Un amour hors du temps

Le chagrin assombrissait l'atmosphère du château. Assombrissait la joie de la victoire.

Le château était presque vide, ce qui ne rendait l'atmosphère de celui-ci que plus morbide. Ils n'étaient, sans doute, plus qu'une vingtaine au château à partager leur temps entre les réparations des lieux et les visites à l'infirmerie.

Plusieurs jours avaient passé depuis l'attaque. Quinze pour être précis. Les morts avaient été enterrés, des mangemorts avaient été arrêtés et les restants étaient pourchassés.

Malheureusement, les morts avaient été nombreux, des deux côtés. Surtout des étudiants, en réalité. Les combattants du côté de la lumière avaient été essentiellement des étudiants. Et puis, ils avaient encore certains cas qui étaient encore indéterminés. Des personnes dans les pronostiques étaient mauvais… Voir très mauvais.

C'était le cas de certaines personnes. Certaines personnes étaient dans un état si précaire qu'il avait été impossible de les déplacer.

Cela avait été le cas de Dumbledore et d'Harry. Cela avait été les deux cas les plus graves.

Dumbledore avait été gravement frappé par un sort de magie noire qui avait provoqué un empoisonnement du sang. Cet empoisonnement du sang allié à une très légère et momentanément baisse de son niveau magique avait fait qu'il n'avait pas pu être déplacé hors de l'infirmerie de Poudlard. Il n'avait été estimé hors de danger que la veille au soir. Il n'était pas encore en état de sortir de l'infirmerie, loin de là, mais il ne risquait plus de mourir.

L'état d'Harry, cependant, était beaucoup, beaucoup plus préoccupant. Il était sorti de son combat contre Voldemort très épuisé. Son niveau de magie était si bas qu'il était tombé dans le coma avant même d'avoir toucher le sol lorsqu'il s'était évanoui. Il n'en était pas sorti depuis. Et n'avait donné aucun signe de réveille.

Ses amis et ce qui se rapprochait le plus d'une famille pour lui s'étaient relayés à son chevet, sans jamais le laisser seul. La seule personne constante, auprès de lui, était Severus.

Severus qui avait tout tenté pour le sortir de ce coma. Les potions, le transfert de magie à travers le lien et même la légimencie pour le faire réagir… Mais aucune de ces tentatives n'avaient donné de résultats.

Harry restait immobile sur un lit de l'infirmerie, comme mort.

C'était le plus dur. Voir, une personne aussi dynamique qu'Harry aussi immobile. C'était perturbant. Pas du tout normal.

Ce jour ne se différentiait pas de autres. Severus s'était réveillé dans un lit de l'infirmerie qu'il s'était approprié en apprenant l'état d'Harry. Un des lits les plus proches de celui de son amour. Il n'avait pas voulu coucher ailleurs. Il n'avait, tout simplement, pas voulu le quitter. Pas maintenant qu'il avait retrouvé son amour.

Le fait qu'il soit un Potter n'avait aucune importance. Il aimait Harry, il n'était pas assez fou pour le nier. Il était tombé amoureux de celui qu'il était vraiment. Il était tombé amoureux de Ry, amoureux d'Harry.

Il ne voulait pas le perdre. Encore. Il voulait qu'Harry sache qu'il serait toujours là pour lui. Qu'il ne le quitterait pas. Il voulait que tout le monde sache qu'il ferait, dorénavant, parti de la vie d'Harry.

Ce qui avait semblé ravir tout le monde à la grande surprise de Severus. Quoiqu'à bien y réfléchir, il n'y avait pas lieu d'être surpris. Pas avec les attitudes récemment adoptées par les proches de Harry. Ces proches qui, de toute évidence, avaient changé leurs comportements vis-à-vis de lui. Sans doute parce que Harry leur avait dit la vérité sur leur relation dans le passé.

Mais ce qui importait, c'était que les proches du jeune homme l'acceptent. Severus ne voulait pas qu'Harry souffre à cause de lui, du rejet qu'aurait pu entrainer sa relation avec lui.

Il était clair qu'Harry avait dit la vérité à ses proches. Severus avait vu la vérité dans les yeux du jeune homme. Harry ressentait vraiment de l'amour pour lui. Harry était tombé amoureux de lui, Severus Rogue, Ex-mangemort, détesté professeur de potion, en toute connaissance de cause.

De plus, le sort que le sort avait lancé au Lord noir en était la preuve flagrante. Cela avait été un sort d'empathie.

De la vieille magie que seuls quelques sorciers avec du sang de créature, comme Harry, connaissait et pouvaient lancer.

Ce sort d'empathie avait été particulier, cependant.

A cause de la nature du sentiment transmis et à cause de la puissance du sort et de son lanceur.

Le sort n'aurait certainement pas été mortel si un autre qu'Harry l'avait lancé. Sans doute le Lord aurait-il été gravement blessé, tout au plus.

Mais Harry était un elfe des bois et un sorcier puissant. Ce qui, naturellement, signifiait que ses sortilèges étaient nettement plus puissants… Même sans l'aide de la magie de son compagnon.

Harry avait transmis à Voldemort, par le biais du sortilège d'empathie, tout l'amour qu'il ressentait. Pour sa famille, pour ses amis… pour son compagnon. Il avait lancé le sortilège au maximum de sa puissance, en puisant dans sa magie et dans celle de son compagnon… Dans celle de Severus.

Voldemort avait été frappé, de plein fouet, par le sortilège et son âme avait été incapable de traiter avec des sentiments aussi positifs. Les sentiments imposés par Harry l'avait littéralement brûlé de l'intérieur.

Du moins, c'était ce que les langues de plombs avaient conclus après avoir examiné le corps de Voldemort et analyser le combat du Survivant et du mage noir.

Severus était certain que c'était la bonne conclusion. Il en était venu à la conclusion que Dumbledore avait eue raison depuis le début. Finalement, c'était l'amour qui avait été la clé de la victoire.

Aussi, Severus voulait montrer à Harry qu'il était digne de cet amour. Severus voulait montrer que les craintes d'Harry n'avaient pas lieu d'être. Severus voulait qu'Harry sache qu'il était prêt à continuer leur relation. Severus voulait montrer à Ry que le fait qu'il était Harry Potter n'avait aucune importance.

Severus, donc, s'était réveillé tôt à l'infirmerie et ne l'avait plus quitté depuis, comme tous les jours précédents. Il n'avait pas été dérangé. Pas vraiment. Harry avait été placé dans une des pièces isolées de l'infirmerie. Pomfresh était venue faire les vérifications journalières et n'était plus revenue. Les deux maraudeurs encore vivants (Pettigrew était mort, tué par un sort perdu) étaient venus visités Harry. Comme l'avait fait, quelques uns de ses camarades. Ron Weasley, Hermione Granger, Neville Londubat, Luna Loveggod… et Draco Malefoy. Chacun s'était montré cordiale avec lui et l'avait rapidement laissé tranquille… avec Harry.

Cette fois-ci, c'était Draco Malefoy qui venait de le quitter. Severus avait, aussitôt, rapproché sa chaise du lit d'Harry et avait entreprit de lui passer les doigts dans les cheveux. Harry était redevenu entièrement son Ry, maintenant. Le glamour était tombé et, à présent, Harry avait retrouvé l'apparence qui avait tant subjugué Severus.

Severus soupira et lissa les cheveux de son amour, de son elfe.

« Je suis là, Harry… Je t'aime. Reviens-moi. »

Severus ne s'attendait pas à ce qu'Harry réagisse. Il ne s'attendait pas à ce qui se passe quelque chose. Rien ne se passait depuis la fin de la bataille finale.

Pourtant, il en fut tout autre.

Lorsque Severus rouvrit les yeux, il croisa, immédiatement, un regard émeraude brillant mais qui montrait tout son épuisement.

Severus se redressa d'un mouvement vif, en haletant. D'une main tremblante, le maitre des potions effleura le visage de son amour.

« Harry… »

Le jeune homme eut un léger et hésitant sourire qui fit battre le cœur de Severus à coup redoublé. Alors, sans plus attendre, Severus se pencha, vivement, et posa ses lèvres en douceur sur celles du Griffondor.

Après un moment de surprise, Harry lui répondit. Puis, finalement, après une petite minute, Severus se détacha du garçon qui le regard avec émerveillement. Ses yeux semblèrent brillés de milles feux lorsque Severus lui adressa un large sourire.

« Je suis là, amour. Je ne te quitte pas. »

« Sev… Je… »

« Chut. Ne t'inquiète pas. Tout se passera bien. On parlera de tout cela plus tard. »

« Je t'aime, Sev… »

« Je t'aime aussi, Harry. »

Le jeune homme sourit, plus franchement encore, et il resserra sa prise sur la main de Severus. Severus se rapprocha de son mieux et chuchota :

« Reprend des force, amour. Tu vas en avoir besoin pour me donner des explications. »

Harry leva les yeux, un peu endormi, une question dans les yeux.

« J'ai surpris une conversation que tu avais eu avec Draco Malefoy, Harry. »

Harry ouvrit des yeux ronds, sachant très bien de quelle conversation parlait Severus. Puis, il laissa échapper un léger rire. Il était soulagé de découvrir que Severus ne lui en voulait pas. Qu'il était près à continuer leur relation. C'était ce que voulait dire, Severus avec cette phrase. Harry l'avait bien compris. Si Severus demandait des explications avant même de sauter à des conclusions erronées, cela voulait dire qu'il voulait d'Harry dans sa vie.

Cela voulait dire que ce n'était pas la fin de leur relation.