Un amour hors du temps

Chapitre 1 : HERITAGE

2554 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 08:56

La nuit était tombée depuis plusieurs heures lorsqu'une silhouette masculine se discerna derrière la seule fenêtre encore éclairée à cette heure indue. S'il y avait eu un spectateur à cette heure de la nuit, il aurait su que ce n'était pas un évènement extraordinaire. Il n'était pas rare de voir cette fenêtre, bien particulière de Privet Drive, éclairée jusque tard dans la nuit. Bien au contraire, il aurait été inquiétant de ne pas voir cette lueur artificielle. Surtout en cette nuit bien particulière. Car, cette nuit, dans moins de vingt minutes, Harry Potter aurait seize ans. C'était devenu, depuis bien longtemps déjà, une tradition pour lui de veiller tard la veille de son anniversaire. Jusqu'à ces onze ans, il n'avait eu personne pour se soucier de lui et, encore moins de lui souhaiter son anniversaire. Cela avait changé lorsqu'il avait découvert le monde magique, son monde... Toutefois, il était encore rare qu'il reçoive de vives voix un « Joyeux anniversaire ». A vrai dire, le seul souhait sincère qu'il est reçu de vive voix le jour même de son anniversaire avait été de Hagrid. Ce qui expliquait, sans doute, pourquoi il avait une relation particulière avec le demi-géant. Son premier lien avec le monde des sorciers.

Harry avait espéré que cette année serait différente. Surtout après ce qu'il s'était passé au ministère... Bon sang ! Son parrain avait frôlé la mort à cause de sa bêtise. Il avait besoin d'être auprès de Sirius en ce moment. Il avait besoin de sa présence maintenant que Voldemort était revenu et qu'il lui semblait plus fort que jamais. Harry avait besoin de la présence de son parrain, maintenant qu'il avait découvert la prophétie. Harry avait besoin de se raccrocher à quelque chose de tangible.

Mais, surtout, Harry avait besoin qu'on le forme convenablement. Il ne voulait plus mettre en danger qui que ce soit. Il ne voulait plus être un poids mort. Et, ce n'était pas en restant enfermé dans sa chambre, dans un quartier moldu qu'il pourrait y parvenir.

Harry poussa un profond soupir et se détourna de la fenêtre pour poser son regard sur la cage vide d'Hedwige. Il avait vraiment l'impression d'être abandonné de tout le monde. Sa chouette n'était pas revenu depuis près de quatre jours et les courriers qu'il recevait avant cela étaient sans consistance... Comme l'été précédent. Ils ne contenaient aucune information qui lui paraissait utiles. Ce qui ne le surprenait pas. Il comprenait qu'on ne l'informe pas de ce genre de choses par hiboux. Toutefois, il ne comprenait pas d'être, encore une fois, cloitré chez sa « famille ». Il ne comprenait vraiment pas Dumbledore. Pourquoi le garder enfermer ici au lieu de l'entrainer maintenant qu'il connaissait la prophétie.

Harry était furieux d'être encore tenu à l'écart. Et l'étrange fébrilité qui ne le quittait pas depuis des jours n'améliorait pas son humeur. Il se sentait bizarre depuis quelques jours. En fait, il sentait que sa magie fébrile et instable. Ce qui l'inquiétait énormément. Etait-ce dû à un nouveau plan de Voldemort. L'inquiétude d'Harry croissait à mesure que le temps passait et que cette instabilité devenait de plus en plus importante. D'autant plus qu'il n'avait aucun moyen de contacter l'Ordre. Sa chouette était partie ! Il commençait, réellement, à être inquiet. Des frissons ne cessaient de parcourir son corps, de plus en plus violent.

Puis, soudain, son réveil émit un léger bib, lui indiquant qu'il était à présent minuit.

C'est alors que les évènements s'enchainèrent rapidement ! C'est à cet instant précis que les changements eurent lieu... Toutefois, Harry ne les remarqua pas tous immédiatement. Il ressentit brusquement une intense brûlure à l'omoplate et sur la hanche droite. Il ne le réalisa pas immédiatement mais les frissons qui l'avaient tant inquiété jusqu'alors cessèrent à l'instant même où il ressentit, pour quelques secondes, ces brûlures.

Malheureusement, Harry n'eut pas l'occasion de regarder ce qui avait causé ces brûlures ou ce qui en résultait. Dès que la sensation disparue, la chambre fut illuminée par un flash de lumière impressionnant qui força Harry à clore les paupières. Lorsqu'Harry les rouvrit, il porta automatiquement son regard sur le phénix posé sur le bureau. L'espace d'un instant, Harry crut qu'il s'agissait de Fumesck, le phénix de Dumbledore... mais, il réalisa bien vite son erreur.

Ce phénix là était différent. Son plumage était constitué de rouge, d'orange, de pourpre et d'or mais aussi de pointes de bleu marine, contrairement à l'oiseau de Dumbledore. Il semblait donc plus sombre que le familier du renommé directeur. Toutefois, aux yeux d'Harry, il n'en était que plus spectaculaire. L'oiseau de feu ressemblait à un aigle royal humble et majestueux. Son bec et ses serres semblaient être constitués d'or pur et sa tête était surmontée d'une huppe écarlate. Il était magnifique !

Cependant, Harry resta prudemment éloigné de l'oiseau inconnu. Bien qu'il ne sembla pas hostile, l'oiseau pouvait se révéler être une menace. Il sursauta malgré lui lorsqu'une voix mentale lui parvint. Une voix qui appartenait, apparemment au phénix.

« Vous n'avez rien à craindre de moi, maître. Je suis votre familier. J'ai été en contact avec vos parents par le passé. »

« Mes parents ? »

« Oui. Je suis venu à votre mère lorsqu'elle eut dix-huit ans... Comme vous avez obtenu votre héritage magique, j'ai eu la possibilité de me présenter à vous. »

« Héritage magique ? Mais, on ne m'a rien dit à ce sujet... Qu'est-ce que cela signifie ? »

« L'héritage que vous avez reçu est lié à votre mère, maître. Mon ancien maitre et son mari m'avaient averti que vous pourriez être en mesure de recevoir l'héritage. En dehors d'eux, personne ne connaissait l'ascendance particulière de votre mère. C'est pourquoi personne ne vous à prévenu. Selon eux, vous ne deviez pas recevoir un héritage si puissant. »

« Mais qu'est-ce que cela signifie exactement ? »

« Vous avez reçu un héritage elfique. »

« Quoi ! »

Le phénix se contenta de lui conseiller de se regarder dans un miroir. Harry s'exécuta, le cœur battant à coups redoublés, et se figea devant le miroir. Il avait subi peu de changement physique mais ces changements l'avaient totalement métamorphosé. Cette transformation physique se présentait sous la forme d'un mélange de mèches de cheveux bleues et noirs, d'un sensible renforcement musculaire et d'un teint qui semblait doré. Les changements étaient modestes mais significatif. Même ceux qui le connaissaient bien, ses amis comme sa famille ne l'auraient pas reconnu. C'était incroyable... et un peu effrayant à vrai dire. D'autant plus qu'il réalisa qu'il n'avait plus besoin de ses lunettes. Il y voyait parfaitement bien. Certainement mieux que la plupart des êtres humains puisque, maintenant, il voyait parfaitement dans le noir.

Harry se rappela ensuite la sensation de brûlure qui avait perçu. Il abaissa légèrement son pantalon pour dénuder sa hanche et écarquilla les yeux lorsqu'il vit qu'un tatouage y était apparu.

Un serpent, extrêmement réaliste, enroulé sur lui-même, siégeait près de l'os de la hanche. Harry ne s'y connaissait pas beaucoup en matière de serpent... Toutefois, il reconnut, sans peine, l'espèce que représentait son tout nouveau tatouage. C'était un serpent corail. Un des plus beaux serpents, selon Harry. Il avait des couleurs et des bandes vives (rouges, noires et blanches). Le serpent tatoué semblait être de grandeur réel, soit dix centimètres (bien que cela soit difficile de juger, étant donné qu'il était enroulé sur lui-même). Emerveillé, Harry effleura du bout des doigts le tatouage reptilien... Et les retira vivement. C'était un tatouage magique ! Les yeux écarquillés, Harry regarda le serpent, dérangé, se déplacer sur sa peau pour aller s'installer autours de son nombril et se redormir. Harry resta quelques secondes à admirer le reptile endormi puis il se rappela la seconde brûlure superficielle qu'il avait senti.

Il pivota sur lui-même et se contorsionna pour avoir un aperçu de son omoplate droite. Le lion de cinq centimètres semblait tout aussi vrai que le serpent. La crinière flamboyante, l'animal était fièrement dressé sur ses pattes, la queue haute. Et alors, comme s'il avait senti le regard de son propriétaire sur lui, le fauve rejeta un peu la tête en arrière et poussa un rugissement silencieux.

Un mince sourire apparut sur le visage d'Harry. Il savait parfaitement ce que représentaient ces deux tatouages. Ils représentaient, sans aucun doute, ses qualités principales. Le courage et la force pour le lion, pour Griffondor, et la ruse et la détermination pour le serpent, Serpentard. Harry était assez mature pour accepter son côté serpentard, maintenant.

Enfin, le jeune homme se détourna de son reflet pour s'approcher de son nouveau familier et effleura son plumage d'une main d'abord hésitant puis plus franche lorsque l'oiseau sembla rechercher sa caresse.

« Est-ce que tu as un nom ?»

« Je suis Maeldan. Cela signifie ''prince du feu'', maître. »

« Cela te convient bien. Peux-tu me dire ce qu'implique cet héritage elfique? Peux-tu m'en dire plus sur ce... sur mon peuple ?»

« Le peuple des elfes est divisé en deux races principales les elfes noirs et les elfes clairs. Vous êtes un elfe clair, de la sous race des elfes sylvains. »

Le phénix fit une pause, inclina la tête sur le côté puis reprit :

« Si vous vous concentrez, maître, vous devriez pouvoir faire sortir vos ailes.

« Parce que j'ai des ailes aussi ? »

« C'est une caractéristique des elfes sylvestres. »

Harry hésita, une seconde, seulement avant de se décider à essayer de faire sortir ces fameuses ailes. Avant cela, toutefois, il écouta avec attention les bruits nocturnes. Il ne voulait pas être surpris par son oncle Vernon... Surtout pas si ses ailes venaient à sortir. Rassuré par le silence de la maison, il se concentra de nouveau. A sa grande surprise, cela lui vint naturellement. Harry fixa, émerveillé, les deux paires d'ailes qui sortaient, à présent, de son dos sans que cela lui ait causé la moindre douleur. Les quatre grandes ailes transparentes et membraneuses étaient vraiment splendides. Et lorsqu'Harry se concentra pour les faire bouger, un très léger vrombissement perça le silence de la nuit et un magnifique jeu de couleurs les parcoururent semblable à celle d'un arc en ciel. Harry hésita puis tandis la main en arrière pour en effleurer une. Il retint un gémissement sitôt que ses doigts effleurèrent le nouveau membre. Ses ailes étaient très (mais alors très) sensibles.

Enfin, Harry rétracta, lentement mais sans mal, ses ailes et soupira profondément. Il avait tant de questions. Tant de questions mais personne à qui les poser... Pour le moment. Il savait que Sirius, Remus ou Dumbledore allait lui expliquer tout cela. Encore une chose que ses parents auraient dû lui expliquer.

« Votre âme n'est pas en paix, maître. »

Harry sursauta. Il avait presque oublié MaeldanIl se força à sourire alors qu'il se tournait vers le phénix.

« Je vais bien, Maeldan. Je t'assure. Je suis simplement un peu triste. »

Harry fronça les sourcils, soudain inquiet, lorsqu'il vit Maeldan se faire soudain très pensif. Le jeune homme n'avait pas une très bonne expérience des créatures magiques qui tentaient de l'aider. Le meilleur exemple étant, sans aucun doute, Dobby. Voir son phénix le regarder dans une attitude pensive et inquiète ne le rassurait pas du tout. Son inquiétude s'accrut lorsque l'oiseau s'agita soudain joyeusement et laissa échapper un trille enthousiaste.

« Je peux vous aider à aller mieux, maître. A trouver les réponses que votre cœur désir. »

« Qu'est-ce que tu... ? »

Harry ne put achever sa phrase. Maeldan avait vivement volé vers lui, l'avait agrippé à l'épaule et, en un flash de lumière éclatant, ils les avaient fait disparaitre, tous les deux, de la petite chambre du quatre privet drive... laissant derrière eux, la malle d'Harry et la cage d'Hedwige et aucun indice de ce qui avait pu arriver à Harry.

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