Un amour hors du temps

Chapitre 2 : Arrivée mouvementée.

3455 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 02:32

Il sembla à Harry qui ne se passait qu'une seconde entre le moment où Maeldan l'attrapait par l'épaule et celui où il atterrit à genoux, plutôt brutalement, sur une pelouse verdoyante. Harry grimaça et redressa la tête mais ne tenta pas de se lever dans l'immédiat. Et se figea presque immédiatement lorsqu'il réalisa où il se trouvait. Les lieux étaient inégalables, uniques. C'était Poudlard. Pourquoi, par les dessous de merlin, son nouveau familier l'avait-il emmené à Poudlard ? L'adolescent eut bientôt un début de réponse. Bien trop tôt à son goût. Ce début de réponse se présenta à lui sous la forme d'un adolescent de son âge, bien trop familier.

« Tu vas bien, mec ? »

Durant quelques minutes qui lui sembla être des heures, Harry ne put que fixer, bouche bée le jeune homme de seize ou dix sept ans qui se trouvait, à présent devant lui. Le jeune homme était grand, bien bâti, obscurément beau avec de longs et brillants cheveux noirs. Il possédait des yeux gris. Son attitude exprimait une élégance naturelle que peu de personne obtenait. C'était de toute évidence un vestige d'une beauté aristocratique due à une famille profondément 'sang-pur'. Malheureusement, l'homme qu'Harry connaissait dans son temps avait énormément souffert et avait été physiquement transformé par ces épreuves. Bien que récemment ce membre de l'ordre du phénix avait retrouvé un visage plus jeune que lors de leur première rencontre.

Harry ne l'avait encore jamais vu si plein de vie, si enthousiaste et si joyeux mais il reconnut, immédiatement, l'adolescent.

Là, devant lui, avec vingt ans de moins, se tenait Sirius Black !

En raison des douze années passées dans Azkaban, Sirius avait perdu cette grâce et cette apparente joie de vivre. A présent qu'Harry avait sa version passé devant les yeux, il réalisait pleinement les ravages qu'avaient faits les détraqueurs, plus que la prison en elle-même. Harry n'était pas dupe pour ne pas voir les yeux encore hantés de son parrain.

La compréhension commença faire son chemin dans l'esprit d'Harry. Une compréhension terrible et terrifiante. Une compréhension qui poussa Harry à espérer qu'il se trompait. Il ferma les yeux pour se donner le courage de regarder au-delà de la silhouette de son parrain. Car si Sirius Black se trouvait devant lui, le reste du célèbre groupe ne devait pas se trouver loin... Si sa théorie était exacte.

Et, en effet, elle l'était. C'était maintenant une évidence. Il avait remonté le temps !

Là, juste derrière son futur parrain se trouvait trois personnes qu'Harry connaissait plus où moins bien. Un peu en retrait du trio, un livre oublié à la main, Harry reconnut, sans mal, celui qui avait été son professeur pendant un an. Loup-garou de son état, Remus Lupin avait, lui aussi, beaucoup changé en deux décennies. Le Remus qu'Harry avait devant les yeux était de taille moyenne, mince. Ses cheveux étaient châtains clair et pas coupés court. Harry nota que le loup-garou ressemblait à quelqu'un qui n'a pas dormi pendant plusieurs nuits. Ce qui lui indiqua que la pleine lune venait, sans doute, de s'achever. Comme son futur, le Remus de cette époque n'était pas très musculaire. Quant à ses yeux bleus ciel : ils parcouraient, pour l'heure, Harry avec un mélange de curiosité, de méfiance et... d'émerveillement ?

Harry ne s'attarda pas sur cela et posa son regard sur le jeune homme posté près de Remus. Harry reconnut, avec rage, Peter Pettigrow. Harry contint difficilement l'envie de se précipiter vers le garçon et de la massacrer à poings nus. Pettigrow était égal à lui-même : petit et plutôt gras. Pettigrow avait de petits yeux bleus, en permanence humides, et des cheveux sombres, lui donnant un aspect enfantin qui avait, en partie, disparu au temps où Harry l'avait rencontré. Ses oreilles étaient plutôt rondes. En fait, même sous cette forme, il ressemblait à un rat.

Et, enfin, le regard d'Harry se posa sur le dernier membre du groupe. Celui qu'Harry craignait le plus de regarder. James Potter, son père, se trouvait plus en avant que Remus et Pettigrow. A un pas seulement de son meilleur ami, en réalité.

Harry comprenait mieux les remarques de ceux qui avaient connu son père. Harry ne pouvait qu'être d'accord avec eux. Il ressemblait de façon frappante à son père. Du moins avant de recevoir son héritage. Toutefois, il y avait tout de même des différences notables. Harry avait toujours été petit pour son âge (sans doute pouvait-il remercier les Dursley pour cela !). James Potter, quant à lui, était un adolescent de taille moyenne et était plutôt mince. Il possédait des cheveux noirs perpétuellement en bataille. Sur son nez, il portait des verres ronds qui n'enlaidissaient en rien son visage ou ses yeux de couleurs noisette. Harry remarqua tout de suite qu'il n'avait plus la même attitude que l'année précédente. Apparemment, il avait commencé à réévaluer son attitude et avait cessé d'adopter une attitude trop arrogante.

« Mec ? Tu vas bien ? Comment tu as fait pour transplaner à Poudlard ? »

Harry se leva, sans répondre à Sirius, dépassé par les évènements. Il remarqua, alors, que les maraudeurs n'étaient pas les seuls à avoir été témoins de son arrivée spectaculaire. Il reconnut, sans mal, sa mère, Lily Evans, parmi un groupe de filles. Elle était assise sur les rives du lac et, comme tout les autres, elle ne le quittait pas des yeux. Lily semblait plutôt petite et mince. Ses cheveux auburn, presque roux, cascadaient sur ses épaules et son dos. Elle semblait digne et joyeuse si Harry devait se baser sur le sourire qui était toujours sur ses lèvres en dépit de la situation. Il tardait à Harry de se trouver assez près pour voir les beaux yeux émeraude de sa mère qui avait fait l'admiration de tout à chacun.

Harry fut à peine surpris de voir, plus loin, son futur professeur de potion. Enfin, apercevoir serait un terme plus juste puisque Severus Rogue se tenait à l'abri des regards des maraudeurs derrière un arbre. Cependant, Harry pouvait voir que le jeune homme était assez semblable à son futur. Il semblait déjà être un homme mince aux cheveux noirs et gras. Il avait le même nez crochu. Un teint cireux et des yeux étaient d'un noir profond. Toutefois, ils n'étaient pas encore vides et froids. Harry ne pouvait que supposer que Severus Rogue n'avait pas encore appris l'occlumancie et n'avait pas encore vu et vécu assez de choses terribles. Quoi qu'il en soit, il était clair que Severus Rogue était aussi intrigué par Harry que les autres.

Une légère secousse au bras ramena Harry à la réalité et il se tourna vers Sirius Black, le responsable de cette action. Apparemment, Sirius n'appréciait déjà pas d'être ignoré.

« Est-ce que tu pourrais répondre ? »

A son grand soulagement, Harry fut dispensé de répondre par l'arrivée de trois adultes. Son soulagement s'accrut lorsqu'il reconnut permis le trio, le professeur Dumbledore et le professeur McGonagall. La troisième personne était un homme d'une cinquantaine d'année. C'était un homme assez séduisant avec une chevelure châtain, très courte. Il devait avoir le sourire et aux rires faciles si Harry devait se fier aux légères rides aux coins des lèvres et des yeux. L'élégante robe de sorcier gris perle qu'il portait ne masquait qu'à peine son léger embonpoint.

Toutefois, Harry se désintéressa rapidement de l'inconnu pour tourner toute son attention sur Dumbledore qui avait englobé la scène et ses spectateurs d'un rapide regard avant que celui-ci se fixe sur le seul adolescent qu'il ne connaissait pas. Ou qu'il ne connaissait pas encore, pour être plus exact.

« Professeur Dumbledore ! »

« J'aimerais savoir qu'il vous êtes et si vous êtes responsable de la perturbation magique qui a été enregistré ici même. »

Harry trouva perturbant d'entendre Dumbledore le vouvoyer et encore plus troublant de noter l'absence du regard scintillant. Cela n'arrivait guère souvent d'après sa propre expérience. Harry sut immédiatement qu'il ne devait pas tarder à donner une réponse. Même si celle-ci était succincte pour le moment en raison des témoins qui l'entourait.

« Je suppose que je suis responsable de cette perturbation, oui. Toutefois, ce n'était pas voulu. Quant à mon identité, je ne crois pas qu'il soit prudent que je vous la révèle. »

« Pourquoi cela, jeune homme ? » Le questionna l'homme à l'embonpoint.

« C'est mon familier qui m'a emmené ici... Il a dit quelque chose au sujet de mon âme qui ne serait pas en paix. Il m'a dit qu'il m'aiderait à aller mieux. A trouver les réponses que votre cœur désir et puis il m'a transporté là. »

« Transporté ? Votre familier est-il un phénix ? Cela expliquerait certaine chose. » Souffla le proviseur.

« Oui, Maeldan vient de se présenter à moi... Je viens de recevoir mon héritage magique. »

Dumbledore hocha la tête et lui demanda d'appeler le phénix et de le suivre à son bureau afin qu'il ait une conversation plus discrète. Harry n'attendit pas un instant pour obéir à l'injonction du vieil homme. Il n'adressa pas un son à Maeldan lorsque celui-ci vint se poser sur son épaule, légèrement penaud. Il lança un dernier et rapide regard vers le groupe de maraudeur qui avait écouté, en silence, le moindre mot échangé. Harry était profondément soulager de l'arrivée des deux adultes. Au vue de la frustration et de la curiosité de chaque membre du groupe, il n'aurait jamais pu s'éloigner avant d'avoir répondu à certaines questions embarrassantes.

Cinq minutes plus tard, Harry était assis dans un fauteuil, très familier, face au bureau professoral. L'inconnu qui les avait suivis s'était installé dans le second fauteuil face au bureau. L'homme fut le premier à prendre la parole tandis que Dumbledore se contentait de poser un regard scrutateur sur le visiteur.

« Alors, dites nous. Du venez vous ? D'un endroit éloigné, je suppose. La perturbation que nous avons enregistrée était particulièrement forte. »

« En fait, c'est plutôt de « quand » je viens. Je viens de votre futur. »

« Vous en êtes certain ? » Demanda l'inconnu, troublé et légèrement affolé devant la gravité de la situation.

« Plutôt, oui. Je viens de voir des personnes qui sont censés être des adultes. Dont deux sont des professeurs. »

L'homme se frotta la nuque, agité. Harry le comprenait. La situation était dangereuse et compliquée. Et, comme beaucoup de situation dans la vie d'Harry, très inhabituelle et rare. Dumbledore fut le premier à se remettre de sa surprise. Il croisa les doigts et indiqua l'individu à Harry.

« Je ne pense pas me tromper en affirmant que vous me connaissez. Je présume cependant que vous ne connaissez pas l'homme ici présent. Voici, Nobby Leach, notre actuel ministre de la magie. »

« Oh... Ravi de vous rencontrer... Est-ce que vous pouvez me ramener dans mon temps. »

« Je crains que ce ne soit pas passible, jeune homme. Ton familier est le seul à pouvoir te ramener. »

Dumbledore se tourna vers le perchoir de Fumseck où les deux phénix se lissaient mutuellement les plumes.

« Et s'il est aussi têtu que mon propre familier, je crains que tu sois bloqué ici jusqu'à ce que ton phénix, Maeldan n'est-ce pas, décide qu'il n'y ait pu de raisons pour toi de rester. »

« Le mieux est que vous restiez ici, jeune homme. Il vaut mieux limiter vos contacts avec les enseignants et les élèves de cette école. Dumbledore, pensez-vous pouvoir lancer un sort de non-divulgation sur l'ensemble de l'école ? »

Harry fut en parti soulager à cette question. Il avait lu au sujet de ce sort. Un dérivé du sortilège de fidélistas, en quelque sorte. Ce sort empêchait plusieurs individus de divulguer à une personne non habilitée, par écrit ou oralement, des informations sur un sujet déterminé. Si Dumbledore réussissait à lancer ce sort, ce dont Harry ne doutait pas, personne ne pourrait parler de lui hors de l'école. Ce qui était un profond soulagement. Au moins, ni Voldemort, ni ses fidèles n'apprendraient sa venue.

« Je ne pense pas avoir de problème pour le lancer, Nobby. »

« Formidable. Je vous laisse gérer la situation. J'espère que vous retrouverez rapidement votre temps, jeune homme. »

Harry salua le ministre et le regarda quitter la pièce d'un pas guilleret. Ce n'était peut-être qu'une impression mais Harry pensait que l'homme faisait sans doute un ministre plus efficace que Fudge. Il reporta son attention sur le directeur qui reprit la parole d'une voix posée. Comme si la situation était habituelle.

« Tu vas aller en classe. Je ferais l'annonce ce soir, pendant le repas. Nous dirons aux habitants du château la vérité à propos de ta provenance. Toutefois, il vaut mieux que personne dans notre temps ne connaisse ta véritable identité. Pas même moi. »

« Je dois dire que j'ai du mal à m'y faire, monsieur. J'ai habituellement l'habitude d'être reconnu en raison de ma ressemblance avec mes parents... Je dois avouer que j'aimerais être dans la même pièce que vous lorsque vous découvrirez qui je suis. »

Dumbledore eut un léger rire puis reprit la parole, les yeux toujours pétillant.

« As-tu un pseudonyme en tête ? »

« Zachary Serpendor. Cela me convient parfaitement. Vous comprendrez lorsque vous découvrirez ma véritable identité»

« Bien. Peux-tu me dire les matières que tu as prises et la maison dans laquelle tu as été trié. »

Pendant les quinze minutes qui suivirent, Harry discuta des divers arrangements nécessaires à son séjour. Puis, enfin, Dumbledore lança un regard sur la pendule et lança gracieusement.

« Bien, mon cher Zachary Serpendor. Il est temps de faire votre entrée. »

Harry suivit le proviseur en secouant doucement la tête. Il voyait bien que le directeur anticipait avec enthousiasme l'annonce qu'il allait bientôt faite et les réactions qui en résulteraient. Harry suivit donc son proviseur jusque dans la grande salle où tout le monde, professeurs et élèves, étaient déjà installés. Harry sentit aussitôt les regards se tourner vers lui... pour ne pas changer. Il soupira tandis que le brouhaha des conversations se faisait plus intense. Harry vit son futur père donner un coup de coude à son meilleur ami et le désigner d'un mouvement de tête assez discret. Les maraudeurs se firent sans doute plus attentifs que jamais lorsque Dumbledore leva les mains pour faire taire les élèves et commença à faire son annonce.

« Chers élèves et professeurs. Avant tout, je vous informe qu'un sortilège de non-divulgation à été lancé à tous les habitants du château. »

Dumbledore dû s'interrompre lorsque de violentes protestations se firent entendre sous le plafond magique. Il leva à nouveau les mains et haussa sensiblement la voix pour reprendre le cours de son discours.

« Ce sort est une nécessité au vu de la situation inédite. Aujourd'hui, une personne a été envoyée au château contre sa volonté. Le sort est nécessaire pour la simple et bonne raison que ce visiteur vient tout droit de notre avenir. »

Harry roula des yeux lorsque le directeur fut de nouveau forcé de s'interrompre lorsque des discussions animées couvrir sa voix. La seule différence avec la première fois, c'était que cette fois-ci, les professeurs s'étaient joints aux élèves.

« Vous comprendrez que la présence de ce visiteur inhabituelle au château doit rester confidentiel. Dans le cas contraire, nous mettrions en péril le futur de notre ami et peut-être son existence même. Cependant, sentez-vous libre de poser vos questions. Sans le harceler ! Je fais confiance à notre ami pour ne pas divulguer d'informations vitales sur notre futur. C'est pourquoi, entre autre, que nul ne connaitra sa véritable identité. Je vous avoue que je ne la connais pas non plus...Chers élèves et professeur, je suis ravis de vous présenter Zachary Serpendor qui rejoindra, pour quelques temps, la maison Griffondor. Veuillez lui faire bonne accueil, s'il vous plait. »

Harry soupira puis s'avança sous les applaudissements hésitants de la grande salle. Il fila, sans attendre, à la table de sa maison et s'installa près d'une première année. Il n'était pas encore près à faire face aux Griffondors de son âge. Dont une grande partie était des personnes qu'il connaissait plus ou moins bien. Des personnes qui avaient disparus lors de la première guerre ou, dans le meilleur des cas, avait souffert de leur perte.

 

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