HP et l'attrait des ténèbres
Pour la seconde fois, j'ouvre difficilement les yeux. La lumière m'aveugle et me brûle les pupilles.
Je cligne des yeux plusieurs fois et tente de me redresser un peu plus.
Comme une réponse à mes prières, j'entends quelqu'un chuchoter un sort : les rideaux de l'infirmerie se ferment et je peux enfin ouvrir les yeux sans risque. Assis sur le bord de mon lit, Sirius me regarde, et je sursaute presque face à cette proximité.
- Bienvenue parmi nous casse-cou ! me chuchote-t-il.
Je tente de lui rendre un sourire, qui visiblement, n'a pas l'effet escompté : Pompresh, à ma gauche, fronce les sourcils et me demande si j'ai une quelconque douleur. Je lui fais doucement signe que non. Sirius pose sa main sur la mienne. Ses yeux humides commencent à me faire paniquer :
- Que s'est-il passé Sirius ? Je lui demande, soudainement affolé
- Rien, Rien – me répond-t-il, tout va bien. Il y a quelques personnes qui souhaitent te voir - me souffle-t-il, tout en caressant brièvement mes cheveux.
Des bruits de pas se font entendre et je regarde en direction de la porte tandis que Sirius se remet sur ses jambes. J'aperçois alors, à la suite, Dumbledore, Snape, Hermione, Ron, Molly Weasley, Fred..
Mon coeur a un raté : tout le monde semble vivant. Comment ?
Je me redresse rapidement et, assez vite pour que Pompresh ne puisse pas m'en empêcher, je me met sur mes pieds et me dirige vers le groupe.
Des ''Harry'' résonnent dans toute la pièce. Des rires, des pleurs aussi.
Hermione plonge dans mes bras et je vacille presque sous le coup. Je la berce tendrement, en fermant les yeux. Hermione. J'ai le droit d'y penser. Elle est vivante.
Des raclements de gorge amusés nous sortent de notre transe. Snape semble s'amuser de notre gêne momentanée. Je souris. Dumbledore prend la parole :
- Tu as réussi Harry. Voldemort est bel et bien vaincu, et ce définitivement.
Je réclame peu à peu plus de détails et chacun prend une place sur les lits de l'infirmerie, au grand désespoir de Pompresh.
- Comment est-ce possible Monsieur le Directeur ? - Je demande – Perdere n'a pas fonctionné. Je ne comprends pas.
- Rien n'est sûr à ce sujet Harry. Mais bien évidemment, nous en reparlerons.
Je hoche la tête en signe d'assentissement. Le visage du directeur est jovial mais ses yeux le trahissent : il semble que les discussions à venir seront nombreuses.
Sur ces pensées sombres, je demande, à personne en particulier, en un chuchotement :
- Les morts ?
Le silence tombe dans la petite salle surpeuplée. Sirius baisse les yeux sur ses mains, qu'il tord nerveusement. Snape semble tout à coup très intéressé par la petite table de nuit à côté du lit.
La tension ne redescend pas et je commence à regretter ma curiosité.
Molly, soudain, se lève, bafouille des excuses et quitte l'infirmerie, aussitôt suivie par Ron, qui court presque pour la rattraper. Dumbledore, d'un ton las et empli de fatigue annonce alors:
- Les pertes ont été nombreuses Harry. Bien trop nombreuses. Mr Weasley, tout comme Bill et Georges ont perdu la vie. Rémus est dans un état grave, il est toujours à sainte Mangouste. Beaucoup d'aurors ont également laissé la vie dans cette bataille, je le crains. Nos forces étaient très minces à la fin du combat. L'Ordre a perdu également de nombreux membres, Maugrey, Keagsley et Dedalus ne sont plus. Certains élèves de septième année qui s'étaient unis à nos forces ont également péris. Les pertes sont … innombrables.
Sans dire un mot, j'encaisse. J'encaisse les noms de ces gens que j'ai connu, aimé. J'encaisse aussi la mort de ces gens que je ne connais pas mais qui se sont tous battus pour notre cause.
Je baisse la tête. Hermione serre ma main moite et brise le silence qui s'était installé une seconde fois :
- Harry. Les pertes sont très importantes, oui. Mais c'est fini. Tu as vaincu Voldemort. Tous ces gens se sont battus pour que tu puisses le faire. Et tu l'as fait. Ils en seraient heureux.
Blême, je lâche doucement sa main et me tourne vers Sirius et lui chuchote :
- Je t'en prie Sirius, un verre de Scotch.