Ethan Clark et l'ombre du corbeau
CHAPITRE 1 : LA BAGUETTE
Il faisait chaud. Très chaud. Trop chaud pour un matin d'été. Des perles de sueur coulaient sur le visage endormi d'Ethan Clark. Il avait eu beaucoup de mal à s'endormir, surement à cause de la chaleur, mais surtout à cause de l'excitation. C'était un jour tellement spécial. En effet, la veille, le jeune garçon de 11 ans avait enfin reçu sa lettre d'admission au collège Poudlard. Et même s'il savait qu'il était inscrit depuis sa tendre enfance à l'école de sorcellerie, il n'avait pas arrêté de paniquer durant tout l'été. C'était donc avec un énorme soulagement qu'aujourd'hui, il allait faire les boutiques sur le chemin de Traverse avec ses parents.
- Ethan ! Réveille-toi mon coeur. Il est déjà tard, cria sa mère, en bas de l'escalier.
Le jeune garçon regarda l'heure sur la vieille horloge de sa chambre. Il était à peine 9 heures du matin. Il grommela donc en guise de réponse.
- N'oublie pas qu'on doit aller faire les courses pour tes affaires d'école, mon chéri.
Ethan ouvrit un oeil. Il avait presque oublié. Il se dressa d'un bond, s'habilla à la va-vite avec des habits moldus et sortit en trombe de sa chambre. Il dévala les escaliers, prit la lettre qu'il avait reçue la veille et se dressa devant sa mère.
- Je suis prêt ! On y va ? dit-il d'une voix impatiente.
- Euh... Il faudrait peut-être d'abord que tu manges un bout. Et aussi que tu prennes une bonne douche. Tu es tout transpirant. Et ne parlons surtout pas de l'odeur. Je sais que tu es pressé mais ne néglige quand même pas ton apparence. C'est un jour spécial et je veux que tu sois présentable quand on ira dans les magasins.
L'air boudeur, le jeune sorcier remonta, alla chercher des vêtements propres dans sa penderie et se dirigea d'un pas lent vers la salle de bain. Il enleva son t-shirt. C'est vrai qu'il avait grand besoin d'une douche. Il se déshabilla entièrement puis se regarda dans le miroir. Il ressemblait principalement à son père. Tout comme lui, Ethan avait un visage ovale des plus basiques, le même nez fin et des yeux en amande d'un brun très foncé. Néanmoins, il possédait les cheveux de sa mère. De beaux cheveux épais, coupés court, bruns clairs et qu'il relevait souvent d'une mèche. Il était d'une taille moyenne pour son âge mais très maigre. Non pas qu'il soit mal nourri, au contraire. Il se regarda une dernière fois puis il alla prendre sa douche.
Il en ressortit frais et le visage souriant. Il se brossa vite les dents - de toute façon il ne comptait pas manger - se peigna comme il faut puis retourna en bas. Il embrassa sa mère en guise de bonjour mais son regard s'arrêta sur une chaise vide et un petit déjeuner à moitié mangé.
- Où est papa ? soupira Ethan.
Sa mère le regarda d'un air triste, souria en coin puis prit la tête de son fils entre ses mains. Elle était vraiment belle. Son visage, parsemé de taches de rousseur, paraissait tout le temps joyeux. Ses yeux étaient d'un bleu profond et donnaient l'envie de se plonger dedans. Heureusement qu'elle était là. En effet, M. Clark avait un travail très important au Ministère de la Magie et était donc souvent absent. Ethan n'avait que sa mère pour s'occuper de lui et cela le rendait très triste. Il aimait son père mais lui en voulait également pour son manque de présence à la maison.
- Il a reçu un hibou et a dû vite partir, dit-elle en lâchant le visage de son fils. Il reviendra surement tard au soir, quand tu dormiras.
- D'accord, dit-il d'une voix maussade. Bref, on y va ? J'ai tellement hâte !
- Tu ne manges pas avant ?
- Nope, pas faim. Allez, tous en voiture ! cria-t-il, en se dirigeant vers la porte d'entrée. Je veux enfin avoir ma baguette.
- Tu ne pourras quand même pas l'utiliser, ricana-t-elle.
Il grogna.
- Au fait. Pourquoi on y va en voiture ? On pourrait très bien utiliser la cheminée, non ?
- Pour une fois, j'ai envie de faire comme les moldus. Ma mère en était une, tu sais ?
- Je sais, tu me l'as au moins répété une vingtaine de fois, dit-il ironiquement, levant les yeux au ciel.
Ils rirent tous les deux, sortirent de la maison puis rentrèrent dans la voiture. Pendant tout le trajet, ils ne parlèrent que très peu. Ethan était partagé entre l'excitation et le stress. Après tout, il allait pour la première fois découvrir le monde magique. Toute son enfance, il avait presque vécu comme un moldu. Bien sûr, ses parents lui apprirent le nécessaire sur la magie mais il n'avait jamais été dans des lieux tels que Le Chemin de Traverse, Pré-au-lard et n'avait jamais visité Poudlard, le collège où il allait faire toutes ses études. Il n'avait même jamais été à la Coupe du Monde de Quidditch. Pourtant, il adorait ce sport ! Il y jouait quelques fois quand il était petit, avec son père. Mais ses parents n'avaient jamais eu le temps d'y aller. Et de toute façon, ils n'aimaient pas ça. Ils avaient été tous les deux à Serdaigle, du temps où ils étaient à Poudlard et n'avaient jamais porté grand intérêt pour le sport. Ethan s'était juré qu'une fois qu'il aurait des amis sorciers, il irait, avec ou sans ses parents, à la Coupe du Monde.
Perdu dans ses pensées, il n'avait pas remarqué qu'ils étaient arrivés dans le centre de Londres. Le trajet n'avait pas duré plus de dix minutes étant donné qu'ils habitaient non loin de là mais il lui avait paru beaucoup plus long. Sa mère se gara dans un parking puis ils durent marcher un petit peu pour atteindre Charing Cross Road. Ethan marchait d'un bon pas, laissant sa mère derrière, mais devait ralentir et s'arrêter à plusieurs reprises car il n'avait aucune idée d'où ils allaient. Ils passèrent une librairie et le jeune garçon comprit tout de suite. Ils rentrèrent dans le fameux bar : " Le Chaudron Baveur ". Tout en ce lieu montrait qu'il n'appartenait pas au monde des moldus. La décoration était très vieillotte et les gens étaient vêtus de robes et de capes ainsi que de chapeaux.
- Wao, c'est incroyable. Et si un moldu rentre là-dedans ? Il se doutera de quelque chose, s'étonna Ethan.
- Un moldu ne resterait pas plus de deux minutes ici, tu peux me croire, sourit sa mère. Allez suis-moi.
Ils se dirigèrent vers une porte au fond du bar et Ethan remarqua que tout le monde les dévisageait. Peut-être qu'ils croyaient qu'Ethan et sa mère étaient des moldus. Le jeune garçon regarda une dernière fois l'étrange barman qui louchait avant de sortir du pub et d'arriver dans une petite cour fermée. Sa mère sortit sa baguette de sa poche et tapota une brique. Ethan s'apprêtait à rigoler, ne comprenant pas le geste de sa mère mais fut énormément étonné lorsqu'un portail se forma, dévoilant un passage vers le Chemin de Traverse.
- C'est magique ! s'écria Ethan.
- Bien vu mon fils, tu es un génie, rigola sa mère.
- Tu es méchante, dit-il en fronçant les sourcils. Bon, on commence par quoi ?
- A toi de me le dire, c'est toi qui as la liste.
Ethan prit la lettre du collège dans sa poche et l'ouvrit. Il en sortit la liste de fournitures indispensables aux premières années et entreprit sa lecture.
- Alors, alors ! Uniforme : Liste des vêtements dont les élèves de première année devront obligatoirement être équipés : Trois robes de travail noires, modèle normal. Un chapeau pointu noir. Une paire de gants protecteurs. Une cape d'hiver, noire avec attaches d'argent. Chaque vêtement devra porter une étiquette indiquant le nom de l'élève.
Le jeune garçon fronça les sourcils, se rendant compte du côté rébarbatif de cette liste.
- Jusqu'ici rien de bien intéressant, continua-t-il. Ensuite... Livres et manuels : Chaque élève devra se procurer un exemplaire des ouvrages suivants : Le Livre des sorts et enchantements niveau un, de Miranda Fauconnette. Trop la classe ! Histoire de la magie, de Bathilda Tourdesac. Magie théorique, de Adalbert Lasornette. Manuel de métamorphose à l'usage des débutants, de Emeric G. Changé. Mille herbes et champignons magiques, de Phyllida Augirolle. Blablabla, qu'est-ce quil y en a des livres... Oh ! Vie et habitat des animaux fantastiques, de Norbert Dragonneau. Je suis impatient d'en apprendre plus sur les créatures de notre monde. Il paraît qu'il y en a tellement en danger d'extinction !
Il regarda sa mère avec un air émerveillé qui se contenta de lui sourire. Il reprit donc sa lecture avec un débit de parole plus élevé, pressé d'en finir.
Fournitures : une baguette magique, un chaudron modèle standard en étain taille deux, une boîte de fioles en verre ou cristal, un télescope, une balance en cuivre. Les élèves peuvent également emporter un hibou OU un chat OU un crapaud.
Ethan prit une grande inspiration, essoufflé d'avoir parlé si vite.
- C'est drôle quand même. Il paraît qu'en plus de cent ans, ils n'ont toujours pas changé la liste. C'est toujours la même, remarqua-t-elle. Enfin bref. Moi, je vais me charger de tous tes vêtements. Pendant ce temps-là, va chercher ton animal de compagnie. Je sais que c'est important un peu de compagnie autre que les élèves à Poudlard. Ton père voulait que tu prennes un hibou mais je te laisse le choix de prendre ce que tu désires. Evite quand même le crapaud s'il-te-plait. On se retrouvera ensuite pour tes manuels et ta baguette. En ce qui concerne les fournitures, j'ai tout ce qu'il faut à la maison.
- Et le balai ? sourit-t-il.
- Lis la dernière phrase de la liste, dit-elle avec un encore plus grand sourire.
- Il est rappelé aux parents que les élèves de première année ne sont pas autorisés à posséder leur propre balai, chuchota-t-il, en boudant.
- Bien ! A tout à l'heure, mon coeur.
Ils se séparèrent donc. Mrs Clark se dirigea vers la boutique qui s'occupe des vêtements de sorciers tandis qu'Ethan alla vers la Ménagerie Magique, qui s'occupe d'animaux en tout genre. Les rues du Chemin de Traverse étaient bondées et le jeune garçon n'arrêtait pas de se faire bousculer. Il se sentait très mal à l'aise avec sa tenue de moldu, étant donné que tout le monde portait des capes et des chapeaux de toutes sortes de couleurs différentes. Il ne mit pas très longtemps à trouver le magasin mais s'arrêta quand même devant la boutique de balais magiques et autres fournitures en rapport au Quidditch. Se disant qu'il avait un peu de temps, il contempla la vitrine pendant un moment. Trois balais se démarquaient des autres. Un Nimbus 2500, un autre Nimbus, 2700 cette fois, plus rapide que le précédent, mais surtout un Spectre de Lumière, le balai dont tout le monde parlait en ce moment. Les yeux d'Ethan s'arrêtèrent sur un panneau de publicité.
Après le succès de notre dernier balai, l'Eclair de Feu (resté le meilleur du marché en plus de cent ans), la compagnie Ellerby et Spudmore vous présentent le Spectre de Lumière ! Il réalisera vos rêves les plus fous ! Avec une accélération de 0 à 280 km/h en 10 secondes, vous aurez bien intérêt à vous accrocher ! Il possède un sortilège de freinage qui ne vous laissera jamais tomber et vous pourrez même choisir l'option de vos freins intégrés : automatiques ou à reconnaissance vocale (déconseillés aux non professionels). Comme son nom l'indique, vous serez plus rapide que la lumière et aussi invisible qu'un spectre grâce à votre vitesse maximale de 280 km/h ! Son magnifique manche blanc en bouleau et ses branches de noisetier assure la rapidité et la flexibilité du balai ainsi qu'un confort jamais vu à ce jour ! Mais n'oublions surtout pas les magnifiques cale-pieds en métal gobelin qui ont fait le succès de L'Eclair de Feu à l'époque et qui, cette fois-ci dorés, ajouteront une touche lumineuse et élégante à votre balai de course !
Ethan était sans voix, bouche bée. Jamais il n'avait vu une chose aussi merveilleuse que celle-ci. Le balai était d'une splendeur incroyable et donnait envie de sauter dessus et s'envoler avec sur-le-champ. Le jeune garçon se voyait déjà dessus à parcourir les airs. Mais en voyant le prix, Ethan redescendit bien vite sur terre. Jamais il ne pourrait se payer une telle chose, non pas qu'il soit pauvre mais il doutait que ses parents aient une telle quantité de Gallions à Gringotts. Déçu mais rêveur, il se dirigea vers la Ménagerie Magique. Arrivé à la porte d'entrée, une femme sortit de la boutique et Ethan sentit une horrible odeur en provenance de celle-ci. Il hésita un moment à entrer puis prit son courage à deux mains et pénétra dans le magasin. Il y avait des bruits de tous côtés. Des huhulements, des miaulements et des croassements. Et il y avait cette puanteur. Toute sa vie, il allait s'en souvenir. Il alla vers le comptoir et sonna à une petite clochette. Une vieille dame approcha vers lui, sortant d'un recoin de la pièce.
- Bonjour. Que voulez-vous mon bon garçon ? dit-elle d'une voix tremblotante.
- Je suis à la recherche d'un animal de compagnie pour ma première année à Poudlard, dit-il très calmement, masquant son envie de vomir à cause de l'odeur insoutenable.
- Je me doute bien, sinon vous ne seriez pas ici, sourit-t-elle. Je voulais dire, quel genre d'animal vous plairait ?
- Ah oui, d'accord. Donc en fait, j'aimerais beaucoup avoir un chat.
- Très bien ! Suivez-moi.
Ethan la suivit vers le fond de la boutique où se tenaient de nombreuses cages. Elle pointa cinq d'entre elles.
- Nous avons des chats roux, des chats de gouttières, des noirs, des blancs. Et des chats siamois bien sûr.
Le jeune garçon les regarda tous mais n'arrivait pas à faire son choix. En fait, il hésitait beaucoup entre le chat noir et le chat blanc. Ils étaient tous les deux très beaux. C'est alors que derrière la cage du blanc, il remarqua un petit chaton gris.
- Et celui-là ? dit-il en le pointant du doigt.
- Il n'est pas à vendre. C'est un bâtard. Un accouplement imprévu, dit-elle tristement. On ne sait pas quoi en faire.
- Il est magnifique ! s'émerveilla-t-il. Je peux vous l'acheter ?
- Ca me ferait mal au coeur de vous vendre un chat comme cela. Je vous l'ai dit, c'est un bâtard, il est impur.
- Et alors ? Je l'adore. Et puis, dans la vie aussi il y a des sang-mêlé, cela n'a rien de mal.
- Vous êtes un sorcier bizarre, dit-elle, le fixant avec ses deux gros yeux globuleux. Mais soit, je vais vous le vendre à moitié prix alors. Ca fera donc 5 gallions jeune homme.
Elle sortit le chaton de la cage et l'amena jusqu'au comptoir. Ethan sortit l'argent de sa poche et le donna à la vieille femme. Elle prit une petite cage de transport sur le côté et mit le petit chat à l'intérieur puis la tendit à Ethan. Elle lui dit au revoir, il fit de même puis il sortit enfin de la boutique et respira le bon air frais de l'extérieur. Il regarda l'heure sur sa montre et se rendit compte qu'il avait peut-être un peu trainé pour faire ses courses. C'est donc d'un bon pas qu'il rejoignit la boutique Fleury & Bott. Sa mère l'attendait devant la vitrine du magasin.
- Dis donc, tu es lent. J'ai eu le temps d'acheter tes vêtements et tes livres d'école, dit-elle d'un ton réprobateur, sans faire attention à l'achat de son fils. Viens, dépêche-toi, on va aller acheter ta baguette.
Ethan la suivit sans dire un mot. Il était tellement excité de recevoir sa baguette ! Ils marchaient rapidement et le jeune garçon sentait ses pieds devenir douloureux. Néanmoins, il ne ralentit pas, toujours derrière sa mère. Au bout d'un moment, ils arrivèrent à destination et entrèrent dans un magasin appelé Ollivander. Encore une fois, la décoration était plutôt vieillotte mais cette fois-ci, il faisait plus sombre et plus sale que dans les autres lieux qu'ils avaient visités. La pièce n'était constituée que de vieilles étagères qui montaient jusqu'au plafond et dans lesquelles étaient rangées des petites boîtes. Il n'y avait aucun signe d'une quelconque personne. Ethan alla s'asseoir sur une chaise, fatigué, tandis que sa mère marchait dans la pièce à la recherche de quelqu'un. Mrs Clark éternua. Une fois, deux fois, trois fois. Elle était en effet allergique à la poussière. Et la boutique en était remplie. Elle se moucha, attendit un petit peu puis éternua à nouveau.
- Chéri, désolé mais je vais devoir sortir, dit-elle d'une voix de canard. Je vais faire un tour en attendant que tu achètes ta baguette. Tiens, je te donne 30 Gallions. Comme ça tu auras de quoi acheter des bonbons en plus.
- Okey maman, rendez-vous devant la boutique dans une demi-heure.
Elle lui donna l'argent puis sortit rapidement du magasin. Ethan entreprit de caresser son chaton à travers la cage et celui-ci, content, répondit en le mordillant. Ensuite, le jeune garçon, impatient de recevoir sa baguette, se leva et se dirigea vers le comptoir. Il n'y avait aucune sonnette ni quoi que ce soit d'autre pour appeler le vendeur donc Ethan entreprit de crier après. Personne ne vint. Il attendit comme ça une dizaine de minutes se baladant et criant dans la pièce jusqu'à ce qu'un homme, plutôt jeune, avec des cheveux longs, sorte d'une autre pièce de la boutique, l'air complètement endormi, trainant les pieds et se frottant les yeux.
- Bonjour monsieur, dit Ethan, hésitant.
L'homme aux cheveux longs sursauta et leva les yeux vers son client. Il avait un barbe de quelques jours et des yeux rouges cernés. Il se dirigea vers Ethan, lui tint les épaules et le secoua.
- Excuse-moi, jeune homme ! Je m'étais endormi derrière et je ne vous avais pas entendu. Bienvenue chez Ollivander ! Fabricants de baguettes magiques depuis 382 avant J-C. Vous êtes à la recherche de votre baguette, je suppose ?
- Exactement, répondit Ethan, perturbé par l'étrange vendeur.
- Bien, j'arrive, je vais vous chercher quelques baguettes, dit l'homme, en partant vers l'arrière de la boutique.
- Alors comme ça, votre famille vend des baguettes depuis tout ce temps ? s'interrogea Ethan. C'est vraiment impressionnant.
- En effet ! Enfin... ma famille d'adoption. Garrick Ollivander, le gérant de cette boutique il y a plus de cent ans, avait perdu sa femme et son enfant je ne sais pas trop comment et a donc adopté mon grand-père pour avoir un successeur. Depuis, on est des Ollivander ! Mon père est mort il y a pas longtemps, donc j'ai repris le magasin. Mais ne t'en fais pas, j'ai fait beaucoup d'études et je m'y connais très bien en baguette.
- Je n'en doute pas, dit Ethan, mal à l'aise.
Ollivander lui apporta la première baguette. Le jeune garçon la prit en main mais rien ne se passa. Le vendeur lui reprit donc des mains et lui en tendit une seconde. Même échec. Au bout de cinq autres, Ollivander s'assit sur la chaise, prêt du chaton qui s'était endormi, et réfléchit. Puis, il se leva d'un bond, marmonnant des paroles inaudibles, l'air frustré. Il sortit de la pièce par une petite porte et s'absenta quelques minutes. On entendait des bruits de fracas et des petits cris de douleur qui s'échappaient de la pièce puis il sortit enfin avec une boîte normale mais qu'il tenait avec grand soin.
- Peut-être, peut-être. Ce serait étonnant mais peut-être, marmonna-t-il, en ouvrant la boîte.
Il lui tendit la baguette et Ethan ressentit une chaleur dans tout son corps. C'était quelque chose de très puissant, de très spécial. Il garda la baguette un moment en main puis leva la tête, tout souriant. Il remarqua alors que le vendeur le regardait bouche bée. Il lui prit la baguette et la remit dans sa boîte. Il se rendit vers le comptoir, s'assit sur la chaise de derrière puis écrivit des notes dans un petit journal. On aurait dit qu'il avait oublié la présence d'Ethan.
- Monsieur ? dit timidement le jeune garçon.
- Oh oui, excuse-moi, répondit Ollivander en relevant la tête. Mon garçon, tu as beaucoup de chance. Cette baguette est surement celle la plus rare de ma collection. Elle était rangée dans une pièce spéciale avec d'autres baguettes, qu'on ne pensait pas vendre.
Il marqua un arrêt.
- Qu'est-ce-qu'elle a de si spécial, monsieur ?
- Bois d'orme, 32.75 cm, rigide mais pas trop, très bonne prise en main. Voilà les propriétés de ta baguette. Mais...
Il marqua un autre arrêt.
- Mais ? demanda Ethan, lassé.
- Ce qui fait sa particularité, mis à part son magnifique bois, est son coeur ! Tu sais peut-être qu'on met généralement dans une baguette un nerf de coeur de dragon, un crin de licorne ou bien une plume de phénix. Il y a d'autres ingrédients bien sûr. Mais celui de ta baguette est... incroyable. Elle contient... une plume de la tête d'un Basilic mâle, répondit le vendeur d'un air mystérieux.
- Un quoi ? interrogea Ethan.
- Un Basilic, mon garçon ! Le Roi des serpents, voyons. Tu n'en as jamais entendu parler ? Il peut mesurer jusqu'à 15 mètres, possède un venin meurtrier et on peut mourir en croisant simplement son regard. Les espèces mâles ont de petites plumes écarlates sur le haut de tête. Le Basilic est très dangereux. En posséder un est donc interdit par le Ministère de la Magie. C'est pourquoi il n'en a pas existé beaucoup. Seulement deux sont connus à ce jour. Et selon la légende, cette baguette possède la plume du premier Basilic. Celui de Herpo l'Infâme. Il a vécu plus de 900 ans. Et sous les ordres d'un de mes ancêtres, un aventurier a du lui arracher la plume alors que le Basilic était vivant. S'il avait été mort, ça n'aurait pas fonctionné. Il l'a ensuite vendu et ce sacré Ollivander a créé la baguette. Elle doit être très puissante, très dangereuse. Fais-y très attention car si elle tombait entre de mauvaises mains...
Ethan était choqué mais aussi très heureux. La baguette était très belle et lui donnait un sentiment de sécurité. De plus, elle se révélait être spéciale. Il avait beaucoup de chance pour une fois.
- Bien sûr, comme elle est rare, elle coutera malheureusement plus cher.
- Je n'ai que 30 Gallions sur moi, répondit Ethan, machinalement.
- Vendu, s'exclama Ollivander !
Il lui donna l'argent juste au moment où Mrs Clark arriva devant la boutique. Il regarda l'heure sur sa montre. Plus de 45 minutes s'étaient passées du moment où sa mère avait quitté l'endroit jusqu'à ce qu'elle revienne. Il sortit de la boutique, n'oubliant pas son adorable chat gris et remerciant le vendeur puis entreprit le voyage du retour vers la voiture avec sa mère. Il était presque midi et il avait très faim. Cette journée avait été vraiment très bonne et il avait très hâte d'être à Poudlard, le 1er septembre. Il ne restait qu'une semaine après tout. Sur le chemin du retour, il présenta le chaton à sa mère et commença à lui raconter l'histoire de la baguette. Elle fut d'abord inquiète puis ne put s'empêcher d'être heureuse en voyant son fils épanoui. Une fois rentrés, ils mangèrent un bon gros dîner pour fêter ça puis Ethan passa le reste de la journée à supplier sa mère de lui acheter un Spectre de Lumière. Celle-ci refusa bien évidemment. A la fin de la journée, le jeune garçon s'endormit, épuisé, n'entendant pas son père rentrer très tard et se glisser dans sa chambre pour lui souhaiter une bonne nuit.
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