Ne m'appelle pas Potter !

Chapitre 2 : Une sortie en famille

2840 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 02:14

Aujourd'hui on est au parc avec papa, maman et Dudley. Je suis content car c'est très rare qu'on aille se promener tous ensemble, maman préfère quand on reste à jouer dans le jardin, elle dit que là, au moins on est en sécurité. Je ne vois pas ce qui pourrait nous menacer de toute façon ! En tout cas je compte bien m'amuser, avec Dudley on a décidé d'aller sur le terrain de jeu :

« Harry dépêche-toi ! Je veux faire du toboggan !

-J'arrive ! »

Je cours pour le rejoindre, mon grand frère est plus rapide et plus fort que moi, il dit que c'est pour pouvoir me protéger, mais moi je voudrais bien être aussi grand que lui. A la place, je suis tout maigre. Maman dit que c'est normal vu que je n'ai que 4ans, elle dit que j'ai le temps de devenir un grand garçon musclé, j’espère qu'elle a raison !

Dudley est déjà sur la plate-forme en face du toboggan. Il se dispute la place avec un autre garçon. Je monte le rejoindre et essai de le calmer, je n'aime pas quand il crie. Mais la dispute continue, je jette un œil vers maman et papa mais ils n'ont rien remarqués. Alors que j'ouvre la bouche afin de crier pour les prévenir, je reçois un coup de coude dans le dos, je suis tout au bord de la plate-forme.

 

Je me sens tomber, je suis trop petit pour attraper une barre avant de basculer, j'ai très peur. J'aperçois Dudley qui me regarde avec horreur la bouche grande ouverte, je crois qu'il crie mon prénom, je ferme les yeux en me sentant atterrir brutalement sur le sol, tout deviens noir...

 

 

Pétunia était heureuse. Elle était assise sur un banc avec Vernon et elle regardait ses enfants se diriger vers le terrain de jeu. Elle bascula sa tête en arrière et ferma les yeux, laissant le soleil inonder son visage.

 La journée était chaude, l'été s'était en effet prolongé très longtemps cette année et un temps automnal commençait à peine à s'installer. Les arbres du parc se paraient quand même de couleurs orangées, brunes et écarlates. On était le 31 octobre, ils avaient décidé de se rendre au parc pour fêter une journée particulière, celle où, trois ans plus tôt, Harry était entré dans leur vie. Les enfants n'en savaient rien bien sûr, ils étaient juste heureux de sortir un peu de la maison.

Mais elle, elle se souvenait avec émotion de la première vision qu'elle avait eu de celui qui allait devenir son fils cadet. Tout n'avait pas été simple, mais le bonheur que leur procurait ce petit garçon valait tous les sacrifices du monde. Ils évitaient de trop sortir, par peur que quelqu'un ne s'en prenne à Harry, ils avaient tellement peu d'informations sur ce qui pouvait le menacer qu’ils préféraient ne pas prendre de risques. De même, ils avaient préféré le faire passer pour un enfant qu'ils auraient adopté, plutôt que de dire la vérité, c'est à dire qu'il était leur neveu, et que ses parents étaient morts. Pétunia craignait en effet qu'on entende parler de son lien avec Lily, et donc qu'on comprenne que Harry était le fils des Potter. Ainsi, grâce aux relations de Vernon ils avaient pu créer un faux certificat d'adoption et avaient inventé une histoire comme quoi ils n'étaient pas sûrs de pouvoir avoir des enfants, et donc qu'ils avaient décidé d'adopter un bébé juste avant qu'ils ne se rendent compte que Pétunia était enceinte de Dudley, et qu'ils n'avaient pas eu le cœur d'annuler l'adoption. Contre toutes attentes les gens ne posaient pas trop de questions. Il n'y avait que Marge, la sœur de Vernon, qui leur avait posé problème, ils lui avaient présenté Harry quelques mois après l’adoption :

 

« Qu’est-ce que c’est que ça ? avait-elle dit, en regardant le bébé avec dégout.

-Marge, c’est Harry ! Le bébé dont nous t’avons parlé, nous l’avons adopté, tu le sais bien. Avait répondu Vernon.

-Oui je le sais ! Et je me demande encore comment vous avez pu faire ça ! Vous ne savez pas, peut-être est-ce le fils d’un délinquant, d’un criminel, ou alors peut-être qu’il est malformé, ou atteint d’une maladie génétique dont on ne vous a pas informé. Regardez-le, c’est un avorton, je parie qu’il ne passera pas l’hiver. Avait-elle ajouté avec un air dégouté. Je ne comprends pas comment tu as pu accepter cette situation sans protester Vernon, j’aurais cru que tu avais plus de bon sens que ça.

-N’exagérez pas belle-sœur, je vous en prie ! Etait intervenue Pétunia, indignée par ces propos agressifs. Cet enfant est en parfaite santé. Et vous savez bien pourquoi nous avons décidé d’adopter, je n’étais pas sure de pouvoir avoir un enfant et…

-Justement ! L’avais coupée Marge. Tout ça c’est de votre faute, je suis sure que c’était votre idée et à cause de vous mon pauvre frère se retrouve avec deux enfants à charge.

-D’ailleurs Marge. Etait intervenu Vernon, avant que la discussion ne dégénère. Et si nous allions voir Dudley, il a beaucoup grandi depuis la dernière fois que tu l’as vu tu sais.

-Bonne idée, au moins cet enfant est vraiment de la famille ! »

 

Depuis ce jour-là ils voyaient la sœur de Vernon moins souvent qu’avant, et à chaque fois qu’elle venait elle ignorait le pauvre Harry, qui ne comprenait pas ce qu’il avait fait de mal.

 

En fait, Marge n’avait pas tellement tort sur un point. Vernon avait été, dans les premiers temps, plus que réticent à garder l’enfant. Il avait cédé le premier soir car il était encore somnolent d’avoir été tiré de son sommeil, et parce qu’il voyait bien que sa femme était ébranlée par la mort de sa sœur. Mais les jours et semaines suivantes il avait beaucoup regretté sa décision.

Déjà, le petit pleurait énormément les premiers temps, dérangeant leur sommeil et celui de Dudley. C’était compréhensif  vu la situation dans laquelle il se trouvait : dans un lieu inconnu, avec des inconnus, ne voyant plus ses parents… Mais cela mettait les nerfs de Vernon à vif. Il avait décidé de laisser sa femme s’en occuper seule, pensant qu’elle se découragerait. Mais Pétunia n’avait pas abandonné. Elle avait pris la décision de garder Harry, elle l’assumerait ! Tous les soirs elle venait lui chanter une berceuse ou lui conter une histoire dans l’ancienne chambre d’amis, qui était maintenant celle de l’enfant. Elle restait jusqu’à ce qu’il tombe de sommeil.

C’était l’occasion pour elle de réfléchir à sa décision, mais aussi à la mort de sa sœur. Elle y pensa beaucoup durant ces soirées passées aux côtés de son neveu. Elle réalisa qu’elle en voulait toujours à Lily, elle ne pensait pas pouvoir lui pardonner de l’avoir abandonnée pour aller dans sa fichue école de sorciers, et d’avoir ajouté à la famille une branche peu fréquentable, aux yeux de Pétunia qui craignait toujours un scandale. Qui sait si quelqu’un faisait un jour le lien entre les Dursley et les Potter ! Elle savait que cela ne plairait pas du tout à Vernon. Mais ce n’était pas une raisons pour qu’elle abandonne l’idée d’élever le fils de sa sœur.

 

Petit à petit Harry s’habitua à sa nouvelle famille et il cessa de pleurer. C’était en somme un enfant plutôt calme et obéissant, au contraire de Dudley qui faisait tourner en bourrique ses parents. Les deux petits eurent besoin d’un temps d’adaptation, puis ils devinrent les meilleurs amis du monde, inventant des jeux à longueur de journée.

 

Mais Vernon n’arrivait toujours pas à l’accepter. Il faisait souvent des câlins et des bisous à Dudley, il lui arrivait de lui raconter des histoires quand il avait le temps, de l’emmener se promener au parc… Mais c’était toujours Pétunia qui s’occupait de Harry. C’était à peine si il acceptait de lui donner à manger.

En fait, le côté magique de l’enfant le répugnait, voir lui faisait peur. La cicatrice en forme d’éclair sur le front du bébé lui rappelait constamment qu’il appartenait à un autre monde. Il ne savait pas à quoi elle correspondait mais il se doutait qu’elle était liée à ceux qu’il appelait les dégénérés, ou les fous. Et quand il pensait que les pouvoirs de Harry commenceraient surement bientôt à se développer, cela l’effrayait.  

Pourtant un soir, il fut bien obliger de faire face à ses responsabilités par rapport à l’enfant. Harry et Dudley avaient environ deux ans. Pétunia devait diner avec des amies. C’était une chose rare et Vernon ne voulait pas l’empêcher de sortir sous prétexte qu’il ne voulait pas s’occuper de Harry. Il donna à manger aux enfants puis il les mit au lit en commençant par Dudley. Ensuite il s’occupa de l’autre, ainsi qu’il l’appelait souvent. Mais alors qu’il allait quitter la chambre de Harry, le petit se mit debout sur son lit et dit, de son langage de petit enfant :

« ‘Stoire, ‘il te plait ! »

Vernon comprit qu’il lui demandait de lui lire une histoire il hésita puis fit mine de quitter la chambre. Les yeux de l’enfant se remplirent alors de larmes et il commença à renifler. Vernon, excédé, céda car il ne voulait pas avoir à supporter des pleurs toutes la soirée. Il prit donc un livre au hasard dans la bibliothèque de la chambre, s’assit sur le fauteuil et commença à lire. C’était l’histoire du Vilain petit Canard. Il débuta avec un ton monocorde, mais petit à petit il se prit en quelque sorte au jeu et mit le ton. Quand il eut fini il se leva et se dirigea vers la porte de la chambre. C’est alors que Harry dit d’une voix ensommeillée :

« ‘Erci, Papa ».

Vernon se figea. Il savait que Harry appelait Pétunia « Maman » et, même si cela ne lui plaisait pas, il avait laissé faire car il comprenait que cela fasse  plaisir à sa femme. Mais il n’aurait jamais pensé qu’Harry puisse l’appeler Papa ! Il se rapprocha du berceau et contempla l’enfant déjà endormi. Il sentit une sorte de tendresse émerger en lui. Il comprit que ce petit était un enfant comme les autres, un orphelin qui avait besoin d’une vraie famille, qui l’accepte malgré sa différence. Un peu comme le petit canard de l’histoire.

Depuis ce soir-là Vernon changea d’attitude par rapport à Harry, cela ne se fit pas du jour au lendemain, c’était progressif : Il commença à lui donner à manger le soir, à lui ébouriffer les cheveux quand il rentrait du travail. Puis il accepta de lui lire des histoires, il le prenait sur ses genoux avec Dudley, le câlinait de plus en plus. Enfin, il commença à parler de lui en l’appelant « mon fils » ou « mon petit garçon ». Pétunia comprit alors qu’il l’avait vraiment accepté.

 

Et aujourd’hui leur fils cadet avait 4 ans. Ils n’avaient jamais été recontactés par des personnes du monde de la sorcellerie et ne s’en portaient que mieux. Ils espéraient que cela dure toujours.

 

Pétunia  sortit de ses pensées et regarda son mari qui était à côté d’elle, sur le banc. Il lui sourit. C’est alors qu’elle entendit la voie de Dudley crier « HARRY !! ». Ils tournèrent brusquement la tête vers le terrain de jeux et virent leur fils basculer du haut d’une plateforme.

Vernon se précipita vers ses enfants alors que Pétunia restait figée de stupeur sur le banc. Puis elle prit ses esprits et couru à sa suite.

Dudley pleurait et accusait un autre enfant, qui semblait abasourdi, d’avoir fait tomber son frère. Tout cela semblait résulter d’une dispute enfantine. Harry était inconscient dans les bras de Vernon.

Pétunia était terrorisée, et si il ne se réveillait pas ? Et si il s’était blessé à la tête ? Il pourrait tomber dans le coma ou pire ! Oh non pitié, pas son petit garçon !

Mais Harry ouvrit doucement les yeux, il semblait indemne et s’en tirerait surement avec une grosse bosse. Il tourna la tête vers Pétunia et lui sourit doucement :

« Maman, je crois… ça va.

Le soulagement explosa dans la tête de Pétunia, elle rendit son sourire à son fils et dit :

-Oui Harry, ça va »

 

J’ai un peu mal à la tête, mais ça va. Et puis je suis dans les bras de Papa ! Alors rien ne peut m’arriver de mal ! En plus Maman me regarde en souriant, j’adore quand Maman sourit. Je suis heureux avec ma famille. C’est une belle journée.

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