Apprends moi à te haïr

Chapitre 9 : Le journal de Tom Jédusor

1639 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:27

 

_ Qu'est-ce que tu fais là, Granger, je ne peux m'empêcher de m'étonner en l'apercevant à l'autre bout du septième étage. Elle se retourne, presque paniquée, à l'entente de son prénom. Son visage se ferme totalement à toute émotion lorsqu'elle me reconnaît au bout de quelques secondes. Ses pas sont quasi-inaudibles malgré le silence qui règne à cette heure tardive de la nuit. Tu n'as pas le droit de te balader la nuit, je hurle presque afin qu'elle m'entende même de loin. Elle hausse les épaules avec nonchalance pour toute réponse. Je me décide finalement à avancer vers elle puisqu'elle n'esquisse le moindre mouvement depuis une bonne minute. Retourne à la salle commune avant de te faire prendre par un préfet en chef, je lui conseille alors qu'elle n'est qu'à quelques pas de moi.

_ Et toi alors me rétorque-t-elle avec hargne en cherchant une issue de secours autour d'elle seulement elle ne trouve dans un cul de sac. Intérieurement, je souris. Je vais enfin pouvoir avoir une discussion avec elle. Une semaine qu'elle m'évite à tout prix depuis notre baiser.

_ Tu vas nous faire perdre des points, je lui fais remarquer en prenant soin de ne pas répondre à sa provocation. L'idée de la punir me traversa pendant un instant, après tout, elle me défiait une fois de plus et ça devenait de plus en plus exaspérant seulement je n'avais plus le droit de la toucher. Le conseil venait de lui reconnaître le droit de prétendre au statut que je lui avais offert en la nommant princesse toutefois les plus membres avaient remis leur décision ultérieurement afin de l'évaluer plus longtemps. Une partie de moi les comprenait, ils ne voulaient pas prendre de risque mais une autre n'avait qu'une envie, les tuer pour être enfin de libre de leurs dictas stupides. Je la sens qui me jauge ; elle me fixe d'un regard rempli de haine. Pourquoi me haïr ainsi ? Je l'ignore mais je sens, au fond de moi, que son attitude me blesse. J'ai l'habitude d'être craint voire même détesté mais sa haine est si intense, si absurde à mes yeux qu'elle arrive à me toucher, me blesser. Je finis par secouer la tête, je réfléchis trop lorsqu'il s'agit d'elle. Elle m'accapare totalement. A chaque minute, mes pensées se tournent vers elle au point que je ne parviens pas à mettre tous mes plans à exécution. Je dois trouver un moyen de la rendre docile pour qu'elle ne me dérange plus. Alors qu'elle s'apprête à me contourner, je la retiens par le bras. Je ne veux pas qu'elle s'en aille. Je veux sentir son parfum, mettre ma tête dans son cou, m'oublier totalement entre ses bras … Je finis par secouer la tête en pensant qu'elle me fait courir vers ma propre perte.

_ Lâche-moi grogne-t-elle en tentant de se dégager sans y parvenir.

_ Cesse de te débattre, je lui réponds en resserrant ma poigne autour de son bras ce qui la fait grimacer. Voyant cela, je finis par essayer de ne lui faire mal. Tu me dois obéissance, je finis par lui dire en m'apercevant qu'elle cherche encore à me fuir.

_ Jamais crache-t-elle à moitié en parvenant enfin à se détacher de moi. Elle me contourne rapidement et finis par s'enfuir en courant le plus loin possible de moi. Bien décidé à ne pas lui courir après, je me contente de soupirer. Comment parvenir à la convaincre de changer son comportement lorsqu'elle est avec moi. Elle me semble presque fragile au final derrière sa hargne comme si elle se cachait derrière un masque. Alors que je retourne en marchant tranquillement vers les dortoirs, je m'arrête subitement enfin saisi par une idée qui me paraît bonne au sujet d'Hermione Granger. Derrière son masque se cache des blessures qu'elle me cache derrière sa haine. Un sourire naît sur mes lèvres, je viens de trouver son moyen de la détruire, de la réduire. Je finis par retourner au dortoir avec le moral remonté à bloc. La salle commune n'est malheureusement pas vide comme je le croyais. Cassiopeia est assise dans un fauteuil, qu'elle a visiblement rapproché au plus près de la cheminée, un énorme livre trône est appuyé contre ses jambes mais elle ne semble pas le lire, absorbée dans ses pensées. Cassiopeia est peu l'être le plus étrange que je connaisse, personne n'est parvenu à aussi bien me cacher ses pensées qu'elle. Je n'ai jamais réussi à lire son esprit ce qui faisait d'elle une ennemi probable et une redoutable adversaire contre qui je n'ai aucune envie de me mesurer. Je sais qu'elle est puissante et surtout bien plus mature que les autres.

_ Bonsoir, je lui lance afin de lui signifier ma présence. Elle referme immédiatement son ouvrage avant de me jeter un œil.

_ Bonsoir Tom répond-t-elle de son habituelle voix calme et douce. De toutes, elle est sûrement la plus belle, la plus mystérieuse toutefois une voix me souffle que ça, c'était bien avant l'arrivée de Granger. Décidément, je ne cesse de penser à elle. Alors que je m'apprête à descendre vers le dortoir, je sens une main sur mon épaule ce qui me stoppe dans ma marche. Puis-je te donner un conseil me demande-t-elle, presque timide. Sa beauté est étrange, presque fantomatique comme si elle venait d'un autre temps. Ses longs cheveux blonds brillent lorsque la lumière du lac s'y reflète.

_ A quel sujet, je finis par lui demander en lui accordant une chance de se défiler avant que je ne m'énerve. Après tout sur quoi peut-elle bien me donner conseil ? Je suis le meilleur d'entre eux.

_ C'est à propos d'Hermione souffle-t-elle en baissant consciemment les yeux vers le sol. Son attitude m'arrache un sourire, elle est parfaite. Elle connaît les codes et les respecte à la lettre ; elle les utilise au bon moment. Contrairement à Walburga que j'ai toujours trouvé vulgaire, Cassiopeia est un exemple à suivre en matière d'éducation et de noblesse. De plus, sa mention de Granger m'étonne. Que peut-elle bien me dire ?

_ Nous connaissons tous maintenant la route que tu t'es tracé commence-t-elle, prudente. Seulement si tu souhaites qu'elle t'accompagne, il faudra changer ton comportement envers elle …. Je pense qu'elle est fragile à cause de la mort de son père et puis elle est nouvelle. Toutes ces règles sont nouvelles, elle ne connaît pas notre monde et ne le comprends pas … Je crois que tu devrais lui montrer une autre facette, une facette plus policée peut-être.

_ Policée ?

_ En clair, je crois qu'en étant moins autoritaire et surtout plus naturel avec elle, tu pourrais peut-être parvenir à la percer à jour récite-t-elle à toute vitesse. Je la sens qui crispe comme si elle s'attendait à ce que je la blesse. Peut-être aurais-je réagi comme ça un autre jour mais elle venait de m'offrir une solution à mon problème : percer Granger à jour.

_ Je vais y réfléchir, merci.

Je lis le soulagement sur son visage. Elle finit par me souhaiter bonne nuit avant de rediriger vers son dortoir. Lui montrer une autre facette de mon univers, de notre univers, à nous les sangs purs …. ça n'allait pas être simple surtout que nous n'avons jamais eu la réputation d'être accueillant. Je savais qu'elle s'entendait bien avec Abraxas et Alphard notamment, l'idée que ce soit leur gentillesse qui l'ai attirée chez eux m'effleure avant que je ne la repousse. Ce sont des benêts, ce ne pouvait être possible venant d'elle. Elle est au-dessus de ces faibles considérations enfin je crois. Je pense devenir fou à force de penser à elle à chaque instant. Elle est si différente de moi, si pure, si innocente mais elle me défie avec force et dextérité pourtant. Je n'arrive pas à faire combiner ces deux images d'elle dans mon esprit. Je ne connais que celle qui se bat, qui insulte, elle n'est que haine à mes yeux. Une haine qui m'attire et me blesse, étrange paradoxe.

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