Un amour hors du temps

Chapitre 24 : Voldemort

2651 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 05:09

Harry sentait son cœur battre à toute rompre. L'organe semblait prêt à sortir de sa poitrine. Voilà c'était fait. Severus savait la vérité à son propos.

C'était incroyable mais il avait plus peur de la réaction du maitre de potion que de faire face à Voldemort.

Il avait peur de mourir. C'est tout.

Mais, il n'avait pas peur de l'homme-serpent. A peu peut-être, il n'était pas fou, mais pas au point de se dérober au combat.

A vrai dire, sa détermination à survivre dépassait, de loin, sa peur. Cette détermination n'avait fait grandir cette année. Surtout grâce à Severus. Le soutien de ses amis et de sa famille avait fait naitre en lui le puissant espoir que, peut-être, Severus l'accepterait en temps que compagnon. Ils lui avaient fait tous comprendre qu'ils l'aideraient, en cas de besoin, à gagner le cœur de l'homme. Cela lui avait fait chaud au cœur de découvrir que personne ne se détournait de lui pour aimer le maitre des potions, de découvrir qu'il avait leur soutien à tous.

Harry nourrissait encore des doutes, bien sûr, quant au fait que Severus puisse, un jour, l'aimer sous son vrai jour. Il était un Potter, après tout, et Severus semblait détester tout ce qui se reportait au nom de Potter.

Cependant, le jeune homme était prêt à tenter l'expérience. Il était prêt à essayer de créer une relation durable avec Severus si celui-ci lui en donnait l'occasion.

Encore fallait-il que cette occasion se présente. Or, avec Voldemort qui venait d'arriver, rien n'était moins sûr.

Le mage noir s'était immobilisé, avec stupeur, lorsqu'il avait vu Harry. Cependant, il sembla qu'il n'avait pas été témoin de la tombée du glamour puisqu'il prit la parole avec un « Serpendor ! » venimeux.

« Presque Voldemort. Veux-tu quelques indices pour connaitre ma véritable identité. »

Il semblait à Harry que tous s'étaient figés et étaient suspendu à ses paroles. Ce qui devait vraiment être le cas puisqu'il n'y avait plus aucun son caractérisant un combat et que les rares personnes dans le champ de vision d'Harry était effectivement immobile. Il ne prit, cependant, pas le risque de détacher son regard de Voldemort.

Voldemort ne bougea pas. Cependant, Harry se doutait qu'il devait être furieux et frustré de son manque d'information. Un mangemort s'approcha, alors, prudemment de son maitre et murmura quelque chose à voix basse à son attention. La véritable identité d'Harry, sans aucun doute. Une expression de surprise et d'effroi passa rapidement sur le visage de Voldemort avant que celui ne retrouve son sang froid.

« Ainsi, c'est toi… Harry Potter… »

Le regard de Voldemort se déplaça sur l'armée ennemie pour s'arrêter là où se trouvait Severus, Harry le savait. L'attention du mage noir revint ensuite sur son adversaire. Le mage noir affichait un sourire froid et cruel.

« J'ignorais que tu haïssais ton professeur au point de lui jouer ce tour cruel, Harry. Tst, tst, tst… C'était vilain de lui faire croire que tu étais son ami puis de l'abandonner, très vilain. »

Harry se crispa au venin de ses paroles mais il ne réagit pas en attaquant comme il l'aurait sans doute fait quelques mois plus tôt. Il avait muri. Et puis, il savait ces paroles fausses. Malheureusement, Severus n'avait aucune certitude. Harry était bien conscient de cela. Il ne pouvait qu'espérer que l'homme ne croirait pas les paroles de Voldemort.

« Cessez vos discours, Voldemort. Vous n'avez donc rien appris de nos précédentes rencontres ? Vous parlez trop. Battez vous et finissons-en. Une bonne fois pour toute ! »

Une expression de pure haine enlaidie un peu plus le visage de l'homme-serpent et, sans surprise, il attaqua. Le mage noir avait toujours eu moins de contrôle qu'Harry.

Harry riposta avec détermination, déterminé à survivre et à s'expliquer avec Severus.

Ils enchainèrent des sorts puissants. Mais Harry ne devait pas se méfier que de Voldemort. Des mangemorts venaient en aide à leur maitre qui ne faisait rien pour les arrêter.

Alors Harry lança rapidement un sort à ses pieds. L'effet fut immédiat. Voldemort et lui furent immédiatement isolés. Harry se privait de soutiens mais c'était toujours mieux que de prendre le risque de se faire abattre par les mangemorts.

De plus, d'après ce qu'il constata du coin de l'œil, cela avait eu le mérite de faire cesser le combat entre les deux armées.

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Severus sentit son cœur battre à la chamade lorsqu'il réalisa qu'Harry commençait à fatiguer, dix minutes après qu'il se soit isolé avec Voldemort. Il ne pouvait pas perdre. Ry ne pouvait pas le laisser encore.

Les mots du mage noir n'avaient eu aucune importance. Il savait que le garçon avait été sincère dans ses mots et ses paroles (si on excluait les dernières minutes qu'Harry avait passé avec lui dans le passé). Severus savait qu'Harry Potter ne pouvait pas faire preuve d'une telle cruauté. Même du temps où Severus se trompait sur lui, il n'avait jamais pensé que le garçon puisse se montrer cruel de cette façon. Il était trop naïf pour faire une telle chose.

Quoi qu'il en soit, il ne voulait pas perdre Harry une nouvelle fois. Surtout en sachant que, cette fois, ce serait définitif.

Mais que pouvait-il faire ?

Harry s'était enfermé, avec Voldemort, dans une espèce de champ de protection, empêchant quiconque de l'aider.

« Maitre Severus ? »

Severus sursauta en entendant faiblement la voix mentale. Il regarda autours de lui, nerveux. Qu'est-ce qui pouvait être assez puissant pour passer ses barrières mentales ?

« Maitre Severus, vous devez laisser tomber vos protections. C'est le seul moyen d'aider maitre Harry. »

Severus écarquilla les yeux en réalisant à qui devait appartenir la voix. Comme mué par son instinct, Severus leva les yeux, droit sur le phénix de Ry qui était posé sur branche au dessus de lui. L'oiseau avait les yeux fixés sur lui en une expression intense. De toute évidence, il peinait à communiquer avec Severus à travers les barrières mentales de celui-ci.

« Maitre Harry à besoin de votre aide. Laissez tomber vos barrières. »

La voix de la créature était maintenant suppliante et Maeldan semblait être au bord des larmes. Il était clair que la situation était plus précaire que Severus le croyait. Aussi n'eut-il qu'une courte hésitation avant de laisser tomber ses barrières.

Aussitôt il comprit d'où provenait l'étrange et chaleureuse sensation qu'il percevait en lui depuis des semaines… Depuis ce lointain cours de potion. C'était le lien parfaitement formé, béni pas Maeldan. Un flot d'émotion lui était parvenu en provenance d'Harry. Crainte, détermination, espoir, colère… Puis, soudain, la surprise. Intense. Mêlée à de l'espoir et de la joie. Puis un mot. Ou plutôt, un prénom dans lequel toutes ces émotions étaient contenues :

« Severus ? »

La voix mentale d'Harry était hésitante. Comme s'il avait peur d'imaginer la présence mentale de son compagnon ou de recevoir une parole méchante de celui-ci.

« Oui, Harry… Je… Maeldan m'a dit que je pourrais t'aider… »

Derrière la barrière invisible, Harry lança un sort particulièrement vicieux à son ennemi qui tituba en arrière. Harry mit à profit ce l'aspe de temps pour tourner son regard vers Severus. Même de là où il était Severus voyait la peur, l'hésitation et l'espoir dans le regard si vert de son compagnon. Lorsqu'Harry reprit sa voix était toujours aussi hésitante.

« Tu peux Severus mais cela signifie lier nos magies. Cela augmentera notre niveau magique à tous les deux… Si nous faisons cela… On ne pourra pas revenir en arrière. Nos vies seront toujours liées. »

« Elles le sont depuis ce soir de noël, Ry. »

Severus sourit en sentant le bonheur, le soulagement et l'amour d'Harry à travers leur lien. Puis, Harry reporta son regard sur Voldemort qui s'apprêtait à revenir à la charge avec un seul avertissement à son attention.

« Prépare-toi, Sev. »

Sur ce, Harry déploya ses ailes de toutes leur longueur, comme pour offrir le plus de surface possible aux rayons lunaires. Et, soudain, celles-ci semblèrent luire d'une lumière phosphorescente. Au même instant, Severus sentit quelque chose remuer fortement en lui et il comprit, bien vite, qu'il s'agissait de sa magie. La sensation fut si intense, si étrange et perturbante, que Severus ne put se garder de tomber à genoux. Il ressentit une douleur sur son bras, à l'emplacement de la marque des ténèbres, mais c'était si infime par rapport à ce qu'il ressentait en lui qui l'oublia vite.

« Severus ? »

Black s'était penché près de lui, partageant son attention entre lui et son filleul.

Severus aurait pu se frapper pour avoir été si stupide, si aveugle. Tous étaient évidents maintenant. Il savait maintenant pourquoi les deux maraudeurs étaient soudain devenus si aimable et indulgent envers lui.

« Je t'en foutrais des souvenirs ! » Marmonna Severus.

Apparemment, Bla… Sirius comprit aussitôt ce à quoi Severus faisait allusion car il eut un léger sourire avant de déclarer :

« On en reparlera plus tard si tu veux bien… Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Et, est-ce que tu as une idée de ce que fait Harry ? Il y a des vagues de magies qui frappent tout le monde… Je ne sais même pas comment je trouve encore la force de parler. »

Severus leva les yeux vers le parrain de son compagnon et réalisa qu'il était blanc et que des gouttes de sueurs froides perlaient sur son visage. Il ne sentait pourtant rien de ces vagues. Tout ce qu'il sentait, c'était sa magie croissait.

« Harry lie nos magies… Nos magies, à tous les deux, croissent. »

Quelque chose, comme un mélange de soulagement et d'inquiétude, passa sur le visage de l'animagus puis l'homme hocha la tête.

« Content que tu ne fasses pas ton entêté par rapport à la vrai identité de Zach. »

« On va, tout de même, avoir une sérieuse discussion. »

Severus avait déclaré cela sans quitter des yeux Harry et Voldemort. Le mage noir tentait, sans succès, de s'approcher de l'elfe ou de lever la baguette vers lui. Apparemment, lui aussi était victime des vagues de magie qui s'échappaient de Ry.

« Eh bien, sache que tu auras sans doute beaucoup de soutien de cette discussion. Beaucoup de personnes ont poussé Harry à aller te trouver pour te dire la vérité. »

Cette dernière déclaration ramena à sa mémoire la discussion qui avait surpris entre Harry et Draco Malefoy.

« Je n'y crois pas ! Il a parlé de notre première fois avec Draco Malefoy. Un de mes serpents. »

Sirius fit une horrible grimace et déclara qu'il ne voulait rien entendre de la vie intime de son filleul.

Brusquement, il tituba en arrière et Severus sentit que sa magie se calmait. Harry battit doucement des ailes et murmura mentalement à Severus :

« Je vais tirer un peu dans ta magie, Sev, je suis désolé… »

« Fais juste ce que tu as à faire. »

Severus savait ce que cela signifiait. Cela signifiait un tiraillement désagréable, voir un peu de douleur… Et un épuisement magique et physique par la suite. Mais, il faisait confiance à Harry. Et puis, si c'était nécessaire pour tuer le mage noir, il était près à y consentir.

Alors, soudain, il sentit que cela commençait. Cependant, il ne ressentait pas de tiraillements, pas de douleur. Il sentit la magie de Harry l'effleurer, attirer sa propre magie à elle… en douceur…

Et lorsqu'elles se mêlèrent, Severus haleta et rougit. C'était si bon. Si doux et intime. Il se dit qu'il leur faudrait renouveler l'expérience, plus tard, lorsqu'ils ne seraient que tous les deux.

Severus releva les yeux et vit, avec émerveillement, qu'Harry semblait luire de tout son être. Et, soudain, Harry envoya un sort inconnu vers Voldemort.

Le rayon était d'un blanc si pur qu'il en était aveuglant. Il frappa le mage noir en pleine poitrine et sembla infiltrer dans le corps de l'homme-serpent. Pendant un instant, rien ne sembla se passer. Puis, soudain, Voldemort poussa un cri de douleur terrible. Sa voix exprimait une douleur telle que Severus n'en avait jamais entendu. Il porta sa main à sa poitrine et fit un geste comme pour se frotter ou se gratter…

Mais il n'en eu pas l'occasion, en un effroyable cri d'agoni, le mage noir trépassa.

Ce fut la débâcle avant même qu'il ne tombe sur le sol. Les mangemorts recommencèrent à lancer des sorts soit dans une folie vengeresse, soit dans une tentative désespérée de fuir.

Cependant, tout ce qui importa alors à Severus fut le murmura mental épuisé qui retentit dans son esprit.

Harry l'appelant.

Severus se redressait d'un mouvement vif pour rejoindre son compagnon lorsqu'il vit celui-ci vaciller et s'effondrer.

C'est alors que Severus prit conscience du silence complet du lien.

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