’on se dit adieu.

-J’en ais l’impression. »

John se pencha sur Oriane pour l’embrasser. Puis il retourna auprès de sa famille. Ils poussèrent la barque à l’eau et remontèrent à bord de l’Ankou. Oriane regarda le bateau lever l’ancre et quitter la crique. Elle tomba en sanglots.

           John n’avait pas quitté Oriane des yeux. Il l’avait vue s’effondrer de peine. Son cœur s’était serré. Il lui aurait suffit de transplané pour la rejoindre. Mais il avait fait son choix. Gaël le rejoignit alors qu’il regardait Sainte-Emmanuelle s’éloigner sur l’horizon.

« Tu ne regrettes rien ? demanda le capitaine.

-Non, répondit John. C’est ma vie, mon héritage. Je suis chez moi ici.

-Alors au travail moussaillon.

-A vos ordres capitaine, acquiesça John en s’élançant dans les vergues. »

           En le voyant ainsi, Gaël ne put s’empêcher d’avoir une pensé pour Soizic et William.

« Vous pouvez être fiers de lui. »

 

FIN

 

A suivre dans :

Les Secrets de l’Ankou

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