HP et l'attrait des ténèbres

Je suis de nouveau dans ma cellule. Je n'ai même pas essayé de m'en offusquer, après l'incident de la veille. Severus a renforcé les protections avec des sorts de magie ancienne. Mais je sais qu'il me fait confiance pour ne pas sortir de nouveau. Je crois que je n'ai de toute façon même plus la force d'essayer de partir. Et puis partir pour quoi ? Je ne peux pas mourir, pas plus que je ne peux vivre. Sirius m'a proposé de le rejoindre au salon. J'ai refusé : je ne m'en sentais pas le courage. La porte close et les murs de pierre de ma cellule, étrangement, semblent m'apaiser. Et finalement, ce sont eux qui m'ont rejoint. Ils se sont assis chacun d'un côté de la pièce, le dos plaqué contre le mur. Nous sommes restés longtemps ainsi, dans la pénombre et dans le calme. J'aurais voulu que cet instant de répit ne cesse jamais.

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Après plus d'une heure passée dans la cellule, la discussion s'était finalement doucement engagée entre les trois hommes.

-Harry, tu es toi-même depuis deux jours, c'est déjà.. – tenta Sirius

-Je le sens Sirius, il est là – le coupa à voix basse le jeune homme – je le sais. C'est juste qu'il se terre depuis que Severus a… depuis la dernière fois – finit-il, dans un murmure.

Sirius détourna les yeux à l'évocation de cette journée, et Severus plongea son regard dans celui du jeune homme.

Il n'avait rien raconté de ce qu'il avait vu dans l'esprit de Harry ce jour là. Il avait parlé à Sirius de la présence de l'esprit de Tom, pas de la contenance des souvenirs du garçon. Premièrement parce qu'il s'avait que Potter ne l'aurait jamais pardonné s'il l'avait fait, mais aussi parce que lorsqu'il regardait l'animagus, Snape ne pouvait s'empêcher de penser que cet homme portait déjà beaucoup trop de culpabilité en lui. Savoir que son filleul avait été battu toute son enfance parce qu'il n'avait pas été capable de le prendre sous son aile n'arrangerait en rien la situation.

Severus savait que Potter avait raison. Tout n'était pas encore terminé, la marque des ténèbres qui imprégnait encore son bras de cette encre noire et épaisse attestait de cela. Mais il n'en parla pas, car même si Sirius était désormais au courant de cet état de fait, et que Severus se doutait que Potter l'avait deviné, il avait tacitement été conclu entre eux trois que le sujet de la marque ne serait pas abordé.

-Potter a raison – lança-t-il alors – Il n'est pas mort. Mais cela ne saurait tarder.

En effet, il semblait à Severus que le jour où il avait lancé le sort de légilimens, c'est bien Potter qui l'avait expulsé de son esprit, au moment même où Snape était en train d'assister à la scène où il l'avait giflé. Un sentiment désagréable s'empara alors du professeur de potions à ce souvenir, un sentiment de honte, et l'acide pointe de regret qui émergea en lui le dérangea profondément. Il regrettait son geste, d'autant plus qu'à ce moment là, il avait s'agit de Potter, et pas de son alter, pas de Tom. Il chassa ces contrariantes pensées de son esprit, et reprit :

-Je pense même qu'il est inutile de continuer la potion. Elle a atteint son but – à ces mots, une pointe de fierté lui pinça le cœur, mais il se retint de l'afficher– il faut attendre désormais.

Un instant de flottement s'installa dans la cellule à ces mots. Attendre. Ils ne faisaient que ça. Attendre, encore et encore.

-Tu pourrais venir avec nous demain – lança alors Sirius, dans un murmure, comme s'il s'attendait à ce que le calme de cet instant ne se brise en éclats.

Mais le garçon hocha simplement la tête.

-Tu es sur que tu en as envie ? – demanda Severus, peu certain qu'amener Harry à une cérémonie funèbre soit une excellente idée.

Potter releva alors la tête et planta son regard dans celui de Snape. Un frisson traversa l'homme en noir.