Ariana Potter, Second Cycle : Dans la Lumière de la Guerre

Chapitre 80 : Epilogue

Chapitre final

3976 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 06/08/2021 06:20

ÉPILOGUE


La disparition de l’Arche et de Kraros désorganisa les légions. Ces dernières étaient assujetties à sa volonté. Bien que demeurant dangereuses, les combats qui suivirent furent plus simples pour les défenseurs du système solaire. Les Dæmons restants ne pouvaient asseoir leur contrôle que sur un nombre limité de troupes. Et beaucoup ne possédaient pas un sens tactique aussi aiguë que leur maître disparu.

Il faudrait des années encore pour débarrasser Mars de tout danger. Tout comme la reconquête des alentours de la Ceinture, de Jupiter et Saturne se ferait au prix de nombreux combats.

Les généraux n’avaient pas compris. Pourquoi une armée si bien organisée et démontrant une bonne connaissance de la stratégie était-elle d’un coup devenu un morcellement de troupes plus petites sans aucune coordination ? Certaines escouades, privées de tout contrôle, en étaient revenues à l’état sauvage.

L’Ankou mit quelques semaines à revenir jusqu’à la Terre. Il avait fait un arrêt à l’Entréyou pour réparation. Ils en profitèrent pour soigner les blessés les plus graves et y faire une fête de tous les diables. Mais tous souhaitaient rentrer auprès des leurs.

Quand le vaisseau noir atteignit la périphérie terrestre, il fut escorté par d’autres de divers pays. Ceux-ci l’accueillirent avec des tirs de fusées colorées et des signaux multicolores. Des centaines de transmissions les remerciaient et les félicitaient pour le coup fatal porté aux Dæmons.

— Il est probable que la plupart ne savent même pas ce que nous avons réellement fait, sourit Julia.

L’aînée des Chaldo s’était remise. La disparition de Tony l’avait attristé. Elle n’avait jamais voulu qu’il en arrive à une telle extrémité, mais elle respectait le choix de son frère et était fière de ses actes. Elle conservait près d’elle l’épée familiale, prête à la rendre à qui de droit.

Ariana observait les illuminations d’un air distrait. Elle était pressée de rentrer et de revoir sa famille, de câliner sa fille. Alex n’était jamais très loin d’elle. Un sourire léger s’était installé sur ses lèvres lorsque l’éclat bleu de la Terre était apparu, et ne l’avait pas quitté depuis. Malgré tout, il lui semblait que ces dernières heures avant de retrouver sa planète natale et ses proches étaient plus longues que les jours précédant l’assaut sur l’Arche.

Rozenn, voyant que les vaisseaux des forces armées terriennes arboraient fièrement leurs couleurs, donna l’ordre de monter le Jolly Roger. Le drapeau noir claqua au sommet de l’Ankou quand celui-ci pénétra dans l’atmosphère.

Des avions de chasse prirent le relais des croiseurs. Ils guidèrent l’Ankou jusqu’à une base militaire où il put se poser.

Ce fut alors les minutes et les secondes qui parurent passer au ralenti pour Ariana. Alors qu’elle attendait avec ses amis de pouvoir débarquer, elle entendit Alex et Rozenn discuter à côté d’elle :

— Qu’est-ce que toi et ton équipage allez faire maintenant ? demanda le Corbeau.

— Même si l’Arche est détruite, il reste quelques Dæmons dans le système, répondit la pirate. Nous allons porter assistance aux forces coalisées contre eux.

— Et après ?

Rozenn garda le silence quelques secondes avant de répondre à la question.

— Je ne sais pas. Cette guerre contre les Dæmons était la raison d’être de l’Ankou et le but ultime de son équipage depuis des siècles. Ceux qui voudront, pourront débarquer, mais cela risque de poser problème…

— Pourquoi ? demanda Ariana.

— Certains des membres d’équipage ont eu une vie avant de se retrouver parmi nous. Il y en a qui ont réussi à garder une existence « administrative », mais la plupart ont soit été portés disparus soit déclarés morts. S’ils veulent retourner à leurs vies d’avant, il faudra régler ça.

— Je pense que l’ONS pourra faire quelque chose.

— Ariana a raison, j’en parlerai au Patron, ajouta Alex. Ça ne devrait pas être compliqué, il y a eu des précédents.

— Et il y a d’autres cas encore, continua Rozenn. Ceux qui sont nés à bord et n’ont connu que cette vie, parfois depuis des générations. Nous autres Morbrez en sommes la meilleure démonstration. Nous n’avons aucun pays, et même si on nous offrait une nationalité, laquelle prendre ? Nous ne sommes attachés à aucun.

— Ah oui… souffla Ariana. Là, c’est un autre problème.

— Malheureusement, ils n’ont pas créé la citoyenneté humaine pour le moment, ou solaire, finit Alex.

L’activité de l’homme d’équipage s’affairant à déployer la passerelle de débarquement attira l’attention d’Ariana qui ne suivit pas le reste de l’échange.

Elle capta juste une bribe de conversation entre Nayu, Zoé et Kat. Les deux jeunes mariées se demandaient où faire un voyage de noces. Ce à quoi Kat ajouta qu’il faudrait en passer par un mariage officiel avant.

— Et bien, on partira en vacances, on officialise et on repart en voyage de noces ! s’exclama Zoé générant quelques rires.

Et enfin, l’écoutille s’ouvrit, se fondant dans la paroi. La lumière du soleil apparut. Il semblait à Ariana que cela faisait des mois qu’elle ne l’avait pas vue. Calmement malgré la fébrilité qu’elle ressentait, elle descendit du vaisseau avec ses amis. Elle entendit Rozenn donner ses dernières instructions à son frère avant de suivre le groupe, mais ne chercha pas à les comprendre. Elle tenait fermement la main d’Alex dans la sienne.

— Calme-toi, lui susurra-t-il à l’oreille. Ça y est tu vas revoir ta famille. Eux aussi, je suis sûr, sont aussi impatients que toi.

La jeune femme ne répondit que par un sourire alors qu’ils posaient le pied sur le tarmac.

Des membres d’équipage de l’Ankou s’affairaient autour du vaisseau avec des militaires terriens pour les opérations de mise en parking du vaisseau.

Mais ce que vit Ariana, oubliant tout le reste, c’était le groupe de personnes venu les accueillir. Elle y reconnut tout de suite sa famille, son père discutant avec Sébastien Chaldo et sa mère retenant à grande peine Sarah par la main, aidée par Heather. Elle devait se faire violence pour ne pas courir vers eux.

Sarah parvint à se dégager de sa grand-mère et se mit à courir vers Ariana. Alex desserra sa main pour permettre à sa compagne d’aller à la rencontre de sa fille. Tombant à genoux, Ariana serra fort la fillette contre elle. Cette dernière pleurait les plus belles larmes qui soient, des larmes de joie.

— Je suis rentrée ma chérie, dit doucement Ariana.

— Bienvenu maman.

Elles restèrent longtemps enlacées. Quand enfin elles relâchèrent leur étreinte, Ariana vit à quel point sa fille avait grandi durant ces mois loin d’elle. Malgré les larmes qui lui faisaient de grandes traces sur les joues, Sarah souriait, heureuse de retrouver sa mère.

— Tu ne partiras plus maintenant, hein ? dit-elle avec espoir.

Ariana ne répondit pas. Elle ignorait si elle repartirait ou non. La guerre n’était pas terminée, même si elle en prenait le chemin. Elle demanderait, au moins quelques mois, à rester au quartier général ou du moins sur Terre pour des petites missions sans danger. Elle savait que le Patron comprendrait son choix.

Quand Ariana se releva, ce fut au tour d’Heather de la prendre dans ses bras.

— Bon retour à la maison ! dit-elle. Tu aurais pu me le dire ce que tu faisais vraiment dans la vie ! Tu sais que je garde toujours les secrets.

— Désolé, je n’avais pas le choix.

— C’est pas grave, maintenant tu vas pouvoir tout me raconter !

Puis ses parents se joignirent à eux. Justin restait en retrait et finalement, Ariana se tourna vers lui :

— Bonjour Justin.

— Bonjour.

— J’ai appris que tu t’étais battu au côté des Chaldo, et que tu y avais été blessé.

— J’ai fait ce que j’ai pu. Sans William, je serais mort.

— Et sans oncle Justin, William aussi serait mort, ajouta Sarah.

— C’est vrai ? sourit-elle à sa fille.

— Il a empêché un géant et un monstre de l’attaquer. Je n’ai pas vu, je les ai entendus raconter.

— Tu ne t’en souviens pas, mais je t’ai fait une promesse il y a des mois de ça, continua Ariana. Celle de te rendre la mémoire, car tu avais découvert ce que je faisais. Nous n’avons pas eu d’autre choix, trop dépendait du secret.

— Ah… D’accord… Je pense que cela peut attendre qu’on soit plus tranquille. Et peut-être aussi de voir un sorcier qui maîtrise totalement ce genre de sort. Je n’ai pas envie de finir en légume !

— Oui, il vaut mieux !

Tout en continuant à discuter avec sa famille, Sarah toujours collée à elle, Ariana suivit le reste du groupe qui avait continué, préférant les laisser se retrouver. Elle vit Alex et Julia s’avancer vers les Chaldo présents. Outre leurs parents, le doyen Cicéron était également là, donnant le bras à William.

Julia donna l’épée des Chaldo à Alex. Ce dernier, la tenant posée dans ses mains, la tendit à aïeul.

— Nous avons perdu Anthony, annonça-t-il. Il s’est battu jusqu’au bout et a sacrifié sa vie pour la réussite de notre mission.

— Cette épée t’appartient, dit Cicéron. Je sais que tu ne t’en serviras pas. Je te laisse donc le soin de la remettre à qui de droit.

Alex se tourna vers son cousin et lui tendit l’épée.

— William, tu es le Corbeau, cette épée te revient. Porte-la avec humilité, car elle est le symbole de notre Devoir et de l’Honneur de tous les Corbeaux et Chaldo avant nous.

William se saisit de l’épée et la rangea. Il acquiesça les paroles d’Alex et se contenta de dire qu’il était heureux qu’ils soient revenus.

— Alex, je crois que le Patron nous attend, dit Ariana en arrivant à sa hauteur.

— Allons lui rendre compte, on pourra continuer les retrouvailles sereinement après, accorda-t-il.

Tous les agents IS et les chefs des groupes UA de la DE s’avancèrent vers le Patron. Ce dernier était accompagné d’Erius Sornas équipé d’une combinaison le protégeant du soleil. Derrière eux se tenaient main dans la main Irael et Christianus. Et non loin se trouvait une délégation composée d’Abbadona, Lucifel, Satan et Hermoni pour les Atlantes, Tirya et Farlandis pour les Eldars, Assya Sornas et Anton VanKarus pour les Vampires, la secrétaire générale de l’ONS et le président-sorcier de la CIMS pour les Humains.

Ariana ne parvint pas à convaincre Sarah de lui lâcher la main et accompagna Alex avec la fillette collée à son flanc. Elle s’en excusa auprès de son chef qui hocha la tête pour signifier que ça n’avait aucune importance.

— Dire que vous avez fait du bon travail serait trop peu, dit-il. Ce que vous avez fait permet de voir la fin de cette guerre se profiler et la fin de notre monde s’éloigner.

— J’ai vu le projet des Dæmons, dit Alex. Il y avait de l’idée, mais le côté esclavage et tas de cendres me semblait un peu too much.

— Quoiqu’il en soit, les armées enchaînent les victoires. Sur Terre, ce sera fini dans les prochains jours et ce n’est qu’une question de semaines pour Mars. La zone de la Ceinture et au-delà risque de prendre un peu plus de temps. Mais pour vous, la seule mission que je vous confie c’est de prendre des vacances et de retrouver vos proches. Ce sera dans le deuil, je le sais malheureusement.

— Tony n’aimerait pas qu’on se lamente. Nous allons lui rendre hommage, ainsi qu’aux autres qui sont tombés. Et après, nous profiterons de la vie. Jusqu’à la prochaine mission… En attendant, je souhaiterais vous parler de l’Ankou et de son équipage.

— Je m’en doute, et je ne suis pas le seul à vouloir en parler.

Le reste de la journée fut une succession de rencontres, souvent moins chaleureuses que le comité d’accueil. Tous furent débriefés. Pas seulement par le Patron, des ambassadeurs de l’ONS y participèrent, certains bienveillants, d’autres cachant à peine les vues politiques de leurs pays.

La question de l’Ankou fut bien sûr la plus épineuse. Comment justifier l’existence d’un vaisseau d’une telle puissance n’appartenant à aucune nation ? L’ambassadeur américain émit l’idée qu’il soit attribué à un pays, ce que refusa tout net Rozenn Morbrez et les autres ambassadeurs ayant deviné que les États-Unis souhaitaient le récupérer.

— Nous ne souhaitons pas devenir tributaires d’une nation ou d’une autre, exposa la capitaine. Aucun d’entre vous n’aura l’Ankou. Il a été créé dans un but : sauvegarder ce monde dans la guerre qui l’oppose aux Dæmons. Elle n’est pour le moment pas terminée et nous continuerons donc à combattre. Je veux simplement préparer l’après. En particulier pour ce qui est des membres de mon équipage qui souhaiteraient débarquer. Certains sont apatrides ou inexistants, d’autres seulement portés disparus ou considérés comme morts par vos administrations.

— Vos pirates veulent devenir ou redevenir des citoyens ? demanda le Patron.

— Il faudra leur demander personnellement, au cas par cas. Je ne peux parler pour chacun d’eux. Si je suis là, c’est pour m’assurer que ça se passera pour le mieux pour eux.

— Je peux vous assurer que ce sera le cas. Je m’en occuperai moi-même. Je pense qu’après ce que votre équipage a fait pour tous les êtres vivants de ce système, c’est la moindre des choses, n’est-ce pas messieurs et mesdames ?

— Oui, c’est vrai, acquiesça l’ambassadrice européenne. J’offre l’asile et la citoyenneté européenne au nom de mon gouvernement à votre équipage. Pour ceux qui le souhaitent.

— L’UNIM s’y engage aussi, après tout, notre planète serait entièrement ravagée sans votre intervention, ajouta le représentant de Mars.

Au final, les principaux ambassadeurs s’engagèrent à donner une citoyenneté à ceux qui le souhaitaient. Hector Guillou se tourna une dernière fois vers Rozenn Morbrez.

— Pardonnez si je pose une question trop personnelle capitaine. Vous n’avez eu de cesse de parler de vos hommes et femmes d’équipage. Mais je ne vous ai pas entendu demander la moindre chose pour vous. Souhaitez-vous devenir citoyenne d’une de nos nations ?

— Non, je ne le souhaite pas. J’ai attendu toute ma vie – comme mes ancêtres avant moi – que vienne cette guerre, car c’est le but de l’existence même de l’Ankou. Pour ainsi dire, c’est devenu le but de l’existence des Morbrez. J’ignore ce que décidera mon frère, il est libre de ses choix. Personnellement, j’ai regardé ce monde depuis l’espace durant toute ma vie. Je ne m’y sentirais pas à ma place. Je suis heureuse d’avoir participé à sa sauvegarde, et comme je vous l’ai dit : la guerre n’est pas terminée. Lorsque ce sera le cas, je prendrai mon vaisseau et je quitterai le système solaire. J’irai au-delà de ses limites, plus loin que tout être humain avant moi. J’ignore si d’autres de mes hommes m’accompagneront. Si je dois partir seule, alors je le ferai. Ils auront fait leur devoir plus que n’importe qui. Ma place est dans l’espace, et maintenant que mon rôle touche à sa fin, je vais l’explorer.

— Si vous changez d’avis, il vous suffit de demander capitaine, dit le Patron. Et je pense que nos agences scientifiques aimeraient mettre au point un moyen de communication pour recueillir des données de votre futur voyage.

Rozenn présenta les propositions des états membres de l’ONS à son équipage. Certains émirent le souhait de revenir à leur vie d’avant, d’autres, n’ayant jamais existé, acceptaient cette vie normale qu’on leur offrait. Mais tous refusèrent de quitter l’Ankou tant que la guerre faisait rage. Les procédures furent lancées, mais les demandeurs avaient repris leur poste et le vaisseau pirate était reparti après quelques semaines de relâche vers les zones de combat.

 

Durant les mois qui suivirent, Ariana, Alex et les autres agents de la DE de la mission Arche furent mis au repos, ne travaillant qu’au quartier général ou du moins, sur Terre. Si cela convenait à l’agent Potter, qui ainsi profitait de sa fille et de son compagnon, celui-ci montra vite des signes de lassitude qu’elle ne pouvait ignorer.

— Sarah est couchée, dit Ariana un soir.

Elle s’assit contre Alex. Un ange passa.

— Je sais que tu veux retourner au combat.

— Je me disais bien que je ne pourrais te le cacher, fit Alex.

— Cette vie t’ennuie ?

— Non, absolument pas. C’est juste qu’il y a un ennemi à combattre. J’ai un goût d’inachevé. J’ai l’impression de devoir encore me battre, d’avoir un rôle à jouer.

Ariana ferma les yeux, sentant des larmes poindre.

— Alors tu dois y aller, finit-elle par dire. Je vois bien que tu ne pourras jamais être pleinement toi si tu n’y vas pas.

— Et toi ?

— Je t’attendrais, je ne veux plus laisser Sarah. Et quand tu reviendras, ton devoir accompli, je sais que tu resteras près de moi. C’est tout ce que je veux.

Ce soir-là, ils firent une dernière fois l’amour avec passion. Dès le lendemain, Alex repartit pour Mars d’où il rejoindrait l’Ankou.

Pendant son absence, Ariana continua de travailler et de s’occuper de sa fille. Ses amis et sa famille l’entouraient. Elle aidait Irael et Christianus à organiser leur mariage. La jeune ange lui avait demandé d’être son témoin. Elle espérait qu’Alex serait de retour pour la cérémonie. Il avait déjà raté celle qui officialisait l’union de Nayu et Zoé.

Les nouvelles du front étaient plutôt bonnes. Les dernières poches de résistance dæmonne sur Mars furent réduites et la reconquête de la Ceinture était en bonne voie.

Presque un an après le départ d’Alex, le jour du mariage arriva. Il était toujours absent. Malgré la liesse de l’évènement, Ariana soupirait. Il lui manquait.

— Il va revenir, dit Mei-Lin.

— Hein ?

— Alex, il va revenir, la guerre touche à sa fin.

— Je sais, c’est ce qu’il y a de bien à travailler à la DE, je suis au courant de tout !

Ariana l’aida à s’asseoir. La Chinoise avait maintenant un ventre bien rond. L’accouchement était prévu pour le mois suivant. Joshua était au petit soin pour elle et lui amena un verre d’eau.

— Tu as besoin d’autre chose ? demanda-t-il.

— Juste que tu restes là, sourit-elle.

Ariana les laissa roucouler ensemble.

— Maman ! Maman !

Sarah courait vers elle en criant.

— Qu’est-ce qu’il y a, ma chérie ? demanda Ariana.

— Irael t’appelle, elle a besoin de toi.

Suivant sa fille, elle rejoignit son amie qui finissait de se préparer en compagnie de sa mère. La future mariée était magnifique dans sa robe d’une blancheur pure. Ses parents avaient fait le voyage depuis Mars pour assister à l’évènement.

Seule Jariel avait décliné l’invitation. Il vivait reclus quelque part, dégoûté que ses convictions n’aient pas eu d’écho chez ses congénères.

— Tu as besoin de moi ? questionna Ariana.

— En fait non, sourit l’ange. Je voulais juste que tu viennes.

— Pourquoi ?

— J’ai une surprise pour toi.

— Laquelle ?

— Plutôt lequel, fit une voix dans son dos.

Le cœur de la jeune femme s’emballa à cette voix. Avant même qu’elle ne se retourne, un sourire béat se dessina sur ses lèvres. Elle découvrit Alex lui souriant tendrement. Elle n’en croyait pas ses yeux.

— Mais… depuis quand ? balbutia-t-elle haletante.

— Hier, répondit-il.

Il y avait sûrement beaucoup de choses à dire sur ces mois de séparation. Pour le moment, ils se contentèrent de s’enlacer en s’embrassant tendrement.

Ariana devina à ses gestes et ses mots murmurés du bout des lèvres qu’il ne partirait plus.

 

— Ça y est, je ne perçois plus de menace des Seigneurs de l’Oubli, décréta une femme. L’Ankou s’éloigne déjà vers d’autres horizons. Monsieur Guillou n’aura plus besoin que je l’appelle.

— Tu en es triste ? demanda un homme.

— Je l’aimais bien.

— Es-tu sûre de toi, Chan ? Tu l’as déjà été une fois et finalement, il a fallu le rappeler.

— Oui Hermès, cette fois c’est sûr. Néféri va en être déçu, je sais.

— Elle aime se battre, mais elle n’aime pas la guerre.

— Et maintenant, on attend la prochaine menace. J’espère qu’elle viendra le plus tard possible. Pour le moment, je ne perçois rien. Si une nouvelle approche, elle est au-delà de ma limite.

— Alors profitons de redécouvrir ce monde unifié sereinement. Cela fait des siècles que nous attendions ça.

— En espérant que l’Histoire ne se répète pas dans quelques siècles… Avec une nouvelle séparation…

— Certes, mais je suis confiant.

— Tu l’as toujours été. Parfois un peu trop.

— Viens, rejoignons Néféri.


FIN

 

À une époque où violence et raffinement se côtoyaient, où baguettes et épées se croisaient, et alors que leur monde allait changer pour se terrer dans le Secret, deux hommes se battirent pour protéger ce qui devait l’être. Deux vies liées à jamais pour donner naissance à ceux qui protègent sans rien demander en échange.

Prochainement :

Les Premiers Chasseurs


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